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Carte de la CIA retraçant le parcours du trafic international de la drogue.Principaux pays producteurs d'héroïne dans le monde (en rouge).Routes aériennes du trafic de drogue surveillées par le US Southern Command.Sucettes servant à cacher de l’héroïne.Cordes de hamac servant à cacher de l’héroïne.
Letrafic de stupéfiants,trafic de drogue ounarcotrafic (pournarcotique) est l'ensemble des échanges commerciaux illégaux de substancespsychotropes réglementées par les différentes conventions de l’ONU (1961,1971 et1988).
Historiquement, le trafic destupéfiants (drogue illicite) n’est apparu qu’après la mise en place des législations internationales au début duXXe sièclevia les conventions internationales (Convention internationale de l'opium de 1912, de laSDN puis l’ONU), cependant le marché des produitspsychotropes constitue depuis longtemps un marché considéré comme important comme en ont témoigné lesguerres de l’opium par exemple.
Ce marché subit une explosion de la demande dans les pays riches dans lesannées 1970 ce qui va lui permettre de s’accroître. Dans lesannées 1990, ce marché prend une dimensiongéopolitique du fait de samondialisation.
Dans les pays développés, lasegmentation du marché est croissante.
L’essentiel de ces revenus profitent aucrime organisé dont les profits nécessitent des procédures de blanchiment d’argent. Il convient de préciser que le trafic de stupéfiants appartient à un ensemble de pratiques illégales (trafic d’armes, trafic de main-d’œuvre, etc.) permettant de financer lecrime organisé.
Lespaysans producteurs ne perçoivent qu’un faible pourcentage du revenu généré par ce trafic et pourtant malgré ce faible pourcentage, ces cultures restent plus rentables que les cultures légales. Ils sont exposés à des détections par satellites voire à des opérations militaires d’éradication.
Certains paysans se sont aussi spécialisés dans la première étape de l’extraction chimique (pâte-base decoca,morphine-base pour l’opium) dans le but d’augmenter leurprofit toujours dans des objectifs de simple survie économique, même si dans l’immense majorité des cas la transformation a lieu dans un autre pays[1].
Les profits réalisés par les producteurs sont directement réinjectés dans l’économie sans passer par des procédures de blanchiment[1].
La prise de valeur du produit augmente exponentiellement à chaque passage defrontière ; ainsi le produit ne commence véritablement à prendre de la valeur qu’après avoir quitté le pays producteur. Chaque passage de frontière impliquant d’acheter la route en payant des militaires ou des fonctionnaires corrompus, en payant les éventuelles taxes prélevées par les factions tenants la région et en payant aussi pour la logistique du transport en fonction du volume du chargement[1].
Le contrôle des routes est donc stratégique d’autant que les routes utilisées pour le transit des stupéfiants sont les mêmes depuis plusieurs siècles[1].
C’est généralement à ce niveau qu’interviennent lesorganisations criminelles qui vendent non seulement le produit transformé mais aussi le transport et les réseaux de distribution. C’est à ce niveau que se génèrent les plus gros profits qui nécessitent des procédures de blanchiment avant d’être réinjectés dans l’économie.
La nature illégale du marché impliquant que l’arrêt de l’activité n’est pas lié à undépôt de bilan mais à lamort ou à laprison, les trafiquants sont poussés à une efficacité et à une innovation permanente[1].
Ainsi l’héroïne a complètement vu changer son image dans lesannées 1990 visant à s’affranchir de la vision négative et dévalorisante de l’usager-injecteur desannées 1980 pour se consommer fumée ou inhalée et investir de nouveaux marchés[1].
De même, lecrack a permis d’élargir le marché de lacoca à un public plus large que le marché originel de lacocaïne dont l’image l’associait à un public élitiste[1].
Dans les pays développés, l’accélération des tendances qui favorise un renouvellement des produits[1] se traduit notamment dans la diversité deslogos présents sur les buvards deLSD ou sur les cachets d’ecstasy.
Ladistribution est organisée en structure pyramidale. Les gros dealers, narcotrafiquants, s’occupent de transactions de plusieurs kilogrammes, alors que les petitsdealers, revendeurs de rue souvent usagers eux-mêmes, s’occupent des transactions avec le consommateur final. Le trafiquant n’intervient pas dans lecommerce de détail dit aussi« trafic de fourmis »[2].
