MIZON A YOLA1
Débuts difficiles de la remontée du Niger
Mizon avait choisi, dans le delta du Niger, la branche de la rivière Forcados pour remonter le fleuve et lorsque le René Caillé arriva à Ouare (Warri) où l'expédition s'attendait à trouver un poste anglais, elle eut la surprise de n'y trouver aucun représentant de la Royal Niger Company. Le chef des indigènes de Ouare apprit aux Français qu'il leur fallait aller jusqu'à Agberi ou Assay-Creek pour trouver un Anglais et il leur fournit un pilote pour les guider jusqu'à Essama, village qui formait la frontière entre les pays de la côte et celui des Patanis. Le territoire des Patanis formait, dans le delta, une zone que les Anglais considéraient à juste titre comme dangereuse et dans laquelle leur compagnie n'avait pas jugé bon de fonder un poste. Le représentant anglais qui était censé administrer les Patanis résidait en effet à Assay-Creek, à 6 milles de leur territoire. Le 14 octobre le René Caillé traversa leur pays et, sa provision de charbon étant épuisée, Mizon dut entrer en relations avec le chef du dernier village patani avant Assay- Creek. Il lui fit cadeau de rhum et de tabac et l'indigène lui en redemanda le lendemain : « Le chef du dernier village patani nous demandant du rhum, je le prévins que je lui achèterais le lendemain du bois contre du rhum et du tabac » 2.
1. La R.H.C.F. toujours désireuse d'encourager les jeunes chercheurs qui s'intéressent au passé des colonies publie dans ce but cet intéressant extrait d'un mémoire présenté à l'Ecole Nationale de la France d'Outre- Mer sous le titre : Louis Mizon, officier de marine, administrateur,
2. Carnets de route de Mizon 15 octobre 1890, F.O.M. carton n° 7. Grand carnet noir, Fonds Missions.
