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Xinjiang

43° 49′ 31″ N, 87° 36′ 50″ E
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Pour les articles homonymes, voirXinjiang (homonymie).

Xinjiang
Xinjiang
Carte indiquant la localisation du Xinjiang (en rouge) à l'intérieur de la Chine.
Administration
PaysDrapeau de la République populaire de ChineChine
Autres nomsouïghour :شىنجاڭ ئۇيغۇر ئاپتونوم رايونى

(Xinjang Uyghur Aptonom Rayoni)
chinois : 新疆维吾尔自治区
Pinyin :xīnjiāng wéiwú'ěr zìzhìqū

Abréviation, xīn
Statut politiqueRégion autonome
CapitaleÜrümqi
Secrétaire du partiMa Xingrui (en)
PrésidentErkin Tuniyaz (en)
Président de la commission consultativeNurlan Abilmazhinuly (en)
Démographie
Population24 870 000 hab.(2018[1])
Densité15 hab./km2
Rang24e
Groupes ethniquesOuïghours (45 %)
Hans (41 %)
Kazakhs (7 %)
Hui (5 %)
Kirghizes (0,9 %)
Mongols (0,8 %)
Dongxiang (0,3 %)
Tadjiks (0,2 %)
Xibe (0,2 %)
Géographie
Superficie1 664 897,17 km2[2]
Rang1er
Économie
PIB (2004)220 000  (25e)
PIB/hab.8 846 ¥ (13e)
Liens
Site webwww.xinjiang.gov.cn/
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LeXinjiang (duchinois :新疆 ; pinyin :Xīnjiāng ; Wade :Hsin-chiang ; EFEO :Hin-kiang ; litt. « nouvelles frontières »), ouSin-kiang (translittéré enouïghour en écriture arabe :شىنجاڭ translittération latine,Chinjang), officiellement larégion autonome ouïghoure du Xinjiang, est une des cinqrégions autonomes de larépublique populaire de Chine.

Situé à son extrême ouest, il s'étend sur 1 660 001 km2 et occupe un sixième du territoire chinois. Cette région était également connue pour sa partie Nord appeléeDzoungarie, un deskhanats de ce que les Occidentaux dénommaient laTartarie chinoise, puis vers la fin duXIXe siècle, sous le nom deTurkestan oriental. Le Xinjiang possède une frontière commune avec huitpays : laMongolie, laRussie, leKazakhstan, leKirghizistan, leTadjikistan, l'Afghanistan, lePakistan, et l'Inde. Sa capitale estÜrümqi (Ouroumtsi). Il abrite un certain nombre de groupes ethniques, dont lesOuïghours, lesKazakhs, lesKirghizes, lesHan, lesTibétains, lesHui, lesTadjiks, lesMongols, lesRusses et lesXibe[3]. Le Xinjiang, divisé en plus d'une douzaine depréfectures autonomes, est traversé par une chaîne de montagnes en deux parties : lebassin Dzoungarien au Nord et lebassin du Tarim au Sud. Seuls 9,7 % environ de la superficie du Xinjiang sont habitables[4].

Une succession de peuples et d'empires ont rivalisé pour le contrôle de tout ou partie de ce territoire, qui a une histoire documentée d'au moins 2 500 ans. Partie du territoire de différentes dynasties chinoises à commencer par ladynastie Han à partir duIIe siècle av. J.-C. sous le nom deprotectorat des Régions de l'Ouest, elle fait partie des territoires chinois sur une partie de son histoire depuis,Liang antérieur auIVe siècleProtectorat général pour pacifier l'Ouest (640-790). Avec quelques exceptions notables, comme le contrôle par l'empire kouchan (Ier siècle av. J.-C. -IIIe siècle), le contrôle d'une partie du Nord par leRoyaume ouïghour de Qocho (843-920) et par lesKara-Khitans (1132-1209) et leKhanat dzoungar (1634–1756). À la fin de laguerre Dzoungar-Qing, le territoire est passé sous la domination de ladynastie Qing auXVIIIe siècle, remplacée en 1912 par le gouvernement de larépublique de Chine. À la fin de laguerre civile chinoise, en 1949, il fait partie de larépublique populaire de Chine. En 1954, lasociété de production et de construction du Xinjiang ou Xinjiang Bingtuan a été créé pour renforcer la défense des frontières contre l'Union soviétique et promouvoir l'économie locale. En 1955, le Xinjiang a été administrativement transformé d'uneprovince en unerégion autonome. Au cours des dernières décennies, d'abondantes réserves depétrole et deminéraux ont été découvertes dans le Xinjiang, qui est actuellement la plus grande région productrice degaz naturel de Chine. Des années 1990 aux années 2010, lemouvement pour l'indépendance du Turkestan oriental, leconflit séparatiste et l'influence de l'islam radical ont entraîné des troubles dans la région incluant plusieursattaques terroristes (en), ainsi que quelques affrontements entre les forces séparatistes et gouvernementales[5],[6].

Signification deXinjiang

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Xinjiang (, xīn, « nouveau » et, jiāng, « frontière, territoire limitrophe ») signifie littéralement « la nouvelle région frontière ». Ce nom fut donné à cette région vers1760, lors de sa conquête par lesMandchous de ladynastie Qing, lorsque l'empereurQianlong décide de placer laculture ouïghoure sous sa protection personnelle, à la fin de laguerre Dzoungar-Qing (1687-1758), opposant les Mandchous et Mongols orientaux aukhanat mongol dzoungar qui la contrôlaient alors[7].

En 1884, la région devient laprovince du Xinjiang, statut qu'elle garde sous larépublique de Chine (1912-1949) et au début de larépublique populaire de Chine. En 1955, elle prend le statut actuel derégion autonome ouïgoure du Xinjiang.

Géographie

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Divisions administratives et disputes territoriales de la république populaire de Chine.

Le Xinjiang est la plus grande région deChine. Sa capitale estÜrümqi (Ouroumtsi), située au nord de la région, sur l'ancienneroute de la soie.

La situation géographique du Xinjiang en fait une région stratégique pourPékin. Les 5 300 km de frontières extérieures du Xinjiang sont communes avec huit pays : laMongolie au nord-est, laRussie au nord, leKazakhstan et leKirghizistan au nord-ouest, leTadjikistan, l'Afghanistan, lePakistan et la partie duCachemire contrôlée par l'Inde à l'ouest. Le Xinjiang est limitrophe avec trois régions chinoises : leTibet au sud, leQinghai et leGansu au sud-est[8].

D'une superficie de1,66 million de km2, sa moitié sud inclut ledésert du Taklamakan, un des plus importants du monde, ainsi que ledésert de Dzoosotoyn Elisen. On estime qu'une superficie de 28 000 km2 de désert s'est formée autour dubassin du Tarim au cours des 2 000 dernières années. Mais surtout 9 000 au cours du seulXXe siècle, et si l'eau de laKeriya coulait jusqu'à 240 km dans le désert en 1950 elle ne s'écoulait plus qu'à 115 km dans les années 1980 et ce phénomène ne cesse de s'amplifier : coupes de bois (surtout le peuplier passé de580 000 ha. en 1958 à 280 000 en 1979), mauvaise pratique de l'irrigation, surtout en amont à Yutian (Keriya), et mauvaise gestion de l'eau, tandis que la population y augmente…

Ladépression de Tourfan abrite le point le plus bas de la Chine à 155 mètres sous le niveau de la mer. À sa frontière avec le Pakistan se trouve leK2, second point le plus élevé du globe à 8 611 mètres. Géologiquement jeune, cette région est une zone sismique de forte intensité.

