Le travail est un concept central dans l'histoire et le développement humain, et se trouve ainsi à la croisée de différentes disciplines (philosophie, sociologie, économie, histoire, etc.). Cela conduit à une diversité de traitements de la notion, de sa définition à l'analyse de ses divers aspects. Plusieurs approches sont exposées ci-après.
Le travail peut être défini comme l'action de produire de lavaleur — des biens et/ou des services — à destination d'autrui. Ce périmètre inclut lestâches ménagères, mais exclut par exemple latoilette. PourHenri Wallon (1879-1962), travailler c’est« contribuer par des services particuliers à l’existence de tous, afin d’assurer la sienne propre »[1].
Depuis lerapport Stiglitz (du nom du prix Nobel d'économie, l'américainJoseph Stiglitz), les économistes insistent sur le fait que le travail n'est pas seulement le travail rémunéré mais l'activité productrice destravailleurs : il comprend ainsi lebénévolat et letravail domestique. Le travail non rémunéré peut jouer un rôle non négligeable dans la production nationale. Des estimations statistiques ont montré que, dans les anciens pays communistes (enURSS ou enRDA), le travail familial était plus productif (mesurer par la qualité produite par personne) que le travail dans les établissements nationaux.
En 1984,Marie Jahoda distingue dans son livreWieviel Arbeit braucht der Mensch? cinq aspects constructifs du travail[3],[4] :
Donne une structure temporelle à la vie ;
Crée des contacts sociaux hors de la famille et des amis ;
Donne des objectifs indépendants de ses besoins propres ;
Définit une identité et une utilité sociale ;
Force à l'action.
Dominique Méda (Le Travail,coll. « Que sais-je ? ») explique que la notion de travail est historique et que le terme actuel est le résultat de la sédimentation de trois couches de signification :
le travail pivot de la distribution des revenus, des droits et des protections caractéristiques de la société salariale (finXIXe).
Pour Méda,« quand le travail vient à manquer, les communautés se délitent, les liens se distendent, les hommes et les femmes se retrouvent désœuvrés au sens propre. Le travail est l'activitéprinceps celle qui définit l'identité individuelle et collective au plus haut point »[4].
Des dimensions contradictoires coexistent et fondent la diversité des interprétations du travail et des conflits sur la définition du travail. Dans certains pays touchés par lechômage de masse, on rencontre également desrevendications sous la forme d'un « droit au travail ». Le travail est un élément important pour l'appartenance des individus à unesociété, ce qui explique le désarroi d'une partie des chômeurs involontaires.
« La double dimension contradictoire du travail, à la fois source d'aliénation et acte social porteur d'émancipation. »
Unpaysan et unartisan travaillent pour eux-mêmes, en ajustant de manière indépendante la durée et l'intensité du travail (quantité de travail par unité de biens ou de services produite). Pendant laféodalité, les paysans et les artisans pouvaient également être contraints de travailler pour le seigneur féodal.
Sous l'esclavage, l'esclave et les moyens de travail étaient réunis en tant que propriété du propriétaire de l'esclave, ce qui créait une dépendance personnelle du travailleur vis-à-vis de celui qui s'appropriait les résultats de son travail.
Dans une économie demarché libre, la principale forme de travail est celle d'unemployé sous contrat de travail. À ce niveau, on peut distinguer deux types de contrats. Le contrat à durée indéterminée (CDI) d'une part, qui peut durer jusqu'à l'âge de la retraite ou même à vie comme c'est le cas dans certains pays à faible natalité ou au sein de certaines activités où le travail n'existe pas en quantité suffisante (l'Allemagne, les pays du Sud-Est Asiatique ou le Japon) ; d'autre part le contrat à durée déterminée (CDD) où la durée est limitée (le contrat de travail peut prendre fin avant l'âge de la retraite), d'avance, dans le temps. Ici, le type de travail n'est pas insuffisant. L'établissement peut trouver un travailleur plus facilement. Avant larévolution industrielle desXVIIIe etXIXe siècles, lesintellectuels constituaient une catégorie de personnes numériquement limitées qui avaient un véritablemonopole sur le travail mental. Mais ensuite, la « production spirituelle » est devenue une sphère de travail de masse. La généralisation de l'enseignement aux enfants de toutes les catégories socio-professionnelles et sadémocratisation en France ont abouti à unebanalisation du travail intellectuel. Si dans les années 1950 ou 1960, celui qui avait un diplôme du baccalauréat pouvait facilement avoir unCDI avec un salaire relativement élevé et desavantages sociaux largement suffisants, actuellement, étant donné que ce diplôme est accessible à tous, la personne qui ne l'a pas est stigmatisée, ou marginalisée[5].
