L ’article examine des armoiries situées sur la margelle d’un puits dans la forteresse médiévale d’Arta. Ces armoiries ont été publiées en 1936 par A. Orlandos, qui les a attribuées à la famille italienne dite des Orsini, présente à Arta au xive s. L ’article démontre qu’il faut, au contraire, les attribuer à une autre famille italienne, celle des Tocco, ayant régné à Arta de 1416 à 1449. Il décrit leur composition associant aux armoiries de la famille Tocco elle‑même celles des princes de Tarente, empereurs titulaires de Constantinople, ainsi que la célèbre aigle bicéphale byzantine. Il étudie la signification des armoiries en les replaçant dans le contexte de l’héraldique familiale des Tocco, de celle des familles occidentales liées au monde byzantin et de celle de Byzance. Enfin, il étudie leur postérité dans les armoiries ultérieures des descendants de la famille.
Το άρθρο εξετάζει το οικόσηµο που βρίσκεται σε ένα πηγάδι µέσα στο κάστρο της Άρτας. Το οικόσηµο δηµοσιεύθηκε το 1936 από τον Α. Ορλάνδο, ο οποίος το απέδωσε στην ιταλική οικογένεια των λεγόµενων Ορσίνι, η οποία βασίλεψε στην Άρτα τον 14ο αι. Το άρθρο αυτό αποδεικνύει, αντίθετα, ότι πρέπει να το αποδώσουµε σε µια άλλη ιταλική οικογένεια, στους Τόκκους, που βασίλεψαν στην Άρτα από το 1416 µέχρι το 1449. Περιγράφεται η σύνθεσή του οικοσήµου στο οποίο το έµβληµα των Τόκκων συνδέεται µε αυτό των πριγκίπων του Τάραντα και Λατίνων αυτοκρατόρων της Κωνσταντινουπόλεως, καθώς και µε τον περίφηµο βυζαντινό δικέφαλο αετό. Εξετάζεται ακόµα η σηµασία του οικοσήµου στα πλαίσια της οικογενειακής εραλδικής των Τόκκων, των δυτικών οικογενειών που είχαν σχέση µε το Βυζάντιο και του Βυζαντίου. Τελικά, µελετάται ο τρόπος µε τον οποίο το οικόσηµο µεταδόθηκε στις επόµενες γενιές των Τόκκων.
The article examines the coat of arms located on the edge of a well in the medieval fortress of Arta. A. Orlandos published the coat of arms in 1936 and attributed it to the Italian family of the so called Orsinis, which ruled in Arta during the 14th c. The article proves per contra that it should be attributed to another Italian family, the Toccos, who ruled in Arta from 1416 to 1449. It describes their composition associating the proper arms of the Tocco family with the arms of the princes of Taranto, titular emperors of Constantinople, and with the famous Byzantine double-headed eagle. It studies the signification of the arms and replaces them in the context of the heraldry of the Tocco family, of the Western heraldry connected to Byzantium and of the Byzantine heraldry. Finally, it studies their posterity in the later arms of the descendants of the family.
Nous tenons à remercier ici l’éphore d’Arta, V. Papadopoulou, grâce à qui nous avons pu accéder au monument.
Cet article constitue la version étendue et actualisée d’un texte publié en grec moderne dans Β. Παπαδοπούλου,Άρτα. Το Κάστρο και η οχύρωση της αρχαίας Αµβρακίας (2017), p. 119‑121.
1La citadelle intérieure, occupant l’angle sud‑ouest dukastron d’Arta et également appeléeIts‑Kale ouKastraki, comporte un puits, dont l’entrée est de forme carrée. L ’un des côtés est décoré d’armoiries (fig. 1), dont nous proposons ici une nouvelle étude. Par ailleurs, cette dernière sera complétée de quelques remarques à propos d’armoiries ultérieures de la famille Tocco.
2Dans sa présentation dukastron d’Arta en 1936, Anastasios Orlandos présente ainsi les armoiries gravées dans la citadelle intérieure :
- 1 Α. Ορλανδος, « Τὸ κάστρον τῆς Ἄρτης »,ΑΒΜΕ, 2 (1936),ΒυζαντινὰΜνηµεῖατῆςἌρτης, p. 160. Traduit(...)
À droite figure une aigle bicéphale et à gauche diverses décorations symboliques, à savoir en haut, de part et d’autre d’une bande diagonale, une décoration en forme d’échiquier et des trèfles et en bas des séries de lignes brisées (zig‑zag). Ces armoiries sont selon toute probabilité celles des Orsini, qui en tant qu’époux de princesses Paléologues avaient pris l’aigle bicéphale comme emblème, dès qu’ils devinrent despotes d’Arta1.
3Il nous semble aujourd’hui nécessaire de revenir sur cette description mais aussi de réviser cette attribution. En effet, la description d’Orlandos est manifestement approximative, puisque la « bande diagonale » ne parcourt pas l’ensemble du quartier « en haut à gauche », mais uniquement la partie gauche de ce quartier. Par ailleurs, la « bande diagonale » ne sépare pas « l’échiquier » des « trèfles », comme le laisse entendre la description, mais bien des « trèfles » entre eux. De plus, en observant attentivement l’écu, on peut se rendre compte que les « lignes brisées » ne figurent pas qu’en bas, mais aussi en haut, à la droite de « l’échiquier ». Enfin, bien que le trèfle et l’échiquier (plus communément appelé échiqueté) existent couramment en héraldique2, les armoiries en question ne contiennent, ainsi que nous le verrons plus tard, ni l’un ni l’autre. Quant à l’hypothèse d’une attribution aux Orsini, elle se fonde comme nous allons le voir sur de bien faibles éléments.
4Certes, la première dynastie des comtes de Céphalonie, fondée par Maio de Monopoli au début duxiiie s., a bel et bien régné à Arta de 1318 à 1340, puis de 1356 à 13593. Néanmoins, rappelons en premier lieu que c’est à tort que cette dynastie est appelée Orsini. Cette erreur, comme tant d’autres, doit son succès à sa présence dans laGeschichte Griechenlands de Karl Hopf, dans laquelle l’érudit allemand affirme que le nom de famille de Maio était Orsini, en mentionnant des « sources postérieures » dont il ne donne pas les références4. Or, comme Andreas Kiesewetter l’a démontré, l’examen attentif des sources montre qu’aucun membre de cette dynastie n’a jamais porté le nom d’Orsini5.
5Orlandos évoque néanmoins l’existence d’« armoiries similaires représentant les emblèmes des Castriotes et des Orsini »6. Faut‑il en conclure que les armoiries d’Arta constituent une preuve archéologique de l’affirmation de Hopf et qu’elles viennent confirmer les sources utilisées par ce dernier et qui nous sont inconnues ? Vérification faite, les armoiries mentionnées par Orlandos ont été gravées en 1518 à Gravina, en Apulie, et sont composées des armes de Ferdinand Orsini, duc de Gravina, et de celles de son épouse, Angela Castriota, apparentée au célèbre héros albanais Georges Kastriot Skanderbeg (fig. 2)7. Certes, les écus d’Arta et de Gravina donnent une impression générale de ressemblance puisque leur composition générale est similaire : dans les deux cas, l’écu estparti, c’est‑à‑dire divisé verticalement en deux, on trouve à senestreune aigle bicéphale dont chaque tête est surmontée d’une couronne ; quant à la partiedextre, elle est, à première vue,coupée, c’est‑à‑dire divisée horizontalement en deux8. Cette similitude est accrue par le fait que les représentations sont monochromes, permettant ainsi la confusion entre l’aigle d’or des Paléologues (fig. 3) et cellede sable des Castriotes (fig. 4). Néanmoins, cette similitude ne saurait suffire à faire de l’écu d’Arta celui des Orsini. En effet, la partition verticale est d’un usage très commun en cas d’alliance matrimoniale ; quant à l’aigle bicéphale, comme on l’a vu, son origine est différente dans chaque cas et elle n’appartient pas en propre aux Orsini. En réalité, il faut comparer ce qui est comparable, à savoir la partiedextre de chacun des deux écus. La comparaison est sans appel : celle d’Arta n’a rien en commun avec celle de Gravina. En effet, si à Gravina on trouve bien les armoiries des Orsinibandé d’argent et de gueules au chef du premier chargé d’une rose du second, soutenu d’une divise d’or (fig. 5)9, à Arta on trouve certes des fleurs dans le chef, mais les lignes situées plus bas ne constituent point desbandesmais desfasces vivrées. Quant à « l’échiquier » évoqué par Orlandos, il ne correspond à rien dans les armoiries des Orsini de Gravina. Un examen attentif montre également que la composition de l’écu elle‑même est différente : lesfasces vivrées se trouvent en effet jusqu’en haut, à senestre de la partiedextre, de sorte que la partie occupée par les « trèfles » et « l’échiquier » ne s’étend pas sur toute la moitié de la largeur de l’écu, mais seulement sur un tiers de celle‑ci. En d’autres termes, la partiedextre n’est pas chargée d’unchef mais d’unfranc-quartier(ou d’unfranc-canton). Les armoiries d’Arta ne sont donc pas liées à celles des Orsini et ne peuvent être utilisées comme argument permettant de démontrer que cette famille aurait bel et bien régné dans le comté de Céphalonie, ni à Arta.
Fig. 5 — Armoiries des Orsini di Roma.
P. Litta,Famiglie celebri di Italia. Orsini di Roma [1846], Tavola I.
6Cette conclusion comporte quelques prolongements héraldiques. Tout d’abord, c’est à tort que Nikolaos Kosmetatos-Fokas a reproduit sur la couverture de son ouvrage consacré au château Saint‑Georges de Céphalonie les armoiries des Orsini fig. 6)10. On notera d’ailleurs que les armoiries en question sont anachroniques dans la mesure où ladivise d’or estchargée d’une anguille ondoyante en fasce d’azur, laquelle n’entra dans les armoiries des Orsini de la branche de Bracciano qu’après l’acquisition du comté d’Anguillara à la fin du xve s. Et ce n’est qu’à la fin du xviie s. que, à l’occasion de l’extinction de cette branche, la branche cadette de Gravina hérita de ses biens ainsi que de son anguille11. Par conséquent, quand bien même des Orsini, et a fortiori des Orsini de Gravina ; auraient régné en Grèce occidentale auxxiiie et xive s., jamais ils n’auraient porté les armoiries à l’anguille. Quant aux armoiries placées par Constantin Machairas dans son ouvrage sur Sainte‑Maure à Leucade, accompagnées de la légende « Armoiries des comtes Orsini, seigneurs de Leucade », elles pourraient être ainsi blasonnées :Parti à dextre de gueules aux neuf fasces vivrées d’argent, au franc-quartier à l’échiquier du même, et à senestre d’or, à l’aigle bicéphale d’argent (fig. 7)12. Cette illustration reprend manifestement la forme des armoiries d’Arta, telles que reproduites et décrites par Orlandos, en leur donnant les couleurs des armoiries des Orsini, produisant ainsi un improbable résultat ne correspondant cependant pas aux véritables armoiries des Orsini.
Fig. 6 — Armoiries des Orsini.
Repr. par Brendan Osswald d’après Ν. Φωκας-Κοσµετατος,Το κάστρο ΑγίουΓεωργίου Κεφαλληνίας [1966].
Fig. 7 — Armoiries des Orsini.
Repr. par Brendan Osswald d’après Κ. Μαχαιρας,ΤοενΛευκάδιφρούριοντηςαγίαςΜαύρας [1956], p. 14.
7Peut‑être ces armoiries sont‑elles néanmoins celles de la première dynastie des comtes de Céphalonie ? Faisons donc le point sur ce que nous savons de ces dernières. Elles sont connues grâce à deux sceaux. Le premier fut apposé par le comte Richard en 1264 au bas duPraktikonde l’évêché de Céphalonie. Ce document autrefois conservé aux archives épiscopales de Zante fut détruit par l’incendie qui suivit le tremblement de terre de 1953, mais le sceau était déjà perdu pour la science : Lunzi le vit au milieu du xixe s. mais le déclara « inintelligible », tandis que Tzannetatos et Zakythinos, consultant le manuscrit dans les années 1930, ne trouvèrent aucune trace du sceau13. Heureusement, divers auteurs l’ont décrit auparavant.
8En 1757, l’évêque catholique de Zante et Céphalonie Balthassar Remondini, décrit ainsi le sceau des comtes de Céphalonie qui se trouve apposé auPraktikon,qui se trouvait alors dans ses archives et qu’il a très probablement consulté :
- 14 B. Remondini,De Zacynthi antiquitatibus et fortuna commentarius (1756), p. 237 (= 137).
Attamen gentilitium ejus stemma, eques videlicet clypeum liliis respersum læva gerens, districtum dextera ensem14.
9C’est probablement cette description que traduit Marino Pignatorre en 1887 lorsqu’il décrit ainsi le sceau des comtes de Céphalonie :
10Lorsque Buchon se rendit dans les îles Ioniennes en 1841, il consulta l’ouvrage de Remondini mais visita également les archives de l’évêché de Zante et Céphalonie, où il put consulter lePraktikonde 1264 et en examiner lui‑même le sceau :
- 16 J.‑A. Buchon,Voyage dans l’Eubée, les Îles Ioniennes et les Cyclades en 1841, publié par E. Longno(...)
Ce sceau représente un chevalier lancé à pleine course sur un cheval à tête fine et parfaitement légère. Dans le bras gauche il tient son bouclier qu’il présente en avant. Son bras droit tenu en arrière est armé d’une épée levée. La tête du chevalier et les lettres qui entouraient le chevalier ont été brisées. Sur l’écusson du bouclier, je crois distinguer une croix et des fleurs de lis16.
11Buchon publia d’ailleurs en 1843 dans sonAtlas le dessin du sceau en question (fig. 8)17, qu’Adrien Blanchet décrit ainsi :
- 18Schlumberger 1943, p. 199, n° 92.
Cavalier au galop tenant son écu, du bras gauche porté en avant ; il lève son épée du bras droit. L ’écu est à une croix cantonnée de fleurs de lis ; sur la selle on voit d’autres fleurs18.
12Qu’il y ait une croix ou non, l’écu figurant sur le sceau de 1264 comportait donc assurément des fleurs de lys. C’est également le cas du second sceau, apposé quant à lui au bas d’une charte du 7 avril 1304 par le comte Jean Ier19, si l’on en croit la description faite en 1657 par Du Cange :
- 20 Du Cange 1657, « Recueil de diverses chartes », p. 48.
Un Cavalier avec sa cotte d’armes, tenant une épée nue en la droite, et de la gauche un grand Escu d’Hermines au chef chargé de deux fleurs de lys, le cheval est haussé des mêmes armes. (…) Au revers est un Escusson semblable à celuy que je viens de descrire20.
13C’est probablement le même Du Cange qui poussa la baronne de Guldencrone à écrire en 1886 que la première maison de Céphalonie « portait d’hermine au chef de France », c’est‑à‑dire orné de fleurs de lys21.
14L ’hermine et la fleur de lys pouvant aisément être confondus, nous pouvons probablement en conclure que les deux sceaux étaient similaires, à l’instar de Remondini, qui ne connaissait vraisemblablement le sceau de 1304 qu’à travers la description de Du Cange mais affirme néanmoins que le même sceau orne les deux documents22. Du reste, les divers commentateurs attribuent à la forte usure du sceau de 1264 et à la mauvaise qualité du dessin de Buchon les différences entre les diverses descriptions23.
15En revanche, la lecture faite en 1898 par Schlumberger du sceau et de contre-sceau de la charte de 1304 diffère radicalement de celle de Du Cange :
- 24Schlumberger 1898, p. 31 ;id.1943, p. 200, n° 93.