Le Xinjiang administre la région d'Aksai Chin, une région revendiquée par l'Inde comme une partie duJammu-et-Cachemire.

Il est divisé en deux bassins par leTian Shan, celui deDzoungarie (Djoungarie) dans le nord etTarim dans le sud.Le point le plus bas est 155 m sous le niveau de la mer et le plus haut sommet est à 8 611 m sur la frontière avec leCachemire.

Plusieurs fleuves le traversent, comme leTarim, mais aussi le cours supérieur de l'Irtych.

Les montagnes duTian Shan forment lafrontière avec le Kirghizistan aucol de Torougart (3 752 m) et au col d'Irkeshtam (environ 2 850 m), qui permet de relier ensuite la vallée duVakhch. Laroute du Karakorum (KKH) relieIslamabad (Pakistan) àKachgar par lecol de Khunjerab (4 693 m).

Les routes de la soie et la région géographique du Xinjiang (Aksu : lireAksou).
Les routes de la soie et la région géographique du Xinjiang.

Histoire

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Histoire ancienne et art ancien

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Habité par lesXiongnu (Huns),Tokhariens, et différentes autres populations, elle devient un territoire dominé par les Han dès l'antiquité sous différentes entités,Xiyu (89 av JC - 328, au sein duroyaume de Wei),Liang antérieur (304–439),Protectorat général pour pacifier l'Ouest (640-790).

LesOuïghours, alliés de longue date de l'Empire chinois de ladynastie Tang, contre l'Empire tibétain, y trouvent en partie refuge, à la chute de leurKhaganat (744–848), centré sur l'actuelleMongolie, dont ils sont chassés par lesKirghiz. Une autre partie, lesOuïgours de Ganzhou, trouve refuges dans les territoires de la [[]]. Ils sont alors majoritairement de religionmanichéiste etbouddhiste. Les ouïghours deTourfan se font islamisé lors d'invasions de la région et leur domination parKara-Khitans. À la fin duKhanat de Djaghataï (1220 – 1334), elle devient en grande partie leMogholistan oriental.

AuXVIIe siècle elle est appeléeDzoungarie du nom des peuples mongols qui la contrôle, puis est appelée Xinjiang lorsque les Mandchous font la conquête de la région à la fin de laguerre Dzoungar-Qing (1687 — 1757)[7].

AuXIXe siècle, les occidentaux donnent le nom deTurkestan oriental,Turkestan chinois à la région, qui la dénomaient auparavantTartarie chinoise, terme également utilisé pour dénommer laMongolie,Mongolie-Intérieure,Mandchourie, ouDzoungarie. Elle est plus rarement appeléeAsie centrale orientale.

Ces appellations sont encore parfois utilisées, notamment l'appellationTurkestan oriental par les indépendantistes, mais le gouvernement chinois les rejette[9].

Sa situation géographique enAsie centrale faisant du Turkestan oriental une zone de passage, de nombreusesethnies y cohabitent, à la suite des diverses vagues de colonisation qui se sont succédé : populations delangues indo-européennes (Tokhariens etSakas, ces derniers étant delangue iranienne) originellementnomades et qui se sontsédentarisées dans cette région, puis populationsxiongnu, proto-turques,turques et enfin delangues proto-mongoles.

Préhistoire

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Du Néolithique à l'âge du bronze en Chine du Nord et dans les steppes de l'Asie Centrale.

La région autonome Ouigour du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine actuelle, géographiquement et démographiquement appartient à la partie est de l'Asie centrale, elle n'est séparée de l'Asie centrale de l'ouest que par le Pamir et l'Hindu Kush[10]. Des témoins archéologiques nombreux et convergents, dont les célèbresmomies du Tarim, indiquent la présence de populations de type européen dans les cimetières à l'ouest duLob Nor, à Qäwrighul, datés parradiocarbone, et la plupart d'entre eux sont concentrés entre 2100-1500AEC. De nombreuses similitudes les rapprochent de laculture de Siba (1900-1500 AEC) auGansu, dans lecorridor du Hexi. Cependant ils s'en distinguent d'abord par leur plus grande ancienneté. D'autre part la conservation des corps et des matières végétales a permis d'identifier que ces populations étaient vêtues de tissus d'origine végétale ou animale (laine) et de coiffes de feutre. Les offrandes funéraires comportaient du blé (qu'ils cultivaient) et des ossements de moutons ou chèvres, de bœufs, de chameaux, de daims et de mouflons ainsi que certains oiseaux, ces animaux étant élevés ou chassés, à proximité des rivières dans lesquelles la pêche était pratiquée. Les objets métalliques découverts dans ces dépôts funéraires sont rares mais comptent des objets de cuivre pur, tandis que certaines marques sur des objets de bois indiquent aux archéologues qui ont fait les fouilles que ceux-ci ont été travaillés avec des herminettes de bronze.

Un site semblable, un cimetière aussi, a été découvert près de la rivière Tieban, à proximité du Lob Nor, qui a révélé le corps momifié d'une femme, daté par radiocarbone de 3 800 ans (vers 1800 AEC). Son corps était recouvert d'un tissu. Comme les dépôts funéraires ne contiennent aucun fragment de céramique il est difficile de montrer les liens qui unissaient ces deux populations du Lob Nor. Cependant l'apparence physique des corps est de type européen, mais aucun savant ne conteste leur affiliation avec l'ensemble des populations steppiques :culture d'Afanasievo (3300/3200-2600/2400)[N 1] (troisième/second millénaire avant notre ère) etAndronovo (second millénaire avant notre ère) que l'on trouve dans les steppes de l'est du Kazakhstan et du sud-ouest de la Sibérie[11]. Certains objets et les animaux de Qäwrighul présentent des caractéristiques propres à la culture d'Afanasievo, il en est de même des détails vestimentaires et objets métalliques et de la structure des cimetières. Tout ceci confirme l'apport des cultures d'Asie centrale à la Chine, par le site deTianshanbeilu, lui aussi à l'est du Xinjiang, et par le corridor de Hexi, dans les cultures deSiba etQijia : en particulier la pratique du bronze et l'agriculture du blé qui étaient inconnues en Chine d'alors[N 2].

Jarres et bois travaillé. Antique cité de KaradongVe siècle -IIIe siècle avant notre ère.Taklamakan, ancienne vallée de laKeriya. PhotoAurel Stein 1906, International Dunhuang Project[12].