L'étymologie detravail est discutée et ne fait pas l'unanimité. Selon la linguiste Marie-France Delport, il est possible que ce terme dérive des mots hispaniques médiévauxtrabajo (= travail) ettrabajar (= travailler) (qui eux-mêmes dériveraient des termes latinstripalium puistripaliare croisés avec une forme à élément vocalique [a][6]), ce qui exprimerait une tension qui se dirige vers un but et qui rencontre une résistance[7],[8],[9].
En grec,ergon veut dire travail. On retrouve cette racine dans chirurgien, énergie, synergie, allergie, ergo-thérapie, erg. Une racine commune plus ancienne est à l’origine des mots : organe, organisme, organiser, organisation, organique, orgue, orgie, Panurge, et du mot anglaiswork[11].
Durant l'Antiquité, le termebas latintrepalium (attesté en 582) est une déformation detripalium, un instrument formé de troispieux, auquel on attachait les animaux pour lesferrer ou les soigner, ou les esclaves pour les punir.
Ensuite, le mottravail apparaît auXIIe siècle, selonAlain Rey[13] pour qui il s'agit d'undéverbal detravailler, issu du latin populairetripaliare, signifiant « tourmenter, torturer avec letrepalium ». AuXIIe siècle, le mot désigne aussi un tourment psychologique ou une souffrance physique (le travail d'accouchement). On trouve aussi le verbe latintribulare « presser avec la herse, écraser (le blé) » ou, enlatin ecclésiastique, au sens figuré de « tourmenter ; torturer l'âme pour éprouver sa foi »[14].Du Cange relève le mottribulagium qui dénomme une corvée due au seigneur, qui consistait à battre le blé ou à broyer des pommes pour produire du cidre. Le mot vient du mot latintribulum qui désigne une herse destinée à cet effet[15].
Une autre hypothèse avancée pour expliquer l'évolution du mottravail vers son sens moderne avance une origine chrétienne du mot. En effet, lechristianisme et lemonachisme, très influents au hautMoyen Âge, auraient grandement contribué à diffuser une représentation du travail actif, vu cependant comme une conséquence dupéché originel. D'où larègle édictée parsaint Benoît destinée à organiser et à régler la vie des moines bénédictins autour de trois activités : l'office divin, la louange etle travail manuel effectué en commun. Cette activité — dénomméetravail — vise à la fois à œuvrer pour permettre la subsistance de la communauté, pour développer le bien commun (par exemple : réaliser des défrichages), mais aussià expier le péché originel. L'expression « un travail de bénédictin » passée dans le vocabulaire commun avec la signification d'un « travail considérable et minutieux »[16] confirme l'idée que cette innovation monastique a pu contribuer à forger et diffuser un sens nouveau au mottravail.
Une étude de Marie-France Delport en 1984 semble infirmer la thèse du « travail-trepalium ». En partant des mots hispaniquestrabajo ettrabajar, elle met en avant la notion de passage issue du préfixetrans :« on pourrait bien reconnaître la même image d'un obstacle à franchir, d'une limite à transgresser, de quelque chose qui se met en travers d'un parcours et qu'il faut outrepasser. Ainsi,traba/trabar évoque l'idée d'un élément mis en travers des jambes ou des pattes pour rendre difficile ou impossible la marche »[17]. Plus tard, en 2008, une étude d'André Eskénazi énonce ni plus ni moins que« l'étymontripalium est une chimère ; le prétendu dérivétripaliare n'a donc pas plus de consistance »[18]. Cette controverse n'oppose pas seulement deux thèses étymologiques entre elles, mais aussi deux conceptions du travail qui, dès lors, peut être à la fois un outil pour traverser des obstacles comme une source de souffrance.
Selon l'historienGeorges Lefranc[19], c'est à partir duXVe siècle,XVIe siècle que le mot commence à prendre l'acception que nous lui connaissons aujourd'hui, à savoir celui d'activité productive.
