Ziya Gökalp, néMehmet Ziya le àÇermik dans la région deDiyarbakır et mort le àIstanbul, est unsociologue, écrivain et poèteturc. « Gökalp », adopté après la révolution desJeunes-Turcs en1908, signifie « Héros bleu » ou « Héros du Ciel ».
Professeur de sociologie à l'université d'Istanbul, il fut le promoteur du « pantouranisme », qu'il concevait (sauf dans deux écrits mineurs, l'un publié en 1914, dans le contexte de flambée patriotique suivant la déclaration de guerre, l'autre en 1918, alors que l'Empire russe s'était effondré), comme une union culturelle plutôt que politique — en tout cas pour sa génération[1]. Gökalp définissait la nation par la langue et la culture, à laquelle pouvait s'ajouter la religion ; en revanche, à l'inverse, il rejetait les définitions racistes et exclusivistes[2].
Il inspira la politique dulaik (« laïcisation de la société ») deMustafa Kemal Atatürk. Il désirait faire de l'islam une « culture éthique rationaliste et scientifique[3] ».
↑Niyazi Berkes, préface àTurkish Nationalism and Western Civilization. Selected Essays of Ziya Gökalp, Londres, George Allen & Unwin, 1959, pp. VIII et XV ; Ziya Gökalp,The Principles of Turkism, Leyde, Brill, 1968, p. 17 ; Uriel Heyd,Foundations of Turkish Nationalism. The Life and Teachings of Ziya Gökalp, Londres, Luzac, 1950, p. 129 ; Gotthard Jäschke,Der Turanismus der Jungtiirken: Zur Osmanischen Aussenpolitik im Weltkriege, Leipzig, Otto Harrassowitz, 1941, pp. 5 et 8 ; Taha Parla,The Social and Political Thought of Ziya Gokalp, 1876–1921, Leyde, Brill, 1985, pp. 120, 19, 25-26.