Statistiques 1991-2020 et records TONNERRE JOUDRE (89) - alt : 200m, lat : 47°52'05"N, lon : 3°59'42"E Records établis sur la période du 01-09-2004 au 04-01-2024
Au, Tonnerre est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7].Elle appartient à l'unité urbaine de Tonnerre[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle estville-centre[Note 3],[8],[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tonnerre, dont elle est la commune-centre[Note 4],[9]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (56,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (46,8 %), forêts (39,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,7 %), prairies (4,5 %), zones urbanisées (3,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,2 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Tonnerre apparaît à l’époque romaine sous le nom deTornodurum, « forteresse » pour lesLingons ; elle est la capitale duPagus tornodorensis. À Tonnerre, sur la vallée de l’Armançon, s’est créé le Comté de Tonnerre, qui a servi de point de passage entre Paris etDijon, à l’époque où leroi de France avait des visées sur leduché de Bourgogne. Les étymologies de Tonnerre viendraient, pour l’époque celte, deTorn, dérivant de l'appellation d’une obscure divinité locale ; d’autres la rapportent àDouros : forteresse, ou encore une autre dénomination correspondrait-elle àDour en liaison avec un « lieu près du torrent ». Il est possible que les trois solutions se rejoignent en une seule :
soit un lieu divinisé : en 1782, furent mises au jour des cavités contenant armes et ornements, monnaies et bijoux liés au culte de divinités ;
soit la forteresse dominant Tonnerre, qui se serait située sur les lieux-dits « Mont Bellant » et « Vieux Châteaux », livrant de nombreux vestiges antiques ;
quant à la « source divinisée », le vestige en est lafosse Dionne.
En 2005, des recherches au lieu-ditLes Petits Ovis ont permis de découvrir que le site était occupé par unenécropole datant de la fin de l’âge du Bronze.Le Petit Béru[N 1] est un site archéologique dubronze final III[14],[15],[N 2]. Au lieu-ditTerre de Vauplaine[N 3] des inhumations et des incinérations datant de la période située entre l’âge du bronze et l’âge du fer ont été mises au jour[16].
Unoppidum datant deLa Tène semble s'être développé sur l'actuelle ville haute de Tonnerre[17]. Puis, un établissement rural gallo-romain, connu mais mal localisé, a pu être circonscrit[16]. Des fouilles sont entreprises par l'INRAP au cours de l'année 2024[18].
Au cours de cette période, de nombreux ateliers de tanneurs sont apparus le long de l'Armançon ou près de laFosse Dionne pour travailler les peaux[19].
Un vicomte de Tonnerre apparaît au début de ce siècle. En droit, cela signifie que le titulaire du comté dispose d'un droit comtal autre que celui de Tonnerre, ce qui impose l'établissement d'un vicomte (même problématique qu'à Joigny en 1080). Ce vicomte est à l'origine de la famille de Rougemont.
La dernière héritière de cette première dynastie,Ermengarde de Tonnerre, épouse en 1045Guillaume Ier, comte de Nevers et d'Auxerre, quand celui-ci se relève très difficilement de la tutelle de son oncle le duc de Bourgogne qui avait tué son père. Sa sœur cadette, en épousant un fils du comte de Brienne, provoque la séparation définitive de Tonnerre du comté de Bar-sur-Seine.
Guillaume de Nevers administre longuement le comté. Un prévôt devient le représentant de son administration pour le Tonnerrois. La tendance à l'hérédité est un aveu de faiblesse comtale. Le fils cadet de Guillaume a failli faire émerger à nouveau un comté autonome. Le comté servira fréquemment de douaire aux comtesses douairières. Des féodaux étalent leur puissance dans le comté : Argenteuil, Rougemont. Certains se hissent au rang de vicomte quand les princes font émerger des vicomtés sur des axes commerciaux à la jointure de leurs principautés (Ligny-le-Châtel vers 1120). Ce phénomène touche d'autres contrées de la principauté. Les sires de Noyers-sur-Serein échappent très tôt à l'autorité comtale, et bâtissent une puissante seigneurie indépendante en franc-alleu, à la lisière du comté d'Auxerre et de l'anciencomté d'Avallon. La féodalisation atteint sa plénitude classique. Pour autant, la ville de Tonnerre se développe. Elle se dote de deux paroisses : Notre-Dame et Saint-Pierre.L'abbaye Saint-Michel fait face au château, de l'autre côté du vallon. Les comtes tenteront tardivement et avec un succès relatif de reprendre la main sur leurs grands féodaux. Ils ne parviendront qu'à leur imposer un partage successoral (Toucy vers 1170). Le Tonnerrois est durablement et profondément féodalisé.
