Dans le sens horaire, en partant du haut : le quartier d'affaires, au bord du fleuve Hai ; la cathédrale Saint-Joseph ; panorama du centre-ville ; la gare ferroviaire de Tianjin ; le Tianjin Eye.
Tianjin, ouTientsin en français[3] (enchinois :天津 ; pinyin :tiānjīn ; EFEO :T'ien-Tsin), est unemunicipalité autonome du nord-est de larépublique populaire de Chine. Avec près de 14 millions d'habitants en 2020, il s'agit de la quatrième ville de Chine en nombre d'habitants, aprèsShanghai,Pékin etChongqing. Tianjin est également l'une des quatremunicipalités du pays qui sont directement gouvernées par le pouvoir central. Elle fait partie de la régionJing-Jin-Ji.
Située sur les rives dugolfe de Bohai — un bras de lamer Jaune —, la municipalité de Tianjin est frontalière de laprovinceHebei et de lamunicipalité de Pékin. Elle se divise en deux ensembles urbains adjacents : la ville de Tianjin proprement dite, avec le centre historique, située sur les rives du fleuveHai He — qui rejoint lefleuve Jaune (Huang He) et leYangtsé via le Grand Canal — ; etBinhai, une ville nouvelle située à l'est du centre historique, sur les rives de la mer de Bohai. Cette dernière, ainsi que ledistrict de Tanggu voisin, est unezone économique spéciale destinée à accueillir de nombreuses entreprises chinoises et internationales. Sa croissance économique est l'une des plus importantes de Chine. Ainsi, lePIB de Binhai a dépassé en 2010 celui dePudong àShanghai[4].
Soldats russes à Tianjin en1905.Tientsin Club et Hôtel Astor House,1902.
Les terres où se trouve maintenant Tianjin ont été créées par lasédimentation de plusieurs rivières, dont lefleuve Jaune, qui se jettent dans legolfe de Bohai non loin de la ville.
Avec l'ouverture duGrand Canal sous ladynastie Sui (581-618), Tianjin, alors appeléeZhigu, devient une ville et un port de commerce importants. En1404, l'empereurYongle donne à la ville le nom de Tianjin, littéralement le « gué de l'Empereur[5] », pour indiquer que l'empereur (le fils du Ciel) a traversé la rivière à cet endroit. Quelques années plus tard, un fort connu sous le nom de fort de Tianjin (Tianjin Wei, 天津卫) y est établi.
En1725, la ville devientpréfecture. Le Xian de Tianjin est créé sous la préfecture en1731[6].
Au milieu duXIXe siècle, les rives duHai He, proches dePékin, intéressent les puissances européennes. Tianjin offre une configuration géographique idéale. Ouvert à l'activité fluviale, le Hai He dessine un arc de cercle au milieu d'un bassin aéré se prolongeant jusqu'à lamer de Bohai.
En 1856, les soldats chinois montent à l'abordage dela Flèche, un bateau chinois enregistré àHong Kong arborant le drapeau britannique et suspecté depiraterie, decontrebande et de commerce d'opium. Ils capturent et emprisonnent douze hommes[réf. souhaitée]. En réponse, lesBritanniques et lesFrançais envoient descanonnières sous le commandement de l'amiral Sir Michael Seymour pour capturer lesforts de Taku (大沽砲台), près de Tianjin en[réf. souhaitée]. À la fin de la première partie de laseconde guerre de l'opium en juin de la même année, letraité de Tianjin qui ouvre Tianjin au commerce étranger est signé. Le traité est ratifié par l'empereur chinois en 1860 et Tianjin s'ouvre officiellement au reste du monde.
Le découpage des concessions est arbitraire. Elles recouvrent des étendues variables. Le Royaume-Uni et l'Allemagne se taillent la part du lion, alors que Belges et les Italiens sont cantonnés à des espaces restreints. Entre1860 et1870, les premières bâtisses voient le jour. Chaque concession reflète le style de chaque pays. Desarchitectes occidentaux, dont certains deviendront très prospères, élaborent les plans. En bordure du Hai He, l'hôtel Astor devient le point de ralliement des entrepreneurs occidentaux. C'est le premier établissement hôtelier de Chine du Nord ouvert aux étrangers[8].
