Cité comme une référence parmi lesfilms d'investigation[1], il est présenté en compétition officielle pour laPalme d'or auFestival de Cannes 2007. Il reçoit globalement de bonnes critiques presse mais connaît un succès limité comparé à son budget de production.
Le 4 juillet 1969, une personne attaque Darlene Ferrin et Mike Mageau avec une arme de poing dans une allée des amoureux à Vallejo, en Californie. Seul Mike survit. Un mois plus tard, le San Francisco Chronicle reçoit des lettres cryptées écrites par le tueur se faisant appeler « Zodiac », qui menace de tuer une douzaine de personnes si son message codé contenant son identité n'est pas publié. Le caricaturiste politique Robert Graysmith, qui devine à juste titre que son identité ne figure pas dans le message, n'est pas pris au sérieux par le journaliste policier Paul Avery ni par les éditeurs et est exclu des premiers détails sur les meurtres.
Lorsque le journal publie les lettres, un couple marié en déchiffre une. En septembre, le tueur poignarde Bryan Hartnell, étudiant en droit, et Cecelia Shepard, au lac Berryessa, dans le comté de Napa ; Cecilia décède deux jours plus tard. Au bureau, Avery se moque de Graysmith avant de discuter des lettres codées. Graysmith interprète la lettre, ce qu'Avery trouve utile, et il commence à partager des informations. L'une des idées de Graysmith à propos des lettres est que la référence de Zodiac comme « l'animal le plus dangereux de tous » est une référence au film Le jeu le plus dangereux, qui met en scène le méchant comte Zaroff, un mec qui chasse des proies humaines vivantes. Deux semaines plus tard, Paul Stine, chauffeur de taxi de San Francisco, est tué par balle dans le quartier Presidio Heights de la ville. Le tueur du Zodiac envoie des morceaux de la chemise tachée de sang de Stine au Chronicle avec une lettre moqueuse. Les inspecteurs de police de San Francisco Dave Toschi et son partenaire Bill Armstrong sont chargés de l'affaire par le capitaine Marty Lee et travaillent en étroite collaboration avec Jack Mulanax de Vallejo et le capitaine Ken Narlow à Napa. Une personne prétendant être Zodiac continue d'envoyer des lettres provocatrices et parle au téléphone avec l'avocat Melvin Belli dans l'émission matinale KGO-TV animée par Jim Dunbar. En 1971, les détectives Toschi, Armstrong et Mulanax interrogent Arthur Leigh Allen, suspect dans l'affaire Vallejo. Ils remarquent qu'il porte une montre-bracelet Zodiac, avec le même logo utilisé par le tueur, et Toschi pense qu'il est le tueur. Cependant, un expert en écriture insiste sur le fait qu'Allen n'a pas écrit les lettres du zodiaque, même si on dit qu'Allen est ambidextre. Avery reçoit une lettre menaçant sa vie ; devenant paranoïaque, il se tourne vers la drogue et l'alcool. Il partage des informations avec le service de police de Riverside selon lesquelles le tueur aurait pu être actif avant les meurtres initiaux, ce qui met en colère Toschi et Armstrong. La notoriété de l'affaire pèse sur Toschi, qui ne peut pas assister à un film hollywoodien, Dirty Harry, vaguement basé sur l'affaire Zodiac. En 1978, Avery a déménagé au Sacramento Bee. Graysmith contacte constamment Toschi au sujet des meurtres du Zodiac et finit par l'impressionner par sa connaissance de l'affaire. Bien que Toschi ne puisse pas donner directement accès à Graysmith aux preuves, il fournit des noms dans d'autres services de police où les meurtres de Zodiac ont eu lieu. Armstrong est transféré de la division des homicides de la police de San Francisco et Toschi est rétrogradé pour avoir prétendument falsifié une lettre du Zodiac. Graysmith poursuit sa propre enquête, décrite dans le Chronicle, et donne une interview télévisée sur le livre qu'il écrit sur l'affaire. Il commence à recevoir des appels téléphoniques de quelqu'un qui respire fort.
