», tum Favorinus me aspiciens : Quo, inquit, pacto corpus hominis avaritia effeminat? Quid enim istuc sit, quod animum virilem ab ea effeminari dixit, videor ferme assequi. Sed, quonam modo corpus quoque hominis effeminet, nondum reperio.Et ego, inquam, longe amdiu in eo ipse quaerendo fui, ac, nisi tu occupasses, ultro te hoc rogassem. Vix ego haec dixeram cunctabundus, atque inibi quispiam de sectatoribus Favorini, qui videbatur esse in litteris veterator :Valerium, inquit, Probum audivi hoc dicere: usum esse Sallustium circumlocutione quadam poetica, et, cum dicere vellet hominem avaritia corrumpi, corpus et animum dixisse, quae duae res hominem demonstrarent : namque homo ex animo et corpore est. Numquam, inquit Favorinus, quod equidem scio, tam importuna tamque audaci argutia fuit noster Probus, ut Sallustium, vel subtilissimum brevitatis artificem, periphrasis poetarum facere diceret. Erat tum nobiscum in eodem ambulacro homo quispiam sane doctus. Is quoque a Favorino rogatus, ecquid haberet super ea re dicere, hujuscemodi verbis usus est: Quos, inquit, avaritia minuit et corrupit, quique sese quaerundae undique pecuniae dediderunt, eos pleros[que] tali genere vitae occupatos videmus, ut sicuti alia in his omnia prae pecunia, ita labor quoque virilis, exercendique corporis studium relictui sit. Negotiis enim se plerumque umbraticis et sellulariis quaestibus intentos habent, in quibus omnis eorum vigor animi corporisque elanguescit, et, quod Sallustius ait, effeminatur. Tum Favorinus legi denuo verba eadem Sallustii jubet, atque, ubi lecta sunt : Quid igitur, inquit, dicimus, quod multos videre est pecuniae cupidos, et eosdem tamen corpore esse vegeto ac valenti? Tum ille ita respondit : Respondes non hercle inscite. Quisquis est, inquit, pecuniae cupiens, et corpore tamen est bene habito ac strenuo, aliarum quoque rerum vel studio vel exercitio eum teneri necessum est, atque in sese colendo non aeque esse parcum. Nam si avaritia sola summa omnes hominis partes affectionesque occupet, et si ad incuriam usque corporis grassetur, ut per illam unam neque virtutis, neque virium, neque corporis, neque animi cura adsit, tum denique id vere dici potest effeminando esse et animo et corpori, qui neque sese, neque aliud curent, nisi pecuniam. Tum Favorinus: Aut hoc, inquit, quod dixisti, probabile est, aut Sallustius odio avaritiae plus, quam oportuit, eam criminatus est. | . » — Comment, dit alors Favorinus en se tournant vers moi, l'avarice peut-elle énerver le corps? Quand Salluste nous dit qu'elle énerye l'esprit, je ne suis pas embarrassé pour le comprendre : mais je ne vois pas comment elle peut produire le même effet sur le corps. — Précisément, lui dis-je, je cherche depuis longtemps moi-même à m'expliquer cette expression; et si vous ne m'aviez prévenu, j'allais vous en demander le sens. » A peine avais-je ainsi témoigné le désir d'être éclairé surce passage, qu'un des disciples de Favorinus, qui paraissait être un littérateur instruit et habile, prit la parole et dit : « Voici une explication que j'ai entendu donner par Valérius Probus. Selon lui, Salluste avait employé une périphrase, comme font les poètes; et, sa pensée étant que l'avarice corrompt l'homme, il avait dit qu'elle corrompt l'âme et le corps, qui sont les deux parties dont l'homme est composé. » Il ne se peut pas, reprit Favorinus, ou, du moins, il me parait impossible qu'une subtilité aussi téméraire et aussi déplacée ait été mise en avant par un homme de goût tel que Probus: il ne peut avoir prêté en cet endroit une périphrase poétique à Salluste, qui, d'ordinaire, travaille par tous les moyens, et même par les plus recherchés, à être bref et concis. » Alors, s'adressant à un homme d'une grande instruction qui se promenait aussi avec nous, il le pria de dire ce qu'il pensait sur cette difficulté. Celui-ci s'exprima en ces termes : « Quel est ordinairement le genre de vie de ceux qui, dévorés de la passion de l'avarice, ne s'occupent qu'à amasser de l'or? Comme leur seul but, leur unique affaire est de thésauriser, ils négligent les exercices du corps et tous les travaux par lesquels un homme entretient ses forces. Le plus souvent, renfermés dans l'intérieur de leurs demeures, ils se plongent dans des trafics et des opérations sédentaires, où toute la vigueur de leur corps et de leur âme s'affaiblit et