La structure pyramidale du marché implique que le nombre de petits dealers est beaucoup plus élevé que le nombre de gros dealers.
Les profits réalisés par les petits dealers sont directement réinjectés dans l’économie locale sans passer par des procédures de blanchiment[1].
Certaines thèses avancent qu’il existe uneagression par l’offre concernant certains produits induisant une forteaddiction aboutissant à des rapports de type féodal entre l’usager-revendeur et le trafiquant poussant l’usager-revendeur à guetter toutes les occasions où proposer son produit[2].
Lescapitaux en jeu sont considérés comme si importants que seul le système financier international permet de les légitimer ; les circuits derecyclage traditionnel (casinos,bars,commerces, etc.) seraient trop vite saturés[1].
Tant que l’argent n’est pasblanchi, les profits du trafiquant sont virtuels.
Le prix élevé payé par le consommateur final correspond à la différence entre gains réels et gains virtuels ; le consommateur final paye un coût réel qui inclut notamment lestaxes de blanchiment. Cestaxes de blanchiment sont évaluées autour de 50 %[1].
Saisie d’un laboratoire clandestin de fabrication defentanyl,MDA etTMA.
Les« drogues de synthèse » présentent plusieurs avantages du point de vue des trafiquants :
leslaboratoires nécessaires à leursynthèse sont mobiles et discrets ; ils peuvent se déplacer et se monter le temps de satisfaire une commande ce qui présente aussi l’avantage de diminuer les intermédiaires en produisant directement à proximité du marché[1] ;
lesvolumes sont plus faibles et baissent les coûts de logistique et de transport[1] tout en diminuant aussi le risque ;
l’investissement de départ est faible – pas d'achat de matières premières onéreuses – relativement à larentabilité[1].
Elles remettent en cause les notions deréseau habituellement propre au trafic de stupéfiants. Leur facilité d’accèsvia des détournements de médicaments (subutex), ou leur disponibilité viaInternet, voire leur fabrication artisanale par l’usager rendent tout consommateur susceptible d’être aussi importateur, chimiste ou dealer créant ainsi de nombreuxmicro-trafics qui compliquent le travail des instances chargées de faire appliquer la loi[3].
L’intervention de lachimie permet de s’adapter auxréglementations en modifiant la structure desmolécules afin de fabriquer des molécules aux effets proches et non soumises à réglementation. On parle de« designer drug »[1].
Le mode de consommation — absorption via un comprimé — ensuite est perçu comme plus anodin de la part des usagers qui ont donc moins de freins à consommer[1].
Les filières sont différentes non seulement en fonction des produits mais aussi en fonction des régions du monde dont il est question. De plus, il convient de distinguer les pays producteurs, des pays transformateurs ainsi que des pays de transit.
Il convient de préciser que pour le cas dupavot à opium, de lacoca et ducannabis, les pays producteurs sont des pays où ces plantes appartiennent au patrimoine culturel de populations locales minoritaires ou traitées comme telle. L’explosion de la demande pour ces produits dans les pays riches depuis lesannées 1970 a constitué un apport financier sans précédent pour des populations jusque-là déshéritées[4].
Jusqu’au milieu desannées 1970, les filières d’acheminement d’héroïne sont tenues par les marseillais de la« French Connection » qui s’approvisionnent enTurquie[4] et lamafia italo-américaine héritière deLucky Luciano. Après l’élimination de la« French Connection », c’est la filière asiatique qui reprend le marché avec laTurquie ou l’Albanie comme pays de transit[4].
EnFrance, elle est remplacée dans lesannées 1980 par la filière nigérienne changeant ainsi de pays de transit mais pas de pays producteurs[5].
Mais c’est enAmérique du Sud notamment enColombie qu’est produite et transformée près de 60 % de l’héroïne disponible sur le marché américain où elle entrerait en passant par leMexique.
Une partie de la production licite depavot à opium desindes est détournée pour le marché clandestin et transformée et consommée sur place.
Selon l'ONU, la production mondiale se monterait à 8 600 tonnes, en date de 2010[6].
Le, le secrétaire d’État adjoint chargé de la répression du trafic des stupéfiants américain,David T. Johnson(en), estimait que plus de 530 tonnes de cocaïne provenant d’Amérique latine passent chaque année aux États-Unis[réf. nécessaire].
