LE TARDENOISIEN FRANÇAIS
PAR
R. DANIEL et E. VIGNARD
Historique
— C'est dans le Tardenois (gisements de la Sablon- nière à Coincy et du géant de Montpreux à Bruyères, Aisne) qu'en 1885 E. Taté découvrait les premiers microlithes Tardenoisiens (1). Le nom de Tardenoisien a pour parrain G. de Mortillet, il s'applique à la région du Tardenois et non à la Fère-en-Tardenois même. En 1889, Vielle publie « les pointes de flèches appliques » (2) provenant des gisements du parc de l'ancien château, du Mont-Blanc, du Parchy à Fère-en-Tardenois, de Villers, de Se- ringes, de Caranda. En 1885, Denize et Closier exploraient la butte Saint-Robert à Hédouville (Seine-et-Oise). Dans son travail, fort documenté sur « les petits silex à contours géométriques trouvés en Europe, Asie, Afrique », A. de Mortillet résumait l'état de la question Tardenoisienne en 1896. Des gisements à microlithes alors connus il cite : le mont de Berru (Bosteaux, 1888) et Saint-Martin- sur-le-Pré (Nicaise, 1877), dans la Marne. La grotte du Croc-Marin à Montigny (Seine-et-Marne) (Doigneau, 1884 et Marancourt, 1891). Le groupe des étangs de Lacanau et d'Hourtin (Gironde) (Daleau, 1878). Dans la Loire-Inférieure, Quilgars explore en 1889 la région de Guérande. En 1901 Thiot signale le petit gisement de Warluis dans l'Oise. Coutil présente en 19Î2-1913 un résumé des trouvailles Tardenoisiennes. A partir de 1920, E. Octobon entreprend une grande étude sur le Tardenoisien. Il a fouillé une partie du grand gisement de Montbani (Aisne) découvert par Gardez et étudié, entre autres, les sites suivants : dans le Tardenois : Bruys, Mont- Saint-Martin, Neuilly-Saint-Front, Guignicourt Saint-Erme, Arcis- Sainte-Restitue, Chéry-Chartreuve (publié en 1937 par R. Octobon et Lamarre) Ostel. Dans l'Eure, le gisement de Vieilles (Dubois- Cohen-Lesage) , dans le Loir-et-Cher celui du Theil (G. Giraux, 1913), dans la Charente la Garde-Epée (Delamain, 1914), dans le Gard, Fontlaurier (Genson et Héléna), dans la Vaucluse, Château-
(1) D'après Guiuahd le gisement Tardenoisien des Charmes à Sermoyer (Ain) serait le premier signalé en France (1861). (2) « Pointe de Vielle » du nom de l'inventeur, terme employé dès 1933 par R. Daniel. — 1 —