En 1174, Tonnerre obtient une charte d'affranchissement[20].
La famille de Chalon parvient à participer au partage de la principauté et se fait remettre le comté de Tonnerre.
En prélude de la seconde phase de la guerre de Cent Ans, le comte de Tonnerre enlève une fille d'honneur de la duchesse de Bourgogne.Jean Sans Peur saute sur ce prétexte pour mener une guerre à outrance contre le comte de Tonnerre. Malgré la disproportion des forces, le comte de Tonnerre parvient à retarder l'échéance de sa ruine. mais ce combat désespéré a un prix : le Tonnerrois est ravagé. Les féodaux qui ont suivi leur suzerain naturel sont spoliés par des nobles bourguignons accourus à la curée. Laguerre entre Armagnacs et Bourguignons sera de peu postérieure (1411). Tonnerre reste au pouvoir du duc de Bourgogne.
En octobre 1414, la ville haute fortifiée et le château comtal situés sur la colline de Montbellant sont détruits par les troupes bourguignonnes[21].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2022, la commune comptait 4 268 habitants[Note 5], en évolution de −9,29 % par rapport à 2016 (Yonne : −1,95 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Lesmédiévales de Tonnerre se déroulent durant le mois de septembre chaque année paire.
Lesvinées tonnerroises : exposition, dégustation et vente des vins du pays et des environs, et de produits gastronomiques, le week-end de Pâques, dans la grande salle de l'ancien hôpital Marguerite-de-Bourgogne, avec intronisation de nouveaux Chevaliers du Tastevin par la confrérie des Foudres du Tonnerrois et par la confrérie du Cassis.
Le festival littéraireécrits et dits : en mai, manifestations liées à la littérature (conférences, théâtre, contes, lectures…) autour d'un thème choisi.
L'académie et le festival de musique de Tonnerre : la première semaine de juillet.
La foire exposition a lieu dans le centre-ville sur le Pâtis devant la gare le dernier samedi d'août et s'étale du vendredi au lundi. Elle attire une centaine d'exposants avec une fête foraine.
Alfred Camus[33], issu d’une famille de la petite noblesse d’ancien régime et de la noblesse d’empire duBourbonnais[34], quitte Romorantin et la région parisienne pour la ville de Tonnerre le 6 décembre 1893. Alfred Camus recherche une ville où installer professionnellement ses enfants André et Daniel Camus.
Dans un premier temps, la famille Poulain (chocolatier) propose à la famille Camus de s’associer en créant une filiale au Canada. Après un temps de réflexion, la famille Camus préfère refuser l’offre. Finalement, Alfred Camus fait la connaissance, par l’intermédiaire d’un cousin, du propriétaire d’une entreprise de Tonnerre. Alfred voit en cette usine et en la ville de Tonnerre les conditions idéales pour s’installer et développer une activité industrielle.
En 1894, l’usine est acquise, puis s’agrandit avec l’usine deSaint-Florentin. L’usine continuera de s’agrandir jusqu’à atteindre plus de 700 salariés. Les usines « Camus » deviennent un des fleurons de l’industrie française. Les turbines sortant des usines sont installées dans toute la France et dans le monde entier. Face aux besoins d’énergie pour faire fonctionner les usines, les Camus font l’achat en 1912 de la chute d’eau deCommissey et y installent un barrage hydro-électrique.
À la suite de cet achat, le syndicat d’électrification rurale est créé, permettant l’électrification de trente communes. Le 28 avril 1945, André Camus décède ; il a été conseiller municipal de Tonnerre pendant 25 ans et était chevalier de la Légion d’honneur.
En 1947, la production d’électricité est nationalisée ; les Camus vendent maintenant l’électricité à EDF.
Le 3 août 1951, Daniel Camus décède et les enfants reprennent la direction de l’usine jusqu’à sa vente.
De nos jours, il ne reste que peu d’éléments des usines Camus. Subsistent les bâtiments administratifs devenus les bureaux de « l’unité territoriale de solidarité ». Le barrage de Commissey est également toujours en activité. Les membres fondateurs sont inhumés dans la chapelle Camus du cimetière Saint-Pierre, à Tonnerre.
