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Tablette de cire

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Lestablettes de cire (en latintabulæ, planches) sont des supports d'écriture effaçables (destablettes à écrire) et réutilisables, connus depuis la hauteAntiquité et qui ont été utilisés jusqu'au milieu duXIXe siècle.

Description

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Reproduction d'une tablette de cire.
Tablette de buis enduite de cire en usage auIer siècle. Musée de Santa Cruz,Tolède, Espagne. Dimensions approximatives : 10 x 18 cm.

Latablette de cire est formée d'une plaquette le plus souvent d'environ 10 à 40 cm de long sur quelques centimètres de largeur et quelques millimètres d'épaisseur. Elle est évidée sur presque toute sa surface en conservant un rebord de quelques millimètres qui fait cadre. De lacire est coulée dans la partie en dépression puis lissée. L'écriture se fait en gravant les caractères sur la cire à l'aide de l'extrémité pointue d'un instrument appeléstyle (aujourd'hui plus fréquemment appeléstylet). Ils peuvent être effacés en lissant la cire avec l'autre extrémité, plate, du style, après l'avoir ramollie.

Le matériau utilisé pour fabriquer les tablettes est en général lebois (buis,hêtre,érable, etc.) mais des matières plus nobles ont été également utilisées, en particulier auMoyen Âge où l'ivoire, l'argent, l'os de baleine ont été utilisés. Lacorne et l'ardoise ont également été utilisées mais dans une moindre mesure.

Lacire, rarement de lacire d'abeille pure, est très souvent teinte pour obtenir une surface d'écriture colorée ou sombre sur laquelle les incisions faites par lestyle seront plus visibles à la lumière. Les principales couleurs sont le noir obtenu en mélangeant dunoir de fumée à lacire ainsi que le rouge foncé, le vert foncé et le jaune[1] obtenus en mélangeant divers pigments.Ovide se plaint dans un poème de l'amant qui reçoit un message dont la couleur rose contredit le contenu :

« Loin de moi, tablettes maudites ! bois funèbre ! et toi, cire qui devais ne m'apporter qu'un refus. Extraite de la fleur de la longueciguë, tu fus sans doute formée du miel impur de l'abeille deCorse ; ce n'est pas auvermillon, comme il semblait, mais bien certainement au sang, que tu devais ta couleur rouge[2]. »

La tablette peut être évidée et couverte decire sur une ou sur deux faces.

Plusieurs tablettes peuvent être reliées entre elles par des lanières pour former de petits livres (voircodex) pouvant atteindre une vingtaine de tablettes. Les plaquettes sont alors percées de plusieurs trous sur un des côtés de leur cadre et des liens sont passés dans ces orifices ; les plaquettes formant couverture du livre sont évidées sur une seule face tandis que les plaquettes intérieures sont évidées sur les deux faces. Le cadre conservé autour de l’évidement permet de ne pas endommager lacire quand les plaquettes sont serrées l'une contre l'autre.

Outre les tablettes de cire, on utilisait aussi la tablette blanche (appelée engrec ancienλεύκωμα, et en latinalbum outabula dealbata) constituée d'une planche de bois polie et blanchie, sur laquelle on écrivait à l'aide d'uncalame trempé dans de l'encre. Il n'y avait donc pas incision. Ce type semble avoir été utilisé par les maîtres pour des exercices scolaires ainsi que pour des annonces officielles[3]. Le plus bel exemple qui nous en soit parvenu est laTablette de Marsiliana.

La tablette a joué un rôle essentiel dans le développement et l'adoption ducodex, qui a commencé à remplacer le rouleau à partir duIer siècle et dont le sens original signifie « morceau de bois »[3]. Pour que cette révolution se produise, il a fallu que le bois soit remplacé par des feuilles depapyrus puis deparchemin[4].

Historique

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Tablette de cire tenue par une femme identifiée à la poétesseSappho. (Pompéi,Ier siècle.)

La plus ancienne tablette connue provient d'un bateaumycénien et date duXIVe siècle av. J.-C.[5]. On a d'autre-part retrouvé des tablettes àNimrud, écrites encunéiforme[1].

LesGrecs ont adopté la tablette appeléeδέλτος /deltos par l'intermédiaire desPhéniciens en même temps que l'alphabet vers leVIIIe siècle av. J.-C. La première référence littéraire d'une tablette de cire apparaît dans le conte deBellérophon de l’Iliade[6].

Utilisation à Rome

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Terentius Neo et sa femme. La tablette et le rouleau. (Pompéi,Ier siècle.)
Article détaillé :Correspondance dans l'Empire romain.

