LaZambie, en forme longue larépublique de Zambie[6], enanglais :Zambia etRepublic of Zambia, est un pays d'Afrique australe, sansaccès à la mer. Sa population est estimée à19 millions d'habitants en 2022. Il s'agit d'une république démocratique, dont la capitale estLusaka. Son nom provient du nom du fleuveZambèze.
Les pirogues restent un moyen de transport commode en milieu rural et en saison des pluies ; ici, en 2006, dans lesmarais de Bangweulu en saison sèche.
La « Grande Route de l'Est » (ici à Lusaka), qui relie la province orientale avec le reste du pays, leMalawi et le nord duMozambique.
Majoritairement recouvert par lasavane, le pays abrite encore une richebiodiversité, avec unefaune et uneflore typiques de paysages et milieux variés, tout en étant le théâtre d'uneurbanisation etpériurbanisation croissante, ainsi que d'une augmentation des surfaces cultivées.
Les frontières coloniales ont pour résultat une grande diversité de groupes culturels, qui sont partiellement reconnus par l'État par le biais de l'officialisation de rois et de chefs locaux. Héritage colonial, l'anglais est la langue officielle et doit aussi favoriser l'unité de la nation. En tant qu'ancienne colonie britannique, elle fait partie duCommonwealth depuis son indépendance.
Les paysages naturels sont constitués de collines, de hauts-plateaux et de brousse. Des cours d’eau comme leZambèze ou laKafue ont tracé des vallées dans les paysages. Le pays compte également de nombreux lacs (Bangwelu,Moero,Tanganyika,Kariba).
Le climat de la Zambie esttropical, quoique plus tempéré en altitude. Il y a deux saisons principales, lasaison des pluies qui commence en novembre et se termine en avril, correspondant à l'été, et lasaison sèche de mai à octobre correspondant à l'hiver[7]. Le fleuve principal est leZambèze, dont le barrage deKariba fournit le pays enhydroélectricité.
La Zambie est riche en vestiges préhistoriques, tel le crâne de l'homo rhodesiensis, qui aurait entre 100 000 et 300 000 ans, découvert en1921 à Broken Hill, dans une mine dezinc dans la ville deKabwe, par le SuisseTom Zwiglaar. En 2023, la plus vieille construction en bois connue, datée de près de 500.000 ans, est découverte dans la vallée de la rivièreKalambo[8].
Les premiers habitants de la Zambie étaient desSan vivant de chasse et de cueillette.À partir duIVe siècle de nombreux peuples delangue bantoue s’installent et forment des chefferies, sortes de principautés autonomes ; ils se distinguent des premiers habitants par leur maîtrise de l'agriculture, ils possèdent aussi l'art de la confection de poteries et d'armes. La propriété privée n’est pas connue et la terre est toujours cultivée en collectivité. Une activité métallugirque de transformation du minerai de cuivre commence dès leVe siècle, au nord de l'actuel territoire de la Zambie[9].
Les premiers non-Africains à entrer dans le pays sont lesPortugais auXVIIIe siècle, suivis des commerçantsarabes. En1798, l’explorateur portugaisFrancisco José de Lacerda e Almeida dirige la première expédition scientifique menée par des Européens en Afrique. Le but de l'expédition de Lacerda e Almeida est de relier les deux territoires portugais de la région, leMozambique à l'est, et l'Angola à l'ouest. Parcourant plus de 1 300 kilomètres depuisTete, il atteint Kazembe, alors partie duroyaume Lunda, où il succombe à des fièvres en. L'expédition, désormais sous le commandement du père Francisco João Pinto, retourne à Tete sans essayer de poursuivre jusqu'en Angola. Le journal d'expédition de l'explorateur est sauvé et rapporté à Tete. Il est traduit en anglais parRichard Francis Burton et publié dans un ouvrage intituléThe Lands of Cazembe: Lacerda´s journey to Cazembe in 1798[10]. Pendant un demi-siècle, ce document constitue l'unique témoignage européen concernant cette région, jusqu'aux voyages de l'explorateur écossaisDavid Livingstone à partir de1851.
