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à l'est sa limite est constituée par le rivage de lamer Noire ;
sa limite ouest part dumont Ostra, suit la ligne de crête du Galabets et de laSredna Gora jusqu'au montMoussala, passe par leRavni tchal, suit la ligne de crête séparant dans les cuvettes de Tchépin et deRazlog, passe par lemont Videnitsa et atteint la frontière gréco-bulgare au village de Kaïntchal (commune deSidirónero) ;
sa limite sud part de Kaïntchal, suit la frontière gréco-bulgare jusqu'au montGiftokastro, descend jusqu'au fleuveMesta, qu'elle suit jusqu'à lamer Égée. Elle longe, ensuite, le rivage nord de celle-ci, du détroit desDardanelles, de lamer de Marmara et duBosphore jusqu'à la mer Noire.
On peut subdiviser la Thrace en deux parties :
Thrace du Nord ouHaute-Thrace, qui correspond à la partie entre, d'une part, la ligne de crête du Grand Balkan et, d'autre part, la ligne de crête des Rhodopes, le passage le plus étroit entre lesRhodopes et lemassif du Sakar, la ligne de crête de ce dernier puis la ligne de crête de laStrandja qu'elle suit jusqu'à la mer Noire ;
Thrace du Sud ouBasse-Thrace, située au sud de la ligne de crête des Rhodopes, de la Sakar et de la Strandja et au nord de la mer Égée et de la mer de Marmara. Celle-ci se subdivise en :
Thrace occidentale qui va de la ligne de crête des Rhodopes jusqu'à la mer Égée et du fleuveMesta jusqu'au fleuveMaritsa,
Thrace orientale, qui va de la ligne de crête de la Sakar et de la Strandja jusqu'à la mer de Marmara et de la Maritsa jusqu'à la mer Noire.
Au début de l'âge du fer, les Thraces conservent leur organisation et forment des États religieux dirigés par des rois-prêtres, à la tête de troupes constituées de cavaliers-aristocrates et de paysans-guerriers libres. Des résidences fortifiées — capitales temporaires — sont bâties pour les rois itinérants[réf. nécessaire].
À partir duVIe siècle av. J.-C., certaines tribus thraces – essentiellement lesBesses et lesOdryses – ont des échanges avec lescités-États grecques qui implantent des colonies sur les rivages de lamer Égée et duPont-Euxin. Les Thraces sont mentionnés pour la première fois, dans un documentécrit, par Hérodote qui indique que« la nation des Thraces est, après celle des Indiens, la plus importante du monde. S'ils avaient un seul roi et s'ils pouvaient s'entendre entre eux, ils seraient invincibles et, d'après moi, beaucoup plus puissants que toutes les nations »[2]. La région est traversée sans difficulté par lesPerses deDariusIer mais, après leur défaite face aux Grecs, ils se retirent en Asie Mineure[réf. nécessaire]. Selon les historiens grecsHérodote etThucydide, une dynastie royale émerge parmi les tribus odrysiennes, au début duVe siècle av. J.-C., avec le princeTérèsIer. À partir de la Thrace centrale, ses successeurs vont agrandir le royaume, en s'imposant aux autres tribus thraces. Les Grecs s'implantent dans les régions côtières de la Thrace méridionale, à partir de -464[3] mais payent un tribut aux Odryses. LesAthéniens contrôlent une partie de la Thrace sud grâce à leur colonie d'Amphipolis. Les échanges entre Grecs et Thraces s'intensifient et ces derniers finissent par utiliser l'alphabet grec pour des écrits non encore déchiffrés[réf. nécessaire]. Lors de laguerre du Péloponnèse (-431 à -404), leroyaume des Odryses s'allie aux Athéniens avant de se retourner contre eux (expédition de 411av. J.-C.)[réf. nécessaire]. Le royaume atteindra son apogée sousCotysIer, en s'étendant duDanube à lamer Égée, mais à sa mort, il est divisé en trois royaumes qui seront conquis, progressivement, par leroyaume de Macédoine. Cette conquête est achevée en -342.
La Thrace est intégrée, entre -341 et -331 au royaume de Macédoine, avant qu'un État odryse vassal ne soit reconstitué dans le Nord de la Thrace. Lors du partage de l'empire d'Alexandre le Grand, en -323,Lysimaque devientsatrape puis roi (-304) de Thrace et contrôle un territoire qui va du Danube jusqu'à l'Anatolie et leCaucase. Il vaincSeuthès III, roi des Odryses, qui s'était révolté mais son royaume est préservé au sein du royaume de Thrace. Lysimaque étend sa domination sur les cités grecques du Pont Euxin et de l'Hellespont, où il implante des bases navales.