L'Afrique reste probablement en 2016 le premier producteur mondial decannabis[9] ; la production auMaroc, plus particulièrement dans la région duRif, alimente près de 80 % du marché européen, principalement enrésine de cannabis[9].
Malgré une distribution contrôlée, l’Europe continue d’avoir des problèmes d’abus de tranquillisants et desédatifs et enAmérique du Nord, avec trois millions de consommateurs rien qu’auxÉtats-Unis, c’est l’abus de tranquillisants, destimulants et, dans une moindre mesure, desédatifs qui posent problème.
Ces filières sont pour la plupart locales, avec un détournement du produit dans le pays où il est consommé.
D’après l’OICS dans son rapport du, 80 % duMDMA consommé dans le monde provient de laboratoires clandestins européens et l’Europe compte à elle seule pour 1/3 de la consommation mondiale.
L’Inde reste le principal producteur illicite deméthaqualone (unsédatif), mais le produit transite ensuite jusqu’enAfrique du Sud qui en reste le plus grand consommateur.
D’autres produits font l’objet d’un trafic anecdotique et qui ne dépassent généralement pas le cadre local.
Ainsi, leLSD semble être encore consommé enAsie de l'Est etAsie du Sud-Est, alors que partout ailleurs sa consommation passe pour devenir anecdotique.
Le gouvernementbaasiste de Syrie dirigé par laFamille el-Assad est connu pour son implication massive dans le trafic dedrogue depuis les années 1970. À partir des années de 2010-2020, au cours de laguerre civile syrienne, le régime syrien augmente sa production jusqu'à en faire son premier produit d'exportation[11], soit le plus important trafic de drogue au monde, représentant plusieurs milliards de dollars, principalement axé sur une drogue illégale connue sous le nom decaptagon, ce qui en fait, en 2022, le plus grand narco-État au monde. Le régime d'Assad parraine le plus grand réseau de production de captagon en Syrie ; qui est la source d'environ 80% de l'approvisionnement total en captagon dans le monde.[Information douteuse]
En juin 2023, une enquête conjointe menée par le projet de rapport sur le crime organisé et lacorruption etBBC Arabic publie un documentaire[12] révélant plus de détails sur les activités de hauts responsables du régime, de commandants militaires et de membres de la famille Assad dans leur implication dans le cartel de la drogue enSyrie, en particulierMaher el-Assad, dirigeant de la 4ème division blindée[13] et frère de Bachar el-Assad[14].
En juillet 2023, la policeallemande démantèle enBavière, dans le sud de l'Allemagne, un important réseau de trafic de captagon dirigé par deux hommes nés en Syrie[15].
L'Équateur est devenu point important d'export de drogue[16]. En 2023 en Europe, l’Équateur fait partie des cinq pays d'où proviennent les plus importantes prises de drogues[17]. Cette évolution est liée aux changements politiques en Colombie et la lutte contre la drogue dans ce pays, faisant de l’Équateur un pays repli pour le trafic[17].
: 1,382 tonne de cocaïne est saisie par la Police Nationale dans un vol Air France en provenance de Caracas (Venezuela). Il s'agit de la plus importante saisie de cocaïne en France métropolitaine dans le cadre d'une procédure judiciaire.
: une saisie douanière de 2,25 tonnes de cocaïne, retrouvées dans un voilier, au large de la Martinique.
L'INSEE estime en 2017 qu'en France le trafic de drogues représente 0,12 % du PIB, avec une consommation totalisant 3,1 milliards d'euros[19].
En 2021, les saisies de stupéfiants connaissent un niveau historiquement élevé, 96 tonnes de cannabis, 23 de cocaïne et 1,2 d’héroïne[20].
En 2022, 27,7 tonnes de cocaïne ont été interceptées dont 55 % provenaient desAntilles et deGuyane, zone de transit avant d’arriver en métropole[21].
Début 2024, plus de 8 tonnes de cocaïne sont saisies au large des Antilles lors quatre interventions menées par la marine nationale dans les eaux internationales. Onze personnes ont été mises en causes et incarcées[22].
Selon une enquête duMonde[23],Dubaï est au cœur de la stratégie de certains cartels de la drogue mexicaine. Ce havre fiscal sert de centre de blanchiment d'argent pour le produit de la vente de stupéfiants, comme leFentanyl. En 2022, ce médicament aux effets dévastateurs aurait coûté la vie à au moins 110 000 personnes, dont 40 aux États-Unis[24].