Dans ses premières années, la présence des Occidentaux n'est pas sûre. Le, une foule importantesaccage l'orphelinat français. Dix-huit étrangers sont tués, dont les dix religieuses et le consul Fontanier. Cependant, ladynastie Qing présente ses excuses et une sévère répression est exercée contre les fauteurs de troubles. L'histoire des concessions évolue alors au rythme d'une situation internationale particulièrement chaotique. Très engagés auxPhilippines, qu'ils ont enlevées aux Espagnols, les Américains cèdent en1902 leur concession au Royaume-Uni. Dans la foulée de l'entrée de la Chine en guerre du côté des Alliés, en mars1917, les concessions allemandes et austro-hongroises sont dissoutes.De1902 à1937, Tianjin (Tientsin à l'époque) connaît une période faste. Un personnage séduisant, Gustav Detring, incarne le dynamisme de la ville. Il est au service deLi Hongzhang, vice-roi de la province, et exerce sans en avoir le titre le rôle demaire de la ville.
L'université de Nankai, l'une des universités les plus célèbres de Chine, a été fondée en 1919.
Herbert Clark Hoover, futur président des États-Unis, réside alors à Tianjin[8],[9]. Dans son journal, il témoigne :« C'est une cité universelle, comme le monde en miniature. S'y côtoient toutes les nationalités, tous les styles architecturaux, toutes les cuisines. »Paul Claudel est consul et président du conseil municipal de la concession française de 1906 à 1909[10], mais il regrette son ancien poste deFoutchéou et n'aime pas la ville qu'il trouve laide :« C'est vraiment de la lisière de pays, comme on dit une lisière d'étoffe toute mangée par le sable et l'eau salée »[11] et il indispose les fonctionnaires français en recevant trop de missionnaires chez lui. C'est à Tientsin que naissent deux de ses enfants, Marie en 1907 et Pierre en 1908. De son côté, le généralGeorge Marshall qui séjournera un temps dans l'American Barracks (caserne américaine) ajoute :« Mon premier contact avec la Chine fut surprenant. Je logeais dans une maison d'allureviennoise, je mangeais unpot-au-feu, je jouais aubadminton et le soir, combien de fois n'ai-je pas bu debière allemande ? Tirant parti de cette expérience, j’ai toujours vanté dans ma vie politique les mérites d’une cité universelle et fraternelle. »
Ville ouverte et libre, Tianjin accueille des réfugiés. En1928, elle abrite une communauté juive de quatre mille personnes dont beaucoup de rescapés despogroms[12].« Alors que nos frères sur laVistule souffraient le martyre, nous vivions heureux, sans la moindre turbulence », souligne Harry Rozents, originaire dePologne. En1938, lasynagogue de Nanjing Lu est inaugurée en grande pompe.« Occidentaux, Chinois et Juifs étaient de la fête », se souvient Harry Rozents[12].
Tianjin est aussi la ville des notables chinois. Comme en témoignent de nombreuses plaques à l'entrée des maisons,seigneurs de la guerre et lettrés s'installent dans les concessions. Comble de la liberté,Puyi, dernier empereur de ladynastie Qing, après avoir été chassé dePékin, y résidera jusqu'en1931[8]. Tianjin est aussi souvent considéré comme la ville d'adoption deZhou Enlai qui y vécut une partie de son enfance[13]. Plus tard, ses visites répétées à l'hôtel Astor témoignèrent d'un réel attachement à cette ville.
En1937, l'armée impériale japonaise occupe la ville à la suite du déclenchement de laguerre sino-japonaise[5]. Les concessions étrangères sont tout d'abord respectées mais en, un incident important survient avec le gouvernement britannique alors que l'armée impériale implante unblocus autour de la concession pour obtenir six résistants chinois accusés d'avoir assassiné le directeur d'une banque appartenant à des capitaux nippons[14].
À compter de 1941, les Occidentaux sont soumis aux mêmes mesures de répression que les chinois et plusieurs concessions sont pillées. Sur leur déclin, les dernières concessions sont dissoutes de1943 à1945 par le gouvernementnationaliste. Le, Tianjin est prise par l'Armée populaire de libération[15]. Tout son patrimoine architectural devient alors « bien d'État ». Mais aucune administration spécifique n'est créée pour en assurer la gestion. Chaque district de la ville entretient son parc de vieilles maisons comme toute autre construction. Pendant laguerre froide, le patrimoine est délaissé. Épisodiquement entretenu, le bâti se détériore, en particulier les anciennes concessionsrusses etfrançaises. Le rythme des dégradations s'accélère avec l'urbanisation. Desusines polluantes sont construites au cœur de la ville. Inexorablement, les édifices se délabrent, certains menacent de tomber en ruine, les murs noircissent.