Alors que son obsession s'approfondit, Graysmith perd son emploi et sa femme Mélanie le quitte, emmenant leurs enfants. Graysmith apprend qu'Allen vivait près de Ferrin et la connaissait probablement et que son anniversaire correspond à celui que Zodiac a donné lorsqu'il a parlé à l'une des servantes de Melvin Belli. Même si des preuves circonstancielles semblent indiquer sa culpabilité, les preuves matérielles, telles que des empreintes digitales et des échantillons d'écriture manuscrite, ne l'impliquent pas. En 1983, Graysmith suit Allen dans un magasin Vallejo Ace Hardware, où il est employé comme vendeur ; ils se regardent avant que Graysmith ne parte. Huit ans plus tard, après que le livre de Graysmith,Zodiac, soit devenu un best-seller, Mike Mageau identifie Allen à partir d'une photo de la police. Un épilogue textuel indique qu'Allen est décédé avant que la police ne puisse l'interroger et que l'affaire reste ouverte.
Le scénaristeJames Vanderbilt découvre le livre deRobert Graysmith en 1986, durant ses études[6]. Quelques années après être devenu scénariste, il a l'occasion de rencontrer l'auteur. Fasciné par letueur du Zodiaque, il décide d'en faire un script de film[7]. Le scénariste présente son projet àMike Medavoy et Bradley J. Fischer de Phoenix Pictures, tout en précisant qu'il souhaite garder le contrôle sur le développement du film[7]. Ils rencontrent ensemble Robert Graysmith à l'avant-première d’Auto Focus dePaul Schrader (adapté d'une autre œuvre de Graysmith)[8]. Un accord est trouvé pour les droits des livresZodiac etZodiac Unmasked, qui sont disponibles après l'option levée parDisney[9].
James Vanderbilt et les producteurs cherchent ensuite un réalisateur. Leur premier choix estDavid Fincher, qui devait initialement adapterLe Dahlia noir deJames Ellroy[10]. David Fincher a été, enfant, marqué par cette affaire. Habitant la région, il utilisait les bus scolaires, surveillés par la police, qu'un suspect se revendiquant comme étant le tueur du Zodiaque avait menacé de faire sauter. Sa voisine était une des policières enquêtant sur l'affaire et il avait pique-niqué en famille aulac Berryessa, juste après qu'un des meurtres du Zodiac y fut commis.
Le film est basé sur les deux livres deRobert Graysmith, dessinateur auSan Francisco Chronicle à l'époque des faits, et qui est resté obsédé par cette affaire. Le film reprend largement les éléments du livre et les personnages, réels, que sont le journaliste Paul Avery et les inspecteurs de police Dave Toschi et Bill Armstrong. David Fincher ne place pas le tueur en série au centre de son récit, mais plutôt le dessinateur, le journaliste et le policier ayant suivi l'affaire au plus près, chroniquant l'échec de leur enquête et les conséquences que cette dernière aura sur leur propre vie.
La documentation du film se révèle assez exceptionnelle puisqu'en plus des deux livres deRobert Graysmith (Zodiac(en) sorti en1986 etZodiac unmasked : the identity of America's most elusive serial killer revealed sorti en2002),David Fincher et son équipe ont pu s'appuyer sur une très grande quantité d'interviews et de documents accumulés durant trois décennies. De plus, pour coller davantage à la réalité, David Fincher a voulu inclure dans son film seulement les meurtres avec des témoins ou victimes encore vivants. Avec son équipe, il passe ainsi environ 18 mois à interviewer des survivants, des témoins, leurs familles, des suspects, des policiers ainsi que les maires deSan Francisco et deVallejo[6].