Le réseau mondial de drogues a assisté à l'émergence de groupes criminels desBalkans occidentaux en tant que joueurs cruciaux depuis le début duXXIe siècle. Ces groupes sont passés de petits escrocs à de petits titres à des distributeurs de médicaments. La plupart de ces groupes de criminalité organisés appartenaient à l'Albanie, à laBosnie et à Herzégovine, auKosovo, auMonténégro, a laMacédoine du Nord et de laSerbie. Les activités commerciales illicites des Balkans impliquaient principalement l'Amérique latine, l'Europe occidentale, l'Afrique du Sud, l'Australie et laTurquie[25]. Cependant, les patrons des groupes criminels organisés restent et conservent leur richesse auxÉmirats arabes unis[26]. Selon les analystes, les acteurs criminels du monde entier opèrent depuis ou par le biais des Émirats. C'était un paradis pour les criminels, où le risque d'activités illicites reste faible[26],[27]. La recherche a révélé que ces criminels ont investi d'énormes quantités dans les secteurs immobiliers et autres secteurs économiques des Émirats[26].Un trafiquant de cocaïne de Bosnie, Edin Gačanin vivait aux ÉAU en utilisant ses profits importants pour acheter des biens et une protection dans le pays[26]. En outre, trois ressortissants Belges d'origine marocaine dont le baron de la drogue Othman EL Baloutti ont été accusés d'avoir dirigé une énorme filière de contrebande de cocaïne, cachée à Dubaï, ont été frappées par des sanctions américaines similaires imposées au gang du crime irlandais[28].
Les cultures illicites posent des problèmes équivalent à ceux de lamonoculture mais, du fait de leur caractère illégal, elles se pratiquent souvent dans des zones originellement boisées ou fragiles écologiquement qui sont cultivées intensivement jusqu’à épuisement des éléments nutritifs du sol. De plus, ces cultures intensives utilisent largementherbicides,pesticides etengrais pour augmenter la rentabilité.
Lorsque les sols sont épuisés, unbrûlis permet de gagner de nouvelles terres sur laforêt[1].
Outre la culture se pose aussi le problème de la transformation (cocaïne,héroïne) nécessitant l’usage de produits chimiques toxiques généralement rejetés dans l’environnement sans précaution[1].
Si l’impact écologique de ces cultures ne doit pas être ignoré, il ne représente qu’une infime incidence desactivités agricoles humaines[1].
L’usage deproduits de coupe visant à allonger le produit final afin d’en tirer plus de profits induit des risques sanitaires[29] pouvant aller jusqu’à lamort (intoxication avec des produits plus nocifs, mélange de molécules incompatibles par ignorance de leur présence ou de leurréactivité, etc.).
Sur le terrain, lesfrontières sont protégées par les services des douanes avec l’aide par exemple dechiens.
Des accords internationaux, tels que l'accord de San José (2003) pour la région des Caraïbes, facilitent la coopération et la communication entre États en vue de la répression du trafic illicite maritime et aérien de stupéfiants.
Ladivision des stupéfiants chargée de la coordination des programmes internationaux de lutte contre le trafic, de la vérification de l’application des traités internationaux, de l’information technique à destination des pays en voie de développement et de la gestion des échanges entre les polices mondiales dans le cadre des méthodes de lutte antidrogue.
Le Fonds des Nations unies pour la lutte contre l’abus des drogues (FNULAD) qui aide les gouvernements à combattre la production, le trafic et l’usage de stupéfiants.
La Commission des stupéfiants, qui centralise toutes les informations relatives au trafic de stupéfiants afin de définir les politiques de lutte contre le trafic international.
Lors de l'assemblée générale exceptionnelle consacrée aux drogues (UNGASS) en1998, l’ONU avait annoncé l’éradication des cultures depavot et decoca et une réduction considérable de celles decannabis en2008. Si en2003, la Commission des stupéfiants évaluait ce programme comme étant à mi-parcours, de nombreux experts s’accordent à dire que ces objectifs ne seront pas atteints[4].
Ces activités font l’objet de réglementations nationales et internationales dont les peines vont de l’emprisonnement à lapeine de mort en fonction des pays.