s'énerve, comme dit Salluste. » Favorinus ayant entendu cette réponse, demanda qu'on lui lût de nouveau la phrase deSalluste; lorsqu'on l'eut fait : « Maiseependant, dit-il, on voit beaucoup de gens très-avides de richesses, qui ont un corps sain et vigoureux. Que pensez-vous de ceux-là ? » L'autre repartit : « L'objection est fort juste : je dirai toutefois que si un homme possédé de cette passion conserve cependant la vigueur et la santé, c'est qu'il a d'autres penchants qui l'invitent à exercer ses forces et l'empêchent d'être assez avare pour ne prendre aucun soin de son corps; mais l'avarice s'empare-t-elle de l'homme tout entier, de toutes ses affections et de toutes ses facultés, au point de le détourner de toute espèce de soins pour sa personne, et de lui faire négliger entièrement les forces du corps aussi bien que les vertus de l'âme; l'a-t-elle habitué enfin a s'oublier et à oublier tort au monde pour l'argent; alors rien de plus juste que de dire qu'elle énerve le corps et l'âme. » Voici ce que répondit Favorinus : « Ou il faut adopter votre sentiment, ou bien il faut penser que Salluste, par haine de l'avarice, en a exagéré les funestes effets. » |
, inquit, . » Quibus verbis ita videtur dierum observationem divisisse, ut, qui post solem occasum ante mediam noctem natus sit, is ei dies natalis sit, a quo die ea nox coeperit : contra vero, qui in sex noctis horis posterioribus nascatur, eo die videri natum, qui post eam noctem diluxerit. Athenienses autem aliter observare, idem Varro in eodem libro scripsit, eosque a sole occaso ad solem iterum occidentem omne id medium tempus unum diem esse dicere. Babylonios porro aliter; a sole enim exorto ad exortum ejusdem incipientem totum id spatium unius diei nomine appellare : multos vero in terra Umbria unum et eundem diem esse dicere a meridie ad insequentem meridiem : « » inquit « » Populum autem Romanum ita, uti Varro dixit, dies singulos adnumerare a media nocte ad mediam proximam, multis argumentis ostenditur. Sacra sunt Romana partim diurna, alia nocturna : sed ea, quae inter noctem fiunt, diebus addicuntur, non noctibus; quae igitur sex posterioribus noctis horis fiunt, eo die fieri dicuntur, qui proximus eam noctem illucescit. Ad hoc, ritus quoque et mos auspicandi eandem esse observationem docet: nam magistratus, quando uno die eis auspicandum est, et id, super quo auspicaverunt, agendum, post mediam noctem auspicantur, et post meridialem solem agunt, auspicatique esse et egisse eodem die dicuntur. Praeterea tribuni plebei, quos nullum diem abesse Roma licet, cum post mediam noctem proficiscuntur, et post primam facem ante mediam sequentem revertuntur, non videntur abfuisse unum diem; quoniam ante horam noctis sextam regressi parte aliqua illius in urbe Romana sunt. Quintum quoque Mucium jureconsultum dicere solitum legi, non esse usurpatam mulierem, quae Calendis Januariis apud virum matrimonii causa esse coepisset, et ante diem quartum Calendas Januarias sequentis usurpatum isset. Non enim posse impleri trinoctium, quod abesse a viro usurpandi causa ex duodecim tabulis deberet : quoniam tertiae noctis posteriores sex horae alterius anni essent, qui inciperet ex Calendis. Isthaec autem omnia de dierum temporibus et finibus ad observationem disciplinamque juris antiqui pertinentia cum in libris veterum inveniremus, non dubitabamus, quin Virgilius quoque id ipsum ostenderit, non exposite atque aperte, sed, ut hominem decuit, poeticas res agentem, recondita et quasi operta veteris ritus significatione. ,inquit, | devra-t-on regarder comme le jour de sa naissance? Sera-ce celui qui a précédé la nuit où il est né, ou bien celui qui l'a suivie? Voici ce que dit Marcus Varron dans son traitéDes choses humaines, au livre intituléSur les jours : « » Ce passage fait voir que Varron établissait la division des jours de manière que l'enfant qui est né après le coucher du soleil, mais avant minuit, doit avoir pour jour natal celui qui précède cette nuit; au lieu que, s'il n'est venu au monde que dans les six dernières heures de cette nuit, on ne doit placer sa naissance qu'au jour suivant. Varron nous apprend dans le même livre que les Athéniens suivaient une autre division du temps, et que, chez eux, on prenait pour un jour le nombre d'heures qui s'écoulent depuis un coucher du soleil jusqu'à l'autre. Il nous a transmis aussi