- 25Ibid., p. 32 ;id.1943, p. 200, n° 93.
Cavalier à droite, coiffé du heaume à visière grillagée, baissée ; il est protégé par un écu aux armes (lion à gauche) et brandit l’épée. On distingue la chaînette tenant l’épée, l’ailette aux armes (un lion à droite ?) ; le carapaçon du cheval est aussi en armes24.
Sur un fond orné de fleurs et de feuillages, écu à fond feuillagé portant un lion à gauche25.
16De façon assez surprenante, aucun commentateur, à commencer par Schlumberger lui‑même, ne mentionne cette différence radicale d’interprétation26. Qui de Du Cange ou de Schlumberger a raison ? Les illustrations données par ce dernier semblent confirmer sa lecture (fig. 9 et9 bis), mais l’usure du sceau entre le xviie et le xixe s., ainsi que la proximité entre la description de Du Cange et les différentes descriptions du sceau de 1264 plaident dans le sens opposé. N’ayant pu consulter ce sceau, nous nous garderons bien de trancher la question. Du reste, le « fond orné de fleurs et de feuillages » correspond peut‑être aux fleurs de lys observées par les autres auteurs. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : aucune des descriptions disponibles des armoiries de la première maison de Céphalonie ne correspond à celles d’Arta27. Surtout ces dernières doivent être rapprochées de celles d’une autre famille ayant elle aussi régné en Épire et dont les armoiries sont bien connues, ainsi que nous l’allons voir.
Fig. 9-9bis — Sceau et contre-sceau de Jean Ier de Céphalonie, 1304.
G. Schlumberger,Sceaux des feudataires et du clergé de l’empire latin de Constantinople [1898], p. 31-32.
17Lesfasces vivrées permettent en effet d’identifier aisément les Tocco, dont la famille ported’azur aux trois fasces vivrées d’argent ouaux quatre fasces vivrées d’argent (fig. 10)28. Les Tocco constituent la seconde dynastie des comtes de Céphalonie et régnèrent à Arta de 1416 à 144929. L ’attribution de ces armoiries aux Tocco est d’ailleurs en adéquation avec le fait qu’à cette époque, la résidence princière se trouvait probablement dans la citadelle intérieure, tandis qu’à l’époque de la première dynastie de Céphalonie, les souverains occupaient vraisemblablement un autre bâtiment, non fortifié, situé au centre de la forteresse30.
18L ’identification des armes des Tocco a été jusqu’à présent empêchée par le fait qu’elles sont connues principalement sous la forme desarmes pleines de la branche aînée ; or elles font ici partie d’un ensemble plus complexe et bien moins courant. Outre qu’elles côtoient l’aigle bicéphale byzantine, elles sont ici, comme on l’a dit, chargées d’unfranc-quartier particulièrement complexe qui représente manifestement des armes préexistantes. Or, la combinaison des armes des Tocco et d’un franc-quartier similaire est connue : il s’agit des armes de la branche de Céphalonie, qui figurent à deux reprises sur le tombeau des dames Venier à Venise, où elles sont associées à Petronella Tocco, fille de Leonardo Ier et sœur de Carlo Ier Tocco, décédée en 1411 (fig. 11 et 12)31. Petronella avait manifestement hérité de son père ces armoiries, composées des armoiries des Tocco (fig. 13) et d’un franc-quartier aux armes des princes de Tarente (fig. 14), lui‑même parti, àdextre, des armes de la maison angevine de Tarente (fig. 15) (d’azur semé de fleurs de lys d’or au lambel de gueules et à la bande d’argent)32 et, àsenestre, de celles de la maison de Courtenay, titulaire de l’empire latin de Constantinople (fig. 16) (de gueules à la croix d’or cantonnée de quatre besants du même, chargés d’une croisette d’or et accompagnés chacun de quatre croisettes du même)33. En dépit de l’état de conservation des armoiries d’Arta et de la complexité du franc-quartier qu’elles comportent, la confrontation de ce monument avec celui de Venise ne laisse guère place au doute : nous avons affaire dans les deux cas aux mêmes armoiries. De même, les armoiries dessinées par Buchon lors de sa visite de l’église des Saints-Jason-et-Sosipatros à Corfou (fig. 17) ressemblent trop aux armoiries de Venise et d’Arta pour que ce soit le fruit du hasard. Or, Buchon ne connaissait des Tocco que les fasces vivrées, mais pas le franc-quartier aux armes des Anjou-Tarente : il n’a donc pas pu les inventer34.
Fig. 11 — Armoiries de Petronella Tocco, Venise.
G. Saint-Guillain,« “ Tout mort que je suis, je suis doge de Venise ” : les tombeaux de la famille Venier à San Giovanni e Paolo »,MEFRM 115/2 [2003], Pl. IV, c et d.
Fig. 12 — Restitution des armoiries des Tocco de Céphalonie ;
A. Armes des empereurs de Romanie de la Maison d’Anjou-Tarente (1346-1347).
B. Armes originelles des Tocco de Céphalonie.
C. Armes des Tocco telles qu’elles figurent sur le tombeau des dames Venier à S. Giovanni e Paolo (voir planches VI et VII).
G. Saint-Guillain,« “Tout mort que je suis, je suis doge de Venise” : les tombeaux de la famille Venier à San Giovanni e Paolo »,MEFRM 115/2 [2003], p. 978, fig. 3.
19Quelle est la signification de cefranc-quartier rempli des armes des princes de Tarente ? Cette figure héraldique, selon la définition qu’en donne l’auteur classique Pierre Palliot, « sert comme le Canton de brisure dans un Escu, remply ou chargé des advantageuses alliances des familles35 ». En d’autres termes, il sert parfois debrisure, afin de distinguer la lignée d’un frère puîné de celle de son frère aîné, ce dernier étantchef d’armes de la dynastie et donc le seul à pouvoir en porter lesarmes pleines36. C’est à première vue le cas ici, puisque la branche des Tocco de Céphalonie fut en effet fondée par Leonardo, frère puîné légitime de Pietro Tocco37. Mais lefranc-quartier peut également être la marque d’une alliance avec une famille prestigieuse, la plupart du temps en brisant les armes paternelles d’un franc-quartier aux armes maternelles. Néanmoins, cette alliance n’est pas forcément matrimoniale : il peut également s’agir d’un lien de patronage ou de vassalité38.
20En effet, une personne hiérarchiquement inférieure peut se voir octroyer, notamment pour services rendus, le droit d’ajouter à ses propres armoiries celles de son supérieur, la plupart du temps sous forme dechef, moins souvent d’écartèlement, de façon à manifester le lien de vassalité ou de patronage, connu en italien sous le nom depadronanza39. Ce type d’augmentation est tout à fait courant à l’époque, par exemple à la cour pontificale avignonnaise, où les papes et les cardinaux autorisent leurs affidés à faire figurer les armoiries de leur patron dans unchef 40. Un autre cas de figure, attesté notamment dans la région de l’Eifel en Allemagne, consiste pour les vassaux à porter les armes de leur seigneur, augmenté d’unfranc-quartier qui servait alors de signe distinctif41. Le cas inverse d’armes personnelles augmentées d’unfranc-quartier aux armes du suzerain fut employé principalement au xviie s. par les Stuart42. Aux siècles précédents, il est beaucoup plus rare, mais il est attesté, au moins à deux reprises en Espagne et une fois en Angleterre. Ainsi, Pierre de Villaines, dit le Bègue, envoyé avec du Guesclin combattre en Castille en 1366, reçut à cette occasion du roi Henri de Trastamare, en plus du comté de Ribadeo, un franc-quartier écartelé de Castille-Leon43. Un siècle plus tard, le roi Édouard IV d’Angleterre accorda le 13 octobre 1472 à Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, le comté de Winchester et lui conféra en novembre par lettres patentes le droit de porter un canton aux armes d’Angleterre44. Enfin, Henry Guldeford fut adoubé à Burgos en 1511 par Ferdinand le Catholique, en remerciement de son aide lors de la guerre contre les Maures en Afrique du Nord, et reçut à cette occasion le droit d’ajouter à ses armes un franc-canton d’argent chargé d’une grenade45.
21Les Angevins de Naples ont eux aussi accordé à diverses personnes le droit de reproduire leurs armoiries. Ces dernières furent en effet fréquemment ajoutées en chef par les membres du parti guelfe en Toscane46. En 1335, le roi Robert concéda à Niccolò Acciaiuoli, en plus d’une baronnie, le droit d’ajouter à ses armoiries une banderole à trois fleurs de lys, portée par le lion des Acciaiuoli47. Par ailleurs, la famille florentine des Pandolfini portait elle aussi auchef dextre le lambel et trois lys caractéristiques des armoiries angevines, sans que ces derniers prennent la forme d’un franc-quartier (fig. 18)48. On peut également citer le cas de Drugo Merloto, dont la tombe comporte des armoiries portant auchef dextre un écusson aux armes des Anjou (fig. 19)49.
22Dans le cas qui nous occupe, le franc-quartier reproduit un écu parti de Tarente et de Constantinople, lequel résulte du mariage du Philippe, quatrième fils du roi Charles II et fondateur de la lignée des princes de Tarente, et de Catherine de Valois-Courtenay, impératrice titulaire de Constantinople, en 131350. Il n’est peut‑être pas inutile de rappeler ici quelques éléments de généalogie et d’héraldique de la maison de Tarente. Notons tout d’abord que les armoiries qui figurent dans l’ouvrage de Scévole et Louis de Sainte-Marthe (fig. 20) et celles qui figurent dans la troisième édition, posthume, de l’ouvrage du Père Anselme (fig. 21), sont totalement fantaisistes51. En effet, elles sont en totale contradiction avec les monuments à notre disposition. Elles ont néanmoins influencé certains auteurs qui ont cru que Philippe Ier avait porté une combinaison de ses armes et de celles de son épouse52. En réalité, celui qui fut prince de Tarente de 1294 à sa mort en 1331 adopta en guise desurbrisure une bande d’argent et porta comme on l’a vu plus haut :d’azur semé de fleurs de lys d’or au lambel de gueules et à la bande d’argent (fig. 22)53. Malgré son mariage avec Catherine, il est tout à fait douteux qu’il ait jamais porté le titre d’empereur latin54. De même n’a‑t‑il vraisemblablement jamais parti ses armoiries avec celles de son épouse, ainsi qu’en attestent divers sceaux de 1321, soit longtemps après son mariage55. Trois de ses fils lui survécurent. Le premier d’entre eux, Robert (†1364), qui succéda à son père en tant que prince de Tarente en 1331 et à sa mère en tant qu’empereur de Constantinople en 1346, portait à coup sûr un parti de Tarente et de Constantinople (fig. 23 et 24)56. Le second, Louis de Tarente (†1362), épousa la reine Jeanne Ière de Naples et devint roi consort mais, ne portant pas le titre d’empereur de Constantinople, ne porta que les armes paternelles57. Robert et Louis étant tous deux morts sans enfants, c’est le troisième Philippe II (†1373), qui succéda à Robert en tant que prince et qu’empereur et hérita vraisemblablement de ses armes en même temps que de ses titres (fig. 25)58. À sa mort en 1373, sa succession fut réclamée par son neveu Jacques des Beaux, qui porta des armoiries tout à fait différentes : untiercé en pal, en 1 de Tarente, en 2 des Baux, en 3 une aigle monocéphale59. De toute façon, les Tocco de Céphalonie semblent n’avoir jamais reconnu son autorité60. Après la mort de Jacques en 1383, le titre d’empereur de Constantinople tomba en désuétude. Jacques fut donc le dernier empereur titulaire de Constantinople et,ipso facto, le dernier à détenir simultanément les titres de prince de Tarente et d’empereur de Constantinople61.
Fig. 20 — Armoiries de Philippe Ier, Robert et Philippe II de Tarente.
S. et L. deSainte-Marthe,Histoire généalogique de la maison de France [1628], t. 2, p. 355.
Fig. 21 — Armoiries de Philippe Ier, Robert, Louis et Philippe II de Tarente.
le père Anselme de Sainte-Marie,Histoire généalogique de la maison royale de France des pairs, grands officiers de la couronne et de la maison du roy et des anciens barons du royaume, t. 1,La maison royale de France [17263], p. 412.
Fig. 22 — Sceau et contre-sceau de Philippe Ier de Tarente.
G. Schlumberger,Sceaux et bulles des empereurs latins de Constantinople [1890], pl. VII.
23Il ressort donc de ce qui précède que seuls deux princes ont porté les armoiries reproduites dans le franc-quartier figurant à Arta : Robert et Philippe II de Tarente, suzerains successifs de Leonardo Ier Tocco de 1357 à 137362. Dans la mesure où c’est Robert qui confia en 1357 le comté de Céphalonie, dont il était suzerain en tant que prince d’Achaïe, à Leonardo Tocco, il y a dès lors tout lieu de penser que c’est ce même prince qui lui octroya le droit de porter un franc-quartier à ses armes63.
24Dans les deux cas espagnols cités plus haut, le franc-quartier aux armes du suzerain est considéré comme une récompense pour services rendus, uniquement concédée à des gentilshommes étrangers64. Certes, Leonardo Tocco n’était pas étranger au royaume de Naples ; néanmoins, originaire du Bénéventin et non de la principauté de Tarente, il n’était pas un vassal direct de Robert de Tarente, auquel il avait pourtant rendu d’éminents services, notamment en obtenant sa libération après sa capture par le roi de Hongrie65. Néanmoins, c’est probablement l’inféodation du comté de Céphalonie, qui faisait de Leonardo un vassal du prince de Tarente, qui justifia cetteaugmentation permettant d’en rappeler les circonstances. En effet, la mission ayant mené à la libération de Robert avait été menée conjointement par Pietro et Leonardo ; pourtant, seul ce dernier reçut l’augmentation aux armes de Tarente. Or, l’augmentation d’armoiries était également souvent liée à l’attribution d’un fief. C’est notamment le cas de personnages déjà cités tels que Niccolò Acciaiuoli, Pierre le Bègue de Villaines et Louis de Bruges. On notera que ces deux derniers personnages, à l’instar de Leonardo, ont alors reçu un comté en fief. Tandis que Pietro, déjà fieffé et vassal direct du roi de Naples, conservait les armes pleines, Leonardo, en même temps qu’il recevait un fief héréditaire et fondaitipso facto une nouvelle lignée, disposait désormais d’armoiries propres, dont il était lechef d’armes66.
25Les armoiries d’Arta étant nécessairement postérieures à la prise de la ville par Carlo Ier Tocco en 1416, cela signifie que ce dernier, fils de Leonardo et comte de Céphalonie depuis 1375, avait conservé les armoiries léguées par son père, même après l’extinction de la branche d’Anjou-Tarente en 1373 et le passage à d’autres suzerains. Plus que de proclamer une fidélité politique à des protecteurs disparus, il s’agissait probablement pour lui d’une façon de conserver l’héritage paternel et de transmettre l’histoire de la famille67.
26Une fois élucidé le mystère de la partiedextre des armoiries, reste à résoudre le problème posé par la partiesenestre. En apparence, les choses sont faciles, puisqu’il s’agit bien évidemment de l’aigle bicéphale byzantine68. Par ailleurs, il est bien connu que les familles aristocratiques occidentales liées aux Paléologues ajoutèrent couramment, à partir du xive s., l’aigle bicéphale à leurs propres armes69. En réalité, deux questions se posent à nous. Tout d’abord, quelle signification cet emblème pouvait‑il revêtir en Épire au début du xve s. ? Ensuite, pourquoi un Tocco s’est‑il cru autorisé à l’associer à ses propres armes ?