Différentes études depaléogénétique ont confirmé que les populations de la culture d'Afanasievo possèdent des génomes remarquablement identiques à ceux de laculture Yamna, contemporaine dans lasteppe européenne à plusieurs milliers de kilomètres de là. Ces résultats suggèrent que la culture d'Afanasievo est directement issue d'une migration d'un groupe de la culture de Yamna, sans intermédiaire et sans aucun mélange avec d'autres populations[13],[14],[15]. Dans l'ensemble, les populations du Xinjiang de l'âge du bronze présentent une grande diversité et des affinités génétiques régionales avec les populations des steppes et du nord-est de l'Asie, ainsi qu'une connexion sibérienne ancienne et profonde pour les individus Xiaohe dubassin du Tarim[16]. Outre le lien avec la culture Afanasievo, les études archéologiques ont révélé des liens avec la culture Chemurchek (~ 2750 à 1900 avant notre ère) présentes dans les montagnes de l'Altaï. Il existe alors une connexion centre-ouest asiatique avec le Xinjiang par le couloir montagneux d'Asie intérieure, qui a probablement introduit des plantes importantes pour l'agriculture, telles que leblé et l'orge, et une connexion est-asiatique par lecorridor du Hexi, qui a introduit lemillet dans le Xinjiang. La métallurgie a également traversé le Xinjiang depuis l'Asie centrale vers l'Asie de l'est[17]. Les populations de l'âge du bronze dans l'est du Xinjiang partagent un lien culturel avec les Asiatiques de l'est de la région duGansu et duQinghai (Gan-Qing) dans le nord de la Chine[16].

À l'âge du fer (IA; ~ 1100 à 200 avant notre ère), les mélanges liés aux steppes et au nord-est de l'Asie s'intensifient, les populations du nord et de l'est du Xinjiang montrant plus d'affinité avec les populations du nord-est de l'Asie et celles du sud du Xinjiang montrant plus d'affinité avec les asiatiques centraux[16]. Pendant cette période, des groupes nomades de la steppe eurasienne affectent différentes régions du Xinjiang. Un de ces groupes sont lesScythes, une confédération de plusieurs populations, telles que les Tagar, Pazyryk ou lesSakas[16]. Dans la région, les premiers objets de fer apparaissent vers 1100av. J.-C. Ils sont associés à ces nomades des steppes que sont les Sakas ou les Scythes[17].

Les caractéristiques régionales de certaines populations du Xinjiang, en particulier la différenciation entre le sud-ouest et le nord-est du Xinjiang, suggèrent que l'âge du fer est une période très interactive. À partir de 200 avant notre ère, laroute de la soie passant par le Xinjiang devient influente et facilite les migrations de population à travers l'Eurasie[16].

Art ancien du Xinjiang

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Antiquité

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Article détaillé :Empire kouchan.
Ruines deGaochang, fondée auIer siècle de notre ère.Architecture de terre.

La vallée de laKeriya,fleuve qui se perd actuellement dans le centre duTaklamakan (mais qui servait dans l'Antiquité de voie de communication jusqu'à l'oasis deKucha), a livré les traces abondantes et bien conservées d'une ville, Karadong, (Ve siècle -IIIe siècle avant notre ère) et d'une cité fortifiée dont le cimetière est daté du milieu duIer millénaire avant notre ère[N 3], et dont les habitants n'ont pas de traits mongoloïdes, tout comme ceux de l'Asie centrale, du Xinjiang en général et de la Mongolie occidentale[20]. Des bronzes animaliers, un tapis de selle et un chapeau de feutre pointu aux appliques polychromes, ainsi que des bois sculptés de la ville antique la rattachent à laculture des steppes desScythes de laSibérie du sud et duKazakhstan[21]. Les restes de vêtements et autres tissus, réalisés apparemment par les femmes[22] et préservés par le désert, montrent la maîtrise et la créativité de ces populations ainsi que le commerce lointain qui existait pour des colorants précieux. Quant aux activités agricoles de ces populations : il s'agit d'agro-pasteurs (élevage dechèvrescachemire attesté[23]) sédentaires qui pratiquaient l'irrigation et cultivaient des céréales telles que le millet – dont les premières cultures sont apparues en Chine au cours de laPréhistoire, dans les premiers sites Néolithiques de Chine – et le blé, mais aussi l'orge[24] : deux céréales dont l'origine en Chine est parvenue dans laculture de Majiayao par l'Ouest. Enfin les pratiques funéraires de Djoumboulat Koum sont celles d'une société hiérarchisée, mais moins bien que celle desScythes : aucune richesse comme celles que l'on trouve dans lestumuli, et l'éloignement des ressources minérales, de la pierre et des métaux est nettement visible. Cependant le travail complexe du bois, de la peau et des fibres textiles témoigne d'autres moyens de rendre hommage aux défunts. Sur la nature des croyances plusieurs interprétations sont possibles, la question d'unchamanisme possible en raison de la proximité avec la Sibérie, et la présence d'indices, interprétés avec réserve dans ce sens, d'une religion mazdéenne[25] : en conséquence l'interrogation demeure sur les croyances de ces populations[26].

Quant à la cité du début de notre ère, contemporaine deMiran auLob Nor, elle contient les restes des deux plus anciens sanctuaires bouddhiques du Xinjiang datés par radiocarbone de la première moitié duIIIe siècle de notre ère. Les peintures représentant leBouddha n'ont de parenté qu'avec les poses du Bouddha dans l'art gréco-bouddhique auGandhara (nord-ouest de l'Inde) ou àHadda (en Afghanistan). Dans les plis de la robe monastique le drapé évoque l'himation des Grecs, aux plis presque verticaux comparés aux plis complexes en usage en Chine à cette époque. Ce qui correspond bien aux premiers temps de développement de l'art bouddhique sur les routes commerciales de l'Asie depuis lemonde indien et en contact avec lemonde hellénistique.

L'empire kouchan a été le berceau d'une riche culture picturale dont lesgrottes de Kizil gardent les traces prestigieuses : les plus anciennes grottes à peintures murales de Chine, monastères bouddhiques sur laroute de la soie.

Route de la soie, depuis les Han jusqu'à l'époque Tang

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Empire Han en jaune en l'an 1.
Articles détaillés :Xiyu,Protectorat des Régions de l'Ouest,Empire kouchan,Liang antérieur etProtectorat général pour pacifier l'Ouest.

AuIIe siècle av. J.-C. sont fondés un royaume et une cité,Loulan, sur laroute de la soie, au carrefour entreKorla,Dunhuang et Wuni.

La dynastie desHan échoue à plusieurs reprises dans ses tentatives pour contrôler la région : dès leIIe siècle av. J.-C., les Chinois entrent dans ce territoire et affrontent lesXiongnu (Huns), qui dominent alors une grande partie de l'Asie centrale de200av. J.-C. à 48apr. J.-C. et dont les Chinois craignent l'invasion. Un principe de colonies militaires, lestuntian, est instauré par l'empereurWudi et ses successeurs. CesRégions de l'Ouest (en chinoisXiyu), puisprotectorat des Régions de l'Ouest qui comprenait la majeure partie de l'actuel Xinjiang, connaît son apogée en 51av. J.-C., lorsque les tribus du peupleWusun font leur soumission à la cour des Han et en deviennent les vassaux[27]. il perdure jusqu'à la chute de ladynastie Han, lorsRébellion des Turbans jaunes qui se termine en 205.

Tokhariens et locuteurs de langues indo-iraniennes
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Le Xinjiang est associé à la langue indo-européenne éteinte desTokhariens, attestée de 500 à 900 de notre ère dans le centre du Xinjiang sur la base de manuscrits anciens. En général, les archéologues considèrent cette langue comme étant associée aux populations venues dans la région lors de laculture d'Afanasievo. Lekhotanais, une autre langue ancienne associée à la famille deslangues indo-iraniennes, a été observée pour la première fois dans des documents anciens sur le site de Niya (200 à 500 de notre ère),Hotan, au sud du bassin de Tarim. La langue khotanaise est associée à l'expansion desSakas vers 200 avant notre ère dans la région du Xinjiang. Les études paléogénétiques confirment l'affinité génétique entre de nombreuses populations du Xinjiang de l'âge du fer et du premier millénaire de notre ère avec les Sakas, suggérant leur présence généralisée au Xinjiang[16].

