Tiaret (enarabe :تاهرت / تيارت ; enberbère : Tahert ouTihert, ⵜⴰⵀⵔⵜ, « Lionne ») est une ville importante dans le Nord-Ouest de l'Algérie qui a donné son nom à l'immense région agricole de lawilaya de Tiaret. La ville et la région se trouvent au sud-est d'Oran et au sud-ouest de la capitaleAlger, dans la région occidentale des hautes plaines, dans l'Atlas tellien et à environ 150 km de lacôte méditerranéenne.
Située à proximité de la cité médiévale deTahert, la ville va renaître grâce à l'émir Abdelkader qui en a fait l'une de ses capitales dans sa lutte contre les occupants français.
Tiaret provient duberbèreTahert qui signifie la« lionne », en référence auxlions de Barbarie qui vivaient dans cette région[2]. Les noms de villes ou lieux maghrébins commeOran (Uhran) etSouk Ahras ont la même source étymologique.
En 1925, elle comptait 15 000 habitants, puis en 1958 elle passa à 25 000 personnes[5].
Lors du recensement de 1987, elle comptait 95 821 habitants, puis 148 850 habitants en 1998 et enfin 178 915 habitants en 2008 lors du dernier recensement connu[6].
Si le taux de croissance de la population a perduré depuis au même niveau que lors de la période 1998-2008 (+1.86%/an), la population de Tiaret en 2023 pourrait être d'environ 235 000 habitants.
La ville est répartie sur deux secteurs d’habitation distincts ; la vieille ville (le vieux bâti) au nord et qui s’étend vers le sud et la nouvelle zone d’habitation urbaine au sud, dominée par le fort « la Redoute ».
Une étude réalisée en 1992 par l'Université de Nice Sophia Antipolis a fait état d'importantes zones contaminées par la pollution industrielle et de la croissance des colonies de squatters à la périphérie[7].
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Plus au nord de la ville, la pinède est connue comme le poumon vert de Tiaret en dépit de sa superficie de seulement 35 hectares de pins.Elle concentre une faune assez variée en gibier, telle que le sanglier, le lapin de garenne, le lièvre brun, la perdrix gambra, ou encore le porc - épic à crête. Des espèces comme la gazelle de Cuvier ou la gazelle d’Orcas se font plus rares.
En matière de prédateurs connus; le renard roux, la mangouste d’Égypte et la genette sont les principales espèces.Pourtant, certains grands prédateurs comme le caracal, le loup doré d’Afrique du Nord, la zorille de Libye ou encore la hyène rayée se font plus rares.
En effet la pinède de Tiaret est menacée par l’activité humaine, étant en contact direct avec la ville. Le parc d’attraction Rostom Park en est un exemple. Fréquentée par un public nombreux, elle pollue en laissant les déchets à la fois dans le parc et la forêt, malgré les nombreuses campagnes de nettoiement. Pique-niques et barbecues sont organisés, causant parfois des feux de forêts.
La province est habitée depuis la préhistoire et dispose de nombreux monuments mégalithiques. Le site a servi de station et fort romain, nomméTingartia[9]. Près de Tiaret, sont présents lesdjeddars, qui sont d'anciensmausolées[10]. Les édifices démontrent que la région a été habitée pendant l'Antiquité tardive par des populationsberbères.
La ville moderne de Tiaret est construite autour d'uneredoute française de 1845. Le général de Lamoricière décide d'établir sur cette hauteur, comme les Romains auparavant, une citadelle entourée de remparts qui doit permettre le contrôle des tribus de la région, de la grande voie du sud entre la Tunisie et le Maroc et de la piste des nomades sahariens. Le Général relève les plans des ruines de la ville romaine. Une plaque apposée à l'entrée de la citadelle rappellera ces événements. Cette ville militaire c'est la "Redoute" pour les Tiarétiens. Une nouvelle ville moderne va être construite sous la Redoute, vers la plaine.
Tiaret devient alors de par ses nombreux surnoms, la capitale des Hauts Plateaux du Sud Oranais, le balcon du Sud, la porte du Sahara. La ville nouvelle a attiré de nombreux colons de France et la région a prospéré[15]. Unchemin de fer àvoie étroite de 200 km relie en 1889 la ville àMostaganem, cette ligne est aujourd'hui désaffectée[3].
En 1861, un adjoint civil est nommé en la personne de Jules Escoffier, devenant le premier maire de Tiaret. Louis Gorsse est le dernier maire européen en 1958.Entre-temps en 1869, elle passe au statut de commune de plein exercice et accède donc à la vie municipale puis nommée sous préfecture passant à préfecture le 28 juin 1956 comprenant 4 zones qui sont Tiaret, Frenda, Vialar et Aflou.
En 1925, le gouverneur général de l’Algérie de l’époque Maurice Violette (1925-1927) visite la ville.
À partir du 28 janvier 1957, débute une grève nommée{ la grève des 8 jours[style à revoir]} qui amena à plusieurs internements[16].
Le 8 octobre 1958, le général Charles de Gaulle vient à Tiaret où la population a voté Oui à 99% concernant le référendum sur la nouvelle Constitution[5].