la manière de compter des Babyloniens, qui est toute différente : ils appelaient un jour l'espace de temps compris entre le lever du soleil et son lever du lendemain. Les Ombriens, dit-il encore, prennent généralement pour un jour le temps qui se passe d'un midi à l'autre. « , ajoute-t-il, » Ce que dit Varron de l'usage qu'ont les Romains de marquer la limite des jours par le milieu de chaque nuit, nous est attesté par un grand nombre de faits Les sacrifices des Romains se font tantôt pendant le jour, tantôt pendant la nuit ; mais quand on veut fixer le temps où ils se sont faits, c'est au jour qu'on les rapporte. Or, ceux qu'on a offerts après la sixième heure de la nuit sont rapportés au jour qui succède à cette nuit. Une autre preuve nous est fournie par les rites établis pour prendre les auspices. En effet, lorsque les magistrats doivent consulter les auspices au sujet d'un acte public, et mettre cet acte à exécution dans le même jour, ils prennent les auspices après le milieu de la nuit, et accomplissent l'acte en question dans l'après-midi du jour suivant ; et alors on considère les deux choses comme ayant été faites dans le même jour. Rappelons aussi que les tribuns du peuple, auxquels il n'est pas permis de s'absenter de Rome un jour entier, ne sont pas censés avoir enfreint cette défense, lorsque, partis à minuit, ils reviennent entre l'heure où l'on allume les flambeaux et le milieu de la nuit suivante, de manière à passer dans Rome une partie de cette nuit. Voici encore un autre fait que j'ai trouvé dans mes lectures. Le jurisconsulte Quintus Mucius assurait que le mariage parusurpation n'était pas possible, lorsque la femme qui avait vécu depuis les calendes de janvier avec l'homme qu'elle devait épouser n'avait commencé à coucher hors du logis, comme il fallait le faire pendant trois nuits avant ce mariage, que le quatrième jour avant les calendes du mois de janvier suivant; car, disait-il, les trois nuits, qui sont le temps que doit durer son absence, ne peuvent, dans ce cas, être complètes, puisque les six dernières heures de la troisième-nuit appartiennent à l'année suivante, qui com-mence avec les calendes. Après avoir recueilli ces différents détails sur la manière de diviser les jours, et sur les rapports de cette division avec l'ancienne jurisprudence, je me rappelai un pas-sage de Virgile qui me parut, sans aucun doute, fournir là-dessus une preuve de plus, non par une indication expresse et positive, mais par une allusion indirecte et voilée, comme il convient à un poète. Cest quand il dit : » |
» In eodem libro M. Varronis id quoque scriptum est, Plautium fuisse quempiam poetam comoediarum, cujus quoniam fabulae Plauti inscriptae forent, acceptas esse quasi Plautinas, cum essent non a Plauto Plautinae, sed a Plautio Plautianae. Feruntur autem sub Plauti nomine comoediae circiter centum atque triginta. Sed homo eruditissimus L. Aelius quinque et viginti eius esse solas existimavit. Neque tamen dubium est, quin istae et quae scriptae a Plauto non videntur, et nomini ejus addicuntur, veterum poetarum fuerint, et ab eo retractatae [et] expolitae sint, ac propterea resipiant stilum Plautinum. Sed enim Saturionem et Addictum et tertiam quandam, cujus nunc mihi nomen non subpetit, in pistrino eum scripsisse, Varro et plerique alii memoriae tradiderunt, cum, pecunia omni, quam in operis artificum scaenicorum pepererat, in mercati[oni]bus perdita, inops Romam redisset, et ob quaerendum victum ad circumagendas molas, quae trusatiles appellantur, operam pistori locasset. Sicuti de Naevio quoque accepimus, fabulas eum in carcere duas scripsisse, Hariolum et Leontem, cum ob assiduam maledicentiam et probra in principes civitatis, de Graecorum poetarum more dicta in vincula, Romae a triumviris conjectus esset. Unde post a tribunis plebis exemptus est, cum [in] iis, quas supra dixi, fabulis, delicta sua et petulantias dictorum, quibus multos ante laeserat, diluisset. | » ; » charmé de ces antiques et comiques expressions qui peignent les vices et la laideur des prostituées, il s'écria que ce seul vers suffisait pour faire croire que la pièce était de Plaute. Moi-même, en lisant dernièrement leFretum, une des comédies contestées, je n'hésitai pas à la reconnaître pour l'ouvrage de Plante, et pour un de ceux où se révèle le mieux son génie. En voici deux vers que j'y