Après avoir lu le scénario du film,Robert Graysmith déclare notamment :« Maintenant je sais pourquoi ma femme a voulu divorcer[6]. »
Pour le rôle de Bill Armstrong,Anthony Edwards était le premier choix de David Fincher et celui-ci le connaissait non pas grâce à la sérieUrgences mais parce qu'ils étaient voisins.
En 2005, il y a eu une rumeur sur le fait queGary Oldman incarne le rôle de Melvin Belli mais cela fut rapidement démenti[6].
Le rôle de Linda était, à l'origine, écrit pourBijou Phillips, qui a dû refuser à cause de conflits d'emploi du temps et fut finalement attribué àClea DuVall.
Philip Baker Hall, qui incarne ici Sherwood Morrill, avait tenu un autre rôle dans un autre film consacré au tueur du Zodiaque,The Zodiac sorti en 2005.
Certains acteurs ont pu rencontrer la personnalité qu'ils incarnent à l'écran.Mark Ruffalo, qui interprète l'inspecteurDave Toschi, a quant à lui été très surpris que le policier se souvienne encore de tous les détails de l'enquête[6].
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Letournage a duré 110 jours. En raison de ce long processus, David Fincher demande aux acteurs de parler plus vite. Toujours pour gagner du temps durant le tournage, David Fincher a décidé que tout le sang serait ajouté numériquement enpostproduction[6].
Le film a été tourné notamment avec lacaméra numérique Thomson VIPER FilmStream 4:4:4. Cependant, certaines séquences, notamment en ralenti, sont tournées sur pellicule[6].
David Fincher voulait que les décors soient les plus réalistes possibles. Ainsi, lorsque l'équipe tourne sur les lieux d'un meurtre aulac Berryessa, le site est réaménagé pour ressembler à sa configuration de l'époque[6]. L'équipe n'a pas toujours eu les autorisations pour tourner sur les véritables lieux des crimes. Ainsi, le meurtre du taxi (qui a eu lieu à l'intersection des rues Washington et Cherry à San Francisco) a été tourné dans les studios deDowney en raison de restrictions de tournage et de l'opposition des associations de voisinage. La scène où Robert Graysmith et Dave Toschi regardentL'Inspecteur Harry a été tournée auMann National Theatre deWestwood[6].
Au départ, le film ne devait pas comporter de musique originale, en raison du manque de scènes nécessitant de la musique, ainsi qu'à cause du budget. Pour le montage provisoire, des extraits de la musique des filmsConversation secrète etLes Hommes du président, sont utilisés. Face aux résultats, David Fincher et son équipe décident d'engager le compositeur de la musique de ces deux films,David Shire.
Liste des titres
Aftermaths (4:08)
Graysmith (1:29)
Law & Disorder (4:16)
Trailer Park (2:51)
Dare to Dream (1:21)
Avery & Graysmith, Toschi & Armstrong (3:29)
Graysmith Obsessed (4:09)
Are You Done? (2:22)
Closer & Closer (3:14)
Confrontation (3:34)
Graysmith's Theme (2:35)
Toschi's Theme (Unused) (2:10)
Graysmith's Theme (Piano version) (4:19)
La dernière piste de l'album ne dure qu'une minute. Après la fin de la musique, on peut entendre une conversation entre David Fincher et le compositeur David Shire.
En 2008, une version longuedirector's cut sort enDVD etBlu-ray. Ce montage ne change pas l'intrigue globale du film. Les ajouts sont de courtes scènes supplémentaires ou des scènes légèrement rallongées[11] :
Dans la scène de l'émission de télévision, deux nouvelles répliques deMelvin Belli sont rajoutées au sujet du Fairmont Hotel et du tueur tentant de contacterF. Lee Bailey. Plus tard, lors de son tête à tête avec les inspecteurs Toschi et Armstrong, Melvin Belli évoque un safari en Afrique.
Une scène de présentation est ajoutée lorsque Dave Toschi et Ken Narlow rencontrent la police de Riverside.