Du fait de la possibilité d'effacer l'écriture et de réutiliser le support, la tablette de cire a surtout servi à prendre des notes au brouillon et à faire des comptes. Elle est énormément utilisée par les Romains pour la correspondance privée mais aussi pour des usages administratifs nécessitant une certaine pérennité et vérifiabilité du document. On en a trouvé une encore couverte de cire àPompéi[7].

À Rome, une tablette seule (tabula) est utilisée commebulletin de vote, par les jurés lors des procès, ou lors desplébiscites, à partir de139av. J.-C. La tablette de vote judiciaire portait une des deux lettres :A (pourAbsolvo, j'absous) ouC (Condemno, je condamne). La tablette de vote pour un plébiscite portait soit unV (pourVti rogas, c'est-à-direComme tu demandes) soit unA (pourAntiguo, Je m’oppose)

La tablette devient indispensable aux secrétaires duSénat pour prendre ensténographietironnienne les comptes-rendus des débats. Dans un format réduit qui tient dans la main, elle sert de bloc-note à toutes les personnes qui savent écrire (d'où l'expression latine pour désigner les tablettes à écrire :pugillares (libelli) oupugillaria, depugillaris, qui tient dans le poing). Elle était également utilisée pour enregistrer des documents officiels tels que des actes de naissance ou lesDiplômes militaires donnant ses droits auxlégionnaires vétérans.

Pour la correspondance les Romains les utilisent par paire : les deux tablettes évidées sur une seule face sont reliées par une charnière et se referment comme un carnet. Un côté est utilisé par l'émetteur du message, qui laisse vierge l'autre volet et referme l'ensemble. À réception, le destinataire répond sur la partie vierge, et renvoie les tablettes à l'expéditeur. Deux plaquettes comportant le texte étaient liées entre elles pour former un petit livre (codex), et les liens étaient ensuite cachetés.

Usage tardif

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LeTabletier ou « ceux qui font tables à écrire », constitue une des premières organisations de métier, entérinée par leLivre des métiers d'Étienne Boileau, rédigé en1268[1]. Ils partagent avec les merciers leur saint patron etsaint Éloi avec les orfèvres dont ils sont proches puisque certaines tablettes ont été ouvragées comme de véritables bijoux, associant des matériaux comme l'ivoire, l'or ou l'argent[1].

AuMoyen Âge, on observe des tablettes mettant en parallèle la cire et leparchemin ou le papier, la cire étant destinée à des écrits qui ne doivent pas rester[1].

La tablette subsiste donc auMoyen Âge et à laRenaissance jusqu'à la vulgarisation dupapier. Des comptes publics ou d’abbayes de ces époques ont été conservés sous la forme de livres de plaquettes. ÀParis auXIIIe siècle la corporation destabletiers ne fabrique que des tablettes destinées à l'écriture. Elles sont encorne, enardoise, enargent ou enivoire et recouvertes de cire verte ou rouge. On retrouve des tablettes de cire dans toute l'Europe et leMoyen-Orient.

À l'époque moderne, l'usage de tablettes d'écriture reste courant en Europe occidentale. Elles ont été étudiées par l'historienRoger Chartier. Elles servent notamment à l'apprentissage de l'écriture, ainsi que de support aux informations que les commerçants veulent noter - elles sont d'ailleurs appeléeslibros de memoria en Espagne.

À partir duXVIIIe siècle, avec les progrès intervenus dans la fabrication du papier et de l'encre, qui en diminuent le coût, l'utilisation des tablettes de cire va diminuant ; l'un des derniers exemplaires conservés est un ensemble de deux tablettes de cire qui servait en 1864 à noter les transactions de la criée au poisson deRouen.

Linguistique

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En français l'expression fairetable rase vient du latintabula rasa, effacer la tablette.

Voir aussi

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Articles connexes

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Sources

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Notes et références

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  1. abcd eteLalou Elisabeth. Les tablettes de cire médiévales. In : Bibliothèque de l'école des chartes, 1989, tome 147,pp. 123-140.Consulter en ligne
  2. Amours, I, 12, 7-12.En ligne
  3. a etbIglesias-Zoido 2013,p. 26.
  4. Iglesias-Zoido 2013,p. 27.
  5. Épave retrouvée àUluburun -[1]
  6. Homère,Iliade[détail des éditions][lire en ligne], VI, 155-203.
  7. Iglesias-Zoido 2013,p. 25., VoirMusée archéologique national de Naples.
v ·m
Exemples
Exemples d'utilisation
Caractérisation
Métier
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