Dans lesannées 1980, une nouvelle menace guette. La demande en logements et en bureaux entraîne une spirale presque incontrôlable de nouvelles constructions à la finition aléatoire. S'ajoute la boulimie financière des groupes immobiliers qui boudent cet héritage jugé peu rentable. Rapidement, l'ancienne concession russe est engloutie sous le béton. Des gratte-ciel se calent entre les vieux bâtiments, les écrasant aussitôt.
Le vers18 h 30, d'importantes explosions ont lieu dans un entrepôt chimique basé àBinhai New Area, une zone de développement économique sous la juridiction de la municipalité de Tianjin. La série d'explosions, ressentie à plusieurs kilomètres aux alentours, entraîne la mort d'au moins 165 personnes et en blesse plus de 700 autres, outre une dizaine de personnes portées disparues[17].
La municipalité de Tianjin est en général plate et marécageuse près de la côte, mais vallonnée au nord, où lesmontagnes Yan (燕山) traversent le nord de Tianjin. Le point culminant de la municipalité est le pic de Jiushanding à la frontière Nord avec leHebei, à 1 078 mètres.
Le fleuveHai He (海河) se forme à Tianjin avec la confluence de la rivière Ziya (子牙河), la rivière Daging (大清河), la rivière Yongding (永定河) et leGrand Canal. Le fleuve se jette ensuite dans l'océan Pacifique par ledistrict de Tanggu. Les réservoirs les plus importants sont le réservoir de Beidagang à l'extrême sud (district de Dagang) et le réservoir Yuqiao à l'extrême nord (Xian de Ji).
La zone urbaine de Tianjin se trouve dans le centre-sud de la municipalité. La côte de Bohai est bordée d'une série de villes portuaires dontTanggu (塘沽) etHangu (汉沽).
La plaine du nord de la Chine (Grande Plaine), dans laquelle se trouve Tianjin, est géologiquement une zone de sédimentation qui a été constituée au cours du temps par la formation du delta du nord de la Chine. Elle se compose delœss alluviaux et de sables, qui ont été apportés par les rivières en provenance des montagnes de l'ouest du pays.
D'un point de vue climatique (étés chauds et humides et hivers froids et secs avec des tempêtes de poussières) et phytogéographique (paysage proche des caractéristiques des steppes), la région de Pékin est semblable aux paysages de collines voisins. La grande plaine du nord de la Chine est constituée d'alluvions, amenés depuis des millénaires par lefleuve Jaune, la rivière la plus riche en boue dans le monde, et dont les contreforts nord et sud de la péninsule deShandong atteignent lamer Jaune.
La région est soumise à de fréquentsséismes à cause de l'activitétectonique et le lent passage de la plaque indienne sous la plaque eurasienne continentale. La vitesse de la tectonique de ces plaques est en moyenne d'environ quatre centimètres par an. Ainsi, le, s'est produit àTangshan, à 120 km à l'est de Tianjin,un des séismes les plus catastrophiques duXXe siècle. D'une magnitude de 8,2 sur l'échelle de Richter, le bilan officiel du nombre de décès de la part du gouvernement de la république populaire de Chine fait mention d'un chiffre de 242 419. Cependant, certaines sources occidentales estiment le nombre de morts à 650 000[18], voire 700 000[19]. De plus, la puissance du séisme est annoncée officiellement à 7,8. Le séisme a également donné lieu à des dommages à Tianjin et dans d'autres villes de la région.
À la fin de l'année 2009, la population de lamunicipalité de Tianjin était de12,8 millions, dont9,8 millions possédaient leHukou de Tianjin (certificat de résident permanent). Parmi les résidents permanents, 5,99 habitent dans la zone urbaine et 3,81 dans la campagne.
La majorité des résidents permanents de Tianjin sont issus de l'ethnieHan. 51 des 55ethnies de Chine sont représentées dans la ville, dont principalement desHui,Coréens,Mandchous etMongols.