Un tapissier sénégalais qui effectue son travail manuellement
Cependant, les représentations marquent davantage la distinction entre leLabor (travail châtiment, peine au travail, conséquence du péché) et l'Opus » (travail création, activité naturelle). Par la suite, le termetravail remplace progressivement les deux termes usités au Moyen Âge :labeur etouvrage. Relevons enfin qu'auXVIe siècletravail prend aussi le sens de « se donner de la peine pour ». C'est un signe que l'artisan paraît aux esprits novateurs de laRenaissance et de laRéforme plus « utile » que lenoble ou leclerc[réf. nécessaire].
L'esclavage a été utilisé au cours de l'Antiquité pour accomplir les tâches les plus dures[20].
EnGrèce antique, la notion de travail n'existe pas en tant qu'unité conceptuelle. L'activité agricole y est davantage valorisée que l'artisanat et le commerce, pour des raisons religieuses et morales (travailler la terre revient à avoir une activité autarcique). Le travail est conçu de manière ambivalente, pouvant être apprécié (ainsi Ulysse fabriqua lui-même son lit, Athéna et Héphaïstos, adorés notamment àAthènes, protègent les artisans, l'oisiveté est réprimée par des lois) ou décrié (l'esclavage est sans doute à l'origine d'une telle conception, certaines cités réservent la citoyenneté à ceux qui ne travaillent pas,Aristophane se moque du fils d'une vendeuse de légumes et d'un tanneur)[21].
Jusqu’alors le travail est un signe évident deservitude maisBenoît décide de le faire entrer dans l’éthique chrétienne permettant la plénitude de l’opus dei. Les moines construisent une société chrétienne autant par le travail de leurs mains que par le travail de leur esprit. À la fois centre culturel voué à l’instruction des clercs et à la diffusion desrites officiels et entreprise économique, lemonastèrebénédictin connaît un succès considérable encouragé par les autorités politiques qui voient dans les ordres monastiques de fidèles alliés pour pacifier et réguler la vie sociale desroyaumes barbares[22].
Parallèlement au travail libre, existait leservage, lequel instaurait une obligation de travail pour lespaysans envers leursseigneurs. En France, le servage a quasiment disparu après laguerre de Cent Ans, et, persistant localement, il a d'abord été aboli dans tout le domaine royal parLouis XVI (en 1779), puis définitivement pendant laRévolution française.
Avant la révolution industrielle (dans les sociétés precapitalistes).
Robert L. Heilbroner (économiste américain), considère que, dans les sociétés précapitalistes (d'avant la révolution industrielle de 1789), le travail n'est pas unemarchandise à vendre librement dans unmarché[23]. Dans les compagnes, le travail duserf à l'égard de son supérieur (appelé leseigneur) est undevoir est non pas undroit : le travailleur est attaché à vie à son seigneur. À côté du travail domestique, le serf a le devoir de le protéger par le port des armes lorsqu'il est menacé, de l'extérieur, par d'autres seigneurs plus puissants. En ville, le travail des apprentis envers leurs maîtres est strictement réglementé par lescorporations et aucune liberté, ouinnovation, n'est admise[23].
Les règles du travail sont déterminées par lecode du travail et s'imposent aux employeurs comme aux salariés. Chacun se doit de respecter les lois et la réglementation du travail.
Il existe un certain nombre de règles ayant valeur internationale, dans les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) ou dans le cadre du droit européen.
EnFrance, le corps de l'inspection du travail est chargé de veiller à ce respect, au besoin en faisant appel à la Justice. Employeurs ou salariés du privé peuvent aussi faire appel auconseil de prud'hommes pour trancher un litige.
Les prescriptions du droit du travail ne sont respectées que dans les pays occidentaux. Les salariés y sont démocratiquement représentés dans les syndicats ouvriers et dans les comités de leurs représentants au sein des établissements d'emploi (entreprises privées ou organisations publiques). De plus, les juridictions du travail appliquent les lois de façon scrupuleuse. Inversement, ces dispositions ne sont pas équitablement appliquées dans les pays pauvres. Dans la plupart des cas, les syndicats et les représentants des salariés ne défendent pas fidèlement leurs adhérents et ne sont pas généralisés à tous les établissements. Bien que la législation du travail existe, ses dispositifs sont appliqués de façon discriminatoire. La corruption, le clientélisme et les privilèges des personnes censées appliquer ces lois et des représentants des salariés eux-mêmes, ajoutés à l'intimidation des victimes en cas de dépassements, font que l'application de ces lois reste très arbitraire et dépend, dans la plupart du temps, de la volonté des responsables juridiques et de leurs complices.