27La question de la signification de l’aigle bicéphale a fait couler beaucoup d’encre et il n’est pas question de la régler ici. Il faut néanmoins avoir à l’esprit que Byzance s’est approprié l’héraldique d’une façon qui lui était propre70, de sorte qu’il nous faut bien faire la distinction entre les contextes byzantin et occidental, le contexte épirote constituant une troisième variante, intermédiaire. En l’état actuel de la recherche, il semble que, à la différence de l’Occident, Byzance fit certes de l’aigle bicéphale un emblème à caractère héraldique, mais non un meuble héraldique à proprement parler71. Par ailleurs, à Byzance comme en Occident, l’aigle, qu’elle soit monocéphale ou bicéphale, avait incontestablement une signification impériale, héritée de l’aigle monocéphale romaine. Par conséquent, l’aigle bicéphale désignait certes la fonction impériale, mais non la famille Paléologue à proprement parler. Cette dernière avait en effet pour emblèmes, d’une part le monogramme comportant les lettres ΠΑΛΓ, que l’on trouve d’ailleurs souvent représenté à proximité d’une aigle, d’autre part la célèbre croix aux quatre bêtas, dite tétragrammée ou tétragrammatique, qui désigna d’abord la ville de Constantinople (Byzance), avant de désigner, par extension, l’Empire et enfin la dynastie régnante, qui était de fait la seule à l’utiliser72.
28Il semble donc que l’emblème de la croix tétragrammatique ait été assez ambigu, pouvant désigner aussi bien l’Empire que la dynastie des Paléologues73. En revanche, bien qu’employée extensivement par des derniers, l’aigle bicéphale, de plus en plus souvent couronnée, désignait très clairement la fonction impériale, et fut donc à ce titre également arborée par les autres dynasties ayant occupé ce rang. C’est notamment le cas de Jean VI Cantacuzène, dans les célèbres miniatures ducod. Paris. gr. 1242, fol. 5 et 123v.74. Mais on la retrouve aussi hors de l’Empire, certes en territoire byzantin, employée par les Grands Comnènes de Trébizonde, dont l’emblème initial était l’aigle monocéphale, mais qui adoptèrent eux aussi l’aigle bicéphale dans le cadre d’un rapprochement politique et dynastique avec les Paléologues de Constantinople75. On peut également citer la tombe, située à Coimbra au Portugal, de Vataza, petite‑fille de Théodore II Lascaris, décédée en 1336, dont le décor comporte des aigles bicéphales à la signification impériale incontestable76. Cette princesse était la fille d’Eudoxie Lascaris et du comte Guillaume-Pierre Ier de Vintimille. La famille dite Lascaris de Vintimille, issue de cette union, porta par la suite un écu « écartelé, aux 1 et 4 de gueules, à l’aigle d’or, à deux têtes, couronnées du même, qui est de Lascaris, aux 2 et 3 de gueules, au chef d’or, qui est de Vintimille »77.
29Les Occidentaux faisaient‑ils clairement la distinction entre l’aigle, emblème impérial, et croix tétragrammatique, emblème aussi bien impérial que dynastique ? De façon générale, une telle distinction ne relevait probablement pas de l’évidence, dans la mesure où la confusion était grande, en Occident, entre les armoiries du fief et celles de son détenteur. Néanmoins, force est de constater qu’elle fut relativement bien appliquée dans l’héraldique occidentale. Ainsi, dès le début du xive s., la famille de Yolande de Montferrat, épouse d’Andronic II Paléologue, introduisit la croix tétragrammatique dans ses propres armes pour souligner cette alliance78. Les Paléologues de Montferrat, issus de l’union d’Andronic II et de Yolande de Montferrat, firent figurer dans leurs armes à la fois l’aigle bicéphale et la croix aux quatre bêtas, soulignant ainsi aussi bien l’alliance avec les Paléologues que leur rang impérial79. En revanche, les Lascaris de Vintimille ne portèrent comme on l’a vu que le premier de ces deux emblèmes, dédaignant le second qui renvoyait manifestement aux Paléologues. En 1680, Du Cange attribue aux Lascaris des armoiries de gueules à l’aigle bicéphale d’or couronnée du même80. De même, à la fin du xve s., Constantin Arianiti Comneno, qui prétendait descendre des Comnènes, portait dans ses armoiries l’aigle bicéphale en référence au rang impérial de ses ancêtres supposés, ainsi que les clochettes qui étaient l’emblème des Comnènes, mais non la croix aux quatre bêtas81. Les prétendus Comnènes installés en Savoie en 1573 portaient eux aussi une aigle bicéphale d’or sur fonds de gueules et non la croix tétragrammatique82. Par ailleurs, dans les armoriaux dont nous disposons, et qui sont souvent postérieurs au milieu du xve s., les armoiries de l’empereur byzantin et de la famille Paléologue sont réputées êtrede gueules à la croix d’or cantonnée de quatre briquets affrontés du même, tandis que les armesde gueules à l’aigle bicéphale d’or sont celles de l’empire lui‑même, considéré comme l’empire romain d’Orient, par comparaison avec les armes du Saint-Empire romain germanique, c’est‑à‑dire celles de l’empire romain d’Occident83. On se souvient en effet que, dans ce dernier, la couronne impériale est élective, passant d’une dynastie à l’autre, de sorte que la distinction était claire entre les armoiries propres de l’empereur et celles de l’Empire. Certes, ce n’est qu’à partir du début du xve s. que l’empereur germanique porte une aigle bicéphale et non monocéphale84. Néanmoins, à cette époque, comme le montre l’exemple de la tombe de Vataza, l’aigle bicéphale était déjà connue en Occident comme symbole de l’empire d’Orient et non de la dynastie des Paléologues.
30On notera à ce propos que, à l’encontre de l’usage byzantin, seuls des seigneurs occidentaux et plus particulièrement italiens font figurer l’aigle dans un écu : c’est notamment le cas des Lascaris de Vintimille, des Paléologues de Montferrat, des Gattilusi, famille génoise régnant à Lesbos85, mais aussi d’Esau Buondelmonti, dont il sera question un peu plus bas. C’est également le cas de Mastino de Cattanei, que le despote de Morée Théodore Paléologue autorise en 1419 à ajouter l’aigle bicéphale à ses armes86. De même, c’est lors d’un voyage en Occident, en l’occurrence lors de son passage à Florence en août 1439, que l’empereur Jean VIII, en remerciement de services rendus, octroya à divers citoyens de la ville, en plus du titre de comte palatin, le droit de faire figurer l’aigle bicéphale sur leur écu. Les armes de leurs descendants conservèrent, qui un écusson, qui un chef à l’aigle bicéphale87. Certes, deux écus semblables,de gueules à l’aigle bicéphale d’or, présents dans leConciliumbuch d’Ulrich von Richental, ont été présentés comme des armoiries de la famille Paléologue88. En réalité, d’une part, l’identité des « ducs » Philippe et Michel censés avoir porté ces armoiries lors de leur passage au concile de Constance (1414‑1418) est rien moins que certaine et ils étaient probablement des représentants de l’empereur, sans pour autant appartenir à sa dynastie ; d’autre part il ne s’agit pas d’une représentation byzantine89. Il faut donc voir une influence occidentale dans le fait que les Tocco aient eux aussi fait de l’aigle bicéphale un meuble héraldique.
31Par ailleurs, leTraité des officesdu Pseudo-Kodinos nous apprend que l’aigle bicéphale constituait au xive s. un élément du costume et de l’apparat despotique90. Bien évidemment, dans un contexte impérial, l’aigle des despotes, ainsi que des sébastokratôrs, manifestait les liens de dépendance entre l’empereur et ses subordonnés. Dans le contexte de l’Épire, où les souverains locaux portaient le titre de despote que leur octroyait l’empereur, mais régnaient en réalité de façon autonome et où leurs liens avec l’empereur étaient la plupart du temps distendus, l’aigle pouvait être aussi ambiguë que le titre despotique lui‑même91. À la Pantanassa de Philippias par exemple, la fondatrice Anne Paléologue est représentée dans un costume orné d’aigles bicéphales92. Portait‑elle cet emblème en tant que membre de la famille impériale ou en tant qu’épouse du despote ? Rappelons également que l’aigle bicéphale figure également à la place d’honneur du linteau sculpté de la porte principale dunaos de l’église de la Parigoritissa, à Arta, parmi d’autres animaux, fabuleux ou non, de sorte que cette aigle n’est nullement héraldique mais s’inscrit au contraire dans la tradition byzantine observable également à Saint‑Nicolas à Ohrid et à Stara Zagora en Bulgarie93. Le linteau comporte par ailleurs une inscription à la gloire de la famille du despote Nicéphore Ier, de sorte que l’on peut se demander si la signification manifestement politique de cette aigle renvoie directement au pouvoir impérial, au pouvoir impérial via le pouvoir despotique ou exclusivement au pouvoir despotique, à une époque où les liens entre Nicéphore et l’Empire sont conflictuels94. On notera par ailleurs que le linteau de la Parigoritissa d’Arta (1294‑1296) est contemporain des premières attestations de l’usage de l’aigle bicéphale comme emblème impérial byzantin, à savoir une citation écrite dans leLiber pontificalis en 1295 et une miniature dans le chrysobulle d’Andronic II à Monemvasia en 130195.
32La première attestation proprement héraldique de l’aigle bicéphale liée à l’Épire laisse elle aussi entendre que les armoiriesde gueules à l’aigle bicéphale d’or renvoient au rang impérial de la dynastie Comnène plus qu’à un lien avec la dynastie Paléologue ou à la sujétion à l’empereur byzantin alors en place. Il s’agit en effet du pendentif en forme de feuille de lierre, probablement réalisé en France à l’occasion du mariage de Philippe de Tarente et de Thamar d’Épire, fille de Nicéphore Ier, en 1294. Le bijou associe les armes de Philippe (d’azur semé de fleurs de lis d’or au lambel de gueules et à la barre d’argent) à celles de Thamar (de gueules à l’aigle bicéphale d’or)96. Manifestement réalisé à la demande du prince de Tarente, il n’est bien évidemment pas sans lien avec les projets d’expansion territoriale de ce prince dans l’Orient byzantin. En revanche, le lien avec les Paléologues est rien moins qu’évident : Thamar était certes la fille d’une princesse de cette famille, mais elle était avant tout, de par son père, une princesse Comnène et avait épousé le prince de Tarente en tant que fille du despote d’Épire et non en tant que parente de la dynastie régnant à Constantinople.
33La seconde de ces attestations est très proche de celle qui nous occupe, que ce soit d’un point de vue chronologique, dynastique, politique et tout simplement du point de vue de la composition. Il s’agit en effet des armoiries d’Esau Buondelmonti, oncle de Carlo Ier et despote de Iôannina (1385‑1411), connues grâce à un voile liturgique conservé à Blagoevgrad, et qui présentent une configuration tout à fait analogue à celle qui nous intéresse :parties à dextre d’argent au chef d’azur chargé d’une étoile à six rais d’or et à senestre de gueules à l’aigle bicéphale d’or (fig. 26)97. Ledextre est assurément une variation des armes des Buondelmonti, telles qu’elles apparaissent sur la tombe de sa mère Lapa Acciaiuoli ainsi que dans un armorial florentin de 130298. Quant ausenestre, il s’agit manifestement de l’aigle bicéphale byzantine. La plupart du temps, des armesparties oumi‑partiesindiquent un mariage, l’usage voulant que les armes de l’époux se trouvent à dextre et celles de l’épouse à senestre99. Or, bien qu’Esau ait épousé en premières noces la princesse Marie Paléologue, il est néanmoins peu probable que ce mariage soit la cause de la présence de l’aigle sur ses armoiries. En effet, Marie était une parente très éloignée de la famille impériale ; de surcroît le voile liturgique a été confectionné à l’occasion du troisième mariage d’Esau, en 1402, alors que Marie était décédée depuis 1394. Enfin, si l’on en croit les exemples précédemment cités des Paléologues de Montferrat et des Gattilusi de Lesbos, une union matrimoniale aurait débouché sur l’emploi de la croix aux quatre bêtas. La présence de l’aigle s’explique donc plutôt par le fait qu’Esau avait reçu de la cour byzantine le titre de despote100. Esau avait doncparti ses armoiries pour des raisons politiques et non matrimoniales, adaptant ainsi les usages héraldiques aux circonstances locales.
Fig. 26 — Reconstitution des armoiries d’Esau Buondelmonti.
Dessin Brendan Osswald d’après J. Bojćeva« Функционални и иконографски ... »[n. 97].
34Dans le cas qui nous occupe, aucun Tocco n’a épousé de princesse byzantine. Quant au mariage de la nièce de Carlo Ier avec Constantin Dragasês Paléologue, le futur empereur Constantin XI, en 1428, il ne constitue pas un motif satisfaisant101. Plusieurs raisons s’y opposent en effet : outre que le couple ne gouverna ni ne résida jamais à Arta, l’usage aurait voulu, comme on l’a vu précédemment, que les armes de l’époux fussent àdextre et non àsenestre comme c’est ici le cas. Ajoutons enfin qu’en cas d’union matrimoniale avec la dynastie des Paléologues, il eut été là encore tout indiqué d’utiliser la croix aux quatre bêtas. On peut donc supposer que l’aigle bicéphale est ici clairement liée à un titre aulique byzantin. Mais, au‑delà du lien du despote avec l’empereur, la longue tradition d’autonomie voire d’indépendance des despotes d’Épire eut probablement pour conséquence que les armoiries dukastron exaltaient surtout la dignité despotique de leur possesseur, ainsi que l’aspect « byzantin » de son pouvoir puisque le titre complet de Carlo était δεσπότης των Ῥωµαίων102. De ce point de vue, leur apposition semble correspondre au règne de Carlo Ier à Arta (1416‑1429), proclamé despote de Ioannina en 1411 et qui avait reçu en 1415 les insignes despotiques de l’empereur Manuel II103, plutôt qu’à ceux de ses successeurs Carlo II (1429‑1448) et Leonardo III (1448‑1449) : le premier ne porta jamais le titre despotique, tandis que le second ne le porta qu’après le passage d’Arta sous domination ottomane104. Par ailleurs, nous savons que la propagande de Carlo Ier, avant et après la prise d’Arta en 1416, mettait l’accent sur la « restauration » de la suprématie des Ῥωµαῖοι en Épire, au détriment des seigneurs albanais d’Arta105.
35Les armoiries de la forteresse d’Arta peuvent donc être blasonnées ainsi (fig. 27) :Parti à dextre [d’argent]aux huit fasces vivrées [d’azur] (qui est de Tocco),au franc-quartier parti en 1 [d’azur] semé de fleurs de lys [d’or] au lambel [de gueules] et à la bande [d’argent] (qui est d’Anjou-Tarente), en 2 [de gueules] à la croix [d’or] cantonnée de quatre besants [du même], chargés d’une croisette [d’or], et accompagnés chacun de quatre croisettes [du même] (qui est de Constantinople), et à senestre [de gueules], à l’aigle bicéphale [d’or] couronnée [du même] (qui est de Byzance).
36Prises dans leur totalité, ces armoiries ont donc une signification politique et historique très forte. La partiedextre représente l’implantation de la dynastie des Tocco dans le comté de Céphalonie, qui dépendait de la maison d’Anjou-Tarente, dont les ambitions orientales, même chimériques, étaient exprimées par les armes de l’empire latin de Constantinople. La partiesenestre représente quant à elle l’accession de Carlo Ier à la dignité despotique, sa reconnaissance par lebasileus et le caractère byzantin de son pouvoir en Épire. La partition de ces armoiries est donc en quelque sorte une traduction visuelle de la dualité du pouvoir de Carlo Ier, à la fois comte de Céphalonie et duc de Leucade, d’une part, et despote de Iôannina et d’Arta d’autre part, dualité attestée par l’expression « duc-despote », employée à son endroit de façon récurrente dans laChronique des Tocco106.