Source : Département des statistiques démographiques, sociales, scientifiques et technologiques du Bureau national des statistiques de Chine (國家統計局人口和社會科技統計司) et Département de la commission de Chine du développement économique des affaires ethniques d'État (國家民族事務委員會經濟發展司), eds.Totalisation des populations ethniques lors du recensement de 200 en Chine (《2000年人口普查中國民族人口資料》).2 vols. Pékin : Maison d'édition des nationalités (民族出版社), 2003.
Huang Xingguo, maire de Tianjin depuis 2007, est arrêté le et fait l'objet d'un enquête pour« violations graves de la discipline »[21]. Le maire adjoint Yin Hailin est également concerné par une enquête. Après sa destitution, Huang Xingguo est remplacé parLi Hongzhong au titre de secrétaire du Comité duParti communiste chinois pour la municipalité de Tianjin[22].Wang Dongfeng est maire de Tianjin et chef adjoint du Comité du Parti communiste pour la municipalité de Tianjin entre[23] et.
Leproduit intérieur brut de Tianjin est de750 milliards deyuans en 2009, enregistrant une croissance annuelle de 16,5 %[24].
En 2009, le PIB par habitant est de 62 403 yuans. Lesecteur secondaire constitue le secteur plus important (54,8 %) et le plus en croissance (18,2 %) de l'économie totale de Tianjin. Le revenu urbain par habitant était de 21 430 yuans, avec une augmentation de 10,3 % par rapport à l'année précédente. Les revenus ruraux par habitant étaient de 10 675 yuans, avec une augmentation de 10,4 % par rapport à l'année précédente.
Les terres agricoles occupent environ 40 % de la surface de la municipalité de Tianjin. Leblé,riz etmaïs sont les céréales les plus cultivées. Le secteur de lapêche est important le long de la côte. Tianjin est également un important centre industriel, contenant des entreprises pétrochimiques, textiles, automobiles, mécaniques et métallurgiques. L'essor de l'activité maritime a conduit Tianjin à prendre en 2011 le3e rang des plus grands ports du monde[25].
La municipalité de Tianjin a également des gisements d'environ 1 milliard detonnes de pétrole dans ledistrict de Dagang qui possède des réserves depétrole. La production de sel est également importante dans le secteur de Changlu Yanqu, qui constitue un des plus importants secteurs de production de sel du pays. L'énergie géothermique est une autre ressource de Tianjin. Des gisements demanganèse et debore sous la ville sont les premiers découverts en Chine.
EADS Airbus a déjà implanté une chaîne de montage d'Airbus A320, opérationnelle depuis 2009. L'AVIC I (China Aviation Industry Corporation I) et l'AVIC II (China Aviation Industry Corporation II) sont les partenaires locaux de l'usine, qui reçoit des pièces à assembler du monde entier[26]
Par sa taille et son importance, la ville de Tianjin possède de nombreux lycées et universités dans tous les domaines. Parmi les universités de la ville, deux se distinguent particulièrement par leur réputation nationale : l'université de Tianjin et l'université de Nankai.
L'Université de Tianjin a été fondée en 1895 et constitue la plus ancienne université de Chine[27]. Elle propose notamment53 formations de licence,151 masters et92 doctorats[28]. Chaque année, environ 24 000 étudiants y suivent des cours dans de nombreux domaines (science, technologie, management, sciences humaines, agriculture…). Une de ses composantes, l'Institut sino-européen d'ingénierie de l'aviation a été ouvert en 2007 et forme des ingénieurs en aéronautique sur le modèle français. Dans le même secteur d'activités, la ville abrite également l'Université de l'aviation civile de Chine.
L'Université de Nankai a été fondée en 1919 et constitue une des universités les plus prestigieuses dans le pays. Elle doit sa réputation notamment grâce à un ancien élève :Zhou Enlai, ancienPremier ministre de la république populaire de Chine. Constituée de nombreux campus à travers la ville, l'université propose notamment71 formations de Licence,206 programmes de Master et117 programmes de Doctorat dans pratiquement tous les domaines d'éducation[29].