recueillis, en cherchant des renseignements sur l'oracle cornu : . » . » On voit dans le même livre de Varron qu'il y eut à Rome un autre poète comique appelé Plautius, et que, comme ses comédies portaient le motPlauti écrit dans leur titre, elles furent prises pour des ouvrages de Plaute, et appeléesPlautinœ comoediœ, au lieu dePlautianœ. Il y a eu jusqu'à cent trente comédies comptées à tort ou à raison dans le théâtre de Plaute. Le savant L. Élius pense qu'il faut réduire ce nombre à vingt-cinq. Il est très-probable que beaucoup de ces pièces portant le nom de Plaute, dont l'authenticité est suspecte, sont des compositions de poètes plus anciens, que Plaute revit et retoucha : on explique ainsi pourquoi on retrouve dans ces pièces des traces de sa manière. Trois comédies de Plaute, celle qu'il a intituléesSaturion etAddictus, et une autre dont le nom m'échappe, furent composées au moulin, au rapport de Varron et de plusieurs autres, qui racontent que le poète ayant perdu dans des entreprises de négoce tout l'argent qu'il avait gagné au théâtre, et se trouvant, à son retour à Rome, dans le plus complet dénuement, fut obligé, pour gagner sa vie, de se louer à un boulanger, qui remploya à tourner une de ces meules qu'on fait mouvoir à bras. On rapporte aussi que le poète Naevius écrivit en prisonle Devin, et une autre pièce intituléeLéon. Sa hardiesse satirique, et les continuelles injures qu'il adressait aux premiers citoyens de Rome, l'avaient fait mettre aux fers par les triumvirs. Les tribuns du peuple lui firent rendre la liberté, en considération de ces deux pièces, où il avait pris soin de réparer publiquement les railleries et les traits hardis par lesquels il avait offensé tant de personnes. |
obtenu le triomphe pour ses succès contre les Carthaginois, et rempli les fonctions de censeur, fût cité devant le peuple par le tribun Claudius Asellus, à qui, pendant l'exercice de sa censure, il avait retiré son cheval; que, tout accusé qu'il était, il ne cessa point de se raser la barbe, de porter des vêtements de couleur claire, et ne prit rien de l'appareil ordinaire de ceux qui comparaissent devant les tribunaux. Or, comme il est constant que, lors de cette accusation, Scipion avait près de quarante ans, je m'étonnai de voir qu'il se rasait la barbe à cet âge : mais depuis il m'a été prouvé qu'à cette époque d'autres personnages illustres du même âge se rasaient la barbe de même : et c'est pour cela qu'on voit beaucoup d'anciens portraits, où des hommes d'un âge mur sont représentés sans barbe. | |
. » Hanc Q. Caedicii tribuni virtutem M. Cato tali suo testimonio decoravit. Claudius autem Quadrigarius annali tertio non Caedicio nomen fuisse ait, sed Laberio. | de l'année romaine, occupa des hauteurs qui offraient une position avantageuse. Les Romains furent obligés de s'engager dans un lieu exposé et dangereux. Le tribun vient trouver le consul, et lui montre que, placée dans cet endroit, et cernée comme elle l'est par l'ennemi, l'armée court le plus grand péril. « Si vous voulez la sauver, dit-il, vous n'avez qu'une chose à faire : prenez sans différer quatre cents soldats, dites-leur de marcher sur cette éminence (il y a dans le texte,sur cette verrue), déterminez-les par vos exhortations et par vos ordres à s'en emparer. En voyant venir cette troupe, les plus prompts et les plus braves de l'armée ennemie accourront pour l'arrêter, et engageront avec elle un combat qui les occupera tout entiers. Infailliblement, nos quatre cents hommes périront ; mais, tandis que l'ennemi ne pensera qu'à les détruire, vous aurez le temps de faire sortir l'armée de ce lieu : je crois que c'est le seul moyen de salut qui nous reste. » Le consul répondit au tribun qu'il trouvait son conseil excellent ; « mais, ajouta-t-il, qui voudra se charger de conduire ces quatre cents soldats contre les bataillons ennemis postés sur ces hauteurs? — Si vous ne trouvez personne qui veuille courir le danger de cette entreprise, reprit le tribun, servez-vous de moi pour en tenter l'exécution. Que mon général et la république disposent de ma vie. » Le consul, touché de son dévouement, le comble de remerciements et d'éloges. Aussitôt les quatre cents braves, conduits par le tribun, partent pour mourir. Les ennemis, surpris de leur audace, attendent quelque temps pour voir de quel côté ils se porteront : mais