Lesvoyelles nasales sont desvoyelles dont la production est accompagnée du passage de l'air dans lesfosses nasales grâce à l'abaissement duvoile du palais (velum). Le flux d'air continue en même temps de passer par la bouche. Par opposition, une voyelle lors de la production de laquelle l'air passe uniquement par la bouche est diteorale. Le processus permettant de passer d'une voyelle orale (normale) à une voyelle nasale est lanasalisation.
Dans le contraste entre ces deux types de voyelle, les nasales représentent l'élément marqué, tandis que les orales peuvent être considérées comme la réalisation par défaut. De nombreuses langues comportent des voyelles orales, mais l'usagephonologiquement distinctif de voyelles nasales n'est le fait que d'une minorité d'entre elles. Même dans ces langues, les voyelles nasales sont souvent moins nombreuses que les orales, ou tout au plus de nombre égal : il est exceptionnel que le nombre de voyelles nasales dépasse celui des voyelles orales.
Les voyelles nasales sont notammentphonologiques enfrançais, enportugais, enpolonais, enbreton et enhindi. On les rencontre aussi dans la plupart deslangues kanak, ainsi que dans de nombreuseslangues en Afrique ou desAmériques[1].
Il existe plusieurs manières d'indiquer à l'écrit ce type de voyelles (liste non exhaustive et ne prenant pas en compte nombre de cas particuliers) :
Le concept de voyelles nasales en français fut défini pour la première fois en,, parLouis de Courcillon de Dangeau, dans sesEssais de grammaire. La notion en fut reprise et précisée en parNicolas Beauzée, le premier à définir la nasalité par rapport à l’oralité, qui écrivit, dans saGrammaire générale, que les articulations nasales sont celles « qui font refluer par le nez une partie de l’air sonore dans l’instant de l’interception, de manière qu’au moment de l’explosion il n’en reste qu’une partie pour produire la voix articulée[2] ». Les articulations orales sont celles « qui ne contraignent point l’air sonore de passer par le nez dans l’instant de l’interception, de manière qu’au moment de l’explosion tout sort par l’ouverture ordinaire de la bouche[2]:33 ».
Ce phénomène se retrouve dans diverses familles ou groupes linguistiques sans lien généalogique entre eux :