Tianjin attire également de plus en plus d'étudiants étrangers. Ainsi, en 2006, laFlorida International University a ouvert en coopération avec l'Université de commerce de Tianjin le premier Institut d'hospitalité et de Tourisme américain à Tianjin. Ce programme international, le plus important pour l'université américaine, est hébergé dans une tour de20 étages qui peuvent accueillir près de 2 000 étudiants[30].
Les citadins de Tianjin parlent le dialecte de Tianjin, une variante directe dumandarin. Malgré la proximité dePékin, le dialecte de Tianjin a des sonorités assez différentes du dialecte de Pékin, qui constitue lePutonghua, la langue parlée officiellement enrépublique populaire de Chine.
L'anglais est la langue de l'élite, et d'une partie de la jeunesse surtout aisée, et universitaire, c'est une seconde langue connue et parlée par environ 5 % de la population. Le russe arrive loin derrière.
Tianjin est un port d'attache respecté de l'opéra de Pékin, une des formes les plus prestigieuses de l'opéra chinois.
Tianjin est également connue pour ses comédies et ses comédiens, dont Guo Degang et Mǎ Sānlì. Mǎ Sānlì (马三立) (1914 - 2003), originaire de l'ethnieHui a longtemps résidé à Tianjin. Il est connu et respecté dans toute la Chine pour ses Xiàngshēng (相声), un divertissement chinois très populaire comparable à dessketches. Mǎ Sānlì a interprété certains de ses xiangsheng dans le dialecte de Tianjin.
Tianjin est aussi connu pour ses figurines d'argile de Zhang (泥人张, nírén zhāng) qui sont des figurines colorées dépeignant une variété de personnages expressifs ; et pour ses cerfs-volants de Wei (风筝魏, fēngzhēng wèi), qui peuvent être pliés et sont donc plus portables.
Les gens de Tianjin sont souvent décrits comme bavards, éloquents, plein d'humour, ouverts et libres. Il existe un terme pour le stéréotype du natif de Tianjin toujours éloquent et parfois humoristique :wèizuǐzi (卫嘴子), qui pourrait être traduit par laBouche de Tianjin. La ville est réputée pour son art du parlé, le xiangsheng, parfois traduit pardiaphonie. Il s'agit d'une performance en duo de la comédie traditionnelle chinoise sous la forme d'un dialogue, riche en jeux de mots et allusions, effectué sur un style rapide et plaisantin. Le xiangsheng est un desspectacles vivants les plus appréciés en Chine. Le canadienDashan (Mark Rowswell) dit que l'équivalent en langue anglaise serait le sketchWho's on First? deAbbott et Costello[31].
Aujourd'hui, Tianjin offre l'aspect d'une ville étouffant sous la pollution, bruyante et chaotique[réf. souhaitée]. Les énormes travaux engagés le long duHai He comme la restauration des anciennes concessions et l'amélioration des voies d'accès à la ville devraient se poursuivre pendant quelques années. La ville renouera-t-elle avec l'âge d'or qu'elle avait connu dans lesannées 1930 ? Aujourd'hui, l'ensemble de l'ancien quartier chinois a été détruit, remplacé par des complexes commerciaux, résidentiels et d'affaires[32].Malgré la proximité de la capitale, Tianjin est une ville bon marché, même si ces dernières années le prix de l'immobilier a fortement augmenté.
Les concessions européennes rassemblent un patrimoine d'environ mille maisons et bâtisses de facture occidentale, construites entre1860 et1940. Aujourd'hui la prise en compte par la municipalité de cette richesse et sa volonté de remettre de l'ordre n'est guère chose aisée. Certaines destructions sont irrémédiables et des bâtiments sont en très mauvais état.
Située sur la rive gauche duHai He, l'ancienne concession italienne (quarante maisons) estactuellement[Quand ?] en voie de restauration sous la conduite d'une société italienne connue pour ses travaux dans le centre historique deNaples. Ce quartier rappelleImperia ouAlassio. « Flânant dans les rues Bo Ai Dao et Jian Guo Dao (ex-via Marchese et CorsoVittorio Emanuele II), d'un seul coup, je reprenais pied dans mon pays » racontait dans lesannées 1920, un aventurier italien.
Dessinée autour de larges rues et d'un quartier verdoyant, la concession anglo-américaine est bien conservée, exception faite de certains bâtiments demandant une restauration légère. Entourée par de petits jardins, l'architecture est d'inspirationvictorienne. Parfois, d'audacieuses bâtisses surprennent comme l'institut des langues étrangères. Dans ce quartier, les bâtisses américaines sont plus amples, les jardins plus étendus.