en les voyant se diriger vers la colline, le général carthaginois envoie contre eux les meilleurs soldats de son infanterie et de sa cavalerie. Les Romains sont enveloppés, et font une résistance opiniâtre : le combat reste longtemps douteux ; enfin le nombre l'emporte. Les quatre cents braves, percés de coups d'épée ou couverts de traits, tombent avec leur chef. Pendant ce temps le consul dégage l'armée, et la transporte dans une position élevée et sûre. Ici laissons Caton raconter lui-même le miracle que firent les dieux en faveur du tribun. Voici comment il parle : «» Tel est l'éloge queM. Caton consacre à la valeur de Q. Cœdicius. Claudius Quadrigarius dit dans le troisième livre de ses Annales que le nom de ce tribun n'était pas Cœdicius, mais Labérius.. |
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l'origine, suivant une tradition fort accréditée, remontait jusqu'à ces fameux chevaux que Diomède possédait en Thrace, et qu'Hercule, après avoir fait périr Diomede, avait amenés de Thrace dans Argoe. C'était un cheval bai, d'une grandeur extraordinaire, à la tête élevée, à la crinière épaisse et luisante, et chez lequel on trouvait réunies au plus haut degré toutes les qualités qu'on estime dans les chevaux. Mais, par je ne sais quelle fatalité attachée à la possession de cet animal, tout homme qui en devenait maître ne tardait pas a tomber dans d'affreux malheurs, où il perdait la fortune et la vie. Cn. Seius, auquel il appartint d'abord, condamné à mort par M. Antoine, qui fut plus tard triumvir, périt dans les souffrances d'an cruel supplice. Bientôt après, le consul Cornélius Dolabella, au moment de son départ pour la Syrie, curieux de connaître ce fameux cheval, passa pour le voir dans Argos; il fut saisi, en le voyant, d'un grand désir de le posséder, et il l'acheta cent mille sesterces. Mais ensuite la guerre civile ayant éclaté dans la Syrie, Dolabella fut assiégé, et réduit è se donner la mort. Le cheval tomba au pouvoir du générai qui avait assiégé Dolabella, C. Cassius. On sait qu'après la défaite de son parti et la déroute de son armée, Cassius périt d'une mort funeste, frappé de sa propre main. Antoine, vainqueur de Cassius, s'empara de son cheval : et, plus tard, vaincu lui-même, abandonné des siens, il mourut de la plus déplorable mort. De là vient le proverbe qu'on a coutume d'appliquer aux hommes que le malheur poursuit : « Cet homme a le cheval de Séius. » Une autre ancienne locution : « Il a de l'or de Toulouse, » est proverbiale dans un sens analogue. En voici l'origine : Le consul Q. Cépion ayant pillé Toulouse, ville des Gaules, dans les temples de laquelle il y avait beaucoup d'or, on remarqua que ceux qui, dans le pillage, avalent pris de cet or, périrent tous misérablement. Gabius Bassus rapporte qu'il vit à Argos ce fameux cheval, et qu'il fut frappé de sa vigueur et de la beauté singulière de ses formes et de son pelage. Sa couleur était, comme on l'a vu plus haut, celle que nous désignons par le motphœniceus, et que les Grecs appellent φοῖνιξ, ou bleu encore σπάδιξ parce qu'une branche de palmier, arrachée de l'arbre avec son fruit, s'appelle σπάδιξ. | |
, » inquit, «. » Circulos quoque ait in caelo circum longitudinem axis septem esse; e quis duos minimos, qui axem extimum tangunt, πόλους appellari dicit; sed eos in sphaera, quae κρικώτη vocatur, propter brevitatem non inesse. Ac neque ipse zodiacus septenario numero caret. Nam in septimo signo fit solstitium a bruma; in septimo bruma a solstitio In septimo aequinoctium ab aequinoctio. Dies deinde illos, quibus halcyones hieme anni in aqua nidulantur, eos quoque septem esse dicit. Praeterea scribit, lunae curriculum confici integris quater septenis diebus; « », inquit « », auctoremque opinionis huius Aristidem esse Samium : in qua re non id solum animadverti debere dicit, quod quater septenis, id est octo et viginti, diebus conficeret luna iter suum; sed quod is numerus septenarius, si ab uno profectus, dum ad semetipsum progreditur, omnisi, per quos progressus est, numeros comprehendat, ipsumque se addat, facit numerum octo et viginti : quot dies sunt curriculi lunaris. Ad homines quoque nascendos vim numeri istius porrigi pertinereque ait: « » inquit «, inquit, .» Illam quoque vim numeri hujus observatam refert, quod ante mensem septimum neque mas[culus] neque femina salubriter ac