« Topiaire » redirige ici. Ne pas confondre avecTaupière.
L'art topiaire (dulatinars topiaria, « art du paysage ») consiste àtailler lesarbres etarbustes dejardin dans un but décoratif pour former deshaies, desmassifs ou des sujets de formes très variées, géométriques, personnages, animaux, etc. Cet art s'apparente à lasculpture sur des végétaux vivants et s'aide parfois de formes métalliques destinées à guider la croissance des plantes et lescisailles du jardinier qui peut s'aider de cordeaux, defils à plomb et de gabarits.
Lejardin topiaire est un type de jardin dont le décor végétal est composé de nombreusesplantes, de préférence ligneusessempervirentes, à petites feuilles et à port compact, qui se prêtent à cet usage, typiquement l'if et surtout lebuis, mais aussi lelaurier, lecyprès, voire lelierre. Ces plantes sont taillées selon des formes géométriques (pyramide, cône, cylindre, parallélépipède, etc.), monumentales (portiques, colonnes, etc.) ou fantaisistes (animaux réels ou fabuleux, personnages, etc.).
Un ou unetopiaire désigne une ou plusieurs plantes taillées ou sculptées de manière décorative. La haie taillée de façade, de bordure de route, de clôture de propriété, de délimitation d'allées et contre-allées dans un jardin est ainsi une topiaire.
L'art topiaire européen apparaît à l'époque de laRome antique.Virgile le décrit dans sesGéorgiques etPline le Jeune en fait mention dans l’une de ses lettres[1].
AuMoyen Âge, les topiaires disparaissent, le jardin prenant d’autres formes. Seuls les buis ou quelques arbres taillés délimitent les jardins clos des monastères. Puis laRenaissance italienne renoue avec cet art. Esquissé àMantoue vers 1485, il est assumé de façon décisive par lapapauté. Le tournant est pris en 1503, quandBramante dessine les trois grands terrassements desjardins du Belvédère au Vatican. L'architecte italien recourt non seulement aux sculptures végétales et auxparterres géométriques mais imagine un jardin (opus topiarium) qui incarne un site que décrivent la poésie et les peintures de paysages. Le plan de ce jardin est adapté par les aristocrates pour leurs villas de Rome et des alentours[2].
Philibert Delorme théorise et met en pratique le style italien en France au milieu duXVIe siècle.Jacques Boyceau, créateur dujardin du Luxembourg en 1615 puis ses héritiersClaude Mollet etAndré Le Nôtre développent les parterres à compartiments, les parterres de broderie (tracés de motifs sur le plan horizontal), portiques, colonnades, berceaux, et des labyrinthes topiaires dans lesjardins à la française où cet art connaît son âge d'or auXVIIe siècle[3].
AuXVIIIe siècle, lesjardins paysagers à l'anglaise font oublier quelque peu les jardins à la française et l'art topiaire. Les jardins royaux conservent cependant une architecture végétale mixte (régulier près de l'habitation, à l'anglaise plus loin). Les plantations mises en forme par l'art topiaire perdurent aujourd'hui dans ces jardins royaux et font partie des éléments combinables de l'art de tous les jardins[4].
Cette tradition a été introduite en Thaïlande, à la cour d'Ayutthaya, par le roiEkatho- tsarot au début duXVIIe siècle[5].
Lecolimaçon est une manière de tailler, sculpter unarbuste ou de palisser un groupe d'arbustes en spirale.
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