Seize Royaumes
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Liang antérieur (前涼) en jaune foncé sur la carte desSeize Royaumes.

À l'époque desSeize Royaumes (304–439), la région fait partie de l'État duLiang antérieur.

Dynastie Tang
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Carte de la dynastie Tang vers 900, comprenant leprotectorat des Régions de l'Ouest.
Article détaillé :Protectorat général pour pacifier l'Ouest.

La dynastie chinoise desTang reprit cette idée et installa, dès leVIIe siècleapr. J.-C., des gouverneurs militaires dans les villes deKarachahr,Kucha,Kachgar etHotan. Cette région s'appelait alors leProtectorat général pour pacifier l'Ouest (640 — 790). Les Tang perdirent le contrôle de la zone auVIIIe siècle au profit de l'empire du Tibet (629-877) en pleine expansion.

Empire tibétain

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Empire du Tibet vers780-790. LeKhaganat ouïghour est alors situé sur l'actuelleMongolie.
Articles détaillés :Empire du Tibet etÈre de la fragmentation.
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Khaganat ouïghour et royaume ouïghour de Qocho

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Articles détaillés :Khaganat ouïgour,Royaume ouïghour de Qocho etGaochang.

Situés sur l'actuelleMongolie, lekhaganat ouïgour (744-848) est une civilisation importante dont la culture rayonne sur ses voisins et une grande partie de la Sibérie. Les Ouïghours, alors alliés des Chinois de ladynastie Tang, les aident à reprendre leur capitale, Chang'an (actuelleXi'an) à l'Empire du Tibet (629-877), en757. LekhanBögü desOuïghours se convertit aumanichéisme en762.

Royaume Ouïgour deGaochang (blanc entouré de vert) à l'époque de ladynastie Song du Nord (960-1127).

En 840, les Ouïghours sont vaincus par lesKirghizes, les obligeant à émigrer vers le Sud. Ils se séparent en deux groupes, l'un au Nord-Est de l'actuelle région autonome du Xinjiang, y créant leroyaume ouïghour de Qocho (ouGaochang) (高唱回鹘), les religions y sont lebouddhisme, lemanichéisme et lechristianisme nestorien, et l'autre, que l'on appelle lesOuïgours de Ganzhou, sur l'actuelle province duGansu, plus à l'Est, dans un territoire intégré au royaumetangoute de laDynastie des Xia occidentaux. Ils jouent alors un rôle important dans les échanges culturels entre l'Orient et l'Occident, sur laroute de la soie.

De précieux manuscrits datant de la fin duIer millénaire ont été trouvés au Xinjiang et au Gansu, au nord-ouest de laChine : superbes enluminures deGaochang près deTourfan. Le sinologuePaul Pelliot a également découvert dans lesgrottes de Mogao àDunhuang d'importants textes religieux manichéens ou des formes mobiles d'imprimeries ouïgours. On y trouve sur plusieurs siècles des textes, peintures et imprimés des empires notamment Ouïghours, tibétains,Sogdiens et han des Tang, signe des importants échanges entre ces civilisations, qui ont permis de retracer une grande partie de leurs histoires.

Ils sont attaqués dans les années 920 par lesQarakhanides, musulmans détestant le bouddhisme qui est pratiqué par les Ouïgours, vu comme des idolâtres par cettereligion abrahamique, et sont défendus par lesTangoutes[28].

  • Vestige d'une stupa (bouddhisme) à Gaochang
    Vestige d'unestupa (bouddhisme) à Gaochang
  • Vestige de temple de Gaochang
    Vestige de temple de Gaochang
  • Vue générale du temple bouddhiste de Gaochang
    Vue générale du temple bouddhiste de Gaochang

Ethnies turciques et islam

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Pourtant, le règne des Ouïgours souffrit d'exceptions notables. Les nombreuses ethnies turques remirent en cause leur pouvoir, et les contraignirent à recourir à la protection des populations mongoles,tangoutes et chinoises. Toutefois, la poussée des ethnies turques eut raison de ce protectorat : ils introduisirent l'islam au Xinjiang lors desXe et XIe siècles, et l'installèrent durablement. Le mausolée deTughlugh Timur (en) fondé en 1363 en est l'un des plus anciens témoins.

Lechristianismenestorien, qui atteignit laMongolie et laChine, fut longtemps présent chez lesOuïghours et les Mongols ; auXIVe siècle, on trouve encore un évêché nestorien àKachgar et, en1289, lekhanmongol dePerse (ilkhan)Arghoun envoie en ambassade auprès dePhilippe IV le Bel et du roi d'AngleterreÉdouardIer le moineouïghour nestorienRabban Bar Sauma, porteur d'une missive qui envisageait une attaque conjointe contre lesMamelouks.

Empire mongol et dynastie Yuan

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Expansion et division de l'Empire mongol auXIIIe siècle.
Articles détaillés :Empire mongol etDynastie Yuan.
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Empire timouride

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Article détaillé :Empire timouride.
Carte de la Chine desMing en jaune en 1415, comprenant Hami, et le royaume ouïghour autour deTourfan, au sein dukhanat oïrat, et bordé au Sud par leKhanat de Djaghataï etDoulats.

L'empire timouride (1369-1507) est créé par les descendants deTamerlan, turco-mongols. Il couvre à son apogéeIrak,Iran,Pakistan,Afghanistan et une grande partie de l'ouest du Turkestan. Ils sont défaits en 1507 par lesOuzbeks de la dynastie desChaybanides (1429-1598), Mongols descendants de Gengis Khan.

Khanat de Yarkand

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Article détaillé :Khanat de Yarkand.

À partir de 1514 leKhanat de Yarkand est créé par lesDjaghataïdes de la division de leur empire, ils contrôlent la région, jusqu'à la prise de contrôle par lekhanat dzoungar, des Mongolsoïrats.

Khanat dzoungar

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Articles détaillés :Conquête de l'Altishahr par les Dzoungars etKhanat dzoungar.
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Entre 1678 et 1680, les nomades mongolsdzoungars font laconquête du nord la région, principalement lebassin du Tarim. Ils y établissent auXVIIe siècle leKhanat dzoungar et contrôlent la quasi-totalité de la région.

Ils étendent, principalement sous les gouvernements deTsewang Rabtan, puisGaldan Tseren, leur territoire vers le sud et l'est (Tibet, Kokonor (Qinghai),Mongolie-Extérieure des Mongols khalkhas, puisMongolie-Intérieure, à quelques centaines de kilomètres de Pékin, ce qui leur attire les foudres de ladynastie Qing.

Incorporation à l'empire mandchou (1644-1912)

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Article détaillé :Guerre Dzoungar-Qing.
Étapes de laguerre Dzoungar-Qing.

L'empire Qing sous les règnes deKangxi et deQianlong a mené plusieurs campagnes militaires contre lesDzoungars. Les victoires qu'ont remportées ces empereurs mandchous ont pour conséquence l'incorporation complète de la région à l'État chinois en1759, après leur victoire contreDawachi. La partie orientale de la région contenantÜrümqi, appelé Dihua à l'époque, est alors devenue une partie de la province duGansu.