37Il n’est pas inintéressant de noter que, sur le même écu, apparaissent à la fois les armes de l’Empire byzantin et celles de l’empire latin de Constantinople, soit deux États radicalement concurrents puisque revendiquant le même territoire et la même capitale. Ce qui pourrait nous sembler à première vue contradictoire ne l’était probablement pas pour Carlo Ier et pour ses contemporains : à leurs yeux manifestement, les prétentions et les légitimités ne s’excluaient pas mais au contraire s’additionnaient. Carlo était donc d’autant plus légitime à régner en Romanie que son pouvoir procédait à la fois de l’empire grec et de l’empire latin, quand bien même ce dernier avait cessé d’exister et même d’être revendiqué depuis plusieurs décennies.
38L ’écu fait 33 cm de large pour 37 cm de hauteur. La partition est géométriquement correcte puisque tant le dextre que le senestre mesurent 16,5 cm de largeur. Quant au franc-quartier, il est large de 12,5 cm et haut de 18,5 cm ; au sein de celui‑ci, les armes de Tarente mesurent 7 cm de large et celles de Constantinople 5 cm. Les différentes bordures mesurent environ 1 cm d’épaisseur.
39Il s’agit d’un écu antique, intermédiaire entre l’écu triangulaire et l’écu à pointe arrondie (ou espagnol). Les flancs sont verticaux dans la partie supérieure de l’écu et courbés dans sa partie inférieure, tandis que le bas de l’écu n’est pas totalement arrondi et que la jonction des deux flancs forme une pointe. Cette variante, dont l’avantage principal est de faciliter la représentation des figures se trouvant près de la pointe, est tout à fait conforme aux usages héraldiques du début du xve s.107.
40Dans le blasonnement de l’écu, nous avons décrit les armoiries de Robert de Tarente comme constituant unfranc-quartier des armoiries de Céphalonie. On pourrait néanmoins tout à fait le qualifier defranc-canton, dans la mesure où, si les termes defranc-quartier et defranc-canton sont tous deux attestés au Moyen Âge, ils sont à cette époque synonymes108. En réalité, ce n’est qu’à l’époque moderne que fut théorisée la distinction entre unfranc-canton s’étendant théoriquement sur un tiers de la longueur et un tiers de la largeur de l’écu, soit un neuvième de la surface totale, et unfranc-quartier s’étendant pour sa part sur la moitié de la largeur et de la longueur de l’écu, soit un quart de la surface totale. L ’écu étant plus long à la verticale qu’à l’horizontale, lefranc-canton aussi bien que lefranc-quartier sont plus hauts que larges, ce qui est bien le cas ici. En revanche, les armes de Robert occupent la moitié environ de la hauteur et un tiers environ de la largeur totale de l’écu. Ces proportions, qui ne permettent pas de trancher entre ces deux possibilités, viennent donc nous confirmer que l’imprécision géométrique était alors tout à fait habituelle109. Il convient cependant de se demander pourquoi l’artiste n’a pas appliqué la même proportion à la largeur et à la hauteur de son écu.
41De même, nous avons décrit l’écu comme étantparti, c’est‑à‑dire qu’une moitié de l’écu final reproduit la totalité de l’un des écus préexistants, qui se retrouve donc « écrasée ». Manifestement, l’aigle bicéphale àsenestreest représentée quasiment en entier, ce qui confirme cette lecture. On notera cependant qu’à cause duparti,l’aile droite de l’aigle n’est pas représentée en totalité, afin d’utiliser la hauteur maximale de l’écu pour le corps de l’aigle plutôt que pour son aile. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’était déjà le cas de l’aigle des armes d’Esau Buondelmonti sur l’epitaphios de Blagoevgrad.
42Àdextre, le problème est encore plus compliqué : soit, ce qui est le plus logique, les armes de Céphalonie sont représentées enparti, pour correspondre à la partie senestre, soit, pour des raisons de lisibilité, elles sont représentées enmi‑parti, c’est‑à‑dire qu’une moitié de l’écu final reproduit la moitié d’un écu initial, qui se retrouve donc amputé mais reproduit à l’identique, sans être « écrasé »110. Géométriquement, les armes de Robert de Tarente occupent la moitié de la hauteur, ce qui laisse penser à unfranc-quartier et ne préjuge pas que le senestre soitparti oumi-parti. Elles occupent un tiers de la largeur totale de l’écu, ce qui correspond très bien à uncantonmi-parti, mais ne correspond ni à unquartierparti, qui occuperait la moitié de l’écu, ni à unquartier mi-parti, qui n’occuperait que la moitié dusenestre, soit un quart de la largeur totale. Il convient là encore de renoncer au formalisme de l’héraldique post-médiévale et d’avoir à l’esprit qu’une grande partie de la réalisation des armoiries est laissée à l’appréciation de l’artiste et qu’il vaut mieux, pour reprendre l’expression de Michel Pastoureau, renoncer « à chercher dans les armoiries médiévales une rigueur de composition qui n’existait pas.111 » Le plus vraisemblable est que l’artiste ait cherché à représenter les armoiries dedextre et desenestre de la façon la plus lisible possible. Or, si leparti posait peu de problèmes àsenestre, du fait de la simplicité de l’emblème byzantin, il en allait différemment àdextre, où leparti aurait nécessité de diviser par deux la largeur de l’emblème complexe de Robert de Tarente et rendu sa réalisation techniquement difficile et sa lecture pénible. Quant aumi-parti, il aurait amené lefranc-quartier à occuper l’ensemble de la largeur dudextre et aurait donné l’impression d’uncoupé, empêchant ainsi la bonne lecture des armes de Céphalonie. L ’artiste a donc fait preuve de pragmatisme et a opté pour une solution intermédiaire, permettant à la fois de placer desfasces vivrées jusqu’en haut de l’écu et de laisser aux armes de Robert de Tarente la plus grande largeur possible, afin d’en faciliter l’exécution et la lecture. Nous pouvons donc affirmer que l’artiste a voulu donner l’impression d’un écuparti àdextre comme àsenestre, raison pour laquelle il a représenté les armoiries de Robert de Tarente plus hautes que larges, mais que, pour des raisons de commodité, il a pris quelques libertés avec la géométrie et les a donc représentées plus larges qu’elles ne devraient l’être. Notons que, probablement pour des raisons de lisibilité, c’est également le cas dans les deux autres attestations des armoiries des Tocco de Céphalonie. Dans le dessin de Buchon, les armes de Tarente occupent tout ledextre, tandis que celles de Constantinople sont entièrement àsenestre112. Il en va de même sur la tombe de Petronella Tocco à Venise, où le franc-quartier dépasse la moitié de la largeur des écus113.
43C’est également pour des raisons de lisibilité que les armoiries de Robert de Tarente sont considérablement simplifiées. Ainsi, lesemis de fleurs de lys des armes de Tarente se résume à deux fleurs de chaque côté de labarre d’argent. Quant aux armes de Constantinople, chaque besant n’y est entouré que de deux croisettes au lieu de quatre. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de s’adapter aux dimensions de l’œuvre et notamment à l’« écrasement » dû au fait que l’écu estparti. À Venise, l’écu n’étant pas parti, les détails du franc-quartier sont mieux représentés : les fleurs de lys sont mieux exécutées, tandis que chacun des besants est bien entouré de quatre croisettes114. De façon générale, les armoiries de Venise sont mieux exécutées et mieux conservées.
44Enfin, on notera que, alors que les armes des Tocco comportent théoriquement trois ou quatrefasces vivrées, on en compte ici huit : quatre au niveau du franc-quartier et quatre en‑dessous. Or, si l’écu ne comportait qu’un nombre « canonique » de fasces, l’œil n’en identifierait, de loin, qu’une ou deux, ce qui nuirait à l’intelligibilité de l’emblème. Il semble donc que l’artiste ait privilégié l’identification des armes des Tocco en plaçant quatre fasces vivrées dans la moitié inférieure dudextre, là où elles peuvent s’étendre sur toute la largeur de ce dernier et donc être facilement lisibles, quitte à aboutir à un total de huitfasces en raison de l’obligation de remplir le champ de l’écu au niveau dufranc-quartier au moyen de quatre fragments defasces. La comparaison avec les armoiries de Venise est là encore éclairante : les écus y comportent cinq fasces vivrées, confirmant ainsi le fait que le nombre de trois ou quatre fasces vivrées n’était nullement considéré comme obligatoire au début du xve s.115.
45Les armoiries des Tocco de Céphalonie présentées dans cet article eurent une postérité. Il n’est pas inutile ici de rappeler ici le destin des différentes branches de la dynastie des Tocco. Tout d’abord, il existait une branche dite « Tocco delle bande », en raison de son écubandé d’or et de gueules (oud’argent et d’azur), distincte depuis une époque ancienne des « Tocco delle onde » qui est celle qui nous occupe116. Buchon affirme que les « Tocco delle bande » sont la branche aînée, descendant de Pietro Tocco, comte de Martina, tandis que les « Tocco delle onde » seraient les descendants de son frère Leonardo, comte de Céphalonie117. En réalité, les deux branches en question étaient « delle onde », comme en témoigne l’ouvrage de Scipione Mazzella, paru en 1601 avant que la branche cadette n’hérite de son aînée118.
46Mentionnons tout d’abord la branche aînée, dite de Montemiletto, qui continua logiquement à porter les armes pleines de la famille, à savoird’argent aux trois (ou quatre) fasces vivrées d’azur, jusqu’à son extinction en 1631119. Quant à la branche de Céphalonie, elle trouva refuge en Italie lorsque Leonardo III fut chassé de ses possessions grecques par l’avancée des Ottomans à la fin du xve s.120. Puis elle se sépara à son tour en deux branches. La branche aînée, dite de Romanie et issue du premier mariage de Leonardo III avec Milica, se fixa au milieu du xvie s. dans le Montferrat à Refrancore. Nous n’avons pas trouvé d’attestation de leurs armoiries pour cette période. En revanche, les Tocco de Céphalonie héritèrent en 1631 des biens et des titres de la branche de Montemiletto et portèrent désormais les armes pleines de la famille, ainsi que l’on peut le constater par exemple dans la chapelle de Sant’Aspreno dans la cathédrale de Naples, rénovée dans les années 1740, ainsi que sur le fronton de leur palais napolitain, rénové au début du xixe s.121. Cette branche s’éteignit en 1884122. Quant à la branche cadette, dite de Tropea et vraisemblablement issue du second mariage de Leonardo III avec Francesca Marzano, elle était possessionnée près de Tropea et constitue aujourd’hui le dernier rameau de la dynastie123. Auxxviiie et xixe s., cette branche portait les armes des Tocco, brisées d’un chef en trois pals, chargés respectivement de l’aigle bicéphale de l’Empire byzantin, de la croix du royaume de Jérusalem et des fleurs de lys et du lambel des Angevins de Naples124. En 1884, à l’extinction de la branche aînée, Carlo Capece Galeota et Giulia Serra di Cassano héritèrent de ses biens mais c’est la branche de Tropea qui reprit alors les armes pleines125.
47Nous ne résisterons pas au plaisir de décrire ici les grandes armoiries du prince Carlo di Tocco, ultime représentant de la branche de Romanie au xixe s., lesquelles sont écartelées en quatre quartiers, les armes pleines (d’argent à quatre fasces vivrées d’azur) étant placées sur le tout (fig. 28). Le premier quartier est divisé en trois pals, chargés respectivement d’une aigle bicéphale couronnée, d’une croix de Jérusalem couronnée et enfin des armes de la maison de Tarente126. Ce quartier, dont les couronnes superfétatoires démontrent le caractère fantaisiste, évoque assurément les troispals de la branche de Tropea ; leur origine remonte donc vraisemblablement au moins jusqu’à Leonardo III, dernier ancêtre commun aux deux branches127. On peut par conséquent supposer que ce dernier, lors de son retour à Naples, changea d’armoiries sans pour autant abandonner la référence à son passé grec128. L ’aigle bicéphale de l’empire d’Orient fut conservée, tandis que les armes des Tarente-Constantinople disparurent au profit de celles du royaume de Naples. En effet, depuis que Charles Ier d’Anjou avait acquis le titre de roi de Jérusalem, ses successeurs avaient adopté des armes parties d’Anjou et de Jérusalem (fig. 29)129. Même après la victoire aragonaise en 1442, les armoiries d’Anjou, souvent associées à celles de Jérusalem, demeurèrent l’emblème, non de la dynastie angevine, mais bien du royaume de Naples en tant que tel. C’est pourquoi elles furent intégrées dans leurs propres armes par la plupart des souverains régnant sur Naples après la première maison d’Anjou130. C’est probablement par souci d’exactitude historique que les Tocco placèrent sur leurs grandes armes les armoiries tarentines au lieu des angevines ; ce faisant ils les rendirent en réalité absurdes, dans la mesure où l’association des armes de Jérusalem à celles de Tarente n’a aucun fondement historique.
Fig. 28 — Les grandes armes des Tocco.
J. Siebmacher,Grosses und allgemeines Wappenbuch, vol. I 3 III C., Taf. 377.
48Le second quartier, divisé en six parties reproduisant deux fois les trois motifs (aigle bicéphale byzantine, croix pattée, trois cloches des Comnènes), composant, dans un autre arrangement, les armes de Constantin Arianiti Comneno, telles qu’elles apparaissent dans la casa Beccaris à Casale Monferrato131. La présence de ce quartier s’explique par le mariage d’Andronica Comnena, fille de Constantin Arianiti, et de Carlo III Tocco, fils de Leonardo III, au début du xvie s.132. Le troisième quartier est lui aussi divisé en six parties, reproduisant six éléments (aigle bicéphale byzantine, croix de Jérusalem, armes d’Aragon, de Saxe, de Bar, tétragramme paléologue) composant les armoiries du Montferrat133, ce qui s’explique par le fait que Constantin Arianiti était gouverneur de cette province et avait légué à son neveu Leonardo IV Tocco, fils de Carlo III, le fief de Refrancore qui y était situé134. Enfin, le quatrième quartier,de gueules au croissant d’argent surmonté d’une étoile d’or à six rais, semble renvoyer aux armoiries fantaisistes de l’Illyrie, telles qu’elles apparaissent à partir du xvie s. dans diverses représentations héraldiques (fig. 30)135. Au xixe s., on retrouve le même symbole, nomméLeljiva sous la forme d’un croissant de lune surmonté d’une étoile à six branches. L ’instigateur principal du renouveau national croate Ljudevit Gaj plaça cet emblème dans le bandeau de son journalDanica ilirska, qui parut de 1836 à 1843 (fig. 31)136. On le retrouve d’ailleurs, sur fond d’azur et non de gueules, parmi les écussons qui ornent aujourd’hui les armoiries de la république de Croatie, lesquelles figurent également sur le drapeau croate (fig. 32). Pourquoi les Tocco ont‑ils utilisé l’emblème d’un territoire sur lesquels ils n’ont jamais régné ? Peut‑être ont‑ils confondu l’Illyrie et la Macédoine, dont Constantin Arianiti se prétendait prince. Peut‑être encore cet emblème est‑il inspiré de la façade néogothique de la cathédrale de Naples, édifiée à partir de 1877 et qui comporte des écus représentant un croissant et une étoile, en réalité les symboles mariaux de lastella matutina et de lapulchra luna137. S’agirait‑il dans ce cas d’une référence aux origines orientales de la litanie de Loreto, litanie mariale réputée avoir été inspirée par l’hymnographie byzantine138 ? À moins que la réponse la plus simple ne se trouve sous la plume de Mihail Dimitri Sturdza : « Toutes ces fantaisies héraldiques, qui sont bien dans la mentalité prétentieuse des Tocco, n’ont aucun fondement historique, si ce n’est la chasse aux titres à laquelle se livra cette famille dès les débuts de son histoire »139.
