Vous lisez un « bon article » labellisé en 2014.
Pour les articles homonymes, voirVesunna (homonymie).
Ne doit pas être confondu avecVesuna.
Vesunna | |
Déesse de lareligion gauloise puis de lareligion de la Rome antique | |
---|---|
![]() Lafigure de proue deVesunna I, usinée par laSOCRA, est uneallégorie de la déesse. | |
Caractéristiques | |
Autre(s) nom(s) | Tutela Vesunna Augusta |
Nomlatin | Tutela Augusta Vesunna |
Fonction principale | Déesse de l'eau et de lafécondité |
Lieu d'origine | Vesunna (quartier sud dePérigueux aujourd'hui) |
Période d'origine | Antiquité celte et gauloise |
Associé(s) | Grannos |
Culte | |
Région de culte | Gaule antique,Rome antique,Germanie |
Temple(s) | Temple de Vesunna |
Lieu principal de célébration | Vesunna (quartier sud dePérigueux aujourd'hui) |
Symboles | |
Attribut(s) | Corne d'abondance, corbeille de fruits |
Animal | Grue,cigogne,échassier |
modifier ![]() |
VesunnaÉcouterⓘ, parfois qualifiée deTutela Augusta (« auguste protectrice »), est unedéessepoliade de l'eau et de lafécondité. Étant à l'origine unedivinité gauloise, son culte a été repris dans lareligion romaine. Tutelle de la citéVesunna (quartier sud dePérigueux aujourd'hui) à laquelle elle a donné son nom, elle était vénérée par lesPétrocores qui habitaient cette région, par le biais deprocessions, derites et desacrifices.
« Vesunna tutélaire et auguste », est connue par une inscriptionlatine sous la formeTutela Augusta Vesunna[note 1],[1]. Son nom l'a souvent fait confondre avec la déesseVénus[2]. À l'époque romaine, vers le deuxième siècle, un notable local Soter Secundus, gaulois romanisé ayant conservé l'adoration de cette déesse celtique, n'a pas seulement considéréVesunna comme « divine » et «tutélaire», mais « tutélaire » et « auguste »[3].
Le nom, qui a connu plusieurs variantes (Vesuna Petrucoriorum,Vesunna,Vesunnia,Vesona, ou encoreOuesouna), correspondrait à celui d'une « source divinisée »[1],[4]. Il serait composé de la racine préceltique°vis-, dont serait dérivéves (qui pourrait correspondre à « tombeau ou tumulus »), et du suffixe celtique ou ligureona (« fontaine »)[1],[4].
Vesunna était vénérée enGaule ainsi qu'enGermanie[5]. Aucun attribut d'elle datant de cette période n'a été retrouvé[6].
Le dieu solaireGrannos est associé chez lesPétrocores à la déesse Vesunna[7]. Il ne faut pas confondre cette déesse celtique avec l'ancienne divinité italo-étrusqueVesuna[8].
Elle apparaît comme divinitéindigènetutélaire desPétrocores, qui habitaient la cité deVesunna, correspondant aujourd'hui au quartier sud dePérigueux[9],[10]. Ces derniers lui rendaient un culte dans letemple gallo-romain de Vesunna, érigé auIIe siècle par les riches habitants de cettecité[11],[12]. Il ne reste du temple que latour de Vésone, située dans lacella[13] ; dans ce lieu se dressait aussi une statue de la déesse pour lui rendre hommage[14].
Dans lepéristyle du temple qui lui était dédié, se déroulaient desprocessions. Selon Suzanne Boireau-Tartarat, Vesunna était« une divinité aquatique[15], que la foule venait honorer en procession, apportant peut-être des offrandes jusqu'au bord de l'Isle », ou encore« une déesse de lafécondité vraisemblablement : il y avait certainement un contact entre la rivière et la représentation de la déesse pour raviver sa force de reproduction ». Le culte de la déesse se manifestait lors des fêtes locales, notamment pour l'anniversaire de la fondation de la cité. L'ensemble de lacivitas la vénérait, notamment lors derites et desacrifices debéliers, devaches ou encore dechevaux, car desarchéologues ont trouvé des ossements sur le lieu d'implantation du temple[16].
Des traces du culte de la déesse demeurent encore dans l'épigraphiegallo-romaine dumusée d'art et d'archéologie du Périgord[17],[18].
Vesunna était vénérée, dans les temples de la cité, aux côtés deMercure etApollon[19] qui, dans l'Interpretatio Romana, correspondent àLug etGrannos.
Dans la grotte duchâteau Barrière bâti sur l'enceintegallo-romaine construite à la fin duIIIe siècle[20], ont été trouvées des représentations degrues, decigognes et d'échassiers, considérées par Édouard Galy comme des symboles de la déesse Vesunna[21].
Étant une« Mère protectrice de la ville », elle est montrée à travers desstatuesacéphales encalcaire,« drapée et assise dans un fauteuil. Elle tient de la main gauche unecorne d'abondance et de la droite, une corbeille de fruits »[19]. Les petites statuettes enterre cuite la personnifiaient« assise allaitant un ou deux bébés »[22].
Le, lemusée Vesunna, construit selon les plans de l'architecteJean Nouvel sur les vestiges du temple gallo-romain, ouvrit ses portes au public[23].
En 2011, elle était l'une des vingt-cinq femmes honorées dans l'exposition itinérante « Femmes célèbres du Périgord », organisée par leconseil général de la Dordogne, avec la sociologue Victoria Man-Estier[9]. Le, à l'occasion de lajournée internationale des femmes, le journalSud Ouest réalisa une enquête où la question du sondage était : « Qui est votre Périgourdine préférée ? ». La déesse Vesunna représentait 8,5 % des suffrages exprimés[24].
Le, unrabaska est baptisé « VesunnaI »[25]. Depuis, des balades touristiques dePérigueux sur l'Isle, jusqu'à laguinguette Barnabé[26], sont organisées deux fois par semaine[25]. Lafigure de proue, usinée par laSOCRA, est uneallégorie de la déesse[25].
Sur les autres projets Wikimedia :
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Site archéologique | ![]() | |
---|---|---|
Musée | ||
Personnages historiques | ||
Archéologues et historiens | ||
Autour du site | ||
|