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Van Nu en Straks

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Van Nu en Straks
PaysBelgique
Languenéerlandais
Genreartistique et littéraire
FondateurCyriel Buysse, Prosper van Langendonck, Emmanuel de Bom etAugust Vermeylen
Date de fondation1893
Date du dernier numéro1901
Ville d’éditionAnvers,Bruxelles

OCLC476951060
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Van Nu en Straks (Aujourd'hui et Demain) est unerevue littéraire etartistiqueflamande d'expressionnéerlandaise, publiée àBruxelles etAnvers de1893 à1901, porte-parole de la génération desannées 1890 (les « Negentigers »).

Bref historique

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1893-1894 : Les premières années

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Le modèle inspirant dupoèteGezelle dans sa période de maturité, l'exemple séduisant de larevue de languefrançaiseLa Jeune Belgique et, surtout, l'influence croissante dupériodique militantDe Nieuwe Gids, ont incité lesFlamands à créer leur propre organe : en1893,Cyriel Buysse, Prosper van Langendonck, Emmanuel de Bom etAugust Vermeylen (qui en prit à la fois l'initiative et la direction spirituelle) fondèrent lepériodiqueVan Nu en Straks, réunissant aussi bien la génération des trentenaires que des jeunes d'à peine vingt ans[1].

Avant la création de larevue,Vermeylen avait voyagé auxPays-Bas pour y visiter les éminences parmi les « quatre-vingtards » (Willem Kloos,Frederik van Eeden,Albert Verwey etLodewijk van Deyssel), qui s'engagèrent à coopérer. Quoique inspiré par l'exemplenéerlandais duNieuwe Gids, la revue fut créée dans un contexte particulièrementbruxellois :Bruxelles était, en ces années, une ville animée où l'on organisait desexpositions notables, où unearchitecture nouvelle s'épanouissait et où florissait lalittérature de langue française. C'était aussi là, dans la maison de l'artisteVan de Velde, que ces écrivains et ces jeunes étudiants s'étaient réunis pour fonder lepériodique[2].

Que l'on recruta des pionniers dumodernisme commeBuysse et Van Langendonck pour constituer la rédaction, alors quePol de Mont fut exclu, indiquait la nouvelle conception de la direction que devait prendre lalittérature moderne. Pol De Mont fut non seulement rejeté pour des raisons personnelles (l'incompatibilité entre les caractères de De Mont et deVermeylen, et la crainte de voir la revue dominée par la personnalité du premier), mais aussi parce que sonparnassianisme se limitait à l'innovation purement formelle enlittérature[3].

Le graphisme du titre fut confié àHenry Van de Velde. Le premier numéro contient des vignettes et des reproductions de gravures deXavier Mellery,Theo van Rysselberghe,Willy Fïnch, etGeorges Lemmen[4].

Bien que, selon la déclaration de principes, elle ne fût « que l'expression de la volonté et de la pensée des derniers venus - sansdogmesesthétiques, sans esprit d'école, un organe d'avant-garde libre, voué à l'art d'aujourd'hui, curieux de l'art en devenir - celui de tout à l'heure - ici et à l'étranger », larevue était essentiellement le porteur d'un idéal culturel aristocratique qui, par amour de la communauté, ne se contentait que du meilleur[5].

Page 56 de larevueVan Nu en Straks (n° 6-7,1893) : la fin dumanifesteDe kunst in de vrije gemeenschap (L'art dans la société libre), d'August Vermeylen, avecvignette de styleArt nouveau.

À l'instar dedesignersbritanniques tels queMorris etCrane, qui, en paroles et en actes, visaient à unetypographie élégante, des artistes - tant desPays-Bas septentrionaux que desPays-Bas méridionaux - contribuèrent à la conception des lettrines et desvignettes[6] (James Ensor[2],Georges Lemmen,George Morren,Henry Van de Velde[7],Théo van Rysselberghe, Gerrit Willem Dijsselhof, Johan Thorn Prikker,Richard Roland Holst,Jan Toorop[6], Jan Veth[8] et d'autres), de sorte que cepériodique fut exceptionnel, enFlandre autant qu'auxPays-Bas, par le grand format inhabituel, par une apparence impressionnante, par la qualité dupapier, par la bellepolice de caractères, par les illustrations artistiques, mais aussi par l'étonnant contenu par lequel on voulait intégrer, de façon organique, leslettresflamandes dans lemouvement flamand et convaincre les artistesflamands de leur vocation de serviabilité[6].

