Synagogue de Belfort | |||
![]() La synagogue de Belfort | |||
Présentation | |||
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Culte | Judaïsme | ||
Type | Synagogue | ||
Début de la construction | 1852 | ||
Fin des travaux | 1857 | ||
Style dominant | néo-byzantin | ||
Protection | ![]() | ||
Géographie | |||
Pays | ![]() | ||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||
Département | Territoire de Belfort | ||
Ville | Belfort 27, rue du Général Strolz | ||
Coordonnées | 47° 38′ 17″ nord, 6° 51′ 24″ est | ||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Territoire de Belfort | |||
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Lasynagogue de Belfort est un lieu de culte juif de stylenéo-byzantin construit sous leSecond Empire au centre de la ville deBelfort.
L'édifice fait l’objet d’une inscription au titre desmonuments historiques depuis le[1].
Une communautéjuive était installée vers 1715 dans la localité voisine deFoussemagne où les juifs y constituent vers leXIXe siècle jusqu'à 70 % de la population totale du village[2] et dont on dit "qu'il s'agit de la seule ville de France où il existe une synagogue et pas d'église"[3]. Cependant qu'à Belfort, les juifs n'y sont pas autorisés avant 1791 à la suite de l'émancipation des Juifs de France.
Les Juifs qui s'installèrent dans la Vieille Ville de Belfort auXVIIIe siècle étaient pour une part originaires duSundgau (triangleBâle,Mulhouse,Belfort), ils parlaient un dialecte duyiddish, ils étaient colporteurs, artisans, maquignons, tanneurs.
1791 : les Juifs sont autorisés à s'installer à Belfort qui était jusqu'alors interdite aux non-catholiques depuis que la ville avait rejoint leRoyaume de France, lors duTraité de Westphalie en1648. Toutefois, une présence juive de changeurs liés aux activités bancaires est mentionnée auXIIIe siècle, puis décimée auXIVe siècle par unpogrom[4].
AuXIXe siècle les communautés juives d'Alsace comme de Franche-Comté sont principalement rurales par exemple àHagenthal-le-Haut,Seppois-le-bas, Durmenach (ville d'où les juifs fuirent après lepogrom appeléJuden rumpel en1848). La communauté qui s'implante à Belfort aura une caractéristique plus industrielle après 1871.
Une première synagogue se trouvait depuis1830 à quelques centaines de mètres de la synagogue actuelle. Elle sera démolie "pour cause d’utilité publique" car enclavée dans un terrain militaire[5]. En 1793, on signale un mariage célébré par le rabbin de Foussemagne. Le lieu de prières alors était situé faubourg de France, chez un particulier.
1857: inauguration de la synagogue de Belfort. Elle a été construite grâce à l'acquisition d'un terrain le par 50 chefs de familles.
1871: les « Optants » pour la France, quittent l'Alsace allemande. Ils étaient attachés à la tradition juive alsacienne, en témoignent la liturgie, lesmappot (tissus entourant les rouleaux de laThora), les coutumes, les habitudes culinaires. Certains industriels avaient transféré leurs affaires depuis l'Alsace, comme les usines textiles dirigées par Jacques Dreyfus - frère aîné duCapitaine Dreyfus et dont les membres de la famille reposent au cimetière de la ville.
Années1920: flux migratoire polonais qui créa son propre lieu de prière, rue sur L'Eau dans la Vieille Ville.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, environ 250 juifs de Belfort sont déportés.
Après guerre, on constate l'arrivée de rescapés de laShoah : polonais, allemands, galiciens.
Années1960, la communauté accueillit desJuifs d'Afrique du Nord, d'Iran1978, et duKazakhstan1996.
Trois maires de la ville sont issus de la communauté juive de Belfort:Léon Schwob,Edouard Lévy-Grunwald,Pierre Dreyfus-Schmidt,Pierre Bonnef et le SénateurMichel Dreyfus-Schmidt ce qui témoigne de la participation de la communauté à l'essor économique de la ville et à la vie politique par un engagement citoyen.
La synagogue a conservé son cachetromano-byzantin d'origine avec ses deux coupoles orientalistes, son plafond aux arcs gothiques, avec son Arche Sainte sculptée dans le stuc d'arabesques et de motifs floraux, avec des chapiteaux de colonnes orientaux aux motifs médiévaux alémaniques. Des luminaires d'origine en bronze surmontés de l'emblème de l'architecte du roi Salomon, Hiram, et de griffons d'or ainsi que des vitraux de l'atelier des maîtres verriers Beyer de Besançon[4].
La synagogue possède une horlogeUngerer[6] (industrie alsacienne réputée dans la construction d'horloges d'édifice), datant vraisemblablement des années1860. Elle fut abandonnée lors de l'électrification des horloges, dans les années1930. Récemment restaurée, l'horloge est désormais intégrée au patrimoine juif de la ville[3].
La synagogue de Belfort est active et accueille également un large public à l'occasion de manifestations culturelles ponctuelles.En raison d'une fortealyah, de nombreux départs des jeunes dans les universités, du vieillissement de la communauté, les communautés juives deSynagogue de Montbéliard (doubs),Héricourt (Haute-Saône),Giromagny[7], se sont éteintes et les offices religieux sont regroupés à Belfort.
Lecimetière juif date de1811 et se visite, on y trouve des tombes remarquables pour leur iconographie, et les personnalités de la vie civile, militaire et politique de la ville dont les 3 maires de Belfort : - Léon Schwob - Edouard Lévy-Grünewald - Pierre Dreyfus-Schmidt -