La ville de Tonnerre a nommé le rond-point à l’entrée de la zone économique et industrielle « rond-point des frères Camus ».
Jupiter (Antiquité), roi des dieux dans la mythologie antique latine ; on lui attribue la création de la ville de Tornodurum lorsque celui-ci abattit ses foudres sur la vallée égarée du« Pagus tornodorensis ». Devenue Tonnerre à l'époque médiévale, on raconte encore que l'emplacement exact de l'impact est symbolisé par lafosse Dionne et son eau dite« divona » (divine en latin).
Ernest Cœurderoy (1825-1862), anarchiste, né à Avallon et ayant fait ses études à Tonnerre. Sa femme fit don de son hôtel particulier à la ville dont la médiathèque, inaugurée en décembre 2012, porte son nom.
Émile Jacques-Palotte (1830-1885), industriel, homme politique et patron de presse né à Tonnerre, député puis sénateur de la Creuse.
Clément Georges Lemoine (1841-1922), membre puis président de l'Académie des sciences, est né à Tonnerre le au sein d'une famille qui, depuis trois générations, était implantée dans la région de Tonnerre et d'Auxerre[36].
Ernest Archdeacon (1863-1950), précurseur et promoteur de tous les moyens de locomotion (terrestres, aériens, nautiques), locataire de l'abbaye Saint-Michel.
De gueules à la bande d'or[40]. Elles sont une reprise de lamaison de Chalon, qui a possédé le comté de Tonnerre pendant un siècle et demi (1292-1463).L'archiviste et directeur de la bibliothèque de la ville d'Auxerre,Maximilien Quantin, dans sa notice consacrée aux armoiries de Tonnerre (1858), considérait que ces armes auraient du être« d'azur à la bande d'or, et que c'est par erreur que les documents officiels ont donné celuide gueules à la bande d'or »[40]. Cette observation est reprise dans l'Armorial historique de l'Yonne (1863)[41].
Tonnerre a servi de décor dans plusieurs toiles du peintreÉmile Bernard, dontLa Famille à Tonnerre vers 1908-1910 etTonnerre les deux églises, en 1904[42],Paysage près de Tonnerre (1905) etChemin de l'église Saint-Pierre à Tonnerre (1905, huile sur toile).
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Tonnerre comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Bernard Poitout et Claude Mordant, « Les incinérations du Bronze final des Milosiottes à Noyers (Yonne) »,Bulletin de la Société préhistorique française,vol. 76,no 2,,p. 55-62(lire en ligne, consulté le),p. 56.
↑Pierre Nouvel, « Tonnerre / Tornodorum. Genèse et développement d’une agglomération gallo-romaine »,Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Tonnerrois,no 56,,p. 7-36(lire en ligne, consulté le).
↑À la suite de l’annulation du scrutin de mars 2001, emporté par André Fourcade avec seulement 6 voix d'avance, une élection municipale partielle est organisée : l’édile socialiste sortant est battu et Raymond Hardy devient maire[1]
↑« Bulletins 41 à 50 », surSociété Archéologique et Historique du Tonnerrois(consulté le).
↑Il est un arrière-petit-cousin des généraux Camus de Richemont,Louis Auguste et son frèreChristophe François.La noblesse d’anciens régimes est tracée à partir de Louis camus de concize en 1695. (Archives municipales cimetière).Cette branche possède également des liens familiaux avec diverses famille de la noblesse française.
↑Michel Pauty,Georges Lemoine, de la présidence de l'Académie des Sciences au sauvetage du vieil hôpital de Tonnerre, revue « Pays de Bourgogne »no 230 d'octobre 2011,p. 20-23.
↑« Les armoiries de la ville de Tonnerre seraientd'azur à la bande d'or, d'après d'anciens sceaux, d'après une gravure du cartulaire de cette ville, et d'après un ancien drapeau blanc. Elles ont été évidemment empruntées à celles de lamaison de Châlon [sic], nous croyons en conséquence que la bande d'or suffit à distinguer les armoiries de la ville, et que l'écu officiel de 1696 doit être respecté. », inAristide Déy,Armorial historique de l'Yonne, recueil d'armoiries portées avant 1789 dans les pays qui forment aujourd'hui le département de l'Yonne, Sens,, XVIII-221 p.(lire en ligne),p. 55.