Le nom scientifique validé en dernier n'est pas forcément celui qui a été publié le plus récemment. Par exempleHyperolius viridiflavus admet de nombreux synonymes, dont les derniers sont postérieurs à 1970, alors que lenom valide[a] est « Hyperolius viridiflavus (Duméril and Bibron, 1841) »[4].
La liste de synonymes permet de conserver une traçabilité dans le temps, depuis le nom donné à l'origine (lebasionyme ou protonyme), jusqu'au dernier taxon valide[a], y compris les doublons involontaires. Elle permet de s'assurer notamment que l'on parle bien d'une mêmeespèce quel que soit l'ouvrage, même très ancien, et cela malgré les corrections fréquentes apportées à la classification et aux taxons.
Enzoologie, on parle desynonymes quand plusieursnoms scientifiques s'appliquent au mêmetaxon. Tous les noms de ce taxon (le nom valide[a] inclus) sont des synonymes. Cela peut avoir deux causes :
soit deux (ou plusieurs)systématiciens ont créé des noms différents pour désigner le mêmetaxon (le second n'ayant pas connaissance des travaux du premier), ou ils ont publié séparément mais quasi-simultanément des taxons homotypiques sous des noms différents ;
soit leurs deux taxons (ou plus) ont été ultérieurement "synonymisés" par la communauté scientifique.
Dans le premier cas, on parle d'un « synonyme objectif » (dont la synonymie est fondée sur le mêmetype porte-nom), dans le second, d'un « synonyme subjectif » (dont la synonymie ne résulte que d'une opinion taxonomique personnelle).
On utilise alors la règle de priorité. En principe, seul le premier nom disponible, le « synonyme plus ancien » (senior synonym enanglais)[6], sera reconnu comme le nom scientifique officiel (noté en latinnomen validum abrégé en « nom. val. », c'est-à-dire nom valide), l'autre devenant le « synonyme plus récent » (junior synonym en anglais)[6], un synonyme superflu (dit « nom.non val. » ou « inval. » - abréviation denomen invalidum, nom invalide - suivi du numéro de l'article du code invalidant, et éventuellement du motif, en clair, de l'invalidation). Un nom qui n'est pas utilisé peut être déclarénomen oblitum, qui en latin signifie nom oublié : ce nom n'est pas considéré pour la priorité.
Enfin, un nom non prioritaire au regard de sa date de publication peut parfois faire l'objet d'une mesure deconservation, votée par laCommission internationale de nomenclature zoologique, notamment lorsque ce nom est passé dans l'usage.
Exemple de synonyme zoologique :
Lecheval de Przewalski a trois noms synonymes qui diffèrent selon que le processus despéciation est considéré comme abouti ou non.
Equus przewalskii : élevant le cheval de Przewalski au rang d'espèce à part entière dugenreEquus ;
Equus ferus przewalskii : si on le considère comme unesous-espèce du Cheval sauvage (Equus ferus) ;
Equus caballus przewalskii : si on le considère comme unesous-espèce du Cheval domestique (Equus caballus) .
Trigonostigma heteromorpha (Duncker, 1904) sur la base taxonomique ITIS[10] :
Taxonomic Status: =valid
Synonym(s): =Rasbora heteromorpha Duncker, 1904
Notez que dans le nouveau nom, le nom de l'auteur a été mis entre parenthèses pour préciser que, depuis l'identification originale de Duncker, le nom a été changé.
Ennomenclature botanique, unsynonyme est unnom latindifférent pour désignerun mêmetaxon botanique ou mycologique. C'est-à-dire que tous lesnoms scientifiques autres que lenom correct, désignant une même algue, une même plante ou un même champignon[b] sont des synonymes[c].
On distingue en botanique et en mycologie deux catégories de synonymes :
Les « synonymes nomenclaturaux » (ou homotypiques), qui ont un mêmetype nomenclatural et que l'on peut noter à l'aide du symbole « ≡ » (triple signe égal), qui signifie « identique à ».
Les « synonymes taxinomiques » (ou hétérotypiques) qui ne font pas référence à un seul et unique type nomenclatural, et que l'on notera simplement à l'aide du symbole « = » (signe égal).