En1890,Lewanika, le roi des Lozis, place le haut-Zambèze sous la protection de la BSAC deCecil Rhodes. En1891, le territoire, brièvement appelé Zambézie du Nord, est administré par la BSAC, qui élimine la traite des esclaves. Les Bembas s'opposent brièvement à la BSAC. Durant ces deux années, ce territoire devient un enjeu géopolitique entre l'Empire colonial portugais, qui le revendique dans le cadre de l'« affaire de laCarte rose », et l'Empire colonial britannique.
Entre1898 et1899, les administrations de la Rhodésie du nord-est (qui deviendra leMalawi) et de la Rhodésie du nord-ouest sont mises en place. En1911, une constitution est définie et les frontières de la Rhodésie du Nord, sous administration de la BSAC, sont fixées. Dans les années 1920 et 1930, des Américains découvrent d'importants gisements miniers. L'activité minière favorise le développement de la région et l'immigration. En1923, la Rhodésie du Nord devient un protectorat britannique sous le contrôle du Colonial office britannique alors que laRhodésie du Sud devient unecolonie autonome.
En1948, le premier parti politique africain de Rhodésie du Nord, alors un état ségrégationniste, est créé. En1951, le « Congrès national africain » (ANC) de Rhodésie du Nord, dirigé par Harry Nkumbula, est créé. En1953, les deux Rhodésies et le Nyassaland sont incorporés dans laFédération de Rhodésie et du Nyassaland, dans le but de développer la région et de limiter les visées indépendantistes noires. Les colons et les compagnies minières soutiennent ce regroupement afin de préparer une indépendance sous domination « blanche », sur le modèle sud-africain[11].
En1955,Roy Welensky, un député blanc de Rhodésie du Nord, devient premier ministre de la fédération. En1958, le Parti national uni pour l'indépendance » (UNIP), est fondé à partir d'une dissidence de l'ANC, hostile à la fédération. En1962, l'ANC de Nkumbula remporte les élections en Rhodésie du Nord et s'allie à l'UNIP deKenneth Kaunda. En1963, la fédération est dissoute, ne pouvant surmonter l'antagonisme racial et nationaliste entre blancs et noirs. Le pays devient indépendant le.
Les premières élections portent Kenneth Kaunda et son parti l'UNIP au pouvoir[12], qu'il va garder jusqu'en1991 de manière autoritaire. En janvier1964, les élections générales sont largement remportées par l'UNIP (50 députés) reléguant les 10 élus de Nkumbula dans l'opposition avec les10 députés blancs.Kenneth Kaunda devient Premier ministre à la tête d'un gouvernement autonome[12]. Le, l'indépendance de la Rhodésie du Nord est proclamée et devient la Zambie[13]. Le pouvoir est exercé par leParti uni de l'indépendance nationale ou UNIP (Parti National Uni pour l'Indépendance) deKenneth Kaunda qui devient le premier président de la République. En devenant indépendant, la Zambie intègre l'organisation internationale duCommonwealth dès 1964[14].
En1971, la constitution est amendée avec l'adoption du principe d'une démocratie participative à parti unique. Kaunda rejette le tribalisme et tente d'unifier plus de 72 tribus sous la devise « Une Zambie, une nation ». Il est perçu comme un chef d’État modéré, défenseur du multiracialisme, et a toujours espéré une société pacifique qui accueillerait aussi bien les Africains blancs que les Noirs[15].
Au moment de son indépendance, les caisses de l'État zambien sont vides et le système éducatif presque inexistant. Les mines et lechemin de fer sont nationalisés. La nationalisation des mines de cuivre, qui représentaient 90 % des recettes en devises du pays, a coïncidé avec une crise énergétique mondiale et une chute des prix du cuivre qui sont à l'origine d'une spirale de la dette dont le pays ne parviendra jamais à sortir[15]. Des projets d'industrialisation sont menés en coopération avec laChine, dont l'emblématique « Tanzam », la ligne ferroviaire reliant le pays au port deDar es Salam enTanzanie, et lebarrage de Kafue Gorge pour ne plus dépendre ducharbon rhodésien.
