À l'issue de latroisième guerre servile en, les esclaves sous le commandement deSpartacus furent écrasés parCrassus, les 6 000 survivants furent crucifiés le long de la Voie Appienne.
La Voie Appienne est certainement la voie romaine la mieux conservée, et de nos jours de nombreux vestiges sont encore visibles. Son importance est confirmée par le surnom de « Reine des voies » (Regina Viarum) que lui donnaient les Romains, à l'origine de l'expression prendre « la voie royale »[2].
Les travaux de construction de la Voie Appienne débutèrent en, amorcés par lecenseurAppius Claudius Caecus, appartenant à la famille patricienne desClaudii[1]. Il fit restructurer et élargir une voie préexistante qui reliait Rome à la colline d’Albano[1].
Le parcours original partait du sud de Rome, près desthermes de Caracalla, passait près descatacombe de Saint-Calixte, deSaint Sébastien et deSainte Domitille, puisAriccia, le forum Appio,Terracine,Fondi,Itri,Formia,Minturno (Minturnae),Mondragone (Sinuessa), et enfinCapoue qui était passée sous contrôle romain, Appius Claudius Caecus y voyant un facteur d'unité politique et économique entre les deux villes. La voie avait comme fonction principale d'envoyer le plus vite possible des troupes vers le sud de l'Italie, afin de consolider la domination de Rome sur cette partie de la péninsule[3]. En, elle fut prolongée versTarente etBrindisi, plus important port de commerce avec la Grèce et l'Orient à l'époque, et d'où embarquaient les légions pour l'Afrique et l'Asie mineure. D'une largeur très régulière de 4,1 m, elle était pavée de grandes dalles de basalte bombées permettant à deux chariots de se croiser, tandis qu'elle était bordée par des chemins de terre pour piéton qui pouvaient se restaurer, se rafraîchir et se reposer grâce auxtabernae et fontaines qui jalonnaient la route[4].
La Voie Appienne sous le règne deTrajan aurait subi des transformations pour relier de manière plus directe la ville deBénévent àCanosa(Canusium) etBari(Barium), formant laVia Appia Traiana.
Parcours de la Voie Appienne en rouge. (En bleu est figurée laVia Traiana)
Première borne milliaire de la Voie Appienne aujourd'hui conservée auCapitole ; une copie de la borne est placée sur le lieu original.
C’est sur cette voie qu’apparurent les premièresbornes milliaires. L'apôtrePaul l'emprunta pour rejoindre Rome vers l'an 65. Après la chute de l’Empire romain, la Voie Appienne tomba en désuétude, mais despèlerins chrétiens ou desCroisés continuèrent de l’emprunter pour rejoindre la Terre sainte[5] ; auXVIIIe siècle, le PapePie VI ordonna sa restauration et son utilisation.
De nombreux tronçons de la voie originale ont été préservés jusqu’à nos jours et certains d'entre eux qui ont été modernisés sont encore ouverts au trafic automobile, par exemple aux environs de la ville deVelletri. Récemment,Jacques de Saint Victor s'est efforcé de retrouver et de parcourir le tracé exact de l'antique Voie Appienne, depuis Rome jusqu'à la région desPouilles. Il en a tiré un récit de voyage plein d'humour, dans lequel se mêlent les réflexions sur l'histoire romaine et l'Italie d'aujourd'hui[5].
En 1784, une nouvelle voie nomméevia Appia Nuova, reprenant parfois le tracé de la voie antique, a été construite parallèlement à l’originale.
Vu l’intérêt historique et les nombreux sites archéologiques présents le long de la voie, il a été proposé plusieurs fois la création d'une aire protégée pour préserver et mettre en valeur toutes ces richesses.
Actuellement, leParc Régional de L'Appia Antica, créé le 10 novembre 1988, abrite une aire d'environ3 500 hectares autour des villes de Rome, Ciampino et Marino.
La voie s'étend sur 3 500 hectares de terrain, dont les principales attractions sont la vallée de la Caffarella, les tombes archéologiques de laVoie Latine et leparc des Aqueducs, où se trouvent plusieurs aqueducs antiques[9].