Durant l'antiquité, les Chinois désignent la région par le motXiyu (« région occidentale »). Aux alentours de 1760, la région obtient le nom de « nouvelle frontière » (Xinjiang en chinois,Ice Jecen enmandchou), l'empereur décide de placer laculture ouïghoure sous sa protection personnelle[7].

Petite Boukharie sur la carte de l'Empire chinois de ladynastie Qing en 1820.

En 1820, sous la gouvernance desMandchous de ladynastie Qing, cette région est plus vaste, lesEuropéens l'appellentTartarie chinoise, les Chinois, Hui bu (, huí bù, que l'on peut traduire par « partie musulmane », en référence aux pratiques religieuses de cette région et auxHui, ethnie musulmane chinoise), et les Mandchoushoise jecen (ᡥᠣᡳ᠌ᠰᡝ ᠵᡝᠴᡝᠨ, ayant la même signification).

Une importante partie, au nord duTian Shan, est appeléeTianshan bei lu (天山北路, « route nord du Tian Shan »), correspondant à laDzoungarie, tandis-qu'au sud du Tian Shan, la région appelée par les Européens petite Boukharie (en référence àBoukhara), est appelée par laChine impériale,Tianshan nan lu, (天山南路, route sud du Tian Shan), et comprend le sud de l'actuel Xinjiang, et une partie des plateaux de l'actuellerégion autonome du Tibet au sud.

La cession d'une partie de Xinjiang à l'Empire russe en1864 est suivie d'une période de troubles dans la région, avec notamment larévolte des Dounganes ou « révolte musulmane ». L'émirat de Kachgarie qui exista 1864 à 1877 fut reconnu par l'Empire ottoman, laGrande-Bretagne et laRussie[8].

En1877, l'empire Qing a repris le contrôle de la plus grande partie du Xinjiang, ce qui est confirmé par letraité de Saint-Pétersbourg de 1881. Cette région est alors érigée en province sous le nom de Xinjiang, le. Le centre administratif de la région est transféré d'Ili àÜrümqi.

République de Chine (1912-1949)

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Article connexe :Province du Xinjiang sous la république de Chine.

Après que l'empire mandchou est renversé par les nationalistes chinois duKuomintang, lors de larévolution chinoise de 1911, laprovince du Xinjiang garde son statut au sein de larépublique de Chine (1912-1949).

Yuan Dahua, dernier gouverneur du Xinjiang de la dynastie Qing, fuit à la révolution leseigneur de guerreYang Zengxin ; un de ses subordonnés prend le contrôle de la province sous legouvernement de Beiyang. Les pays voisins revendiquent l'appartenance de bouts de ce territoire.

Le gouvernement de Beiyang se termine après l'expédition du Nord (1926-1928). LeKuomintang, allié avec les communistes duParti communiste chinois dans ce qui est appelé lePremier front uni, reprennent le contrôle du pays aux seigneurs de la guerre. Laguerre civile chinoise (1927-1950) oppose les deux partis.

Première République à Kashgar

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République islamique de Kachgar en rouge.

Durant la guerre civile, différentes révoltes on lieu au Xinjiang, comme dans l'ensemble du pays. Une première fois avec l'éphémèrerépublique islamique du Turkestan oriental (novembre 1933 - février 1934), république islamique, située àKachgar à l'ouest de la province.Ma Zhongying vient à bout de cette rébellion après laBataille de Kashgar (1934) (en), labataille de Yarkand (en) et labataille de Yangi Hissar (en). Le gouvernement central chinois confie alors àKhoja Niyaz (en), président de la république islamique, le poste de vice-président de laprovince du Xinjiang de 1934 à 1937.

Seconde République au Nord

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République soviétique sur la carte actuelle de la Chine.

Unerépublique soviétique du Turkestan oriental, est déclarée au nord du Xinjiang cette fois. Appuyée par l'Union soviétique dont elle devient unétat satellite[8], elle dure cinq ans, du au, autour de trois villes du nord du Xinjiang, principalement Kazakhes et Mongoles, se terminant après la déclaration de larépublique populaire de Chine le, après que ses dirigeants ont disparu dans un mystérieux accident d'avion près dulac Baïkal, en Union soviétique, en se rendant à une réunion avec le dirigeant chinoisMao Zedong.

Région autonome de la république populaire de Chine

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Les cinq régions autonomes, dont le Xinjiang sur la carte de la Chine.
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Peu après l'Intervention militaire chinoise au Xinjiang en 1949, les frontières de la Chine avec ses pays voisins sont modifiées. La superficie de la province du Xinjiang est réduite, passant alors de 1 820 000 en1949 à 1 626 000 km2, au profit de larépublique socialiste soviétique du Tadjikistan et de laRépublique populaire mongole.

La région autonome ouïghoure du Xinjiang[29],[30],[31] est instaurée le[32] en remplacement du statut de province. La mise en place d'une région autonome s'inscrit dans la politique du gouvernement central, visant à donner plus d'autonomie et de pouvoirs aux régions à forte population de minorités ethniques, comme laMongolie-Intérieure, leTibet, leNingxia et leGuangxi.

Couverture d'avril 1964 de laRevue illustrée du Peuple (zh) faite d'une peinture représentant les danses ouïghoures.

Essais nucléaires au Lop Nor

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De 1964 à 1996, la Chine fait exploser quarante-six bombes nucléaires sur le site deLob Nor au Xinjiang. Depuis son ultime essai atmosphérique le, la Chine se conforme dans les faits autraité d'interdiction partielle des essais nucléaires et a officiellement annoncé l'arrêt définitif desdits essais le. De plus, elle a annoncé un moratoire sur les essais souterrains à partir du puis a signé letraité d'interdiction complète des essais nucléaires le de la même année[33].

Selon des opposantsouïghours à l'étranger, lesretombées radioactives ont créé en trente-cinq ans un désastre écologique, polluant les sols, l'eau, les plantes et la nourriture, ce qui aurait entraîné la mort de 200 000 personnes[34]. Pourtant, le Lop Nor, depuis les alentours de 1920 où les peuplades ouïghoures ont fui le bassin à la suite d'unepeste qui les décimait, n'a plus connu de peuplement permanent[35].

Révolution culturelle

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Pendant larévolution culturelle, desCorans furent détruits dans de grands autodafés[36].

Camps de travail

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Depuis 2017, sous la responsabilité de Xi Jinping, descamps de travail forcé du Xinjiang (Laogai) sont installés au Xinjiang. Leur appellation officielle est « centres d'enseignement et de formation professionnels »[37]. Human Rights Watch affirme qu'ils ont été utilisés pour endoctriner des Ouïghours et d'autres musulmans depuis 2017 dans le cadre d'une « guerre populaire contre le terrorisme », une politique annoncée en 2014[38].

Camps d'internement

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LesCamps d'internement du Xinjiang sont mis en place à partir de 2014 dans le but d'interner des centaines de milliers demusulmans pratiquantsouïghours etkazakhs. Un million d'Ouïghours y seraient internés de façon préventive et sansprocès dans le cadre d’une vaste campagne d’antiterrorisme visant lesislamistes et lesindépendantistes après de nombreux attentats en 2013 et 2014.