Lors de laGrande Expédition menée par une coalition de peuples celtes, ces derniers sont repoussés, en -298, par lesTriballes établis dans le Nord et le Nord-Ouest de la Thrace. Toutefois, en -279, une partie des Celtes menés par le roiComontorios(en) passe en Macédoine puis en Thrace centrale où est fondé leroyaume de Tylis. Celui-ci s'effondre, vers -213, sous les coups de boutoir des Thraces.
Les États thraces retrouvent leur indépendance dès le milieu duIIIe siècle av. J.-C. Le royaume de Macédoine conserve les régions méridionales au sud desRhodopes alors qu'Athènes contrôle les colonies sur les rivages du Pont Euxin et le sud-est de la Thrace, voisine deByzance.
Laprovince romaine de Thrace fut créée en 46, par l'empereur Claude. D'abord confiée à desprocurateurs gouverneurs, la province de Thrace fut ensuite confiée à des légats prétoriens dont le nom apparaît parfois sur le monnayage des cités de la province[réf. nécessaire]. Au terme de leur gouvernement ces personnages pouvaient assez souvent prétendre au consulat : la province n'avait pas de légion mais était assez importante. Relativement étendue, elle était propice au brigandage et exposée aux invasions et aux raids barbares, pour peu que ces derniers aient réussi à percer ou à contourner le dispositif militaire de la province voisine de Mésie inférieure[réf. nécessaire]. La Thrace était aussi une province stratégique car son réseau de communication permettait la liaison entre les provinces frontières du Danube et l'Orient de l'empire. La Thrace fut donc, à partir de la seconde moitié duIIe siècle une province menacée au moment des crises de l'Empire[4].
À compter de l'installation des Bulgares au sud duDanube, en 680, la Thrace est constamment disputée entre, d'une part, l'Empire byzantin et, d'autre part, lePremier, puis leDeuxième État bulgare.
L'Empire ottoman prend pied en Thrace, en 1347, avec la conquête de la ville deKallipolis. Avec l'offensive, dans lesBalkans, dans les années 1380-1390, les Turcs conquièrent rapidement toute la Thrace hormis une petite fraction autour deConstantinople. Cette dernière tombera, avec la ville, en 1453 et sera incluse dans laRoumélie ottomane[réf. nécessaire].
Lors du démembrement des territoires balkaniques de l'Empire ottoman, la région fit l'objet de plusieurs partages. À la suite des traités deSan Stefano puis deBerlin (1878), l'Empire conserve la Thrace mais une province autonome deRoumélie orientale — à majorité bulgare — est créée dans le Nord de la Thrace. La Roumélie orientale et laprincipauté de Bulgarie — également placée sous l'autorité ottomane — décident leur union dès 1885 afin de regrouper dans une entité autonome la plupart des populations bulgares de la Thrace.
Lors desguerres balkaniques de 1912-1913, la province est disputée entre l'Empire ottoman et leroyaume de Bulgarie, allié, lors de la première guerre, à la Grèce et aux autres États balkaniques. La majorité de la Thrace fait partie de la Bulgarie mais l'Empire ottoman conserve uneThrace orientale élargie.
Les traités — dont celui detraité de Neuilly (1919) — qui mettent fin à laPremière Guerre mondiale et redécoupent l'Europe font passer laThrace occidentale (ou Thrace égéenne) sous autorité grecque ; un petit territoire à l'est deSvilengrad, précédemment ottoman, est rattaché à la Bulgarie. Letraité de Sèvres (1920) qui fixe les nouvelles frontières de l'Empire ottoman attribue presque toute laThrace orientale à la Grèce mais letraité de Lausanne (1923) revient sur ces modifications et la Turquie conserve l'essentiel laThrace orientale ainsi que l'extrémité nord-est de laThrace occidentale, voisine de la ville d'Edirne. La Thrace occidentale est reprise par la Bulgarie lors de laSeconde Guerre mondiale, mais elle est rendue à la Grèce dès la fin du conflit.
La Thrace passait pour être une région dont les habitants étaient belliqueux :« Les peuples de ce pays aiment fort la guerre »[5] (Vincenzo Cartari,Les Images des dieux des anciens, trad. Antoine du Verdier, Tournon, C. Michel et T. Soubron, 1606).
En Thrace vécurent aussi le hérosOrphée, fils du roi de ThraceŒagre et de la museCalliope, et le gladiateurSpartacus.