Toutefois, il n'y avait aucune différence significative entre le rêve de Van Langendonck d'un avenircatholique, ladémocratieanticléricale deBuysse et l'anarchismehumanitaire deVermeylen, ni entre lelyrismemélancolique de l'un, leréalismeobjectif de l'autre et lesessais inventifs du dernier. Ce qu'ils avaient en commun étaient le désir de la beauté de vivre une vie meilleure et le rejet de l'orgueilindividualiste. Ils voyaient la coopération comme une condition de la croissance harmonieuse de la personnalité. Eux-mêmes acteurs dumodernisme, ils consacrèrent un numéro entier[6], le troisième dans la série[2], auxlettres deVincent van Gogh. Sans aucun doute, l'autorité de la jeunerevue fut renforcée par la coopération d'écrivains établis et débutants desPays-Bas septentrionaux qui se distinguaient par leur langage moderne dépourvu de touterhétorique (Albert Verwey, André Jolles, Henri Borel et Johannes Diderik Bierens de Haan…), bien que l'apport desFlamands fût encore plus important ; hormis les rédacteurs de larevue, il s'agissait, entre autres, de Victor de Meyere, d'Edmond van Offel et d'Alfred Hegenscheidt. EtHugo Verriest reçut l'honneur d'y voir publier un de sespoèmes tombés dans l'oubli[6].

On puisait son inspiration dans lesymbolismefrançais, dans lamusique deWagner, dans l'anarchismepolitique et dans lesocialisme. Comme lesTachtigersnéerlandais, les collaborateurs à larevueflamande étaientantibourgeois. Ils s'intéressaient beaucoup auromantisme, avec son insistance sur le monde spirituel, et ils songeaient à une synthèse du sentiment et du sens, de l'individu et de l'humanité, de l'analyse et dumysticisme ; la synthèse est le mot-clé du mouvement[2].

Dans le domaine de l'esthétique,Van Nu en Straks cherchait son inspiration non seulement dans lenaturalisme mais, dans une mesure encore plus grande, aussi dans le mouvement idéaliste de la fin duXIXe siècle. Lesprincipes de la simpleobservation, de l'imitation pure, et de l'objectivité sont abolis[9]. La première année, la conceptionesthétique deVan Nu en Straks fut formulée dans quelques remarquablesmanifestes qui constituent les piliers de l'esthétique de larevue[3] :

  • August Vermeylen :Aanteekeningen over een hedendaagsche richting (Notes sur une tendance contemporaine,1893) ;
  • Prosper van Langendonck :Herleving der Vlaamsche poëzij (Renaissance de lapoésieflamande,1894) ;
  • August Vermeylen :De kunst in de vrije gemeenschap (L'art dans la société libre,1894) ;
  • Alfred Hegenscheidt :Rythmus (Rythme,1894)[10].

Lesmanifestes deVan Nu en Straks semblent également constituer les fondements du mouvementavant-gardiste de l'art nouveau dans lalittérature defin de siècle auxPays-Bas méridionaux. Non seulement en raison de leur allureprophétique etrévolutionnaire, de leur formulation puissante et plastique, mais aussi par leur champ d'application contemplatifcosmopolite, ils représentent les points culminants de la réflexion théorique sur les questionslittéraires etesthétiques de cette époque[11].

De 1896 à 1901

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Couverture de larevuebimensuelleVan Nu en Straks. Nouvelle série, année1896.

Après qu'eut paru assez irrégulièrement une première série de dix numéros en1893 et en1894[8], la publication de larevue devint beaucoup trop chère, surtout à cause de la collaboration des artistes, et dut être suspendue pendant deux ans, c'est-à-dire avant la parution, en1896, d'un nouveau numéro, grâce à l'appui financier d'un médecinanversois[2].