La Chine dément l'existence de ces camps avant d'en reconnaître officiellement l'existence en octobre 2018 sous le nom de« camps de transformation par l’éducation ». Elle les décrit comme des centres de formation professionnelle, avec pour objectif de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme musulmans. À l’étranger, plusieurs pays et ONG qualifient ces camps decamps de concentration et soulignent des conditions de détention portant atteinte aux droits humains. D'autres pays soutiennent ouvertement la Chine, affirmant qu’elle lutte efficacement contre le terrorisme. De plus, les camps d'internement du Xinjiang ont été comparés à plusieurs reprises aux méthodes d'endoctrinement mises en œuvre pendant larévolution culturelle chinoise[39],[40],[41],[42],[43],[44].

LesXinjiang Papers[45],[46], documents interneschinois transmis auNew York Times en novembre 2019, documentent la répression contre laminoritémusulmane et la nature des camps. LesChina Cables[47], enquête duConsortium international des journalistes d'investigation publiée le, confirment le caractère carcéral des camps d'internement.

En 2021, un blogueur chinois Han a diffusé une vidéo de vingt minutes dans laquelle il identifie plus d’une quinzaine de lieux de détention où sont internés des Ouïgours au Xinjiang[48].

Tensions communautaires

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Articles connexes :Troubles au Xinjiang en 2008,Émeutes au Xinjiang en juillet 2009 etTroubles dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Depuis 1949, la Chine a mené une véritable politique de peuplement pour mieux contrôler la région et rendre progressivement impossible toute possibilité d'indépendance[49]. Alors qu'en 1949 la région ne compte que 200 000 Hans (l'ethnie majoritaire en Chine), ils sont presque dix millions en 2015, soit un nombre légèrement inférieur à celui desOuïghours[50]. Cette politique de peuplement n'est pas sans provoquer de nombreux heurts communautaires[51] :

  •  : une manifestation pour la libération de trente dignitaires religieux arrêtés par la police à la veille du Ramadan à Guldja (en chinois :Yining), sont réprimées violemment par la police et l'armée. S'ensuivent des émeutes qui font des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi les Ouïgours (voirGuldja)[52].
  • l'Attentat d'Ürümqi de 1997 a lieu le à18 h 30 dans plusieurs bus publics de la ville, faisant neuf morts dont trois enfants et97 blessés. Une quatrième posée dans la gare ne détonne pas[53],[54].
  • janvier 1999 : vingt-neuf Ouïgours sont arrêtés, accusés d'avoir organisé des émeutes contre Pékin. Deux de ces Ouïgours sont exécutés le.
  • juillet et août 2004 : exécution de quatre hommes pour « atteinte à la sécurité de l'État ». Pendant tout l’été, les arrestations d’adultes et d’enfants se sont multipliées (en particulier dans le district de Khotan) pour « activités religieuses illégales ».
  •  : les armées chinoise et pakistanaise envoient environ200 soldats dans la région de Taxkorgan, près de la frontière avec l'Afghanistan afin d’« améliorer la capacité à combattre ensemble le terrorisme et à contenir et réprimer les forces séparatistes, extrémistes et terroristes »[55].
  •  : un attentat àKachgar contre un poste de police fait16 morts[56].
  •  : un attentat à l'explosif àKucha contre un poste de police fait11 morts.
  •  : un attentat suicide à l'explosif dans un immeuble d'Urumqi tue le kamikaze et blesse deux employés présents dans la pièce[57].
  •  : deviolentes manifestations touchent la province, provoquent la mort d'au moins140 personnes et font au moins800 blessés[58].
  • juin 2013 : selon l’agence Chine nouvelle « une foule d’émeutiers armés de couteaux » attaque les bâtiments officiels dans le village de Lukeqin à proximité de la ville touristique de Turfan[59]. Ces violences, qui ont fait35 morts, sont imputées par les autorités chinoises à une « action terroriste »[60]. Par contre, Radio Free Asia, basée aux États-Unis, annonce un bilan de46 morts, dont11 émeutiers[61]. La majorité des victimes sont d'origine ouïgoure[62].
  • à la fin du ramadan en juillet 2014, une centaine de personnes auraient été tuées. Les autorités chinoises évoquent des terroristes[63].

Dans lesannées 2010, des centaines de milliers de musulmans pratiquants ouïghours etkazakhs passent par des camps de rééducation chinois.[réf. nécessaire] Selon des témoignages d'anciens détenus, l'idéologie communiste serait inculquée aux détenus qui subiraient des tortures et seraient forcés à manger du porc et à boire de l'alcool[64],[65]. En mars 2017, le gouvernement chinois interdit le port duvoile islamique pour les femmes et le port de barbes considérées comme « anormales » pour les hommes[66]. En avril 2017, il interdit pour les nouveau-nés l'adoption de29 prénoms musulmans, dontMohammed, (en soi, des patronymes arabes) sous peine que les enfants concernés ne se voient refuser l'obtention duhukou[66]. Deux ans plus tôt, le Tadjikistan, un pays en Asie centrale composé à 95 % de musulmans, avait mené une politique semblable pour lutter contre l'islam radical[67],[68],[69].

Démographie

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Trois fillettes ouïghoures au marché deHotan.

D'après le recensement national de 2010, le chiffre de la population du Xinjiang était de 21 815 815 habitants, contre 18 459 510 en 2000 et 15 156 880 en 1990[70].

Selon leChina Statistical Yearbook 2008, en 2006 le Xinjiang était peuplé d'Ouïghours (45,6 %),Kazakhs, deKirghizes, deTatars, d'Ouzbeks, (parlant tous deslangues turciques), ainsi que deTadjiks (langue persane). D'après les recensements officiels, la région comporte également différents peuplesmongols (Mongols,Daur),toungouses (Mandchous,Xibe) etrusses (langue slave).

Selon le dernier recensement, la population de ces ethnies pratiquant en général la religionmusulmane, qui est également la principale religion desHuis, est d'un peu plus de onze millions, parmi lesquels les8,68 millions de Ouïghours constituent la majorité.

Pékin a considérablement renforcé les mesures de surveillance et ouvert des « centres de formation professionnelle » pour les personnes soupçonnées de radicalisation islamiste, au nom de la lutte contre le terrorisme, l'islamisme et le séparatisme[71].

Les neuf millions d'autres habitants de la région sont en majorité desHans. La proportion de Hans dans la population de la région est passée de 6 % en 1949 à plus de 40 % en2006 (chiffre sous-estimé car il ne comprend pas lesmingongs et les militaires)[8]. Un autre chiffre (2015) évalue rétrospectivement la population Han à 45 % dès 1988[72]. Ils vivent surtout dans les villes.

NationalitéPourcentage[73]
1.Ouïghour45,6 %
2.Han40,1 %
3.Kazakh6,7 %
4.Hui4,5 %
5.Kirghize0,9 %
6.Mongol0,8 %
7.Tadjik0,21 %
8.Xibe0,21 %
9.Mandchou0,1 %
10.Ouzbek0,08 %
Autre nationalitéNombre[73]
11.Russe11 000
12.Daur6 700
13.Tatar4 900

La province du Xinjiang détient en 2012 le taux de croissance le plus élevé de Chine. En effet celui-ci était cette année-là de 1,08 %. Il est à comparer avec le taux national qui atteignait la même année 0,49 %.