secundum naturam nasci potest; et quod ii, qui justissime in utero sunt, post ducentos septuaginta tres dies, postquam sunt concepti, quadragesima denique hebdomade inita nascuntur. Pericula quoque vitae fortunarumque hominum, quae climacteras Chaldaei appellant, gravissimos quosque fieri affirmat septenarios. Praeter haec modum esse dicit summum adolescendi humani corporis septem pedes. Quod esse magis verum arbitramur, quam quod Herodotus, homo fabulator, in primo historiarum, inventum esse sub terra scripsit Oresti corpus, cubita longitudinis habens septem; quae faciunt pedes duodecim et quadrantem : nisi si, ut Homerus opinatus est, vastiora prolixioraque fuerunt corpora hominum antiquiorum : et nunc quasi jam mundo senescente, rerum atque hominum decrementa sunt. Dentes quoque et in septem mensibus primis et septenos ex utraque parte gigni ait, et cadere annis septimis, et genuinos adnasci annis fere bis septenis. Venas etiam in hominibus, vel potius arterias, medicos musicos dicere ait numero moveri septenario, quod ipsi appellant τὴν διὰ τεσσάρων συμφωνία, quae fit in collatione quaternarii numeri. Discrimina etiam periculorum in morbis majore vi fieri putat in diebus, qui conficiuntur ex numero septenario : eosque dies omnium maxime, ita ut medici appellant, κριτικοὺς ἢ κρισίμους cuique videri, primam hebdomadam et secundam et tertiam. Neque non id etiam sumit ad vim facultatesque ejus numeri augendas, quod, quibus inedia mori consilium est, septimo demum die mortem oppetunt. Haec Varro de numero septenario scripsit admodum conquisite, sed alia quoque ibidem congerit frigidiuscula; veluti septem opera esse in orbe terrae miranda, et sapientes item veteres septem fuisse, et curricula ludorum circensium sollemnia septem esse, [et] ad oppugnandas Thebas duces septem delectos. Tum ibi addit, se quoque jam duodecimam annorum hebdomadam ingressum esse, et ad eum diem septuaginta hebdomadas librorum conscripsisse : ex quibus aliquammultos, cum proscriptus esset, direptis bibliothecis suis, non comparuisse. | » Varron ajoute que les jours employés par les alcyons à construire leurs nids sur l'eau, pendant l'hiver, sont au nombre de sept. Il rappelle ensuite que la lune achève sa révolution en quatre fois sept jours « , dit-il, . » Il cite Aristide de Samos comme étant l'auteur de cette observation, et ajoute qu'il y a ici à remarquer deux choses : d'abord que la lune décrit son cercle en quatre fois sept jours, c'est-à-dire en vingt-huit jours, et ensuite que le nombre vingt-huit est la réunion des différents nombres dont se compose le nombre sept, additionnés successivement en partant de l'unité. Selon le même auteur, le nombre sept a aussi une influence marquée sur la formation et la naissance de l'homme. « » Varron prouve encore l'influence de ce nombre sur la génération, en remarquant que l'enfant, de quelque sexe qu'il soit, ne peut naître viable avant le septième mais; et que la durée ordinaire de son séjour dans le sein maternel, depuis l'instant de la conception jusqu'à celui de la naissance, est de deux cent soixante-treize jours, ou de quarante fois sept jours. Il nous apprend an même endroit que les nombres climatériques les plus dangereux sont ceux qui se composent du nombre sept : on sait que les Chaldéens appellent ainsi les époques critiques où l'homme est menacé de la perte de la vie ou de la fortune. Il ajoute que la plus haute taille que puisse atteindre le corps humain est de sept pieds. Je pense qu'il vaut mieux s'en rapporter là-dessus à Varron qu'au conteur de fables Hérodote, qui rapporte, dans le premier livre de son Histoire, qu'on trouva dans la terre le corps d'Oreste, dont la taille était de sept coudées, c'est-à-dire de douze pieds un quart : à moins qu'il ne faille penser que dans les premiers âges les hommes étaient, ainsi que le dit Homère, d'une stature bien plus haute qu'aujourd'hui; et que maintenant, dans la vieillesse du monde, la nature affaiblie ne produit plus que des hommes et des êtres dégénérés. Voici encore d'autres faits cités par Varron. Les dents poussent dans les sept premiers mois; il en perce sept de chaque côté; elles tombent à la septième année, et vers la quatorzième paraissent les molaires. Les médecins qui combinent la musique avec l'art de guérir disent que les pulsations des veines, et surtout des artères, suivent une