D'autres, plus rares, se livrent à une critique du travail lui-même, dès lors qu'il est vécu non plus seulement comme une simple contrainte mais comme une véritablealiénation. NotammentPaul Lafargue, gendre de Karl Marx (et ce dernier lui-même), qui publieLe Droit à la paresse en 1880. Au début duXXe siècle, le cinéasteCharlie Chaplin décrit cette aliénation dans son filmLes Temps modernes (1936). Plus tard, divers sociologues, notamment les FrançaisGeorges Friedmann[24] etJacques Ellul, s'attachent à analyser le sens de cette aliénation. Ils avancent que, bien que laproductivité ait explosé au cours duXXe siècle, cela ne s'est que faiblement répercuté sur la quantité de travail à fournir[25]. Ils considèrent que le travail « moderne » est déconnecté de sa finalité : le travailleur devient un simple rouage d'un système qui le dépasse totalement[26], il est exhorté àproduire toujours plus, alors que l'on baigne dans lasurproduction d'objets superflus et que l'on consomme beaucoup trop d'énergie au détriment de l'équilibre écologique de la planète[27]. Ellul estime que, malgré les dommages qu'il cause, le travail continue d'être universellement érigé en valeur et qu'il en est ainsi parce qu'il est vécu comme une « promesse de bonheur », plus précisément de confort matériel, la quête de confort primant désormais sur toutes les valeurs traditionnelles, à commencer laliberté[28]. S'étant livré à une exégèse de la pensée de Marx[29], il considère que l'analyse de celui-ci, pertinente auXIXe siècle, ne l'est plus auXXe siècle : ce n'est pas le capitalisme qu'il faut remettre en cause mais aussi lecommunisme, qu'il assimile aucapitalisme d'État et, de façon plus globale, leproductivisme[30]. Et ce n'est plus seulement le travail qu'il faut démystifier, mais ce qui démultiplie l'efficacité produite autrefois par le travail (et qui du coup dévalue celui-cide facto) : la technique[31].
La critique radicale du travail a également été théorisée parGuy Debord (la fameuse armée de l'arrière travail de la société du spectacle qui disait « Ne travaillez jamais »), le groupe allemandKrisis (Le manifeste contre le travail) ouSerge Latouche (pour les critiques des notions decroissance et de développement) : ils peuvent se rencontrer chez des partisans de ladécroissance, chez les marxistes hétérodoxes, lesmarxiens voire chez lesanarcho-communistes. Pour le groupeKrisis (et le reste des auteurs de la « nouvelle critique de la valeur », commeAnselm Jappe,Moishe Postone ouJean-Marie Vincent), le travail tel qu'il se présente sous le capitalisme ne doit pas être considéré comme l'essence de l'homme, naturelle et transhistorique. Ces auteurs pensent que le travail n'est pas d'abord une activité, mais que, sous le capitalisme, il est unrapport social très particulier au cœur social du fonctionnement du capitalisme. Il est certes un « travail concret » (le fait de produire une valeur d'usage), mais cette dimension est intérieurement constituée par une autre dimension, totalisante et qui la domine : le « travail abstrait ». Celui-ci est considéré par ces auteurs comme l'essence sociale de la société capitaliste. Il est d'abord issu de la fonction de médiation sociale entre les hommes, qu'a le travail dans le type de socialisation produite par le capitalisme : c'est par le travail que j'obtiendrai les produits fabriqués par d'autres. Mon travail se reflète alors sur l'ensemble du travail social global. C'est ainsi que le travail que l'on fait chaque jour serait du « travail abstrait ». Mais ce n'est pas le fait de faire quelque chose qui n'a pas de sens, le « travail abstrait » est ce que le travail est structurellement devenu dans le capitalisme, une forme desocialisation abstraite, qui capte et structure l'agir des individus. Cette abstraction du travail s'accomplit journellement, non pas par le moyen de la conscience, de l'imaginaire ou d'une « idéologie du travail », mais dans le déroulement même de la production sociale (il est alors une « abstraction réelle » particulièrement difficile à dépasser). Loin d'opposer le travail