Taux de natalitéTaux de mortalitéAccroissement naturel[74]
Xinjiang15,32 4,48 10,84 
Chine12,10 7,15 4,95 

Religion

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Les Ouïghours pratiquent unislam sunnite de ritehanéfite, influencé par lesoufisme[75].

Lewahhabisme se développe depuis les années 1980[76],[77],[78].

Langues

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Deslangues turciques, comme l'ouïghour et lekazakh sont parlées au Xinjiang. L'ili turki est une langue en voie d'extinction. Différents dialectes de l'oïrate sont parlés par des populationsmongoles. On y trouve aussi les seuleslangues iraniennes parlées en Chine, lesariqoli et lewakhi utilisés par lesTadjiks. Enfin, lemandarin est très présent, surtout dans l'administration et est obligatoire à l'école. C'est aussi la langue des militaires Chinois qui sont très présents au Xinjiang.

Subdivisions

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Région autonome ouïghoure du Xinjiang
Map of Xinjiang Uyghur Autonomous RegionXian
No.Code
subdivision[79]
Préfectureouïghour
Écriture ouïghoure latine
chinois
Hanyu Pinyin
Population 2010[80]Superficie (km2)[81]DensitéSiègeSubdivisions[82]
DistrictsXiansXians autonomesvilles-district
Villes-préfectures
1650100Ürümqiئۈرۈمچى شەھرى
Ürümchi Shehri
乌鲁木齐市
Wūlǔmùqí Shì
3 110 28013 788District de Tianshan71
2650200Karamayقاراماي شەھرى
Qaramay Shehri
克拉玛依市
Kèlāmǎyī Shì
391 0088 654District de Karamay4
3650400Tourfanتۇرپان شەھرى
Turpan Shehri
吐鲁番市
Tǔlǔfān Shì
622 67967 563District de Gaochang12
4650500Hamiقۇمۇل ۋىلايىتى
Qumul Wilayiti
哈密地区
Hāmì Dìqū
572 400142 095District de Yizhou111
Préfectures
5652300Changji
hui
سانجى خۇيزۇ ئاپتونوم ئوبلاستى
Sanji Xuyzu Aptonom Oblasti
昌吉回族自治州
Chāngjí Huízú Zìzhìzhōu
1 428 59273 140Changji412
6652700Börtala
mongole
بۆرتالا موڭغۇل ئاپتونوم ئوبلاستى
Börtala Mongghul Aptonom Oblasti
博尔塔拉蒙古自治州
Bó'ěrtǎlā Měnggǔ Zìzhìzhōu
443 68024 934Bole22
7652800Bayin'gholin
mongole
بايىنغولىن موڭغۇل ئاپتونوم ئوبلاستى
Bayingholin Mongghul Aptonom Oblasti
巴音郭楞蒙古自治州
Bāyīnguōlèng Měnggǔ Zìzhìzhōu
1 078 492470 954Korla711
8652900Aksouئاقسۇ ۋىلايىتى
Aqsu Wilayiti
阿克苏地区
Ākèsū Dìqū
2 370 887127 145Aksou72
9653000Kizilsu
kirghiz
قىزىلسۇ قىرغىز ئاپتونوم ئوبلاستى
Qizilsu Qirghiz Aptonom Oblasti
克孜勒苏柯尔克孜自治州
Kèzīlèsū Kē'ěrkèzī Zìzhìzhōu
525 59972 468Artux31
10653100Kachgarقەشقەر ۋىلايىتى
Qeshqer Wilayiti
喀什地区
Kāshí Dìqū
3 979 362137 579Kachgar1011
11653200Hotanخوتەن ۋىلايىتى
Xoten Wilayiti
和田地区
Hétián Dìqū
2 014 365249 147Hotan101
12654000Ili
kazakh
ئىلى قازاق ئاپتونوم ئوبلاستى
Ili Qazaq Aptonom Oblasti
伊犁哈萨克自治州
Yīlí Hāsàkè Zìzhìzhōu
2 482 62756 382Yining713
12a654200Tacheng
Dépend de laIli
تارباغاتاي ۋىلايىتى
Tarbaghatay Wilayiti
塔城地区
Tǎchéng Dìqū
1 219 21294 698Tacheng412
12b654300Altay
Dépend de laIli
ئالتاي ۋىلايىتى
Altay Wilayiti
阿勒泰地区
Ālètài Dìqū
526 980117 699Altaï61
— Villes sous administration directe —
A659001Shiheziشىخەنزە شەھرى
Shixenze Shehri
石河子市
Shíhézǐ Shì
635 582457Sous-district deHongshan1
B659002Wujiaquئۇجاچۇ شەھرى
Wujachu Shehri
五家渠市
Wǔjiāqú Shì
72 6135 266Sous-district deRoute de Redmi,1
C659003Tumushukeتۇمشۇق شەھرى
Tumshuq Shehri
图木舒克市
Túmùshūkè Shì
147 4651 927Sous-district deQiganquele1
D659004Aralئارال شەھرى
Aral Shehri
阿拉尔市
Ālā'ěr Shì
166 205740Sous-district deRoute de Jinyinchuan1
E659005Beitunبەيتۈن شەھىرى
Beatün Shehiri
北屯市
Běitún Shì
76 300911Ville deBeitun1
F659006Tiemenguanباشئەگىم شەھىرى
Bashegym Shehiri
铁门关市
Tiĕménguān Shì
50 000590Sous-district deChengqu1
G659007Shuangheقوشئۆگۈز شەھىرى
Qoshögüz Shehiri
双河市
Shuānghé Shì
53 800742Ville deTasierhai1
H659008Kokdalaكۆكدالا شەھىرى
Kökdala Shehiri
可克达拉市
Kěkèdálā Shì
75 000980Ville deKokdala1
I659009Kunyu<47 500687Ville deKunyu1
J659010Huyanghe<12 000678Ville deGongqing1

Villes

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Agglomérations de plus de 500 000 habitants (2018)[83].
AgglomérationPopulation de l'agglomération
millions (2017)
Rang (Chine)Superficie (km2)DensitéCommentaire
Ürümqi3,695275966200
Kachgar1,0551308100
Korla0,7852852800
Aksou0,6751554300
Hami0,561194700

Économie

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  • Vue partielle d'un champ d'éoliennes depuis le train en 2008.
    Vue partielle d'un champ d'éoliennes depuis le train en 2008.
  • Exploitation du charbon dans le bassin de Tourfan. Vue partielle. 2012.
    Exploitation du charbon dans le bassin de Tourfan. Vue partielle. 2012.
  • Au premier plan : séchoirs à raisins et leurs vignes. Arrière-plan : exploitation du pétrole. Entre Liuyuan et Turfan. 2012.
    Au premier plan : séchoirs à raisins et leurs vignes. Arrière-plan : exploitation du pétrole. Entre Liuyuan et Turfan. 2012.
  • Extraction et exploitation du pétrole et de ses dérivés entre Liuyuan et Tourfan, Xinjiang. 2012.
    Extraction et exploitation du pétrole et de ses dérivés entre Liuyuan et Tourfan, Xinjiang. 2012.
  • Habitats urbains en construction, les toits sont tapissés de panneaux solaires photovoltaïques, banlieue de Tourfan. Juillet 2012.
    Habitats urbains en construction, les toits sont tapissés de panneaux solaires photovoltaïques, banlieue de Tourfan. Juillet 2012.
  • Vue sur Urumqi, capitale du Xinjiang, en 2019.
    Vue surUrumqi, capitale du Xinjiang, en 2019.
  • Récolte du coton au Xinjiang, septembre 2017.
    Récolte du coton au Xinjiang, septembre 2017.

