Dans l'Église latine, le titre de « Mère de Dieu » est parfois rendu parDeiparae Virginis Mariae, issu deDeipara (littéralement, « qui a enfanté Dieu »). La solennité de Sainte Marie Mère de Dieu, qui clôt l'Octave deNoël, est célébrée le1er janvier dans lecalendrier liturgique romain (à l'époque l'année commençait le 25 mars).
L'habitude de conférer à Marie le titre de « Mère de Dieu » donne lieu à une polémique avec le patriarche deConstantinople,Nestorius, qui souligne la distinction entre la divinité et l'humanité en Jésus. Il part en guerre contre ce qui lui apparaît comme une nouvelle hérésie :« Je refuse de voir un Dieu formé dans le sein d'une femme ! » Pour lui, Marie est la mère de l'homme Jésus, non du Verbe éternel. La querelle touche aussi au dogme de la divinité de Jésus. Dès lors, deux camps s'opposent : celui des partisans du titre deThéotokos (Mère de Dieu) et celui des partisans de l'Anthropotokos(en) (Mère de l'Homme). Dans un premier temps, Nestorius propose le titre deChristotokos (Mère du Christ) afin de concilier les deux camps et de résoudre une querelle qui agite son Église.
Mais ses attaques contre le titre de Mère de Dieu se heurtent àCyrille, évêque d'Alexandrie, grand défenseur de l'unité du Christ Dieu et homme. Ce qui est en jeu, ce n'est pas le statut de Marie, mais la réalité de l'Incarnation : Jésus fils de Marie est-il vraiment Dieu ? Si oui, sa mère peut véritablement être dite Mère de Dieu. Refuser le titre de Théotokos à Marie reviendrait à séparer la divinité de Jésus de son humanité, ou à admettre que la divinité de Jésus est postérieure à sa conception, ce qui rejoindrait alors l'hérésie d'Arius. L'accusation d'arianisme et d'adoptianisme peut aussi se retourner contre les partisans du titre de Théotokos, comme affirmation de la séparation des deux natures, divine et humaine du Christ, alors que lesymbole de Nicée en affirme la parfaite union (la consubstantialité). La controverse est donc importante et délicate. À cela s'ajoute la ferveur populaire, éloignée des querelles théologiques pointues, en faveur du titre de Théotokos.
Cyrille se dépense sans compter, écrit aux moines d'Égypte, aux évêques, au pape, à Nestorius lui-même. Après bien des péripéties, d'échanges de lettres et de mémoires théologiques, unconcile œcuménique se tient en431 àÉphèse, ville mariale par excellence : c'est là en effet que, selon une tradition, Marie aurait résidé avec Jean après laPentecôte. Cent cinquanteévêques d'Orient et d'Occident y consacrent la reconnaissance par l'Église de la maternité divine de Marie.
Les pères latins du concile traduisent le termeΘεοτόκος (Théotokos) enlatin parDeipara[2], qui est un calque de la construction grecque. C'est de cette traduction que vient le français « Déipare ».
À l'occasion du XVe centenaire duconcile d'Éphèse,Pie XI[3] promeut une solennité universelle en l'honneur de la Maternité divine de Marie. Elle est fixée au.
Une fête dela Nativité de la Théotokos est célébrée le8 septembre pour les Églises qui suivent lecalendrier julien aussi bien que pour celles qui suivent lecalendrier grégorien. (Cette fête est appelée aussiNativité de Marie). C'est l'une des douze grandes fêtes de l'année.