espèce de rhythme que détermine le nombre sept : ce mouvement est appelé par eux en grec διὰ τεσσάρων συμφωνία, c'est-à-dire l'accord formé du nombre quatre. Le danger des maladies redouble dans les jours formés du nombre sept : les jours critiques, comme disent les médecins, sont surtout le dernier de la première semaine, celui de la seconde et de la troisième. Une autre observation qu'on peut ajouter aux exemples de la vertu du nombre sept, c'est que les personnes qui ont résolu de se laisser périr de faim meurent le septième jour. Tels sont les faits que Varron, par de soigneuses recherches, a rassemblés sur ce nombre : mais il ajoute d'autres remarques frivoles et puériles; par exemple, qu'il y a sept merveilles du monde; que l'antiquité compte sept sages; que, dans les jeux du cirque, les chars doivent parcourir sept fois la carrière ; que sept capitaines furent choisls pour faire le siège de Thèbes. Il termine en disant qu'il est sur le point d'avoir parcouru sept fois douze années; qu'il a écrit sept fois soixante-dix livres, dont il perdit un assez grand nombre lorsqu'il fut proscrit , et que sa bibliothèque fut pillée. |
», inquit, « » inquit« » inquit « » De patria quoque Homeri multo maxime dissensum est. Alii Colophonium, alii Smyrnaeum, sunt qui Atheniensem, sunt etiam qui Aegyptium dicant fuisse ; Aristoteles tradidit ex insula Io [natum]. M. Varro in libroDe Imaginibus primo Homeri imagini epigramma hoc apposuit: .] | » On est encore beaucoup moins d'accord sur la patrie d'Homère. Les uns prétendent qu'il naquit à Colophon, les autres à Smyrne : quelques-uns le font Athénien, d'autres le font Égyptien. Aristote lui donne pour patrie l'Ile d'Ios. M. Varron, dans le premier livre de sesImages, place ces vers au-dessous da portrait d'Homère : . » . » |
. | cales, désigne parles motsbibax etbibosus un homme adonné à la boisson. On dit bienbibax, comme on ditedax, et je l'ai trouvé employé chez plusieurs auteurs. Mais quant àbibosus, je ne l'ai rencontré nulle part, excepté chez Labérius : et je ne connais pas de mot formé de cette façon.Bibosus n'est pas de même espèce quevinosus,vitiosus, et autres mots semblables; car ceux-ci sont tirés de substantifs, et non de verbes. Labérius s'est servi de ce mot inusité dans un vers d'un de ses mimes intituléSalinator : . » |
» inquit, « » inquit « » disseritque ac dividit subtilissime, quiddimidium dimidiatointersit, et Q. Ennium scienter hoc in annalibus dixisse ait: , inquit, . Propterea Plautus quoque in Bacchidibusdimidium auri dicit, non dimidiatum aurum; item in Aululariadimidium obsoni, nondimidiatum obsonium, in hoc versu: . .»Dimidiatum [autem] inquit,digitum, nondimidium. Namdigiti quidemdimidium, digitum autem ipsumdimidiatum dici oportet. Item M. Cato de Carthaginiensibus ita scripsit:«. » Neque quisquam omnium, qui probe locuti sunt, his verbis sequius, quam dixi, usus est. | » Telles sont les savantes remarques et les fines distinctions que fait Varron sur ces deux mots : il ajoute qu'Ennius a fait voir qu'il connaissait sa langue, quand il a dit dans ses Annales : . »Vas vini dimidiatum. . »pedibusque duobus dimîdiatus. . » Soleam dimidiatam. » dimidia hora, et qu'il faut dire tantôtdimidiata hora, et tantôtdimidia pars horœ. C'est pour observer cette règle que Plaute a dit, dans lesBacchides,dimidium auri, la moitié de l'or, et nondimidiatum aurum; et dans l'Aulularia,dimidium obsonii, la moitié des provisions, et nondimidiatum obsonium. Voici le vers où se trouve ce dernier exemple : . »Obsonii dimidium. . »Dimidiatus mortuu'st. » Il a misdimidiatum digitum, et nondimidium. On peut diredimidium digiti, mais au motdigitus lui-même on ne peut appliquer quedimidiatus. Le même auteur dit en parlant des Carthaginois : « »Defoderunt in terrain dimidiatos. Enfin, il n'est aucun écrivain correct qui se soit écarté pour ces mots de la règle que nous avons posée. |