Le Xinjiang est réputé pour ses produits agricoles, en particulier lecoton. Le Xinjiang produit 85 pour cent du coton chinois et 20 pour cent du coton mondial[84]. Il produit aussi dublé, desraisins, desmelons, despoires, de lasoie, desnoix, desmoutons.

La région dispose également de ressources minérales, dont dupétrole, mais aussiplomb,zinc,cuivre,fer,charbon,uranium,sel,or, ainsi que des gisements éoliens.

À la fin duXIXe siècle, la région produisait déjà de la soude, duborax, de l'or, desjades et du charbon[85]. Ses produits agricoles tels que les raisins, les melons, la soie sont célèbres en Chine impériale depuis au moins les Tang. Le jade du Xinjiang est travaillé depuis la Préhistoire, mais a été remis à l'honneur à l'occasion desJeux olympiques d'été de 2008, pour les médailles[86].

Le PIB de la région était d'environ28 milliards de dollars en 2004 puis soixante en 2008, notamment en raison de la politique chinoise de développement de ses régions ouest. Son PIB par habitant est19 893 yuans (2 864 $)[Quand ?]. Sontaux de croissance était de 10,5 % en 2010.

L'extraction de pétrole et de gaz naturel dans la région d'Aksou et deKaramay, en forte hausse, représente environ 60 % de l'économie locale[87].

Ses exportations ont été de19,3 milliards de dollars, pour des importations de 2,9 en 2008. En effet, le Xinjiang est la deuxième région pétrolière du pays avec 30% des réserves de pétrole prouvées du pays. En 2001, les gisements ont permis d'extraire14,7 milliards de barils. Pour le gaz, la région fournit également un tiers de la production nationale de gaz naturel du pays, ce qui équivaut à 3 100 milliards de mètres cubes[88].

La Chine a ouvert sa premièrezone franche àKhorgos, à la frontière avec le Kazakhstan[89]. Horgos est le premier port continental de l'ouest chinois, permettant un bon accès au marché des pays d'Asie centrale. D'autres zones franches ont été ouvertes autour de Bole, Shihezi, Tacheng, Urumqi et Yining.

De larges pans de l'économie appartiennent auxbingtuans (« brigades militaires » ou CPCX), structures contrôlées par l'armée chinoise créées en 1954. Les CPCS rassemblent1,9 million d'habitants, possèdent 1 500 groupes industriels, commerciaux ou de construction, deux universités, un tiers des surfaces cultivées, représentent un quart de la production industrielle, plus de la moitié des exportations. Lesbingtuans sont des leaders mondiaux duketchup[8].

Entre Ürümqi etTourfan, ainsi qu'à proximité deYining se trouvent deux grandes concentrations d'éoliennes[8].

Jusqu'en 2015, le gouvernement central a prévu d'investir chaque année au Xinjiang quatre cents milliards deyuans (quarante-cinq milliards d'euros). L'équivalent duPNB annuel de la région, à peu de chose près.

Notes et références

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Notes

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  1. Li Liu et Xingcan Chen 2012,p. 298 situent cette culture, sur la carte qui sert ici de référence, sur une partie de la vallée de l'Ob et à cheval sur la frontière orientale entre les cultures de Seima-Turbino etAndronovo. Toutes ces cultures de l'âge du bronze « aux frontières » nord-est, nord, nord-ouest et au-delà vers l'ouest et le nord-ouest, sont prises dans un même ensemble comme des peuples de la steppe touchés par un phénomène géo-climatique, sur ces zones immenses. Les auteurs développent (p. 300 et suivantes) : un brusque changement du climat est apparu, en devenant instable, aux troisième et second millénaires avant notre ère; par exemple, après la longue période du maximum chaud et humide de l'Holocène, voilà qu'entre 2450-1950 un temps froid et sec s'impose, suivi d'une période plus chaude et humide entre 1950-1500, puis d'un épisode doux mais assez sec entre 1500-900. Les populations ont donc eu à s'adapter à ce nouvel environnement et à changer d'économie en passant de l'agriculture à l'agropastoralisme. L'origine de certaines populations dans la région métallifère de l'Oural explique aussi la dispersion des objets et de la technologie du cuivre (depuis la culture de Yamnaya - Cis-Oural du sud-ouest) puis du bronze (The Urals and Western Siberia, 2014,p. 5, 7, 31, 32, sur d'aussi longues distances.
  2. Voir aussi :Néolithique en Chine : nord-ouest, Altaï.
  3. Archéologie et civilisation des oasis du Taklamakan, 2001,p. 137. : Cette exposition évoque une aire culturelle comparée avec le monde des steppes desScythes de laSibérie du Sud et duKazakhstan, l'empire kouchan et leGandhara, sur la période allant duVe siècle av. J.-C. auVIe siècleapr. J.-C. L'exposition présente l'étude de textiles antiques (Ve -IIIe av. J.-C.), relevés, entre autres, sur des momies peintes et tatouées. Ces textiles se sont plutôt bien conservés, ont été restaurés avec le plus grand soin, ils sont divers et d'exceptionnelle qualité, parfois d'une grande finesse (100 trames au cm2). L'exposition documente aussi le plus ancien sanctuaire bouddhique (première moitié duIIIe siècle de notre ère) du Xinjiang, en matériaux présumés périssables mais qui ont survécu dans le cadre désertique, avec ses décors peints réalisés à main levée d'un trait rapide et juste. Tandis que les figures desbouddha ont des traits indianisés, le décor et le traitement des vêtements sont le fruit d'un métissage culturel. L'exposition apporte des témoins d'échanges avec lesous-continent indien ancien, laBactriane et lemonde hellénistique, et la Chine ancienne sur laroute de la soie. La continuité avec certaines pratiques actuelles au Xinjiang ouïgour est relevée. Les processus de désertification, l'architecture, la vie domestique et la musique ouïghoures (duTurkestan chinois) font l'objet d'articles illustrés (photographies et poèmes) qui situent l'enquête archéologique précisément. Bibliographie.

Références

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Voir aussi

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Bibliographie et autres ressources

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Histoire et société moderne et contemporaine

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À écouter et lire :

Histoire et société ancienne, art ancien

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Site de la vallée du fleuveKeriya.

Filmographie

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  • Leçon de propagande chinoise en zone interdite, documentaire diffusé le surFrance 5.Présentation visible sur publicsénat, d'autres présentations possibles.
  • Chine, le drame Ouighour de François Reinhardt, diffusé le surArte.

Articles connexes

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Liens externes

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Le Xinjiang en Chine
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 1 Dépend de laPréfecture autonome kazakhe d'Ili
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Régions autonomes (5)
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Régions administratives spéciales (2)
Note : Le gouvernement derépublique populaire de Chine considèreTaïwan,de facto indépendante depuis1949, comme la23e province, en tant queprovince de Taïwan. Voir aussiRépublique de Chine etStatut de Taïwan.
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