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Xavier Yacono, né àBelcourt, près d'Alger, le, et mort auChesnay le, est un universitaire et unhistorien français de l'Algérie.
Né dans le quartierBelcourt à Alger le, Xavier Yacono perd sa mère très jeune et est élevé par son père, artisan ébéniste. Il accomplit le parcours permettant aux enfants de famille modeste les plus doués une ascension sociale progressive. Il passe de l'enseignement primaire à l'enseignement primaire supérieur par l'école normale d'instituteurs deBouzaréah, puis par l'école normale supérieure de Saint-Cloud de 1928 à 1934. Il enseigne àOrléansville,Boufarik,Maison-Carrée et Alger. Passant alors sa licence, il rédige lors de son séjour à Orléansville un mémoire d'études supérieures d'histoire et de géographie.
Il se consacre pendant douze ans à la rédaction de deux thèses de doctorat qu'il passe àParis[1]:Les bureaux arabes et l'évolution des genres de vie indigènes de l'ouest du Tell algérois (Dahra, Chélif, Ouarsenis, Sersou), etLa colonisation des plaines du Chélif (de Lavigerie au confluent de la Mina). Dans sa première thèse, il analyse le projet économique et social des officiers desbureaux arabes consécutifs à lapacification, et leur échec faute de moyens, au moment même où lesS.A.S. créées en 1955 et dirigées par des officiers revendiquent de reprendre la tradition des bureaux arabes.
La porte de l'université lui est ouverte, et il est nommémaître de conférences en 1957, puisprofesseur à l'université d'Alger, jusqu'en 1962. Il est ensuite titulaire de la chaire d'histoire de la colonisation à l'université deToulouse, jusqu'à sa retraite, effective en 1977.
Il publie deux ouvrages sur la franc-maçonnerie algérienne, dont en 1969Un siècle de franc-maçonnerie algérienne (1785-1884), établissant l'importance de ce courant dans l'évolution de l'Algérie française.
Bien que les deux hommes aient la même conscience de leur responsabilité d'historien dans l'écriture d'une histoire indépendante de la propagande, une polémique l'oppose en 1970 àCharles-Robert Ageron sur le thème de l'histoire coloniale, dont l'historien algérienMahfoud Kaddache rend compte auMaghreb dans un numéro de la Revue d'histoire et de civilisation du Maghreb[2].
Il publie en 1982 « la première étude sérieuse sur les pertes en Algérie »[3], estimant les pertes musulmanes lors de laGuerre d'Algérie de 250 000 à 300 000 personnes[4].
Il publie également deuxQue sais-je ? sur le thème de la décolonisation française en 1969 et 1971, et en 1989 une étudeDe Gaulle et le FLN, 1958-1962, l'échec d'une politique et ses prolongements[5].
La mort le prend le à l'hôpital Mignot du Chesnay, laissant le manuscrit d'un gros ouvrage inachevé,Histoire de l'Algérie, de la fin de la Régence turque à 1954, publié en 1993.