49Les armoiries des Tocco à Arta constituent donc un précieux témoignage dans divers domaines. Pour l’histoire de l’Épire, leur étude vient confirmer que les Orsini n’ont jamais régné dans cette région. Elles entrent également en résonnance avec l’histoire des Tocco de Céphalonie : leurs relations avec la maison de Tarente ainsi qu’avec la cour impériale byzantine, leur propagande politique et leur statut institutionnel complexe. Pour l’histoire dukastron d’Arta, elles viennent conforter l’hypothèse selon laquelle la citadelle intérieure constitue bien legoulas dans lequel vivaient les souverains d’Arta au début du xve s. Enfin, elles constituent une source intéressant l’histoire de l’héraldique. D’une part, elles nous permettent de savoir quelles étaient les armoiries, inconnues jusqu’à présent, de la branche des Tocco de Céphalonie à cette époque ; d’autre part elles constituent un précieux témoignage de l’utilisation des armoiries dans le monde byzantin tardif. À la fois conformes aux usages occidentaux et aux traditions locales, elles montrent tout autant la plasticité des formes de l’héraldique venues d’Occident et la capacité d’adaptation du monde byzantin, que la volonté de Carlo Ier Tocco d’incarner l’union de ces deux mondes. Enfin, leur survivance à travers les siècles dans les armoiries des descendants des Tocco de Céphalonie après leur retour en Italie montre bien la place que joue l’héraldique dans la transmission de la mémoire dans les familles aristocratiques depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine.
50Après la remise de notre texte, un document nouveau est venu à notre connaissance (fig. 33). Il s’agit d’un tableau attribué au peintre Carlo Sellitto (1581‑1614), actif à Naples de 1608 à sa mort140. Sellitto est connu pour avoir réalisé des portraits pour l’aristocratie napolitaine, sans qu’aucun d’entre eux n’ait apparemment été identifié avec certitude141. Ce tableau, qui représente un noble et ses armoiries, fut vendu le 12 mai 2005 sous le titreLeonardo di Tocco, Duca di Zacinto e Principe di Acaia, in armi et le 9 novembre 2009 sous le titreLeonardo di Tocco, Duke of Zakynthos142 et appartient semble‑t‑il à une collection privée. Si l’on en croit la médiathèque en ligne Wikimedia Commons, qui ne fournit pas de source143, ce tableau date du 2 janvier 1510, ce qui est bien évidemment impossible si l’attribution à Carlo Sellitto est correcte.
51La légende du tableau est mutilée et nous n’avons pu examiner l’œuvre de près ; on lit néanmoins distinctement « LEO TOCCVS » et « DVCA ZACXNTHICO ». Notons que théoriquement les Tocco étaient comtes de Céphalonie et Zante et ducs de Leucade, mais dans une inscription de 1617, Leonardo Ier est présenté commeLeucadis ducem Cephaleniae Zacynthique144.
52Quel Leonardo Tocco est ici représenté ? L’encyclopédie en ligne Wikipédia identifie le portrait comme étant celui de Leonardo III, sans fournir de source145. Notons qu’à la date du 2 janvier 1510, Leonardo III était déjà mort146.A priori, si Carlo Sellitto est bien l’auteur du portrait, il peut s’agir d’un personnage décédé tel que Leonardo Ier, Leonardo II, Leonardo III ou Leonardo IV147. Si le titre de prince d’Achaïe mentionné en 2005 est correct, alors il ne peut s’agir de Leonardo Ier, ce titre n’ayant été attribué à Carlo II qu’en 1422148. Mais à l’époque de Sellitto vivait Leonardo V, baptisé en 1591 et dont nous savons qu’il porta les titres de prince d’Achaïe et de despote d’Arta ; il est donc fort probable qu’il ait également porté celui de « duc de Zante »149. Âgé de 23 ans à la mort de Sellitto, il peut tout à fait être le personnage représenté sur le tableau150.
53Mais pour ce qui nous concerne, peu importe au fond quel est le Leonardo représenté ici. L’important est que ce tableau date manifestement de l’époque à laquelle les Tocco de Céphalonie sont rentrés en Italie (depuis 1479) mais n’ont pas encore hérité de la branche de Montemiletto et des armes pleines de la famille (en 1631). Dans notre article, nous indiquions n’avoir pas trouvé d’attestation des armoiries de la branche aînée des Tocco de Céphalonie datant de cette période, mais supposions que Leonardo III, lors de son retour à Naples, avait changé d’armoiries pour adopter celles que nous retrouvons portées par la branche de Tropea au xviiie s.151. Voici donc une attestation des armoiries portées par les Tocco de Céphalonie durant la période en question et la confirmation de notre hypothèse.
54En effet, les armoiries de la branche de Tropea comportent un chef en trois pals,en 1 de gueules à l’aigle d’or, en 2 d’argent à la croix de Jérusalem d’or, en 3 d’azur aux six lys d’or 2, 2, 2, surmontés d’un lambel de gueules à trois pendants (fig. 34)152. Or, le portrait de Leonardo Tocco comporte des armoiries que nous pouvons blasonner ainsi :Parti à dextre d’argent aux dix fasces vivrées d’azur, au franc-quartier parti en 1 d’or à l’aigle bicéphale de sable, en 2 d’or à la croix de Jérusalem de gueules, en 3 d’or aux six lys d’azur 2, 2, 2, surmontés d’un lambel de gueules à trois pendants, à senestre de sable au lion d’or.
Fig. 34 — Armoiries des Tocco de Tropea.
Repr. par Brendan Osswald d’aprèshttp://www.tropeamagazine.it/ditocco/.
55La parenté de ces armoiries, tant avec celles d’Arta qu’avec celles de Tropea, est flagrante. Comparons‑les tout d’abord à celles d’Arta : il s’agit d’armesparties, mais ausenestre on trouve désormais un lion, qui fait peut‑être référence à celui des Acciaiuoli153 mais plus probablement à celui des Branković. La première épouse de Leonardo III était en effet la princesse serbe Milica Branković154. C’est d’elle que descendait la branche aînée des Tocco de Céphalonie, laquelle souhaitait probablement ainsi se distinguer de la branche de Tropea. Mais on trouve d’autres points communs avec les armoiries d’Arta, du point de vue de la réalisation cette fois. Ledextre comporte unfranc-quartier, lequel, pour des raisons de lisibilité comme à Arta, occupe les trois quarts dudextre et non la moitié comme il se devrait. De même, toujours pour des raisons de lisibilité, lesfasces vivrées sont particulièrement nombreuses, ici au nombre de dix. Comparons‑les à présent aux armoiries de Tropea : lefranc-quartier est divisé en troispals, comme lechef de Tropea, et ces troispals comportent les mêmes armoiries : Byzance, Jérusalem, Anjou. Sur ce dernier, au lieu d’un semis comme l’étaient originellement les armes des Angevins de Naples, on trouve dans les deux cas six lys placés 2, 2, 2.
56Bien évidemment, les couleurs ont été particulièrement malmenées. En effet, le lion est ici d’or sur fond desable, alors que celui des Branković était degueules sur fond d’argent155. Quant auxpals aux armes de Byzance, Jérusalem et Anjou, ils ont désormais tous un fond d’or, l’aigle d’or est devenue desable, la croix de Jérusalem d’or est devenue degueules et les lys d’or sont devenus d’azur. De telles transformations n’ont rien pour surprendre. Le caractère instable des armoiries à l’époque moderne est bien connu, notamment en ce qui concerne les couleurs156. Le fait que, bien souvent, les armoiries étaient représentées de façon monochrome pouvait ainsi facilement entraîner l’oubli des couleurs d’origine et leur altération au cours du temps. Notons qu’en l’espèce les couleurs des armoiries des Tocco – argent etazur – sont intactes. De toutes, c’étaient bien celles‑là qui risquaient le moins d’être oubliées et modifiées. Quant aux autres, l’artiste s’est probablement inspiré des armoiries les plus célèbres de l’époque. Ainsi, le lion des Branković a pu subir l’influence du lion du Brabant et l’aigle byzantine celle de l’aigle du Saint-Empire. On notera au passage qu’à l’époque du tableau, le royaume de Naples était possession des Habsbourg, qui contrôlaient le Brabant et le Saint-Empire. Quant aux armoiries angevines, elles prirent peut‑être les couleurs de celles des Médicis :d’or à six tourteaux mis en orle, cinq de gueules, celui en chef d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or (fig. 35).
Androudis 2001 =P. Androudis, « Contribution à l’étude de la présence de l’aigle bicéphale en Occident »,Bυζαντιακά,21, p. 243‑277.
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Galbreath 1977 = D. L. Galbreath,Manuel du blason.
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Nicol 1984 =D. Nicol,The Despotate of Epiros 1267‑1479. A contribution to the history of Greece in the Middle Ages.
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Schlumberger 1890 = G. Schlumberger,Sceaux et bulles des empereurs latins de Constantinople.
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Solovjev 1935 = A. Solovjev, « Les emblèmes héraldiques de Byzance et les Slaves »,Seminiarium Kondakovianum 7, p. 119‑164.
1 Α. Ορλανδος, « Τὸ κάστρον τῆς Ἄρτης »,ΑΒΜΕ, 2 (1936),ΒυζαντινὰΜνηµεῖατῆςἌρτης, p. 160. Traduit par nos soins.
2 L. Fourez,L ’héraldique. Manuel d’initiation, 1942, p. 39, 61 ;Galbreath 1977, p. 96 (fig. 24), p. 151 ;Pastoureau 1993, p. 130, 159.
3Nicol 1984, p. 81‑122, 134‑136.
4K. Hopf,Geschichte Griechenlands vom Beginn des Mittelalters bis auf die neuere Zeit, vol. 1 (1867), p. 182.
5 A. Kiesewetter, « Megareites di Brindisi, Maio di Monopoli e la signoria sulle isole ionie (1185‑1250) »,Archivio Storico Pugliese 59 (2006) p. 69‑73 ;id.,« Preludio alla Quarta Crociata ? Megareites di Brindisi, Maio di Cefalonia e la signoria sulle isole ionie (1185‑1250) », dans Gh. Ortalli, G. Ravegnani, P. Schreiner (éds),Quarta crociata. Venezia – Bisanzio – Impero Latino (2007), p. 338‑342.
6 Α. Ορλανδος (n. 1),p. 160, n. 2.
7Σ. Λαµπρος, « Σύµµικτα »,Νέος Ἑλληνοµνήµων 13 (1916), p. 475‑476.
8 Concernant les mots du langage héraldique, nous renvoyons le lecteur aux divers guides disponibles et notamment àJ.‑F. Demange,Glossaire historique et héraldique (2004).
9Armorial Le Breton (Archives nationales MM684/L), écu n° 49B, p. 5, éd. De Boos 2004, p. 61, 132 ;Mazzella 1601, p. 589, 638, 641 : « un campo d’argento diviso per mezo da una larga fascia di oro. Nella parte di sopra del campo vi è una rosa rossa, di sotto del resto del campo son tirate tre bande rosse, con a tretanto d’argento » ; P. Litta,Famiglie celebri di Italia. OrsinidiRoma (1846), Tavola I.
10 Ν. Φωκας-Κοσµετατος,Το κάστρο Αγίου Γεωργίου Κεφαλληνίας (1966).
11Mazzella 1601, p. 641 ; P. Litta (n. 9),Tavola xxvii,xxixet xxx.
12 Κ. Μαχαιρας,Το εν Λευκάδι φρούριον της αγίας Μαύρας (1956), p. 14.
13 Ε. Λουντζης,Περί της πολιτικής καταστάσεως της Επτανήσου επί Ενετών (1856), p. µζ´ (47) = E. Lunzi,DellacondizionepoliticadelleΙsoleJonie :sottoildominioveneto (1858), p. 60. ∆. Α. Ζακυθηνοσ, « Τὸ κτηµατολόγιον τῆς Λατινικῆς Ἐπισκοπῆς Κεφαλληνίας καὶ Ζακύνθου κατὰ τὸν ΙΓ´ αἰ. », Ἑλληνικά 5 (1932), p. 327‑328. Θ. Τζαννετατος,Το πρακτικόν της Λατινικής Επισκοπής Κεφαλληνίας του 1264και η επιτοµή αυτού (1965), p. 4, 6.
14 B. Remondini,De Zacynthi antiquitatibus et fortuna commentarius (1756), p. 237 (= 137).
15 M. Pignatorre,Memorie storiche dell’isola di Cefalonia (1887), t. II, p. 53. L ’auteur ne précise pas s’il parle de la première ou de la seconde maison. Le contexte laisse entendre qu’il s’agit de la seconde, mais la comparaison avec le texte de Remondini montre qu’il s’agit en réalité de la première.
16 J.‑A. Buchon,Voyage dans l’Eubée, les Îles Ioniennes et les Cyclades en 1841, publié par E. Longnon 1911, p. 90, 252, 254.
17Buchon 1843, pl. XXXVIII, n° 4.
18Schlumberger 1943, p. 199, n° 92.
19 Bibliothèque nationale, fonds Clairambault, titres sc., vol. 101, p. 7869, n° 143.
20 Du Cange 1657, « Recueil de diverses chartes », p. 48.
21 D. de Guldencrone,L ’Achaïe féodale (1886), p. 379.
22 B. Remondini(n. 14), p. 137.
23 Ι. Ρωµανος,ΓρατιανόςΖώρζης,αυθέντηςΛευκάδος:ιστορικήπραγµατεία (1870), p. 183, n. 4 ; Θ. Τζαννετατος (n. 13), p. 6‑7.
24Schlumberger 1898, p. 31 ;id.1943, p. 200, n° 93.
25Ibid., p. 32 ;id.1943, p. 200, n° 93.
26 Le fait n’est mentionné ni parSchlumberger 1898, p. 32, n. 1, qui cite pourtant Du Cange ; ni par Adrien Blanchet, éditeur en 1943 des travaux de Schlumberger (Schlumberger 1943,p. 200, n° 93) ; ni par Θ. Τζαννετατος (n. 13), p. 6‑7, qui cite Schlumberger et mentionne les divergences entre Du Cange, Remondini et Buchon mais pas celles entre ces derniers et Schlumberger.
27 En plus des références déjà citées, la bibliographie concernant les armoiries de la première maison de Céphalonie comporte également Π. Χιωτης,Ιστορικά αποµνηµονεύµατα της νήσου Ζακύνθου (1863), t. 2, p. 615.
28Mazzella 1601, p. 648: « Sono l’armi di lei molte onde turchine in un campo bianco ». Des illustrations se trouvent aux p. 594 et 644octies (pagination défectueuse) ; B. Candida Gonzaga,Memorie delle famiglie nobili delle province meridionali d’Italia (1875),t. 2, p. 137, 141 : « di argento a tre fasce increspate d’azzurro » ou « di argento a quattro fasce increspate di azzurro » ;Buchon 1843, pl. XLI, fig. 19. Le pégase surmontant ces armoiries laisse à penser que ces dernières sont postérieures à l’époque médiévale ; cf.Galbreath 1977,p. 149. Bien que le titre de la planche soit « Écussons francs trouvés dans la Grèce et ses îles », la légende indique pour la figure 19 : « Armes des Tocco delle onde, comtes de Céphalonie et ducs de Leucade ». Cette absence de mention du lieu de provenance, ainsi que la mention des « Tocco delle onde », laisse supposer que cette illustration reproduit un original trouvé en Italie et non en Grèce.
