Via Julia Augusta | |
![]() LeTrophée des Alpes àLa Turbie | |
Autres dénominations | Nom latin : VIA IVLIA AVGVSTA |
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Caractéristiques | |
Extrémité nord-ouest | Var (fleuve) |
Extrémité sud-est | Plaisance (Italie) |
Territoire traversé | |
Régions | Provinces romainesAlpes Maritimæ,Liguria etAemilia. |
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LaVia Julia Augusta (VIA IVLIA AVGVSTA) est une importantevoie romaine qui reliaitPlaisance auVar, en longeant les côtes de laLigurie et celles desAlpes-Maritimes. Elle permettait donc de relier laGaule cisalpine à laGaule transalpine. Elle constituait un tronçon de lavia Aurelia[1].
Cette voie a été bornée peu après l'achèvement de la conquête desAlpes maritimes contre des tribus ligures (en14 av. J.-C.), entre le1er juillet-13 et le-12, par l'empereurAuguste ; juillet étant le mois deJules César et août celui d'Auguste, le nom donné à cette voie reprend celui de ces deux personnages. Son tracé correspond, pour l'essentiel à un itinéraire existant mais son jalonnement par d'imposantes bornes, numérotées depuisRome, en fait un des grands travaux de l'Empire naissant. Dans un état vétuste au début duIIe siècle, elle est restaurée parHadrien puis parCaracalla auIIIe siècle.
La création de cette voie a entraîné la fondation deCemenelum (Cimiez, colline deNice), capitale de laprovince romaine des Alpes-Maritimes.
Troisbornes milliaires, conservées dans l'église San Michele deVintimille, datent pour l'une de la période d'Auguste et pour les deux autres de celle deCaracalla[2].
En territoire français, des fragments du tracé de la voie ainsi que cinqbornes milliaires qui la jalonnent sont classésmonuments historiques sur la commune dela Turbie, précisément aux lieux-dits deLanguessa, deSaint-Pierre etPeiralonga[3].
Lemusée archéologique de Nice-Cimiez, sur le site de la ville romaine deCemenelum, conserve uneborne milliaire d'Hadrien qui mentionne laVia Julia Augusta :
" CCXVI // IMP CAESAR DIVI // TRAIANI PARTHICI F // DIVI NERVAE N TRAIA // NVS HADRIANVS AVG // PONT MAX TRIB POT IX // COS III VIAM IVLIAM // AVG A FLVMINE TREB // BIA QVAE VETVSTATE // INTERCIDERAT SVA // PECVNIA RESTITVIT // DCV "
(216. L'empereur César, fils du divin Trajan le parthique, petit-fils du divin Nerva,Hadrien Auguste, grand pontife, détenteur de la puissance tribunitienne pour la neuvième fois, fait consul pour la troisième fois, a restauré à ses frais, depuis le fleuveTrebbia, laVia Julia Augusta qui avait été rompue par l'effet de sa vétusté. 605)
Le musée archéologique d'Antibes conserve unmilliaire découvert près d'Antibes. Il portait le nom du César Flavius Valerius Sévère qui a été martelé après son exécution parMaxence en avril 307 :
IMPP CAESS // FL VAL COSTANTIO ET // GAL VAL MAXIMIA // NO PIIS FEL INV AUGG // ////////// ET // GAL VAL MAXIMINO // NOBILISS CAESS // I
Imp(eratoribus) Caes(aribus duobus) Fl(avio) Val(erio) Co(n)stantio et Gal(erio) Val(erio) Maximia no Piis Fel(icibus) Inv(ictus) Aug(ustis duobus) [et Flavio Valerio Severo] et Gal(erio) Val(erio) Maximino nobiliss(imis) Caes(aribus duobus) [millia passuum] I[4].
Près d'Albenga (Ligurie,Italie), un parcours archéologique de six kilomètres présente un tronçon bien conservé de laVia Julia Augusta à l'entrée de l’antiqueAlbingaunum.
LePilone, un ancien tombeau romain surmonté d’une tour, et unamphithéâtre duIIe siècle sont visibles sur le secteur dePunta San Martino.
LaVia Julia Augusta est longée par les restes de nombreux tombeaux romains.
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La Via Julia Augusta suivait un axe assez facilement repérable sur une carte routière. Les routes actuelles, comme c’est souvent le cas, se superposent au tracé antique ou passent à proximité.
C’est le cas de la Grande Corniche sur le littoral de la Côte d'Azur et surtout de laRN 7 jusqu’àSalon-de-Provence. Cependant, la voie prenait parfois des chemins parallèles encore bien matérialisés actuellement.De nombreux vestiges (bornes milliaires particulièrement nombreuses le long de la voie) jalonnent son itinéraire et permettent de bien le délimiter.
Dans l'antique station deLumone (Roquebrune-Cap-Martin), on a retrouvé les vestiges d’un mausolée romain. Un diverticule partait deLumone et se dirigeait vers Port Hercule (Monaco).
La Via Julia Augusta montait versLa Turbie, siège d’une occupation ancienne. En 6av. J.-C., le Sénat romain décida de construire sur la colline deLa Turbie leTrophée des Alpes, pour commémorer la victoire de l’empereurAuguste sur les dernières peuplades rebelles des Alpes. C’est à partir de cette action que furent décidés le renforcement et la rénovation de l’antique voie qui passait au pied de la colline, venant d'Albintimilium (Vintimille).
Le monument était à l’origine de dimensions impressionnantes : presque cinquante mètres de hauteur. Il était surmonté d’une statue d'Auguste. Laissé à l’abandon à la fin de l’Empire romain, il subit de grandes destructions, servit de forteresse auMoyen Âge avant d’être miné en 1705 pour servir de carrière.
La Via Julia Augusta se poursuivait jusqu'àCemenelum par le vallon deLaghet et lePaillon. Il est possible qu'elle ait été doublée depuis La Turbie par un itinéraire maritime, qui serait l'actuelle grande corniche.
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