Vue de la cathédrale Saint-Joseph.
La concession française a une structure plus complexe. Véritable jeu de piste, elle abrite des ouvrages disparates mêlant des genres différents et diverses époques. S'y côtoient maisons de maître etmodernisme volontariste, comme en témoigne le pont métallique enjambant le Hai He ou l'anciennecathédraleNotre-Dame des Victoires, juste réplique d'une église en pays d'Artois. La concession française a connu un parcours très accidenté à l'issue toujours incertaine. Construites dans le quartier commerçant du Heping (和平) Lu, les bâtisses sont encerclées par des immeubles modernes et une activité commerciale mal maîtrisée. La nouvelle cathédrale catholiquecathédrale Saint-Joseph dans le quartier de Nanjing Lu est enclavée par deux gratte-ciels curieusement inachevés. Au cœur du quartier, des maisons disposées en cercle entourent « le jardin français ». Onze maisons devraient être restaurées. Cependant ce projet se heurte à la pression immobilière de ce quartier à l'activité économique très dynamique. Afin d'y remédier, une société franco-chinoise,China Messengers, a engagé un remodelage de l'offre et des itinéraires commerciaux du district de Heping.
La concession russe, elle, a vécu. Si quelques bâtisses demeurent çà et là, l'ensemble du quartier est noyée sous lesgratte-ciel et lesautoroutes urbaines. Dans son prolongement, la concession belge n'est plus qu'un pâle souvenir. Enfin, la concession japonaise a été durablement sinisée.
Tianjin n'a rien d'une ville touristique, cependant, quelques recoins méritent le détour.
Binjiang Dao est unerue piétonne commerçante. On y trouve principalement des vêtements, des chaussures et des montres à des prix défiant toute concurrence. Le marchandage y est de rigueur.
La rue de l'ancienne culture,Guwenhua Jie est un quartier construit sur les bases de l'architecture chinoise traditionnelle. Là aussi, il s'agit d'un quartier commerçant, parfois appelé « quartier des artistes ». En effet, c'est ici que l'on trouve des dessinateurs de portraits et même des sculpteurs. On trouve également descalligraphies, des pinceaux, des sceaux, des cerfs-volants, de l'artisanat traditionnel… Il est aussi possible d'y marchander.
Jiuba Jie, ou la rue des bars, est la zone où se concentrent de nombreux bars et boîtes de nuit souvent très différents les uns des autres. Le bar Ali Baba Jiuba est lui situé à proximité de l'université de Nankai (Nankai Daxue) et est majoritairement fréquenté par des Occidentaux et des étudiants. Par ailleurs on trouve de très nombreuxkaraokés un peu partout, les KTV, qui sont en général appréciés des Chinois.
La nourriture y est très bon marché et est relativement variée. Dans le quartiercoréen, on trouve des tables installées sur le trottoir qui servent des brochettes. Les restaurantsgoubuli (enseigne qui gère des restaurants et des fast-food) servent lesbaozi qui ont fait leur réputation. Enfin, pour les nostalgiques de l'Occident, des pizzerias et quantité deMcDonald's (ou plus souvent desKFC) parsèment les rues de la ville.
Nanjing Lu est une grande avenue commerciale. On peut y trouver de nombreux magasins occidentaux : Zara, Sephora, Pizza Hut…
Chengdu Dao est une rue connue de Tianjin. LaTour olympique abrite un complexe hôtelier 5 étoiles ainsi qu'un night-club renommé, le Sitong Bar.
Comme toutes les grandes villes chinoises Tianjin abrite un grand nombre de gratte-ciel (plus de 340) dont leGoldin Finance 117 qui sera achevée en 2016 et qui avec ses 597 mètres et117 étages sera l'un des plus hauts gratte-ciel du monde.
À l'extérieur de la ville proprement dite, il est également possible de trouver d'autres curiosités.
Leporte-avions soviétiqueKiev (前苏联航空母舰主题公园) est ancré depuis 2004 dans un parc à thème qu'il est possible de visiter.
Les amateurs de sport et de football particulièrement pourront visiter leTEDA Football Stadium (泰达足球场), stade de l'équipeTianjin TEDA, situé dans la zone économique deTEDA.