Le 17 novembre 1959, le ministre de la santé Bernard Chenot se rend à Tiaret, concernant un congrès de médecins ruraux[17]. L’institution d’un service civique pour les jeunes médecins est alors à l’étude[18].
Le 25 juillet 1962, dès l’indépendance, Ahmed Ben Bella se rend à Tiaret n’étant pas encore président de la république algérienne démocratique et populaire, présentant le bureau du FLN[19].
Abdelmadjid Tebboune, dirigea la ville en tant que wali de 1984 à 1989 et deviendra ensuite président du pays en 2019.
Enfin, Abdelaziz Bouteflika, président de la république algérienne durant ses visites, se rend à Tiaret le 24 mars 2009, concernant un séminaire sur la réconciliation nationale et la paix, contre l’ex - FIS en pleine campagne électorale à sa réélection pour un troisième mandat présidentiel[20],[21]. Puis le 18 février 2019, parlant d’unité et de consensus national[22].
Tiaret, comme tout le reste de l’Algérie proteste vivement contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika[23],[24].
Après l’indépendance de l’Algérie, la ville de Tiaret a perdu certains grands édifices de sa période coloniale telle que le coq du monuments aux morts actuellement dans la commune deBriey, en France[25]. L’Église Sainte-Madeleine érigée en 1886 avec deux cloches de 300 et 400kg, atteignant sa forme définitive qu’en 1935 avec l’apport d’un troisième clocher, puis démolie en 1974[26], pour être remplacée par la mosquée Salah Eddine El-Ayoubi ou encore la synagogue de Tiaret devenue un conservatoire musical.
L’université Ibn Khaldoun de Tiaret est créée en2001, le premier centre universitaire de la ville date de1980. L’université compte 27 filières dans différentes spécialités réparties entre six facultés et trois instituts[28].
L'Institut d'études nationales de Tiaret détient 25 000 volumes dans sa bibliothèque.
La fanfare de la ville lors du salon du cheval à Tiaret.
LeHaras national de Chaouchaoua, aussi connu sous le nom de « Jumenterie de Tiaret », a été créé en 1877 par le ministère français de la guerre[29]. Le haras est l’un des plus importants centres de production équestre. Le centre dispose d’un atelier de production de matériel et outils indispensable à l’élevage de chevaux, d’un espace de dressage et d’entraînement. Son but est de fournir à l'armée française des chevaux. Il fait naître jusqu'à 22 000 poulains par an au début du xxe siècle, il s’agit de montures militaires (Barbe, Arabe et Arabe-Barbe) ou de chevaux de travail agricole.
Lors de l'indépendance de l'Algérie en 1962, Chaouchaoua devient un haras national algérien. La mécanisation diminue drastiquement ses activités et le nombre de chevaux hébergés, qui tombe à 208 (dont une moitié de pur-sang arabes) fin 2018.
La jumenterie de Tiaret fait référence aucheval arabe caractérisé par sa petite taille, fort dynamique et intelligent ce qui le différencie des autres chevaux. Introduit durant le développement islamique au nord de l’Afrique, le cheval arabe est d’origine du plateau de l’Asie moyenne puis il s’est propagé en Asie mineure, en Turquie, en Égypte, en Afrique du Nord et du Sud et en l’Europe.
Zohra Drif, militante de l'indépendance algérienne,avocate et femme politique algérienne, ancienne sénatrice et ancienne vice-présidente duconseil de la nation ;
Joseph Claude Sixou, (1931-2011), militant juif anticolonialiste, ingénieur dans l’aéronautique, crée avec d’autres intellectuels le comité des juifs algériens pour l’indépendance.
Tahar Hmaïdia, (1931-1960), héros de la guerre d’Algérie né à Oued Lili.
Abdelkader Debih, (1927-1960) chahid né à Meghila.
Malika Hamdani, (1942-1961) moudjahida née à Tiaret.
Adda Hamdani, (1926-1962), moudjahid né à Tiaret.
Bouabdellah Haddou, (1931/32-2024) moudjahid originaire de Tiaret.
Benaïssa Henniche, (1932-2024) moudjahid né à Tiaret.
Meriem Mokhtari, (1938), moudjahida et infirmière durant la guerre d’indépendance algérienne.
Personnalités du monde de la culture et des sciences
Lise Enjalbert (1916-2015), professeure de virologie, peintre et historienne ;
Hamza Feghouli, acteur algérien connu par le rôle de Mma Messaouda ;
Khaled Habib, réalisateur, compositeur, auteur-compositeur-interprète et acteur ;
Ali El Hamamy, journaliste, écrivain, et nationaliste algérien, il est l’un des premiers intellectuels à appeler à l’émergence d’un grand Maghreb uni[30] ;
Juda ibn Quraysh, grammairien, lexicographe, et pionnier de la philologie hébraïque ;
↑Société des historiens médiévistes del’Enseignement supérieur public,Apprendre, produire, se conduire : Le modèle au Moyen Âge : XLVe Congrès de la SHMESP (Nancy-Metz, 22 mai-25 mai 2014), Éditions de la Sorbonne,, 409 p.(ISBN979-10-351-0142-8,lire en ligne)