La commune de Woippy prolonge l’agglomérationmessine vers le nord-ouest, au-delà de la rive gauche de laMoselle et de l’autoroute A31. Lagare de triage de Woippy est le plus grandtriage de France. Elle mesure plus de 3 kilomètres et voit passer chaque jour 10 trains.
De nombreux arbres ont pris racine dans les différents espaces verts de la commune depuis que la municipalité salue la naissance des Woippyciens en plantant un jeune arbre (2 300 arbres en 10 ans dans les années 2000)[1].
La commune de Woippy est divisée en plusieurs quartiers :
La commune est située dans lebassin versant du Rhin au sein dubassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau de Saulny, le ruisseau de Feves, le ruisseau le Feigne et le ruisseau de l'Étang du Patis[Carte 1].
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment du ruisseau de Saulny, peut être consultée sur un site dédié géré par lesagences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité. Ainsi en 2019, dernière année d'évaluation disponible en 2022, l'état écologique du ruisseau de Saulny était jugé moyen (jaune)[Carte 2].
Au, Woippy est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].Elle appartient à l'unité urbaine de Metz[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant42 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 3],[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz, dont elle est une commune du pôle principal[Note 4],[12]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (41,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (36,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : eaux continentales[Note 5] (30,2 %), zones urbanisées (21,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (20,4 %), zones agricoles hétérogènes (9,8 %), forêts (7,2 %), prairies (5,8 %),terres arables (4,2 %), cultures permanentes (1 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Il s'agit d'un type toponymique gallo-roman en-(i)acum[20], précédé d'un nom de personne dont le V- initial a été influencé par le germanique, d'où W-, ou d'un nom de personne germanique[21].Albert Dauzat etCharles Rostaing proposent le nom de personne germanique*Wappo, non attesté[22] semble-t-il.
À l’automne 2007, le Pôle d’archéologie préventive de lacommunauté d'agglomération de Metz-Métropole met au jour des traces d’activités humaines datant duNéolithique et du Premier âge du fer au niveau de la ZAC des Côteaux. De nombreux objets sont retrouvés : trois outils taillés dans des galets dequartzite de laMoselle, dont unracloir, datés duMoustérien (– 50 000 ans)[23], des outils agricoles de l’époque du Rubané (début du Néolithique, – 5300 à – 4900) et des du Néolithique moyen (– 4400 à – 4300) ; des traces de graines de céréales (orge vêtue, blé épeautre, millet commun et lentille) et de pollens d’arbres (aulne, noisetier, chêne) suggèrent l’existence d’un établissement agropastoral situé à proximité d’une forêt humide. Les vestiges, discrets, sont caractéristiques des habitats construits en matériaux périssables de l’extrême fin du Premier âge du Fer (bâtiments à quatre et à six poteaux, nombreuses structures de stockage : silos, greniers et grandes jattes semi-enterrées, fosses). Certains objets évoquent des activités artisanales : tissage (quatrefusaïoles et unpeson servant au lestage des fils), poterie (5 163tessons, soit 81 kg), mouture du grain.
D'autres sites de vestiges plus récents ont été recensés :
Époque gallo-romaine pour les vestiges d’une villa à Saint-Vincent ;
Époque mérovingienne aux Grandes Tapes.
La fondation de Woippy remonte vraisemblablement à l’époque gallo-romaine, autour d’un domaine agricole à proximité de lavoie romaine menant àTrèves[24].
Le village compte 100 à 150 habitants en 1404[24].
Le trésorier Pierre de Accolas résigne sa charge en 1511. Le village passe sous la tutelle du Chapitre de la cathédrale de Metz jusqu'à la Révolution. L’administration est donnée à un chanoine prévôt. Pour protéger le village et matérialiser sa tutelle, le Chapitre fait construire le château rue de Briey et la Haute maison rue de l'Église. Les deux existent encore de nos jours ayant échappé à la destruction des bâtiments proches de Metz sur ordre du ducFrançois de Guise lors dusiège de Metz de 1552 par l'empereurCharles Quint.
En 1810, le village deLadonchamps est rattaché à la commune.
