
Longtemps, le jury de France Football se demanda si Luis Suarez, lauréat en 1960, n'allait pas réaliser le doublé que seul Alfredo Di Stefano (1957 et 1959) avait jusque-là réussi. Finalement, l'Espagnol de l'Inter Milan échoua sur la ligne d'arrivée pour six petits points qui lui manquèrent pour coiffer Omar Sivori. Car, ce fut l'étoile de la Juventus Turin qui fut couronnée au prix d'un duel très serré, comme le symbole de la rivalité profonde qui opposait les deux grands clubs italiens. Sur les dix-neuf votants, Sivori n'obtint que cinq premières places, contre quatre à son principal concurrent, trois à Yachine, deux à Haynes, une à Puskas, Aguas, Hanappi, Grosics et Charles. Preuve d'une grande dispersion des voix et de la difficulté à s'accorder sur un nom. En dehors de ses qualités de footballeur qui faisaient de lui un technicien hors pair, le jury fut sensible à la personnalité de l'Italo-Argentin, souvent présenté comme l'ange et le démon du Calcio, capable des plus beaux exploits et des emportements les plus spectaculaires. La présence de Johnny Haynes à la troisième place témoignait de la lente montée en puissance d'un football britannique qui entendait, enfin, jouer son rôle dans le concert international. Quant à Lev Yachine, qui occupait le quatrième rang, il figurait pour la sixième fois d'affilée dans le classement de France Football, preuve d'une constance qui ne se démentait pas, la remarque touchant également Alfredo Di Stefano, en piste depuis la première heure, en 1956. En revanche, on notait pour la première fois l'absence de Raymond Kopa dans un classement où il avait toujours fait bonne figure.
Parfois, Sivori abuse des dribbles. International argentin, il crocheta un jour tous les Chiliens qui se trouvaient ou se retrouvaient devant lui : seize au total. Et il marqua le but. Ce fut du délire à Buenos Aires.

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