En, le gouvernement se déclare menacé par un « complot » et instaure l'état d'urgence. Plusieurs figures de l'opposition, incarnée par l'UNIP, sont arrêtées. Les relations diplomatiques sont rompues avec l'Iran et l'Irak, que le gouvernement zambien accuse de procurer une aide à l'UNIP. En, les affaires de corruption et de trafic de drogue impliquant le gouvernement conduisent le président Chiluba à limoger plusieurs de ses ministres[19]. En1996, le MMD au pouvoir remporte les élections boycottées par l'opposition dans un contexte de faible participation[20].
Le gouvernement suit les recommandations duFonds monétaire international (FMI) et privatise de nombreuses entreprises, dont celles du cuivre, principale ressource du pays, et les compagnies aériennes. Au début des années 2000, la poursuite du programme de privatisation provoque des licenciements massifs et une hausse de la pauvreté. En 2002, en raison de la sécheresse, la famine menace trois millions de personnes[19].
Après avoir tenté de faire amender la Constitution qu'il a lui-même promulguée afin de briguer un troisième mandat, Chiluba, face aux protestations populaires, doit céder la place en à son vice-président et successeur désigné,Levy Mwanawasa, qui est élu président, au cours d’un scrutin contesté[21]. Le Parlement vote à l'unanimité la levée de l'immunité de l'ancien président Chiluba qui est mis en examen au titre d'une soixantaine d'inculpation concernant principalement des détournements de fonds. Les charges seront levées en 2009.
À la suite de la dégradation de l'état de santé de Mwanawasa, le vice-présidentRupiah Banda assure l'intérim. Après la mort du président en août2008, Banda est élu quatrième président du pays[22] et le reste jusqu'en septembre2011. Le chef de l'oppositionMichael Sata lui succède[23], et devient le cinquième président de la Zambie. Il meurt, à la suite d'une maladie àLondres le[23].Edgar Lungu est élu en 2015 pour le remplacer et terminer son mandat présidentiel. Edgar Lungu est à la tête duFront patriotique (PF) qu'il a créé en 2001 après avoir quitté le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD). Il est vainqueur du scrutin présidentiel, d'une courte tête[24]. Il est réélu en 2016, dans un scrutin là encore serré, contreHakainde Hichilema[25].
La Zambie est unerépubliqueparlementaire dont le droit est fondé sur le système britannique. Tous les citoyens de plus de18 ans peuvent voter et le scrutin présidentiel (tous les5 ans) estuninominal à un tour. Le pouvoir législatif estmonocaméral, il est exercé par l'Assemblée nationale composée de167 sièges renouvelés tous les5 ans.
Le pays est divisé en 10 provinces, la dernière a été créée en 2010 à partir de cinq districts de la Province septentrionale et un de la Province orientale (les capitales de provinces sont notées entre parenthèses) :
La Zambie dispose d'une force de défense constituée de 15 100 actifs et disposant d'un budget de 42,6 millions de dollars, soit 0,9 % duPNB en 2003. Elle est divisée en 3 brigades, 1 régiment blindé, 9 bataillons d'infanterie, 1 régiment d'artillerie et 1 régiment du génie.
L'économie de la Zambie repose sur l'agriculture, l'exploitation des mines decuivre (le pays est le premier producteur de cuivre d'Afrique) et decobalt et sur letourisme. Grâce aux mines géantes de la frontière avec la RDC, qui couvrent très largement ses besoins nationaux en cuivre, le pays est, derrière leChili,le troisième exportateur mondial de cuivre au milieu des années 2010.