La municipalité de Tianjin compte également des vestiges de l'histoire plus ancienne de la Chine avec lesforts de Taku (大沽口炮台, plateforme d'artillerie datant de ladynastie Qing) etHuangyaguan (黄崖关长城, un fort réputé de laGrande Muraille).
La cuisine à Tianjin est plutôt focalisée sur lesfruits de mer, à cause de la proximité de Tianjin avec la mer. Les menus importants contiennent Huit Grands Bols (八大碗), qui est une combinaison de huit plats de viande. Ce plat peut être classé en plusieurs variétés, incluant le rugueux (粗), le lisse (细 / 細) et le sommet (高). Les Quatre grands ragoûts (四大扒) font référence en réalité à un très grand choix de ragoûts de poulet, canard, fruits de mer, bœuf et mouton.
Tianjin est également réputé pour ses petites nourritures (小吃) :
leJianbing guozi (煎饼果子), une crêpe comportant différents ingrédients, que l'on retrouve dans un peu toute la Chine, confectionnées dans de petites échoppes mobiles ou en dur.
Quelques produits culinaires vendus par des enseignes de Tianjin :
Goubuli (狗不理包子) est une marque traditionnelle debaozi (包子) (brioches farcies cuites à la vapeur) qui est connue dans toute la Chine ;
Guifaxiang (桂发祥麻花) est une marque traditionnelle demahua (麻花) (bâtons de pâte torsadés au sésame) ;
Erduoyan (耳朵眼炸糕) est une marque traditionnelle de gâteaux de riz frits.
Dans l'optique desJeux olympiques d'été de 2008 àPékin, la ville de Tianjin a construit un nouveau stade d'une capacité de 60 000 places à partir de 2003, lecentre olympique de Tianjin. Il a accueilli plusieurs matchs des tournois masculin et féminin de football des Jeux olympiques de Pékin en 2008. Avant cela, cinq rencontres de laCoupe du monde de football féminin 2007 s'y sont déroulés (dont deux quarts de finale et une demi-finale).
L'aéroport international de Tianjin-Binhai (sinogramme simplifié : 天津滨海国际机场 ; pinyin : Tiānjīn Guójì Jīchǎng) est un aéroport situé dans le district de Dongli à l'est de Tianjin. Il s'agit d'un des plus importants centres de fret aérien du pays.Il sert de plate-forme de correspondance pour la récente compagnieTianjin Airlines et pour la compagnie privée Okay Airlines.Air China y est également très présente.Les vols internationaux sont principalement opérés par Korean Air et Asiana vers l'aéroport international d'Incheon à Séoul, All Nippon Airways et Japan Airlines assurent les voyages vers l'aéroport international du Chūbu à Nagoya.
Tianjin possède plusieurs gares ferroviaires, lagare de Tianjin étant la plus importante. Elle est construite en 1888 et est initialement située à Wangdaozhuang (旺道庄). La gare est ensuite déménagée à Laolongtou (老龙头) sur les bords de la rivièreHai He en 1892. Elle est donc renommé gare de Laolongtou. La gare est reconstruite entre le et le. La gare de Tianjin est également appelée gare de l'est localement à cause de sa situation géographique.
En, un long projet de reconstruction commence dans la gare pour moderniser les infrastructures et en l'intégrant comme principal nœud de transport de Tianjin avec les lignes 2, 3 et 9 du métro, mais aussi comme terminus de laligne à grande vitesse Pékin - Tianjin.
Les gares de l'ouest et du nord de Tianjin sont également des gares majeures du réseau ferroviaire de Tianjin. Il y a aussi la gare de Tanggu, située dans le secteur portuaire dudistrict de Tanggu, la gare de TEDA, située àTEDA et lagare de Tianjin-Sud sur laLGV Pékin - Shanghai. D'autres gares existent également mais ne transportent pas de passagers.
Gare de l'ouest de Tianjin.
La construction de laLGV Pékin - Tianjin a commencé le et a été terminée en.