», inquit, « » 11 Caesellius autem Vindex in lectionibus suis antiquis: « » inquit «, et versum hunc Livii, antiquissimi poetae, ponit ex Ὀδυσσείᾳ: » Per hoc vetus proverbium Varro significat, sicuti vulgo dici solitum erat de rebus nihil inter sese distantibus:idem Atti, quod Tetti, ita pari eodemque iure esse in decem mensibus natos et in undecim. Quod si ita neque ultra decimum mensem fetura mulierum protolli potest, quaeri oportet, cur Homerus scripserit Neptunum dixisse puellae a se recens compressae: » In eodem libro Plini Secundi verba haec scripta sunt:« . » | de nos anciens poètes. Plaute a dit dans sa comédie intituléeCistellaria. « » L'ancien poète Ménandre, qui partout observela vérité, en homme initié à toutes les connaissances, nous fournit le vers suivant à l'appui de la même observation : il est tiré de la comédie intituléePlocius : » » »Cet aphorisme laconique est difficile à comprendre, et se contredit lui-même ; mais voici l'explication que nous en donne le médecin Sablnus, auteur d'excellents commentaires sur Hippocrate : « . » Varron nous apprend que les anciens Romains ne regardaient pas comme possibles ces exceptions aux lois de l'accouchement, et qu'ils croyaient que le neuvième ou le dixième mois étaient l'époque unique fixée par la nature pour la délivrance de la femme. Il ajoute que cette conviction fut l'origine des noms donnés par eux aux trois divinités qui président à la destinée humaine. Ils ont tiré en effet ces noms du verbeparire, enfanter, et des motsnonus etdecimus, qui marquent l'époque de l'enfantement. « , dit Varron, » Cœsellius Vindex dit dans sesLectures antiques : « » et il cite pour exemple de l'emploi du dernier nom, ces vers tirés de l'Odyssée de Livius, le plus ancien de nos poètes : ? » gnements que j'ai recueillis dans les livres sur l'époque de l'accouchement, j'ajouterai le récit d'un fait arrivé à Rome. Une dame connue par la sagesse et la régularité de ses mœurs, et dont l'honneur ne pouvait être mis en doute, donna le jour à un enfant onze mois après la mort de son mari. L'époque de l'accouchement fit croire qu'elle avait conçu depuis la mort de son mari ; et une accusation fut intentée contre elle, en vertu de la loi des décemvirs, qui porte que les accouchements légitimes ne peuvent avoir lieu au delà du dixième mois. Mais l'empereur Adrien, au tribunal duquel la cause fut portée, décida que l'enfantement pouvait avoir lieu au onzième mois. J'ai lu le décret lui-même, dans lequel le prince assure n'avoir pris cette décision que d'après l'avis de philosophes et de médecins fameux de l'antiquité. J'ai lu tout récemment, dans la satire de Varron intituléeLe testament, la phrase que voici : « » Varron veut dire par là qu'il réserve le même sort aux enfants nés dans le dixième mois et à ceux qui viendront au onzième. Si, d'après tout ceci, il faut penser que la naissance de l'homme ne peut passe reculer au delà du dixième mois, on ne comprend pas d'abord qu'Homère ait fait dire par Neptune à la jeune fille à laquelle il vient de s'unir : » » Le sens de ces derniers mots est que l'accouchement, soit qu'il arrive avant, soit qu'il vienne après le terme ac-coutumé, n'en est jamais bien éloigné et a toujours lieu peu de temps avant, ou peu de temps après. Je me souviens qu'un jour, à Rome, dans une affaire où il s'agissait d'intérêts importants, on discuta avec le plus grand soin la question de savoir si un enfant né vivant au bout de huit mois, et mort presque aussitôt après sa naissance, pouvait donner au père le droit des trois enfants ; et qu'il y eut là-dessus un long débat, l'accouchement arrivé au huitième mois, avant le terme ordinaire, paraissant à beaucoup de personnes un avortement Puisque j'ai cité ce passage d'Homère, où le terme d'une année semble donné à une grossesse, et que j'ai dit ce que je savais sur l'accouchement au onzième mois, je crois devoir ne pas omettre ici un fait curieux que j'ai lu dans Pline, au septième livre de sonHistoire naturelle. Comme la chose pourrait paraître invraisemblable, je cite l'auteur lui-même. « . » J'ai remarqué dans le même livre de Pline l'observation suivante : « » |
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» Quand Favorinus eut entendu ce passage « Ce Gabius Bassus, dit-Il, au lieu de donner la vraie étyrmologie, en a été chercher une bien subtile, bien bizarre et bien ridicule. S'il est permis de se livrer ainsi à son imagination, pourquoi ne dirait-on pas plutôt queparcus est la forme abrégée depecuniarcus, puisque le propre de l'économie est de ménager l'argent (pecunia), et de repousser (arcere) la dépense? Pourquoi ne pas adopter l'explication la plus simple, qui est aussi la plus vraisemblable? Car parcus n'a pas été formé dearea, ni dearcere; mais il vient tout simplement deparum, peu, ou deparvus, petit. » |