et le capital comme le fait le marxisme traditionnel, au contraire, ces auteurs pensent qu'ils « ne sont que deux étapes successives dans la métamorphose de la même substance : le travail abstrait »[32]. À l'opposé de la traditionnelle théorie de la valeur-travail développée par l'économie politique classique et le marxisme traditionnel, ce courant développe une théorie de la forme sociale de la valeur. La valeur est la représentation du « travail abstrait » (en tant que forme sociale), et apparaît au moment de l'échange marchand. Pour Krisis, il ne faut donc pas libérerle travail du capital (par la politique et le retour de l'État social, en le moralisant, en lui donnant des règles, etc.) puisqu'il lui est intrinsèquement lié, mais se libérerdu travail en lui-même. Abolir le travail dont la forme sociale et la trajectoire sont la composante fondatrice du procès de la valorisation du capital, pour inventer à la place de nouveaux rapports sociaux. ChezSerge Latouche[33], la critique du travail est différente : il s'attache d'abord à montrer que la domination du travail serait une domination de « l'idéologie du travail » et passerait aussi par l'imaginaire social. Il propose alors, par un retour sur nos actes et notre conscience, de « décoloniser l'imaginaire ». En France, la critique radicale du travail s'exprime essentiellement aujourd'hui à travers le mouvement de ladécroissance, dont Latouche est l'un des principaux animateurs.
Leféminisme matérialiste et sa lecturemarxiste des relations entre les sexes a également contribué à politiser de façon radicale le travail et à élargir son questionnement[34]. En montrant que ce qui compte comme du travail est un enjeu primordial dans le processus de production deshiérarchies sociales et sexuées, il a permis de dénaturaliser la catégorie travail, la partition dessphères privée et publique sur laquelle elle repose, et les exclusions qu’elle produit. La formulation de la notion detravail domestique, qui recouvre l’ensemble des services domestiques effectués au sein du foyer, de l’éducation des enfants aux relations sexuelles en passant par les tâches ménagères, a contribué à révéler le fonctionnement patriarcal de la famille qui s'appuie sur l'appropriation du travail gratuit des femmes[35]. Contestant l’opposition et la hiérarchisation naturalisée entre une sphère masculine liée à la production marchande de biens et de services et une sphère féminine consacrée à la reproduction biologique de l’être humain et de sa force de travail, elle met en évidence ce qui relève d’unedivision sexuée du travail au cœur des rapports sociaux entre les sexes[36].
Différentes analyses critiques du travail ont ainsi été publiées durant les années 1980-1990[37].
Denis Colombi interroge la notion de travail et critique le capitalisme, comme l'invsibilisation du travail[38],[39].
↑ Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (2014),Le travail peut-il devenir supportable ? Entretien avec Yves Clot et Michel Gollac ; ANACT ; publié le 14/10/14
↑ArticleTravail, dans : Alain Beitone et al.,Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin, 2001,(ISBN2-200-26432-1)
↑Articlestravailler ettravail, dans :Alain Rey (dir.),Le Robert, dictionnaire historique de la langue française, dictionnaires Le Robert,(ISBN2-85036-532-7)
↑Annie Bidet-Mordrel, Elsa Galérand et Danièle Kergoat, « « Analyse critique et féminismes matérialistes. Travail, sexualité(s), culture » »,Cahiers du Genre,,p. 5-27
↑Christine Delphy,L’Ennemi principal, t. 1, Économie politique du patriarcat, Paris, Syllepse,, 262 p.
↑AnaïsAlbert, ClydePlumauzille et SylvainVille, « Déplacer les frontières du travail »,Tracés. Revue de Sciences humaines,no 32,,p. 7–24(ISSN1763-0061,lire en ligne, consulté le)
Cédric Perrin, « L’artisanat, un ordre économique sans machine ? Penser et repenser l’artisanat et la société française au XXè siècle »,L’homme et la société, n°207, 2017.
Bande dessinée
Platon La Gaffe - Survivre au travail avec les philosophes, du philosopheCharles Pépin, en collaboration avecJul, Dargaud, 2013