29Nicol 1984, p. 186‑209.
30 M. Kordosis, « Μεσαιωνική Άρτα. Τοπογραφία – Κοινωνία »,Σκουφάς, vol. 14, fascicule 102 (2011), p. 258‑261.
31G. Saint-Guillain,« “Tout mort que je suis, je suis doge de Venise” : les tombeaux de la famille Venier à San Giovanni e Paolo »,MEFRM 115/2 (2003), p. 976‑979 : « [d’argent] aux cinq fasces vivrées (d’azur), au franc-quartier parti (d’azur) semé de fleurs de lys (d’or) au lambel (de gueules) et à la bande (d’argent) brochant, et (de gueules) à la croix (d’or) cantonnée de quatre annilles chacune accompagnée de cinq croisettes posées en sautoir (de même) », pl. IVc et IVd. J.‑A. Buchon,Recherches historiques sur la principauté de Morée et ses hautes baronnies(1845), t. II p. 485, publie la copie faite en 1396 d’une lettre écrite par Carlo Tocco l’année précédente et qui comportait un sceau de cire rouge. La copie précise que ce dernier est illisible. G. Schlumberger 1898, p. 33 ;Schlumberger 1943, p. 202, n° 97.
32Du Cange 1657, « Recueil des diverses chartes », p. 86 : « un Escu parsemé de fleurs de lys avec une bande & et un lambeau de cinq pieces » ;Schlumberger 1890, p. 26, n° XI/1, pl. VII ; L. Douët d’Arcq,Collection des sceaux…(1867), t. 3, p. 514‑515, n° 11788 ; Schlumberger 1943, p. 177, nos 38‑39 ;Ch. deMérindol, « L ’héraldique des princes angevins », dans N.‑Y. Tonnerre et É. Verry (éds),Les princes angevins duxiiie auxve siècle : Un destin européen (2003), p. 284. Rappelons que les armes de Tarente constituent unesurbrisure des armes d’Anjou. Précisons également que par « armes d’Anjou », nous entendons toujours dans cet article les armes de la première maison capétienne d’Anjou et de Sicile, fondée par Charles Ier d’Anjou, frère de Louis IX (d’azur semé de fleurs de lys d’or au lambel de gueules) et non celles de la seconde maison capétienne d’Anjou et de Sicile, fondée par Louis Ier, frère de Charles V (d’azur semé de fleurs de lys d’or à la bordure de gueules).
33 L. Blancard,Iconographie des sceaux et bulles conservés dans la partie conservées dans la partie antérieure à 1790 dans les Archives départementales des Bouches-du‑Rhône, 1860, pl. XIII, n° 4 et non pl. XI, n° 3, comme l’affirmeSchlumberger1890, p. 22 ;Schlumberger1890, p. 20‑24, nos VII‑VIII, pl. III, n° 6, pl. IV, pl. V bis ; Schlumberger 1943, p. 174‑176, nos 30‑34 ; M. Prinet, « Les armoiries des empereurs latins de Constantinople »,Revue numismatique, 4e série, 15 (1911), p. 250‑256 ;Babuin 2010, p. 112, fig. 4.
34 J.‑A. Buchon,Nouvelles recherches historiques sur la principauté française de Morée et ses hautes baronnies à la suite de la quatrième croisade (1843), t. 1, p. 426.Buchon 1843, pl. XLI, fig. 3. Voir aussi Ι. Παπαδηµητριου, « Ο ναός των αγίων Ιάσωνος και Σωσιπάτρου εν Κερκύρα », Αρχαιολογική Εφηµερίς 1934‑1935, p. 52‑53, qui n’a pas retrouvé les fragments vus par Buchon et doute de cette attribution. Les fouilles effectuées autour de l’église en 1999‑2000 n’ont rien donné non plus. Je remercie vivement Evi Papadopoulou, de l’éphorie des antiquités de Corfou, qui m’a transmis ces informations.
35 P. Palliot,La vraye et parfaite science des armoiries, ou l’indice armorial de feu maistre Louvan Geliot… (1660), p. 345 ;Loutsch 1988, p. 139.
36R. Mathieu,Le système héraldique français (1946),p. 101 : « Les armes pleines se transmettaient suivant ledroit de primogéniture. » ; F. Tribolati,Gramatica Araldica (1904), p. 172‑175 ;Galbreath 1977,p. 237 ;Loutsch 1988, p. 141‑144 ;Pastoureau1993, p. 183 ;M. Pastoureauet M. Popoff,Les armoiries. Lecture et identification (1994), p. 25‑26, 60, fig. 165‑166 ;M. Pastoureau,L ’art héraldique au Moyen Âge (2009), p. 58. On peut citer à titre d’exemple defranc-quartier servant de brisure de cadet les armes d’Érard de Montmorency, seigneur de Conflans et frère de Mathieu IV, seigneur de Montmorency,Armorial Le Breton, n° 184, p. 20, éd. De Boos 2004, p. 76, 156.
37 N. Zečević,The Tocco of the Greek Realm (2014), p. 32‑33, 173.
38Galbreath 1977, p. 219‑220 ;Loutsch 1988, p. 144.
39 F. Tribolati (n. 36), p. 45 ; L. Fourez (n. 2), p. 25 ;R. Mathieu (n. 36),p. 152‑153, 167‑186 ;Pastoureau 1993, p. 176, 184, 254 ;J.‑F. Demange (n. 8), p. 462, article « Vassaux/Vavasseur ». On peut citer à titre d’exemple defranc-quartier reproduisant l’écu du suzerain les armes de Renaud de Mitry, vassal du comte de Dammartin,Armorial Le Breton, n° 192, p. 20, éd. De Boos 2004, p. 76, 156 ;Grand Armorial équestre de la Toison d’or, n° 366, fol. 54 (Bibliothèque de l’Arsenal, Ms. 4790), éd. L. Larchey,Ancien armorial équestre de la Toison d’or et de l’Europe au XVe siècle (1890), p. 174, pl. LXXII, éd. M. Pastoureau et M. Popoff,Grand armorial équestre de la Toison d’or (2001), p. 155 =Galbreath 1977, p. 145.
40 É. Bouyé, « À quoi servent les armoiries ? », dans B. Barbiche, J.‑P. Poussou et A. Tallon (éds),Pouvoirs, contestations et comportements dans l’Europe moderne. Mélanges en l’honneur du professeur Yves‑Marie Bercé (2005), p. 865‑866.
41Loutsch 1988, p. 147‑153.
42Loutsch 1988, p. 160.
43 P. Palliot (n. 35), p. 346, fig. x ; M. de Riquer,Heraldica Castellana (1986), p. 232. C. Bozzolo et H. Loyau,La Cour Amoureuse dite de Charles VI(1982), t. 1, p. 114‑115, n° 148 ;Loutsch 1988, p. 160.
44J. F. Huxford,Honour and Arms. The Story of some augmentations of honour (1984), p. 29.
45Ibid.,p. 148 ;M. de Riquer (n. 43), p. 232 ;Loutsch 1988, p. 158‑160.
46 G. Villani,Cronica disponible dans l’édition « Litteratura italiana Einaudi » à l’adressehttp://www.letteraturaitaliana.net/pdf/Volume_2/t48.pdf, consultée le 1er mars 2019, t. II, livre IX, § LXXXVII, p. 656, t. II, livre XI, § CCXVI, p. 1189, t. III, livre XIII, § VIII, p. 1437.Galbreath 1977,p. 220 ; L. Borgia, « Gli ampliamenti degli stemmi in Toscana », dansBrisures 1988, p. 61.
47Buchon 1843, pl. XXXVII ; P. Litta,Famiglie celebri italiane : Acciaioli di Firenze (1844), tav. I ; C. Ugurgieri della Berardenga,Gli Acciaioli di Firenze, t. 1 (1962), p. 92, tav. IX, p. 272, voir aussi tav. VI, p. 224 ; L. Borgia (n. 46), p. 67.
48 Florence, Badia Fiorentina,Chapelle Pandolfini (ca. 1517‑1519), C. Acidini Luchinat,« Fabbriche dei Pandolfini avanti il Palazzo », dansRaffaello e l’architettura a Firenze nella prima metà del Cinquecento (1984), p. 20 et fig. 6, p. 23 ; L. Borgia (n. 46), p. 68‑69 et fig. 14. – Les armoiries de la chapelle Pandolfini comportent également au senestre le Vase des Lys aragonais, reçu d’Alphonse le Magnanime en 1450.
49 Naples, Basilica di Santa Chiara, Cappella dei Miracoli Antoniani, Tombeau de Drugo Merloto (†1339). La famille Merloto est également connue sous le nom de d’Alemagna. B. Candida Gonzaga (n. 28), t. 2, p. 76. Selon le site nobili napoletani (http://www.nobili-napoletani.it/Alemagna-d.htm#2), consulté le 1er mars 2019), l’écusson est celui des Anjou-Duras, à la bordure componée d’argent et de gueules (Ch. de Mérindol [n. 32], p. 285). Une attestation tardive de ces armoiries vers 1715 comporte sur le tout et non pas au chef dextre un écusson des Anjou (http://bibliotecaestense.beniculturali.it/info/img/stemmihtml/alemagna.html, consulté le 1er mars 2019).
50 J. Longnon,L ’empire latin de Constantinople et la Principauté de Morée (1949), p. 304 ; E. Léonard,Les Angevins de Naples (1954), p. 297, 321, 335, 523 (tableau IV).
51S. et L. deSainte-Marthe,Histoire généalogique de la maison de France (1628), t. 2, p. 355,363et368 :écarteléau 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lis d’or, au lambel de gueules de quatre pieces, au 2 et 3 de gueules à une croix d’or accompagnée de quatre besans d’argent, chacun chargé d’une croix de sinople, qui est Constantinople, sur le tout une cotice d’argent.P. de Guibours,dit le père Anselme de Sainte-Marie,Histoire généalogique de la maison royale de France des pairs, grands officiers de la couronne et de la maison du roy et des anciens barons du royaume, t. 1,La maison royale de France (17263), p. 412‑415 : écartelé au 1 & 4 d’Anjou-Sicile, parti de Jérusalem. Au 2 & 3 de gueules à la croix d’or, accompagné de quatre besans d’argent chargez chacun d’une croix de sinople, l’écu brisé d’une bande d’argent.
52Buchon 1843, pl. XXXIX, n° 2, qui attribue à Philippe de Tarente un sceau aux armes de Constantinople dont il n’indique ni la date ni la provenance exacte sans préciser s’il s’agit de Philippe Ier ou Philippe II ; néanmoins le sceau est placé avant celui de Robert, ce qui laisse entendre qu’il s’agit de Philippe Ier. C’est en tout cas ainsi que l’entendSchlumberger 1890, p. 26‑27, n° 2, lorsqu’il reprend Buchon.
53 Voirsupra, n. 32.
54 L. Enderlein, en collaboration avec A. Kiesewetter,Die Grablegen des Hauses Anjou in Unteritalien : Totenkult und Monumente 1266‑1343 (1997), p. 159 et n. 79. En plus des sources citées par Enderlein, on peut également mentionner les documents publiés parDu Cange 1657, « Recueil des diverses chartes », p. 83 à 86, tous postérieurs à 1313, dans lesquels Philippe ne porte jamais ce titre.
55 Voirsupra, n. 32.M. Pastoureau, « Héraldique et numismatique : quatre jetons aux armes d’Anjou »,Revue numismatique, 6e s., t. 19 (1977), p. 183‑184, affirme à juste titre que Philippe Ier n’a jamais parti ses armes avec celles de Constantinople.
56Du Cange 1657,p. 280 ; G. B. Summonte,Dell’Historia della Città e Regno di Napoli (1675), t. 2, p. 446 : « si scorgono l’Insegne di Gigli, con quelle dell’Imperio di Costantinopoli » ;Buchon 1843, pl. XXXVIII, n° 6 et XXXIX, n° 3 ;Schlumberger 1890, p. 27‑29, n° XII, pl. IX et X ;id. 1943, p. 178‑179 ; J. Louda et M. Maclagan,Lines of Succession : Heraldry of the Royal Families of Europe (1995), p. 250, table 125.M. Pastoureau(n. 55), p. 183, écrit de façon étrange que Robert « a toujours porté un écu parti aux armes de son père (Anjou-Tarente) et de sa mère (Courtenay-Constantinople), associées à partir de 1346 avec un autre écu aux armes de l’empire latin d’Orient ». D’une part, les armes de Courtenay-Constantinople et celles de l’empire latin d’Orient sont les mêmes, ainsi que l’a montréPrinet (n. 33). D’autre part les deux sceaux de Robert cités en note sont identiques, de sorte que ce n’est qu’à titre d’hypothèse que l’on peut supposer que ce prince a changé d’armoiries en 1346.
57 L. Blancard (n. 33), p. vii, pl. XV, n° 4 ;Chr. de Mérindol(n. 32), p. 284.
58Schlumberger 1890, p. 29, n° XIII, affirme ne pas connaître d’armes de ce prince. Néanmoins, ainsi que nous y invitent L. Enderlein et A. Kiesewetter (n. 54), p. 159, n. 79, il faut probablement restituer à Philippe II les sceaux attribués à Philippe Ier par Buchon et Schlumberger, voir n. 52.
59 G. Noblemaire,Histoire de la maison des Baux (1913), fig. p. 64 bis, repr. dans M.‑D. Sturdza,Dictionnaire historique et généalogique des grandes familles de Grèce, d’Albanie et de Constantinople (1983), p. 505.
60Ασωνιτης 2005, p. 133, 137‑139.
61 J. Longnon (n. 50), p. 335.
62 On mentionnera pour mémoire le prince albanais Karl Thopia (†1388), dont la mère était semble‑t‑il une fille naturelle de Philippe Ier de Tarente et qui portait, certainement en tant que brisure, des armes où les armes de Constantinople étaient audextre et celles de Tarente ausenestre. Voir E. Léonard(n. 50), p. 297 et G. Campobasso, « Alcune fonti per lo studio delRegnum Albaniae degli Angiò : documenti, epigrafi, araldica evisual evidences »,MEFRM 128/2 (2016), mis en ligne le 08 septembre 2016, consulté le 1er mars 2019 :http://journals.openedition.org/mefrm/3291 ; DOI :10.4000/mefrm.3291, 47‑48. Outre l’inversion des champs héraldiques, il n’y a de toute façon aucune raison pour que les Tocco aient porté un franc-quartier aux armes de ce personnage.
63Mazzella 1601, p. 645 ;Nicol 1984,p. 138.
64 M. de Riquer (n. 43), p. 232 ;Loutsch 1988, p. 160.
65Ασωνιτης 2005, p. 121‑125.
66R. Mathieu (n. 36),p. 101 : « Le chef d’une branche cadette était le chef des armes de cette branche ».
67 L ’incipit de laChronique des Tocco montre bien ce souci pour Carlo Ier de faire valoir ses droits en tant qu’héritier de Leonardo, mort alors que ses enfants étaient encore en bas âge. Par ailleurs, l’existence même de laChronique témoigne du soin apporté par Carlo Tocco à la transmission de l’histoire familiale.