En 1817, Woippy, village de l’ancien pays desTrois-Évêchés sur le ruisseau de Woippy avait pour annexes les villages deLadonchamps, les fermes des grandes et petites Trappes, Saint-Rémy, Sainte-Agathe et les auberges de la Maison-Neuve et de la Maison-Rouge. Il y avait 676 habitants répartis dans 92 foyers.Thury (grande et petite) avait 161 habitants, répartis dans 33 maisons. Il y avait 115 habitants à Ladonchamps, répartis dans 24 maisons.
Pendant laguerre franco-prussienne de 1870, le, lors d'une corvée de bois effectuée, par le3e régiment de voltigeurs, dans le bois de Woippy, un accrochage eut lieu avec les troupes allemandes. Cet épisode est connu sous le nom d'« affaire du bois de Woippy ».
Lorsque laPremière Guerre mondiale éclate, les Mosellans se battent loyalement pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes gens tomberont au champ d'honneur sous l’uniforme allemand, sur leFront de l’Est, mais aussi à l’Ouest. Le 11 novembre 1918, les Woippyciens accueillent avec joie la fin des hostilités et la paix retrouvée. La commune et le département de la Moselle sont réintégrés à la France après leTraité de Versailles, ratifié par l'Allemagne le 10 janvier 1920.Wappingen redevient Woippy.
Woippy est de nouveau annexée à l'Allemagne, cette fois de facto, de 1940 à 1944. Lors de cetteseconde annexion, le1er avril 1941, la commune de Woippy rebaptiséeWappingen intègre le district urbain de Metz, ou "Stadtkreis Metz". En septembre1943, uncamp de répression est installé à proximité, point de départ de nombreuses déportations. Le complexe des établissementsHobus-Werke, situé sur le ban de Saint-Rémi, fabrique alors des pièces mécaniques pour leIIIe Reich, et emploie des prisonniers de guerre soviétiques, notamment ukrainiens, mais aussi desrésistants mosellans, internés à titre de représailles. Ce complexe industriel, ainsi que le dépôt des essences de labase de Frescaty, furent lourdement bombardés en 1944 par l'aviation américaine, faisant d'énormes dégâts collatéraux[27]. Le château de Ladonchamps fut ainsi malencontreusement atteint et complètement incendié en novembre 1944 : gênés par les tirs de laFlak allemande, les bombardiers alliés avaient en effet largué leurs bombes à trop haute altitude et le bombardement ne fut pas suffisamment précis[27]. Le château ne sera jamais reconstruit[28]. Cet événement, tragique pour les populations civiles, marqua profondément les mémoires des habitants de Metz et de Woippy. Dès la Libération, il est sorti un film sur la résistance messine,Le Père tranquille, faisant naître une polémique à ce sujet.
La commune s'est beaucoup développée après la Seconde Guerre mondiale.
Une association d’historiens et amateurs d’histoire locale nommée société d’histoire de Woippy est créée en mai 1988. Elle publie plusieurs ouvrages et organise des colloques centrés sur l’histoire et le patrimoine de la commune et ses alentours[31]. Un sentier historique composé de six étapes est initié en 2000 par la société d'histoire de Woippy et invite à découvrir le patrimoine de la ville[1]. La commune adhère à lacommunauté d’agglomération de Metz Métropole dès sa création le1er janvier2002. Les quartiers de Saint-Éloi, Pré Génie sont deszones franches urbaines depuis le1er janvier2004. Depuis 2004, la commune possède sa chaîne de télévision locale[1].
Séquelles de guerre : environ 17 tonnes d'armes chimiques (bombes ouobus non explosés auphosgène, à l'ypérite et d'autres composants, datant de laPremière Guerre mondiale) étaient stockées dans l'enceinte dufort Déroulède (route de Lorry), sous le contrôle de lapréfecture de la Moselle. À la suite d'une décision de 1971, ce dépôt a été déclaré en 1997 à l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques qui siège à La Haye. Ces armes devaient y être stockées jusqu'à la réalisation prévue en 2007 d'une usine de démantèlement d'armes chimiques. À la suite des inquiétudes des élus et riverains, le transfert d'une partie des armes chimiques a été annoncé par le gouvernement en 2001, et ce dépôt a finalement été déménagé àSuippes, en attente du démantèlement de ces munitions par l’usineSECOIA[32]. Selon le conseil municipal, il ne restait plus d'obus chimiques sur le site mi-décembre 2002[32], les obus chimiques ont été transportés àSuippes, et les autres ditsconventionnels àRessaincourt[32].