Dans la scène suivante, d'autres détails sur l'affaire Cheri Jo Bates permettent à Ken Narlow de faire le rapprochement avec la tentative d'enlèvement de l'automobiliste par le tueur.
Robert Graysmith réveille Paul Avery endormi ivre à l'arrière d'une voiture.
Pour convaincre du bien fondé de leur investigation, Armstrong, Toschi et leur chef, Marty Lee (Dermot Mulroney) tiennent uneconférence téléphonique avec un de leurs supérieurs dans laquelle ils récapitulent tous les éléments à charge contre Arthur Leigh Allen. Dans la version cinéma, il y avait juste un plan montrant une autorisation de perquisition signée et on pouvait entendre la phrase« Il semble que vous ayez trouvé votre homme ».
Un montage audio de chansons de l'époque et d'actualités, sur fond noir, d'environ une minute, fait le lien entre les quatre années qui s’écoulent durant l’enquête.
Quelques plans sont rajoutés lors de l’entrevue en prison entre Linda del Buono et Robert Graysmith.
Le film reçoit globalement de très bonnes critiques. Sur l'agrégateur américainRotten Tomatoes,Zodiac obtient 90% d'avis favorables, 243 critiques et une note moyenne de7,65⁄10[12]. SurMetacritic, il décroche une moyenne de78⁄100 pour 40 critiques[13].
Zodiac a également reçu une très bonne critique presse en France. Sur le siteAllociné, qui compile 25 titres de presse, le film obtient une note moyenne de4,1⁄5[14], les journalistes louant la qualité de la mise en scène. DansLe Monde, on peut ainsi lire que« David Fincher [...] renonce aux plus adolescentes de ses qualités et parvient à une maturité qui impressionne autant par la maîtrise de la forme que par la complexité du propos »[14]. LesCahiers du cinéma classeZodiac parmi les dix meilleurs films de 2007 — à la5e place ex æquo avecLa France deSerge Bozon[6] — et Cyril Neyrat salue dans sa critique un« passionnant laboratoire du cinéma hollywoodien contemporain[14] » . PourTélérama, le film« est, en quelque sorte, une définition du cinéma, et, plus précisément, de la mise en scène »[14].
Certaines critiques sont cependant négatives, comme celle parue dansL'Humanité :« [...] un récit auquel on ne s'attache guère, platement illustré par une mise en scène comme on en trouve plus souvent dans les téléfilms. Il n'y a même plus cette tension nerveuse que provoquaitFight Club ouPanic Room et, de surcroît, c'est inutilement long »[14]. Frédéric Strauss deTélérama reproche à Fincher de filmer« la banalité qui l'emporte, l'enquête palpitante qui devient routine, le temps qui passe et recouvre tout ». Et d'ajouter :« Hélas, il ne résiste pas à étirer ce principe sur une durée interminable, digne d'une fresqueviscontienne[14]. »
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Deux des protagonistes (Graysmith et Toschi) regardent au cinémaL'Inspecteur Harry. Sorti en1971 en pleine affaire dutueur du Zodiaque, le film avecClint Eastwood s'inspire de cette affaire. Le tueur du Zodiaque avait annoncé qu'il tirerait sur des bus scolaires. DansL'Inspecteur Harry, le criminel surnommé Scorpio prend en otage des enfants dans un bus. Par ailleurs, il envoie également des messages chiffrés.
Le véritable Bryan C. Hartnell, incarné à l'écran parPatrick Scott Lewis, fait uncaméo dans le film avec sa femme. Il apparait en arrière plan lorsque dans un escalier le capitaine Marty Lee demande à l'inspecteurDave Toschi s'il veut un câlin[6].
Ione Skye incarne ici la femme attaquée avec son bébé, Kathleen Johns. Elle est la fille du chanteurDonovan, dont la chansonHurdy Gurdy Man est utilisée dans le film.