68 La bibliographie antérieure sur l’aigle bicéphale est donnée parAndroudis 2012, p. 133‑134, n. 9. Voir aussiBabuin 2010,p. 132‑134 ; H. Nuno de Oliveira, « Em torno das origens da águia bicéfala. De Bizâncio à Sérvia », dansM. Metelo de Seixas, M. de Lurdes Rosa,Estudos de Heráldica Medieval (2012), p. 223‑249.
69Androudis 2001, p. 266.
70 Concernant les spécificités de l’héraldique byzantine, voir D. Cernovodeanu1982a, p. 409‑412 ;id. 1982b, p. 344 ;id.,1983, p. 50‑51 ;Androudis 2002, p. 12‑14 ;id. 2012, p. 132‑133 ;Babuin 2010, p. 137‑143 ; D. Ceccarelli Morolli, « Forme di “Araldica” nell’impero romano d’Oriente »,Studi sull’Oriente Cristiano 18/2 (2014). L ’essentiel de la bibliographie à ce sujet se trouve en note dans les deux articles de Pascal Androudis.
71Cernovodeanu1982a, p. 412‑415 ;id. 1982b, p. 345‑347.
72Solovjev 1935, p. 155‑161 ; V. Laurent, « Le briquet, emblème monétaire sous les Paléologues ? », dansCronica numismatica si arheologica 17 (1943), n° 127‑128, p. 134‑148.Cernovodeanu1982a, p. 415‑418 ;id. 1982b, p. 344‑348 ;id. 1983, p. 51. A. Babuin, « Standards and insignia of Byzantium »,Byzantion 71 (2001), p. 36‑40, 42, 57, fig. 86 ;Androudis2001, p. 263 ;id. 2002, p. 27‑30 ;Babuin 2010, p. 135‑137 ;Androudis 2012, p. 133‑134, notamment n. 9 pour la bibliographie. Voir aussi M. Maclagan (n. 56), table 129 p. 258 et p. 260.
73Laurent (n. 72), p. 145‑147.
74 D. Nicol,The Byzantine family of Kantakouzenos (Cantacuzenus) ca. 1100‑1460: a genealogical and prosopographical study (1968), p. 35, 103 ;id.,The reluctant Emperor : a biography of John Cantacuzene, Byzantine Emperor and monk, c. 1295‑1383, pl. 1 et 2 ; I. Spatharakis,Corpus of dated illuminated greek manuscripts to the year 1453 (1981), vol. 2, p. 477, n° 269 ;Androudis 2002, p. 20‑21.
75Androudis 2013, p. 67‑78.
76 M. Maclagan, « A byzantine princess in Portugal »,Studies in memory of David Talbot Rice (1975), p. 291‑292 et fig. 95 ;Androudis 2001, p. 265 et fig. 20 ;Nuno de Oliveira (n. 68), p. 230 et fig. 6.
77 « Tablettes généalogiques des maisons nobles de France »,Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l’Europe, 20e année (1863), p. 149‑150. T. Braccini, « Tra aquile e campane: araldica bizantina dopo la caduta di Costantinopoli », dans A. Rigo, A. Babuin e M. Trizio (éds),Vie per Bisanzio (2012), p. 969‑970.
78Laurent (n. 72), p. 147.
79 G. B. Di Crollalanza, Dizionario Storico-Blasonico delle famiglie nobili e notabili italiane estinte e fiorenti (1888), t. 2, p. 257, s.v. « Paleologo del Monferrato » ;Laurent (n. 72), p. 140 ; F. Bona, Onore, Colore, Identità. Il blasonario delle famiglie piemontesi e subalpine (2010), p. 222.G. Santi-Mazzini, Araldica. Storia, linguaggio, simboli e significati dei blasoni e delle arme (2003), p. 29.
80 C. Du Cange,Familiae Byzantinae (1680), p. 218.
81http://www.blasonariosubalpino.it/Pagina1.html, site de F. Bona, consulté le 1er mars 2019 : « Inquartato,al 1° e 4° di rosso, all’aquila bicipite, d’oro (Paleologi come imperatori d’Oriente), al 2° e 3° troncato,d’azzurro, alla croce patente d’oro (Arianiti), e d’oro, a tre campane di nero (Comneno) ». T. Braccini (n. 77), p. 970‑971, avec la bibliographie afférente. Les Arianiti Comneni utilisaient également les armoiries fictives des Comnènes de Trébizonde, voir sur la même page, ainsi que dans F. Bona (n. 79), p. 96.
82 C. Du Cange (n. 80), p. 200 :aquilam auream bicipitem coronatam in scuto rubeo.
83Solovjev 1935, p. 158, n. 31 ;Laurent (n. 72),p. 141 ;De Boos 2004, p. 133, n° 3. O. Neubecker,Heraldry. Sources, symbols, and meaning (1976), p. 126.
84 O. Neubecker,Heraldry. Sources, symbols, and meaning (1976), p. 152 ;Pastoureau 1993, p. 149.De Boos 2004, p. 133, n° 4.Androudis 2001, p. 262‑264.
85Babuin 2001, p. 37, fig. 81, 82 ;Androudis 2002, p. 26 ;Babuin 2010,p. 123, fig. 28.
86 V. Laurent, « Un argyrobulle inédit du despote de Morée Théodore Paléologue en faveur de Mastino de Cattanei, gentilhomme toscan »,REB 21 (1963), p. 215‑216. T. Braccini (n. 77), p. 966‑967.
87Σ. Λαµπρος, « Πρόσταγµα Ἰωάννου (Η´) Παλαιολόγου »,ΝΕ 4 (1907), p. 188‑194 ;Cernovodeanu1982a, p. 414 ; L. Borgia (n. 46), p. 65‑66, fig. 12.Androudis 2002, p. 27.
88 Ulrich von Richental, éd. A. Sorg, 1483, p. 218. Solovjev 1935, p. 134.
89Cernovodeanu 1982a, p. 414.
90Pseudo-Kodinos,Traité des offices, éd. J. Verpeaux, 1966, p. 14410, p. 14511, 12‑13. Presque tous les textes byzantins mentionnant les aigles impériales (βασιλικοὺς ἀετούς), y compris le Pseudo-Kodinos, omettent de préciser qu’elles ont deux têtes. Néanmoins, l’iconographie montre sans aucun doute que les aigles en question sont bicéphales. Voir Ι. Σβορωνος,Πῶς ἐγεννήθη καὶ τί σηµαίνει ὁ δικέφαλος ἀετὸς τοῦ Βυζαντίου (1914), p. 11‑13 ;Solovjev 1935, p. 133. Par ailleurs, l’ἀµφικέφαλος de Pachymère, VII, 576, 13‑17 ne peut désigner qu’un aigle à deux têtes ; voirAndroudis 2002, p. 19. VoirSolovjev 1935, p. 134, 135, à propos de l’usage de l’aigle bicéphale par les despotes de Mistra, p. 142, à propos des despotes de Serbie.
91 À propos de l’utilisation de l’aigle bicéphale en Épire, L. Fundić, « Η µνηµειακή τέχνη του ∆εσποτάτου της Ηπείρου την περίοδο της ∆υναστείας των Κοµνηνών Αγγέλων (1204‑1318) », thèse de doctorat inédite, Université Aristote de Thessalonique (2013), p. 72. À propos de l’ambiguïté du titre despotique, B. Osswald, « L’idée d’Empire dans une province séparatiste. Le cas de l’Épire (xiiie‑xviie siècle) »,Rives méditerranéennes58 (2019), p. 103‑105, 109‑110.
92 Π. Βοκοτοπουλος, « Η κτιτορική τοιχογραφία στο περίστωο της Παντανάσσης Φιλιππιάδος »,∆ΧΑΕ ΚΘ ́ (2008), p. 74, fig. 2, p. 75, fig. 4.
93Solovjev 1935, p. 144.
94 Α. Ορλανδος, ἩΠαρηγορήτισσατῆςἌρτης (1963), p. 99, fig. 108 ; Ch. Chotzakoglou, « Die Palaiologen und das früheste Auftreten des byzantinischen Doppeladlers »,Byzantinoslavica 57 (1996), p. 64 et X, fig. 11 ; Β. Παπαδοπουλου,ΗΒυζάντινηΆρτα (2008), p. 150‑151. Dans l’église de la Parigoritissa se trouvent également deux pierres sculptées représentant une aigle bicéphale : l’une, placée dans le dallage dunaos, est réputée être d’époque post-byzantine, tandis que l’autre, située dans la réserve, n’a pas encore été étudiée.
95Solovjev 1935, p. 121 ;Androudis 2002, p. 19‑20.
96 Pièce conservée au Museo Archeologico Nazionale de Cividale del Friuli (Italie). Voir G. Le Goff (éd.),L ’Europe des Anjou, aventure des princes angevins duxiiie auxve siècle (2001), p. 313 ;Androudis 2002, p. 26 ;M. Pastoureau,L ’art héraldique au Moyen Âge (2009), p. 141, fig. 81 ;Babuin 2010, p. 113, fig. 7 et p. 140‑141 ; Ch. deMérindol, « Sceaux et monnaies de Louis IX à Charles V », dans Y. Loskoutoff (éd.),Héraldique et numismatique, Moyen Âge - Temps modernes, 2 (2014), p. 33. Ch. Chotzakoglou (n. 94), p. 62 et 64, p. II, fig. 2.
97 J. Bojćeva, « L ’épitaphios du despote de Ioannina Esaou Bouondelmonti et de son épouse Eudokia Balšić à Blagoevgrad »,∆ελτίοντηςΧριστιανικήςΑρχαιολογικήςΕταιρίας, 44,i.e.4e période, t. 26 (2005), p. 274, 277 ;ead., « Функционални и иконографски особености на плащаницата през XIV‑XV век. Византийски плащаници в България »,Проблеминаизкуство 4 (2005), p. 22‑23, avec p. 20 une illustration en couleurs que Lilyana Yordanova a eu l’amabilité de nous signaler ; Th. Ganchou, « Giourgès Izaoul de Ioannina, fils du despote Esau Buondelmonti, ou les tribulations balkaniques d’un prince d’Épire dépossédé »,Medioevo Greco 7 (2008), p. 12. Sur l’épitaphios, les armoiries ne sont pas dans un écu mais dans un médaillon.
98 Buchon 1843,pl. XXXVI, B ; C. Ugurgieri della Berardenga (n. 47), t. 1, p. 256, tav. VIII ; M. Popoff,Florence (1302-1700), 1991, A50. P. Litta,Famiglie celebri di Italia. Buondelmonte di Firenze (1850), tavola I : « L ’originario stemma de’Buondelmontifu un campo d’argento colla parte superiore azzurra ». Les Buondelmonti portentd’argent au chef d’azur. Esau n’étant paschef d’armes, la montagne à l’étoile à six rais d’or sert peut‑être de brisure. L ’étoile est un mode courant de brisure à cette époque. Voir H. Loyau, « Un exemple précis de brisure en France au début duxve s. : la famille Braque »,Brisures 1988, p. 169 ; Chr. deMérindol, « Les brisures et les modifications des armoiries de Beauvau à la fin du Moyen Âge. Emblématique, Art, Histoire »,Brisures 1988, p. 201‑204, 211. Sur l’épitaphios, on distingue dans le chef à gauche de l’étoile un meuble d’argent que nous n’avons pas réussi à déterminer.
99 Th. Veyrin-Forrer,Précis d’héraldique (2004),p. 125.
100Nicol 1984, p. 159.
101Nicol 1984,p. 191‑192. Rappelons que la nièce en question était Creusa et non Maddalena ; cf. S. Kolditz, « Des letzten Kaisers erste Frau: Konstantin Palaiologos und die Tocco »,JÖB 59 (2009), p. 147‑161.
102B. Osswald, « S’assimiler pour régner ? Le cas des seigneurs italiens de l’Épire », dans M.‑A. Chevallier et I. Ortega (éds),Élites chrétiennes et formes du pouvoir (xiiie‑xve siècle) (2017) p. 337, 342.
103Nicol 1984,p. 184‑185.
104Nicol 1984, p. 197‑198, 210.
105B. Osswald,« The Ethnic composition of Medieval Epirus », dans S. Elliset L. Klusakova (éds),Imagining frontiers, contesting identities (2007), p. 138.
106Nicol 1984,p. 184 ;B. Osswald (n. 102), p. 343.
107 L. Fourez(n. 2), p. 29 ;Galbreath 1977, p. 80‑83 (notamment fig. 97 et 102) ;Pastoureau 1993,p. 91‑92 ;Neubecker(n. 83), p. 76.
108 Th. Veyrin-Forrer (n. 99), p. 42 ; Galbreath 1977, p. 106 ; Pastoureau 1993, p. 125 ; Loutsch 1988, p. 140.
109Loutsch 1988, p. 140. On trouvera un exemple de franc-quartier géométriquement imparfait dansBuchon 1843,pl. XXVI, fig. 2.
110 Th. Veyrin-Forrer (n. 99),p. 125‑126,à propos dumi‑parti, souvent employé par des femmes mariées ; C. Wenzler,Le guide de l’héraldique. Histoire, analyse et lecture des blasons (2002), p. 71.
111Pastoureau 1993, p. 172.
112 Buchon 1843, pl. XLI, n° 4.
113 G. Saint-Guillain (n. 31), p. 978.
114 G. Saint-Guillain (n. 31), p. 978.
115 G. Saint-Guillain (n. 31), p. 978.
116 B. Candida Gonzaga (n. 28), t. 2, p. 141, qui emploie le terme « fasciato » pour « bandé ».
117 J.‑A. Buchon (n. 34),p. 326 ;Dictionnaire de la conversation et de la lecture (1845),t. 56,s.v.« Céphalonie », p. 341.
118Mazzella 1601, p. 594, reproduit les armes de Giovanni Battista Tocco, dernier représentant de la branche aînée des Tocco,d’argent aux trois fasces vivrées d’azur.
119Del Vasto 1994, p. 24‑25 ; A. Silvestri,La baronia del Castello di Serra nell’età moderna (1999), t. 2, p. 29.
120 Th. Spandounês,De la origine deli Imperatori Ottomani, ordini de la corte, forma del guerreggiare loro, religione, rito, et costumi dela natione, éd. C. Sathas,Monumenta Hellenicæ Historiæ (1890), t. 9, p. 167.Del Vasto 1994, p. 21‑23.
121Del Vasto 1994, p. 24 ;F. Strazzullo,Neapolitanae Ecclesiae Cathedralis Inscriptionum Thesaurus (2000), p. 68, 198 ; A. De Rose,I Palazzi di Napoli (2001), p. 149. Photo du fronton :http://www.ilportaledelsud.org/palazzo_tocco.htm, consulté le 1er mars 2019.
122 A. De Rose,I Palazzi di Napoli (2001), p. 27.
123ASN,ATM, perg. 216 = A. Allocati,Archivio privato di Tocco di Montemiletto : inventario (1978), p. 68, n° 219 = E. Ricca,Istoria de’ feudi delle due Sicilie (1859),t. 3, p. 286‑287, n° 23 ; A. Toraldo, « Divagazioni storico araldiche sullo stemma di casa di Tocco »,Rivista Araldica (apr.‑mag.‑giu. 1987), p. 113, n. 1.
124 A. Toraldo (n. 123),p. 109‑113 ; F. Bonazzi,Famiglie nobili e titolate del Napolitano (1902),p. 347 : « Spaccato : nel 1.° interzato in palo : a) di rosso all’aquila spiegata di oro coronata dallo stesso ed armata di nero ; b) di argento alla Croce di Gerusalemme ; c) di azzurro a sei gigli di oro 2, 2, 2, sormontati da un lambello a tre pendenti di rosso ; nel 2° di oro a tre fasce increspate di azzuro ».