La population de la Zambie est estimée à 19,6 millions d'habitants[1], et comptait13 millions d'habitants en 2010 (recensement de 2010)[30], puis17 millions d'habitants en 2017[31]. La densité de population est faible : environ 17 habitants/km2. La présence d'une importante communauté chinoise (près de 80 000 personnes)[32] et son implication croissante dans les secteurs-clés de l'économie (mines, textiles, agriculture, etc.) est devenue un enjeu politique.
Il y avait environ 15 000 Européens en 2018, constitués surtout de Britanniques, et environ 1 200 Américains (dont des États-Unis et du Canada), et environ 5 000 Indo-Pakistanais, qui travaillent surtout dans le domaine du commerce. Il y a aussi des ressortissants de pays africains voisins dont le nombre est difficile à établir : ils viennent surtout de la république démocratique du Congo, et du Mozambique.
Le taux d'urbanisation s'élève à 43 % de la population totale. Les principales villes sont, d'après le recensement de2010 :
Lalangue officielle de la Zambie est l’anglais. Plus de 70 langues bantoues sont parlées dans le pays parmi lesquelles les plus importantes sont : lebemba, lekaonde, lelozi, lelunda, leluvale, lensenga, lenyanja, letonga. Leportugais est parfois parlé dans la région frontalière du Mozambique. Avant 1885, le pays était théoriquement sous influence portugaise, mais les Portugais étaient peu présents sur place, se concentrant sur l'actuelle Mozambique.L'héritage Portugais se retrouve dans les noms de familles de nombreux Zambiens,qui ont des noms aux origines Portugaises. Il y a de nombreux travailleurs du Mozambique en Zambie.
La Zambie est un pays sans scolarité obligatoire[34].Une importante minorité de la population estanalphabète[35]. Le taux d'alphabétisation atteint 75 % (en2005), la majorité des analphabètes est féminine[35] par manque d'accès de l'école aux filles et jeunes femmes. La scolarisation a considérablement progressé depuis l'indépendance. En 1997, 82 % des enfants de 6 à 12 ans étaient scolarisés, mais ce pourcentage tombe à 28 % pour la tranche de 12 à18 ans et le pourcentage d'étudiants est encore plus bas. La société zambienne réussit à donner une éducation de base à la masse, mais ne parvient pas encore à former une élite.
L'espérance de vie était de 61,3 ans en 2015[36]. Le taux de prévalence du SIDA est élevé, avec un taux estimé à près de 12,4 % des adultes entre 15 et 49 ans en 2016[37]. Letaux de mortalité infantile est de64 morts pour 1 000 naissances en 2015[38] ; 12 % de la population utilisent deseaux de surface[38], qui ne sont pas considérées comme de l'eau potable.
Le patrimoine naturel est une ressource touristique importante ; la Zambie compte les plus grands parcs nationaux d’Afrique (réserve de la Kafue) aux mains de propriétaires privés et les plus imposantes chutes d’eau d’Afrique, leschutes Victoria.
Le pays s'est ouvert au tourisme dans lesannées 1990. Il est considéré comme « la Mecque » du safari pédestre. Le territoire compte de nombreux parcs nationaux comme ceux de la Luangwa-Sud, de la plaine de la Liuva, de laKafue ou d'Isangavo. Les touristes viennent aussi pour admirer les chutes d'eau (Kasanga Falls, chutes Cahvuma, Ngambwe Rapids, Wonder Gorge,chutes Victoria). Le Livingstone Memorial est un des rares monuments historiques du pays.
Femme zambienne avec sa tenue traditionnelle.Une tenue au design contemporain.
L'un des plats typiques des Zambiens est lenshima, un plat à base de farine de maïs qui se présente sous la forme de purée blanche, proche de lapolenta.
↑« Zambie : inégalités, déficit extérieur record, flambée des prix Le retour à la terre, seule solution pour sortir du marasme »,Le Monde,(lire en ligne).
↑« Zambie : M. Kenneth Kaunda abandonne le pouvoir Large victoire de l'opposition aux élections législatives et présidentielles »,Le Monde,(lire en ligne).