Les estimations du chiffre d’affaires mondial destupéfiants sont très variables étant donné la difficulté de cette estimation, mais la moyenne des estimations était de 400 milliards de dollars par an en1995. Ce montant est pratiquement le double duchiffre d'affaires mondial de l’industrie pharmaceutique (233 milliards de dollars en1993), et environ six fois le montant total de l’aide officielle au développement des pays pauvres (69 milliards de dollars en1993). D’autres estimations - faite à partir d’estimations par produits - avancent un chiffre d’affaires entre 150 et 200 milliards de dollars par an[4].
En 2009, le ministre mexicain de la Sécurité publique déclare que le trafic de drogue aux États-Unis entraîne des gains annuels de 63 milliards de dollars. Le kilogramme de cocaïne se vend près de cinquante fois plus cher aux États-Unis et en Europe qu’en Colombie ou au Mexique, jusqu’à 97 400 dollars en Occident[31].
L’observatoire géopolitique des drogues estime que la répartition des revenus des stupéfiants dans le monde est la suivante :
producteurs : 2 à 5 % ;
transformateurs et intermédiaires nationaux : 15 % ;
transporteurs et trafiquants internationaux : 26 % ;
Le terme « dealer » (ou « dealeur ») est unanglicisme pour désigner un vendeur dedrogue, produits illicites ou dopants. Ce terme s’applique aux petits revendeurs de rue et pour de petites quantités de produits. Généralement consommateurs eux-mêmes, ils sont aussi qualifiés d’usagers-revendeurs.
Le terme « deal » désigne spécifiquement l’échange de marchandises entre le dealer et le consommateur.
Le « go fast » est le nom donné à une technique utilisée par les trafiquants qui consiste à utiliser deux (ou plus) voitures de grosse cylindrée, souvent volées, une voiture servant à transporter lesstupéfiants, l’autre servant d’« éclaireur ». La puissance des véhicules visant à déjouer les tentatives d’interception des forces de l’ordre par la vitesse, d’où le nom de cette technique.Go Fast, un film français sorti en 2008, est basé sur cette pratique.
Le nom vient d'unetechnique similaire appliquée à desembarcations très puissantes et rapides, souvent équipées de plusieurs moteurs, pour, par exemple, acheminer vers l'Europe la résine de cannabis en provenance d'Afrique du Nord (enMéditerranée)[32] ou la cocaïne d'Amérique du Sud vers les États-Unis (mer des Caraïbes)[33].
Le termemule s’applique aux passeurs de stupéfiant, qui traversent les frontières, en les transportant.
Scanner post-mortem (reconstruction 2D) dans une surdose chez un transporteur intracorporel de cocaïne (mule). Présence de 59 capsules dans l'estomac.
Les mules ne savent pas toujours forcément qu’elles transportent des stupéfiants, parfois le produit est introduit dans leurs bagages à leur insu.
De nombreuses méthodes existent pour tenter de passer les produits en les camouflant des façons les plus diverses, une des plus impressionnantes étant celle où les produits sont transportés dans le système digestif. Les stupéfiants sont conditionnés en petits sacs étanches et ces petits sacs sont ensuite gobés par la mule. Les douaniers ont dû mettre en place de nouveaux systèmes de détection contre ce trafic, comme notamment la prise de radiographies ou la surveillance des passagers (une mule ne s’alimentera pas et ne boira pas pendant le voyage). Il arrive régulièrement qu’un des sacs se rompt sous l’effet des sucs gastriques ou du fait d'un emballage défectueux, entraînant éventuellement la mort de la mule parsurdose[34],[35]. Les filmsMaria, pleine de grâce etLucy y sont consacrés.
Le termenarcotrafiquant est unnéologisme pour désigner un trafiquant dedrogue, produits illicites ou dopants. Ce terme s’applique notamment auxbarons descartels comme lecartel de Medellín, qui impliquent de grandes quantités de produits ou une dimension internationale dans les échanges commerciaux illégaux.
De par la nature illicite des produits vendus, cette activité est illégale dans la plupart des pays du monde.
Le trafic de stupéfiant, aussi bien par des criminels que des policiers corrompus ou des amateurs, est présent sur le grand et le petit écran dès le début de ces médias[36].
↑Erwan Pointeau-Lagadec, Les écrans de fumée - Film et cannabis en France (1969-2002), Paris, L'Harmattan, 2021, chapitre I L'ancien régime des représentations du cannabis (années 1930-1969)