125Del Vasto 1994, p. 27 ;V. Spreti,Enciclopedia storico-nobiliare italiana (1969), vol. 6, p. 608,s.v. « Tocco » : « d’argento a quattro fasce increspate di azzurro ».
126 J. Siebmacher,Grosses und allgemeines Wappenbuch (1814), vol. I 3 III C., p. 268 et Taf. 377.
127 A. Toraldo (n. 123), p. 113, n. 1, pour qui les armes de la branche de Tropea sont celles des Tocco de Céphalonie et non celles des Tocco de Naples.
128 Les familles balkaniques exilées en Italie portaient fréquemment des armoiries faisant référence à leurs origines. Voir N. Zečević, « Memories of Home in the Accounts of the Balkan Refugees from the Ottomans to the Apennine Peninsula (15th – 16th centuries) », dans V. Stanković,The Balkans and the Byzantine World before and after the Captures of Constantinople, 1204 and 1453 (2016), p. 200.
129Pierre de Guibours, dit le père Anselme de Sainte-Marie(n. 51), t. I, p. 394 (fig. p. 393, 397, 407, 409, 419, 421) ; Ch. deMérindol (n. 32),p. 287‑288 ; J. Louda et M. Maclagan (n. 56), p. 250, table 125 ; L. Borgia,Lo stemma del Regno delle Due Sicile (2001), p. 19‑20.
130Neubecker (n. 83), p. 232‑233 ; Ch. deMérindol,Le roi René et la seconde maison d’Anjou (1987), p. 40, 49, 58, 63. J. Louda et M. Maclagan (n. 56), p. 130, table 66 (Louis d’Anjou), p. 176, table 90 (Béatrice de Naples), p. 247, table 124 (royaume des Deux‑Siciles) ; L. Borgia (n. 129), p. 20‑25 ;Armorial Le Breton,n° 22, p. 7, éd. De Boos 2004, p. 63, 135.
131http://www.blasonariosubalpino.it/Pagina1.html, site de F. Bona, consulté le 1er mars 2019 : « Inquartato,al 1° e 4° di rosso, all’aquila bicipite, d’oro (Paleologi come imperatori d’Oriente), al 2° e 3° troncato, d’azzurro, alla croce patente d’oro (Arianiti), e d’oro, a tre campane di nero (Comneno) ». Les Arianiti Comneni utilisaient également les armoiries fictives des Comnènes de Trébizonde, cf. F. Bona (n. 79), p. 96.
132Del Vasto 1994, p. 23. P. Petta,Despoti d’Epiro e principi di Macedonia (2000), p. 181‑182.
133 G. B. Di Crollalanza,Dizionario Storico-Blasonico delle famiglie nobili e notabili italiane estinte e fiorenti (1888), t. 2, p. 257, art. « Paleologo del Monferrato ». F. Bona (n. 79), p. 222 : « Inquartato: al 1 della casa imperiale d’Oriente (di rosso, all’aquila bicipite d’oro) ; al 2 partito, di Gerusalemme (d’argento alla croce potenziata d’oro, accantonata da quattro crocette dello stesso), e di Aragona-Maiorca (d’oro a cinque pali di rosso) ; al 3 partito, di Sassonia (fasciato di nero e d’oro, di dieci pezzi, al crancellino di verde in banda), e di Bar (d’azzurro, seminato di crocette, a due pesci barbi addossati in palo, il tutto d’oro) ; al 4 di Serbia o Paleologo (di rosso, alla croce, accantonata da quattro B greche dello stesso, addossate a due a due) ; sul tutto, di Monferrato » ;G. Santi-Mazzini (n. 79), p. 29. Les grandes armes des Tocco reproduisent tout… sauf les armes du Montferrat.
134 G. Fiori, « Gli Arianiti, una famiglia albanese alla corte di Monferrato »,Rivista di storia arte archeologia per le Province di Alessandria e Asti 108 (1999), p. 67‑82. Voir aussi n. 125.
135 Bibliothèque nationale et universitaire de Zagreb, Armorial Korenić-Neorić (1595), fol. vii. I. Banac, « The Insignia of Identity: Heraldry and the Growth of National Ideologies among the South Slavs »,Ethnic Studies 10 (1993), p. 219 : « The Illyrian arms are red with a silver crescent and an eight‑pointed Danica, the Morning Star ».
136Danica ilirska (1836‑1843). I. Banac (n. 135), p. 233‑234.
137 V. Lucherini, La Cattedrale di Napoli. Storia, architettura, storiografia di un monumento medievale (2009), p. 289. Nous remercions Florent Coste, de l’École française de Rome, qui a bien voulu nous communiquer cette référence.
138 « Litany of Loreto in Context »,https://udayton.edu/imri/mary/l/litany-of-loreto-in-context.php, consulté le 1er mars 2019.
139 M.‑D. Sturdza (n. 59), p. 555.
140 F. Abbate,Storia dell’arte nell’Italia meridionale: Il secolo d’oro (2002), p. 22‑27; G. Forgione,Dizionario biografico degli Italiani 91 (2018),s.v. « Sellitto, Carlo », disponible à l’adressehttp://www.treccani.it/enciclopedia/carlo-sellitto_%28Dizionario-Biografico%29/, consulté le 22 avril 2019.
141https://fr.wikipedia.org/wiki/Carlo_Sellitto, consulté le 22 avril 2019.
142http://www.artnet.com/artists/carlo-sellitto/leonardo-di-tocco-duca-di-zacinto-e-principe-di-el_XgRXB91NMGx9c_qdYxQ2 ethttp://www.artnet.com/artists/carlo-sellitto/leonardo-di-tocco-duke-of-zakynthos-O5fvZq8_Y5hIZAtFZIeYKA2, consultés le 22 avril 2019.
143https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leonardo-di-tocco-duke-of-zakynthos-carlo-sellitto.jpg, consulté le 22 avril 2019.
144F. Strazzullo,Neapolitanae Ecclesiae Cathedralis Inscriptionum Thesaurus (2000), p. 69.
145https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9onard_III_Tocco, consulté le 22 avril 2019. Cette attribution est reprise dans la version de l’encyclopédie en d’autres langues.
146 La date de sa mort n’est pas connue avec précision ; il mourut cependant semble‑t‑il sous le pontificat d’Alexandre VI, soit avant le 18 août 1503 : voir K. Hopf,Chroniques gréco-romanes inédites ou peu connues (1873), p. 345.
147 Leonardo II, frère de Carlo Ier, ne porta jamais officiellement le titre ducal, mais avait reçu Zante de son frère aîné Carlo. Il fut peut‑être qualifié de « duc de Zante » dans des sources postérieures ; voirΑσωνιτης 2005, p. 177 et M. Benaiteau, « Una famiglia nobile di origine beneventana nella “Romania” medievale »,Samnium 61 (1988), p. 20‑32, ici p. 34.
148Ασωνιτης 2005, p. 181.
149 A. Allocati (n. 123), p. 151, n° 21 ; M.Benaiteau (n. 147), p. 33‑34 ;Del Vasto 1994, p. 29.
150 Le chiffre situé à côté de « LEO TOCCVS » dans la légende semble d’ailleurs être un 23.
151Supra, § 47.
152 A. Toraldo (n. 123), p. 109. Notons à ce propos que ces armoiries furent confirmées en 1939 par laConsulta Araldica, signe qu’elles étaient toujours en usage à cette date ; voiribid., p. 111.
153 Carlo Ieravait épousé Francesca Acciaiuoli, mais le couple n’avait pas eu de descendance.Ασωνιτης 2005, p. 177.
154Ασωνιτης 2005, p. 207 ; N. Zečević, « Први брак деспота Леонарда III Токо »,ZRVI 43 (2006), p. 155‑173.
155 D. Mrđenović,Родословнетаблицеигрбовисрпскихдинастијаивластеле (1987), p. 83.
156Pastoureau 1993, p. 271‑272.
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Titre | Fig. 1 — Armoiries du kastron d’Arta, xve s. |
Crédits | Photo Brendan Osswald. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 782k |
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Titre | Fig. 2 — Armoiries de Gravina, 1512. |
Crédits | S. Lampros, « Σύµµικτα »,ΝέοςἙλληνοµνήµων, 13 [1916], p. 476. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 500k |
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Titre | Fig. 3 — Aigle bicéphale des Paléologues. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 849k |
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Titre | Fig. 4 — Armoiries de la famille Castriote. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 425k |
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Titre | Fig. 5 — Armoiries des Orsini di Roma. |
Crédits | P. Litta,Famiglie celebri di Italia. Orsini di Roma [1846], Tavola I. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-5.jpg |
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Titre | Fig. 6 — Armoiries des Orsini. |
Crédits | Repr. par Brendan Osswald d’après Ν. Φωκας-Κοσµετατος,Το κάστρο ΑγίουΓεωργίου Κεφαλληνίας [1966]. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 151k |
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Titre | Fig. 7 — Armoiries des Orsini. |
Crédits | Repr. par Brendan Osswald d’après Κ. Μαχαιρας,ΤοενΛευκάδιφρούριοντηςαγίαςΜαύρας [1956], p. 14. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 497k |
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Titre | Fig. 8 — Sceau de Richard de Céphalonie, 1265. |
Crédits | Buchon 1843, pl. XXXVIII, n° 4. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 354k |
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Titre | Fig. 9-9bis — Sceau et contre-sceau de Jean Ier de Céphalonie, 1304. |
Crédits | G. Schlumberger,Sceaux des feudataires et du clergé de l’empire latin de Constantinople [1898], p. 31-32. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 486k |
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Titre | Fig. 10 — Armoiries des Tocco. |
Crédits | Mazzella 1601, p. 648. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 742k |
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Titre | Fig. 11 — Armoiries de Petronella Tocco, Venise. |
Crédits | G. Saint-Guillain, « “ Tout mort que je suis, je suis doge de Venise ” : les tombeaux de la famille Venier à San Giovanni e Paolo »,MEFRM 115/2 [2003], Pl. IV, c et d. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 692k |
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Titre | Fig. 12 — Restitution des armoiries des Tocco de Céphalonie ; |
Légende | A. Armes des empereurs de Romanie de la Maison d’Anjou-Tarente (1346-1347). B. Armes originelles des Tocco de Céphalonie. C. Armes des Tocco telles qu’elles figurent sur le tombeau des dames Venier à S. Giovanni e Paolo (voir planches VI et VII). |
Crédits | G. Saint-Guillain, « “Tout mort que je suis, je suis doge de Venise” : les tombeaux de la famille Venier à San Giovanni e Paolo »,MEFRM 115/2 [2003], p. 978, fig. 3. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 261k |
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Titre | Fig. 13 — Armoiries des Tocco. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-13.jpg |
Fichier | image/jpeg, 277k |
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Titre | Fig. 14 — Armoiries des princes de Tarente, empereurs titulaires de Constantinople. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-14.jpg |
Fichier | image/jpeg, 280k |
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Titre | Fig. 15 — Armoiries de Tarente. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-15.jpg |
Fichier | image/jpeg, 436k |
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Titre | Fig. 16 — Armoiries de la maison de Courtenay-Constantinople. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-16.jpg |
Fichier | image/jpeg, 356k |
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Titre | Fig. 17 — Armoiries des Tocco à Corfou. |
Crédits | Buchon 1843, pl. XLI, fig. 3. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-17.jpg |
Fichier | image/jpeg, 157k |
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Titre | Fig. 18 — Armoiries des Pandolfini (1517-1519). |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-18.jpg |
Fichier | image/jpeg, 521k |
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Titre | Fig. 19 — Armoiries de Drugo Merloto, Naples, xive s. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-19.jpg |
Fichier | image/jpeg, 128k |
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Titre | Fig. 20 — Armoiries de Philippe Ier, Robert et Philippe II de Tarente. |
Crédits | S. et L. de Sainte-Marthe,Histoire généalogique de la maison de France [1628], t. 2, p. 355. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-20.jpg |
Fichier | image/jpeg, 545k |
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Titre | Fig. 21 — Armoiries de Philippe Ier, Robert, Louis et Philippe II de Tarente. |
Crédits | le père Anselme de Sainte-Marie,Histoire généalogique de la maison royale de France des pairs, grands officiers de la couronne et de la maison du roy et des anciens barons du royaume, t. 1,La maison royale de France [17263], p. 412. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-21.jpg |
Fichier | image/jpeg, 367k |
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Titre | Fig. 22 — Sceau et contre-sceau de Philippe Ier de Tarente. |
Crédits | G. Schlumberger,Sceaux et bulles des empereurs latins de Constantinople [1890], pl. VII. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-22.jpg |
Fichier | image/jpeg, 755k |
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Titre | Fig. 23 — Sceau de Robert de Tarente. |
Crédits | Buchon 1843, pl. XXXVIII, n° 6. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-23.jpg |
Fichier | image/jpeg, 486k |
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Titre | Fig. 24 — Sceau et contre-sceau de Robert de Tarente. |
Crédits | Buchon 1843, pl. XXXIX, n° 3. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-24.jpg |
Fichier | image/jpeg, 466k |
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Titre | Fig. 25 — Sceau de Philippe II de Tarente. |
Crédits | Buchon 1843, pl. XXXIX, n° 2. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-25.jpg |
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Titre | Fig. 26 — Reconstitution des armoiries d’Esau Buondelmonti. |
Crédits | Dessin Brendan Osswald d’après J. Bojćeva « Функционални и иконографски ... »[n. 97]. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-26.jpg |
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Titre | Fig. 27 — Reconstitution des armoiries d’Arta. |
Crédits | Dessin Brendan Osswald. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-27.jpg |
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Titre | Fig. 28 — Les grandes armes des Tocco. |
Crédits | J. Siebmacher,Grosses und allgemeines Wappenbuch, vol. I 3 III C., Taf. 377. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-28.jpg |
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Titre | Fig. 29 — Armoiries du royaume de Sicile, parties d’Anjou et de Jérusalem. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-29.jpg |
Fichier | image/jpeg, 369k |
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Titre | Fig. 30 — Armoiries d’Illyrie. |
Crédits | Armorial Korenić-Neorić, fol. vii. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-30.jpg |
Fichier | image/jpeg, 314k |
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Titre | Fig. 31 — Bandeau du journalDanica ilirska. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-31.jpg |
Fichier | image/jpeg, 397k |
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Titre | Fig. 32 — Armoiries de la République de Croatie. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-32.jpg |
Fichier | image/jpeg, 396k |
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Titre | Fig. 33 — Carlo Sellitto,Leonardo Tocco. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-33.jpg |
Fichier | image/jpeg, 350k |
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Titre | Fig. 34 — Armoiries des Tocco de Tropea. |
Crédits | Repr. par Brendan Osswald d’aprèshttp://www.tropeamagazine.it/ditocco/. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-34.jpg |
Fichier | image/jpeg, 408k |
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Titre | Fig. 35 — Armoiries des Médicis. |
Crédits | CC licence. |
URL | http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/689/img-35.jpg |
Fichier | image/jpeg, 297k |
BrendanOsswald,« Les armoiries des Tocco de Céphalonie dans la citadelle intérieure de la forteresse d’Arta », Bulletin de correspondance hellénique, 142.2 | 2018, 803-844.
BrendanOsswald,« Les armoiries des Tocco de Céphalonie dans la citadelle intérieure de la forteresse d’Arta », Bulletin de correspondance hellénique [En ligne], 142.2 | 2018, mis en ligne le01 décembre 2019, consulté le27 avril 2025.URL : http://journals.openedition.org/bch/689 ;DOI : https://doi.org/10.4000/bch.689
Haut de pageMembre scientifique de l’École française d’Athènes.
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