Synonymes nomenclaturaux en botanique et mycologie
Lessynonymes nomenclaturaux (dits aussi « obligatoires » ouhomotypiques), ont lemêmetype. Cela signifie que le matériel de typification (le spécimen conservé en herbier ou tout autre élément de référence désigné[d]) auxquels ces différents noms de taxons se réfèrent, est identique[1].
La plupart des synonymes nomenclaturaux sontdescombinaisons issues d'un mêmebasionyme. Cela se produit à la suite d'un transfert dans un autregenre ou à un autre rangtaxinomique. L'épithète spécifique est alors identique (seule la terminaison latine peut varier pour respecter l'accord avec le nom dugenre). Par exemple :
Parfois, dans le cadre d'une recombinaison, une autre espèce portait déjà la même épithète dans le nouveau genre, une nouvelle épithète spécifique doit alors être attribuée à l'espèce transférée.
D'autres synonymes sont desnoms nouveaux (nomina nova). Leur épithète peut donc être quelconque. Par exemple :Leontodon taraxacum L. (1753) ≡Taraxacum officinale F.H. Wigg. (1780).
Le nomTaraxacum officinale est un synonyme nomenclatural deLeontodon taraxacum. Ces deux noms, bien que rapportés à des genres différents, ont le même type et correspondent à un seul et mêmetaxon. Une épithète ne peut répéter le nom duGenre avec lequel elle est combinée ; les tautonymes commeTaraxacum taraxacum ne sont pas acceptés.
Lessynonymes taxinomiques (dits aussi « facultatifs » ouhétérotypiques) ont destypes différents. Par exemple, selon la systématique phylogénétique (classification APG II (2003)), le nom de familleCapparaceae est traité en synonyme taxinomique du nom de familleBrassicaceae. De telles synonymies sont dues à une différence desensibilité individuelle entre les différents taxinomistes quant à la circonscription de l'espèce, et selon l'importance accordée par l'auteur à certains caractères, ou encore due à la différence de méthode utilisée, comme dans l'exemple ci-dessus. C'est pourquoi elle est dite « facultative », car elle peut toujours être remise en question[1]. Pour l'exemple donné ci-dessus :Capparaceae =Brassicaceae.
Par exemple, lepissenlit,Taraxacum officinale, est considéré par une majorité de botanistes comme une espèce assez large (sensu lato), c'est-à-dire admettant un certain nombre de variations portant sur des caractères taxinomiques mineurs. Mais quelques botanistes, estimant ces différences suffisantes pour constituer une espèce distincte, ont fait éclater l'espèce large en une centaine de taxons sous des noms différents (chacun ayant son type désigné dans une publication). On se retrouve alors avec unTaraxacum officinale sensu stricto (au sens strict). Pour la plupart des auteurs ce sont des synonymes hétérotypiques deTaraxacum officinale (ss. lat). Enfin, d'autres botanistes les ont considérés comme des taxons de rang inférieur à l'espèce : sous-espèce (ssp.), variété (var.) ou forme (fo.) de l'espècetypeTaraxacum officinale (a typo differt…). Ces différents taxons peuvent donc également être regardés, selon les cas, comme des synonymes hétérotypiques deTaraxacum officinale ou des synonymes homotypiques de ces sous-espèces, variétés ou formes.
Les abréviations correspondantes les plus usitées pour ces deux catégories de synonymes sont « syn. nomencl. » et « syn. tax. », lesquelles sont souvent remplacées, notamment dans leCode et les études taxinomiques, par les notations symboliques,≡ (« identique à ») et= (signe égal).
↑ab etcLe statut taxinomique de « valide » n'est utilisé qu'enzoologie. Il est équivalent aux termes « accepté » ou « correct » employés dans d'autres disciplines biologiques[2],[3].
↑(en)Kottelat, M. and K.E. Witte, 1999. Two new species of Microrasbora from Thailand and Myanmar, with two new generic names for small Southeast Asian cyprinid fishes (Teleostei: Cyprinidae). J. South Asian Nat. Hist. 4(1):49-56.