Avec 60,31% des voix au 2d tour de la présidentielle à Woippy,Emmanuel Macron (En Marche!) arrive à la première place. En deuxième position,Marine Le Pen (FN) recueille quant à elle 39,69% des voix.
Sur l'ensemble des électeurs, 5,02% ontvoté blanc.
Letaux de participation enregistré est de 69,32% pour ce 2e tour à Woippy. Ce résultat est plus faible qu'au 1er tour de l'élection (71,51%). Enfin, c'est un résultat plus faible que celui du 2d tour de l'élection présidentielle de 2012 (75,57%)[33].
Le camp militaire de Woippy est construit dans lesannées 1930, dans le cadre de laligne Maginot. Il était alors utilisé par legénie militaire. Après laSeconde Guerre mondiale, le camp est utilisé par la Société nationale de vente des surplus (SNVS). L'US Army s'y installe en1952. Le camp devient un centre de ravitaillement pour les troupes américaines basées en Europe. Agrandi et modernisé, il approvisionne la7e armée américaine stationnée enAllemagne et en France, l’aviation ainsi que les unitéscanadiennes. Les Américains quittent Woippy en1963 et le camp est remis au service des Domaines en1964[34].
Le camp de Woippy devient une annexe de l'établissement régional du matériel deMetz-Devant-les-Ponts en1967. En1968, un accord entre la ville de Metz et l'Armée de terre prévoit la libération des emprises en ville de l'établissement régional du matériel et son installation au camp de Woippy. Des bâtiments neufs sont construits entre1986 et1991 et le camp prend le nom d'établissement Colonel Clerc[35].
À partir de1992, un groupement d’instruction de maintenanceHadès est également présent sur le site.
En1994, l'établissement régional du matériel (ERM) prend l’appellation d’établissement du matériel (ETAMAT).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[37],[Note 6].
En 2022, la commune comptait 14 394 habitants[Note 7], en évolution de +2,06 % par rapport à 2016 (Moselle : +0,52 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Ancien château Saint-Éloy, comportant ferme et château détruits une première fois en 1552, brûlé par les Thionvillois en 1638 ; à son emplacement se trouve aujourd’hui une grande surface ;
Le Rucher, maison seigneuriale avec chapelle bâtie au milieu duXIXe siècle par le père de l'historienRené Paquet, entourée de fossés et d'un vaste parc ; elle était considérée comme l'une des plus belles villas du Pays messin ; remplacé vers 1849 par une grande maison bourgeoise, elle abrita en septembre-octobre 1870 le quartier général du général Gibon qui y meurt des suites de ses blessures le 19 octobre[41], aujourd’hui à l’abandon ;
Ferme fortifiée des Grandes Tappes : portait d’entrée, deux fenêtres gothiques ;
Parti ; au un, degueules au dextrochère de carnation vêtu d’azur, tenant une épée haute d’argent garnie d’or, accostée de deux cailloux aussi d’or, mouvant d’un nuage d’argent; au deux, d’or au Graouilly desable allumé d 'or.
Détails
Sur le blason de Woippy figurent les armes du Chapitre de la cathédrale — l’épée de la décapitation de saint Paul, son patron, et les deux pierres de la lapidation de saint Étienne, patron de la cathédrale de Metz et de la paroisse de Woippy — à côté du célèbreGraoully[45].Les armes du Chapitre se retrouvent dans une douzaine de communes commeArgancy,Hagondange,MécleuvesMontigny-lès-Metz,Rémilly… et sans les pierres sur les blasons deMalancourt-la-Montagne, deRoncourt et deJury. Le Graoully figure lui sous la même forme qu’à Woippy sur les blasons d’Ancy-sur-Moselle et d’Orny[46]. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
En, à la suite d'un échange entre deux internautes sur les réseaux sociaux, la ville est devenue le sujet d'unmème[47]. Plusieurs médias ont documenté et commenté ce phénomène internet[48], en France mais également dans d'autres pays comme laSuisse avec le médiaTataki (créé par laRTS)[49].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Metz comprend une ville-centre et41 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », surqualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/(consulté le) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)