Entre-temps,Buysse avait quitté la rédaction et larevue fut transformée en unmensuel ordinaire[12], plus sobre et bien moins révolutionnaire[2].

Le jeuneboulanger etpâtissierFrank Lateur (unneveu deGezelle) fut attiré comme auteur denouvelles, après quoi une évolution se produisit duréalismenaturaliste vers unréalisme qui se présente sous des aspects plus synthétiques. Parallèlement, alors que la direction deVermeylen demeurait incontestée, les activités deKarel van de Woestijne, ainsi que celles de Van Langendonck, amenèrent dans lapoésie un glissement d'une humeur tragique vers un état d'âme tragique ; un revirement d'une beauté tragique vers une émouvante autorévélation[12].

Photographie de1897, regroupant quelques personnalités gravitant autour de larevueVan Nu en Straks. De gauche à droite : Gaby Brouhon,Jacques Mesnil, Alfred Hegenscheidt, Louise Hegenscheidt, Margot Brouhon,August Vermeylen, Lili Koettlitz, Clara Koettlitz et Emmanuel De Bom.

Il est à noter que l'éclosion duroman de confession dans lalittératureflamande d'expressionnéerlandaise est une conséquence du culte de l'individu, pratiqué parVan Nu en Straks sous l'influence deNietzsche et deStirner ; un culte dont on attendait d'ailleurs qu'il contribuât à l'enrichissement de la communauté[13].

Au sein de la rédaction existait une certaine tension, provoquée par les ambitions de certains jeunes. Par la suite, le manque d'orientation éditoriale conduisit à un désaccord. La cohésion du groupe n'était pas assez forte pour que celui-ci pût résister au choc causé par lanouvelleWellust (Volupté) deJacques Mesnil. Ce récit fut refusé parVermeylen, Hegenscheidt et Van Langendonck en raison de sa sensualité trop franche, alors que De Bom, qui l'avait traduit dufrançais, etSchamelhout en défendaient la publication[14]. PourMesnil, déjà fort irrité par le mariage religieux deVermeylen et par la distanciation de celui-ci par rapport à l'anarchisme, ce refus marqua la rupture définitive entre les deux amis, qui avaient également été les inspirateurs de la nouvelle série. Cette dispute devint un élément de division dans l'ensemble du groupe. Paradoxalement, larevue se heurta à une prise de position morale que les rédacteurs avaient toujours rejetée, voire combattue lorsqueStreuvels en eut été victime[15]. Or, la fin de larevue ne signifiait pas la fin du mouvement deVan Nu en Straks, cette entreprise artistique entamée à partir de1892 dans le but de réaliser une percée de lamodernité et ducosmopolitisme dans lalittérature desPays-Bas méridionaux[16].

Malgré l'opposition, rencontrée en route, la revueVan Nu en Straks avait engendré, avec seulement 25 numéros, un processus qui allait avoir des conséquences pour lesdécennies à venir[16].

Notes et références

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  1. STUIVELING,p. 161.
  2. abcde etfLiteratuurgeschiedenis en ligne.
  3. a etbVERVLIET,p. 187.
  4. Van Nu en Straks, 1, 1893,p. 35 — surArchive.org.
  5. « […] slechts eene uiting van het willen & denken der laatstgekomenen - zonder aesthetische dogmata, zonder schoolstrekking - een vrij voorhoede-orgaan gewijd aan de kunst van Nu, nieuwsgierig naar de kunst-nog-in-wording - die van Straks - hier en in 't buitenland », cité deSTUIVELING,p. 161-162.
  6. abcd eteSTUIVELING,p. 162.
  7. Van Nu en Straks sur dbnl.nl.
  8. a etbTER LAAN,p. 548.
  9. WEISGERBER,p. 32.
  10. VERVLIET,p. 188.
  11. VERVLIET,p. 194.
  12. a etbSTUIVELING,p. 163.
  13. WEISGERBER,p. 32-33
  14. VERVLIET (Weisberger et Rutten),p. 92.
  15. VERVLIET (Weisberger et Rutten),p. 92-93.
  16. a etbVERVLIET (Weisberger et Rutten),p. 93.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Lien externe

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