Type | |
---|---|
Fondation | |
Architecte | Mazuel |
Propriétaire | Privée |
Patrimonialité | ![]() ![]() |
Département | |
---|---|
Commune |
Coordonnées |
---|
Lasynagogue de Sedan est une synagogue située àSedan, enFrance, construite en 1878, lorsque la communauté juive de Sedan s'est accrue avec l'arrivée de réfugiées d'Alsace-Moselle, province devenue allemande après laguerre franco-allemande de 1870.
À l'extérieur, unédicule defaitage représente lestables de la Loi. Lesrosaces duchevet et duportail forment l'étoile de David[1]. D’architecture sobre à l’intérieur, avec unenef et deuxbas-côtés portant des tribunes, elle est peu ornementée. Letabernacle qui contient les tables de la loi prend une bonne partie d'un mur et est recouvert d’un rideau de velours brodé. À l'intérieur, quelques décors :chapiteauxcorinthiens, décorations quadrilobées des tribunes et fenêtres trilobées.
La synagogue est située sur la commune deSedan, dans le département français desArdennes au 6 avenue de Verdun. L'avenue de Verdun qui se prolonge en l'avenue Philippoteaux, est une artère, d'environ 2 km de long, créée dans la ville de Sedan, entre 1876 et 1878, lorsque le maire,Auguste Philippoteaux obtint, en 1875, le démantèlement de la place forte de Sedan et la destruction de bastions fortifiés, ouvrant la ville et permettant son extension[2]. L'emplacement de la synagogue est en début de ce boulevard,« à la tête du plus beau boulevard » s'exclama le président de la communauté[3].
Une petite communauté juive existe dans les Ardennes auMoyen Âge et qui se développe sur le territoire de Sedan par son statut deprincipauté.Sedan connait également en 1651 l'installation d'émigrés juifs venant d'Amsterdam, de laJodenbreestraat, issus eux-mêmes duPortugal[4]. Cette communauté a pratiquement disparu auXVIIIe siècle, surtout après son rattachement à laFrance. Un fabricant de draps, Hayem Solm Créhange, s'installe en 1798, huit israélites sont dénombrés en 1806[5]. Avant laguerre franco-allemande de 1870, la communauté juive de Sedan est très réduite et un appartement particulier tient lieu de synagogue[6].
Lorsque l'Alsace-Moselle devient allemande, une partie de sa communauté juive émigre dans les Ardennes. Les tailleurs Cahen et Salomon, les fabricants de drap Troller, Blum et Klein, les négociants en cuir Nerson, les bouchers Levy, les marchands de chevaux Haas[7], etc. La synagogue de Sedan est construite en 1878-1879 sur les plans de l’architecte Mazuel, aux frais de l’Etat et de la ville[8]. L'inauguration a lieu le, en présence des autorités civiles et militaires et dugrand rabbin de France.Simon Debré, père du pédiatreRobert Debré, est rabbin à Sedan de 1880 à 1888[9]. Il est le premier rabbin à officier dans ce nouvel édifice[10].
En pleineaffaire Dreyfus, le, une manifestationantisémite regroupant 500 personnes se déroule à Sedan, aux cris de :« À bas les juifs ! Vive l'armée ! ». Le quotidien local,Le Petit Ardennais, bien que modérémentantidreyfusard, parle de« chahut de collégiens ». Le, c'est à son tourJean Jaurès qui vient sur place et tient un meeting dans la même ville, pour soutenir lesdreyfusards[11].
La communauté juive comprend une centaine de personnes dans la cité au début duXXe siècle[12]. Pendant laSeconde Guerre mondiale, 45 juifs sont déportés dans les camps d'Auschwitz et deRavensbrück. Un monument le rappelle place Voltaire[13]. En 1962, à la fin de laGuerre d'Algérie, l'arrivée en France de rapatriés d'Algérie, dont desjuifs séfarades, contribue à agrandir la communauté juive de Sedan. Dans les décennies suivantes, les facteurs économiques ont entraîné un départ des populations vers de plus grandes villes, notamment Paris, et la communauté juive de Sedan a diminué. Certains Juifs ont également émigré enIsraël.
L'édifice est inscrit en 1984 au titre desmonuments historiques[14].
Sur les autres projets Wikimedia :