Les trains inter-cités entre Tianjin et Pékin adoptent un nouveau système de numérotation : Cxxxx. Les trains sont numérotés entre C2001 et C2298[34] :
C2001~C2198: de la gare de l'est de Tianjin à lagare du sud de Pékin, sans arrêt ;
C2201~C2268: de la gare de l'est de Tianjin à la gare du sud de Pékin, avec des arrêts aux gares de Wuqing (武清站) ou Yizhuang (亦庄站) ;
C2271~C2298: de la gare de l'est de Tianjin à la gare de Tanggu de la gare du sud de Pékin.
Un train inter-cités est à la gare de l'Est de Tianjin.
Ces nouveaux trains relient Tianjin à Pékin en 26 minutes, remplaçant les précédents trains qui prenaient plus d'une heure. Au, le prix du billet de train est de 69 yuans pour les sièges en première classe et 58 yuans en seconde classe.
Les trains départs par Tianjin sont numérotés entre G211 et G215 :
G211~G213~G215: de la gare de l'ouest de Tianjin à Shanghai, sans arrêt ;
G41~G43: de la gare de l'ouest de Tianjin à Hangzhou, avec des arrêts ;
D65~D67: de la gare de l'ouest de Tianjin à Tsingtao, avec des arrêts ;
D241: de la gare de l'ouest de Tianjin à Tsingtao, avec des arrêts.
Les trains de « Gxx » relient Tianjin à Shanghai en9 heures, remplaçant les précédents trains qui prenaient plus de12 heures. En 2011, le prix du billet de train est de935 yuans pour les sièges en première classe et de555 yuans en seconde classe.
Les trains de « Dxx » relient Tianjin à Shanghai en5 heures, remplaçant les précédents trains qui prenaient plus de12 heures. En 2011, le prix du billet de train est de 1 175 yuans pour les sièges rembourrés (dans le wagon) et de 1 045 yuans pour les couchettes, et de410 yuans pour les sièges en seconde classe.
Les trains de laLGV Pékin - Shanghai suivantes passent par la gare du sud de Tianjin.
Leport de Tianjin se classe huitième des ports à conteneurs mondiaux, avec un trafic de 22 187 200 teu en 2023[35]. Le port chinois se remet de l'épisode du Covid-19 et du contretemps causé. Il bénéficie des politiques de coordination et d'intégration dans le développement de la région.
Le réseau de tramway de Tianjin a été attribué à une compagnie belge en 1904 et ouvert en 1906. Il s'agit alors du premier système de tramway dans une ville chinoise.Tianjin possède également un système de tramway guidé par un rail àTEDA, leTEDA Modern Guided Rail Tram.
Certains endroits à Tianjin, dont les routes et les ponts, ont été nommés par lestrois principes du peuple deSun Yat-sen (par exemple, la porte Minquan sur la route Zhonghuan). Ces noms renvoient à la période de larépublique de Chine sur le continent. Beaucoup de routes à Tianjin trouvent leur nom dans des provinces ou villes de Chine. Enfin, contrairement à Pékin, peu de routes sont parallèles et orientées selon les points cardinaux.
Tianjin possède trois boulevards périphériques. Contrairement à Pékin, les boulevards intérieur et médian ne sont pas des routes fermées et contrôlées et elles ont de nombreuses intersections avec des rues plus petites. Le périphérique extérieur est le boulevard le plus fermé qui ressemble plus à une autoroute.
Les routes de Tianjin finissent souvent endao (道 avenue),xian (S: 线 / T: 線) (souvent utilisé pour les autoroutes et voies rapides) etlu (路 route). La dénomination dejie (街 rue) reste rare. Comme les routes à Tianjin suivent rarement les points cardinaux, les routesjing (S: 经 / T: 經) etwei (S: 纬 / T: 緯) sont quant à elles orientées respectivement nord-sud et est-ouest.
Juliette Salabert (dir.),Tianjin, deux parcours découverte : les trésors de la concession française, Alliance française de Tianjin, Association mémoire de Tianjin, 2013, 120 p.
Guillaume Sgherri,Chine, les industries agro-alimentaires à Pékin, Tianjin et Shanghaï: caractéristiques et projets des entreprises et de leurs autorités de tutelle. Circuits, marchés et stratégies, CFCE, 1994, 225 p.(ISBN9782279521486)
Xu Subin, Christine Mengin, Maria Gravari-Barbas et Nobuo Aoki,Tianjin, transferts mondiaux et appropriations locales : architecture et aménagement urbain dans la Chine moderne, éditions de la Sorbonne, 2023.