Untrumeau (du vieux bas francique*thrum, « bout, extrémité ») est :
Par allusion au caractère vieillot attribué aux trumeaux auXVIIIe siècle, il prend une valeur péjorative chez lesromantiques, notamment dans lesyntagme « vieux trumeau », d'où le sens de vieille personne, vieille femme fardée, prostituée et enargot, une femme au physique ingrat.
Dans l'architecture des églises, le trumeau est un pilier,colonne ou un meneau divisant un portail en deux et supportant le linteau sur lequel s'appuie le tympan. Sa fonction consiste à soulager le linteau (fonction parfois appuyée par unarc de décharge) et donner à l'accès plus de largeur dans les églises importantes.Monolithe ouappareillé, il devient sculpté ouhistorié dans l'architecture romane dont l'invention architecturale a consisté à animer la structure de la porte, au moment même où les artistes romans ont imaginé les piliers composés et les arcades à double rouleau, dans le deuxième quart duXIe siècle[1].
Dans l'Antiquité grecque ou romaine, les portes ne sont pas divisées par un trumeau. Cette disposition appartient au Moyen Âge et date de la fin duXIe siècle. Elle permettait d'établir facilement, par une seule issue, deux courants pour la foule, sans qu'il y eût confusion, l'un entrant, l'autre sortant. Lesbaldaquins de bois, transportables, recouverts d'étoffes, qu'on appelle « dais » et qui atteignent les dimensions d'une petite chambre, ne pouvant passer par l'une des deux baies des portes principales des églises, on supprima parfois les trumeaux centraux. Des objets d'art d'une grande valeur furent ainsi détruits[2].