Certains des plus grands marécages se trouvent partout dans le monde, le long de grands fleuves tels que l'Amazone, leMississippi et leCongo.
Dans les marécages, certains arbres ont quelquefois adapté leur systèmeracinaire sous la forme depneumatophores. De nombreux marécages se trouvent le long de grandes rivières où ils dépendent fortement des fluctuations naturelles du niveau de l'eau[5]. D'autres marécages se trouvent sur les rives de grands lacs[6]. Certains marécages ont des saillies de terres arides recouvertes de végétation aquatique, ou une végétation qui tolère des inondations périodiques ou une saturation du sol[7]. Lesvrais marécages sont de type forêt (Forêt alluviale) mais il en existe de type « transitoires, arbustifs », lesmarécages arbustifs(en).
Le français est imprécis la plupart du temps sur la distinction marais/marécage, par ailleurs de mêmeracine. Le marécage est« une terre dont le fond est humide et bourbeux comme le sont les marais »[8]. Unezone humide donc. Littré ajoute en 1873, un terrain où il y a des marais[9]. Le marécage hérite par ailleurs de la mauvaise réputation du marais de milieu malodorant. L'Organisation hydrographique internationale ne s'aventure pas plus loin[10].« Terrain bas, humide et bourbeux, parfois inondé où s’étendent des marais ». Le marais (palus, mare) dans le Littré est un « amas d'eau dormante, naturel ou artificiel ». Le dictionnaire Trevoux, vient un peu au secours en renseignant « Les saules, les peupliers, les aulnes viennent bien dans les marécages »[11]. Le mot « inextricable » vient régulièrement renforcer « marécage » pour qualifier un endroit rendu difficilement accessible par laboue. Les traités de fortification traitent des avantages et désavantages de la situation marécageuse[12]. LeDictionnaire de l'Académie française de 1740 rapproche marécage degrenouillère, le lieu où vivent lesgrenouilles[13].
La définition que donne l'Office québécois de la langue française[2] la fait approcher de la définition que donne l'anglais au motswamp en Amérique du Nord, dont il est la traduction[14].« Le terme marécage renvoie à une étendue de terrain humide ayant un couvert arbustif sur une partie de sa superficie (ce qui n'exclut pas la présence d'un certain nombre d'arbres) et où s'étendent desmarais ». Dans un marais, les arbres sont absents[2].
En Europe tempérée, les terrains aquatiques ne sont propres qu'auxaulnes, auxpeupliers et auxsaules. Quelques autres espèces se plaisent « en terrain frais » ou seulement humide, mais les essences de chênes, d'ormes, de châtaigniers ne prospèrent que dans les terrains secs, composés de bonnes terres, ne retenant après les pluies que ce qu'il faut d'eau. Il en est de même de l'ordre desPinales, les bois résineux qui ne réussissent dans les sols marécageux[15].
En anglais,bayous etmangroves peuvent être vus comme des cas particuliers de marécage. Par ailleurs,swamp se distingue de marais (marsh) :
lebayou se définit d'abord comme une voie navigable relativement petite et paresseuse à travers les basses terres, ouswamps en anglais, généralement avec un courant lent, presque imperceptible. Dans le sud-est des États-Unis (Louisiane), lesswamps sont par glissement aussi appelés « bayous » en anglais. En Louisiane, lesswamp oubayous sont souvent caractérisés par la présence deCyprès chauve et de tupelo-gommiers (Nyssa sylvatica) et se produisent presque toujours dans les zones où l'eau douce est dominante[3].
Mangrove est en français emprunté à l'anglais (anglicisme)[réf. nécessaire].Mangrove en anglais désigne d'abordRhizophora, en particulierRhizophora mangle de la famille desRhizophoraceae[16]. Par extension, mangrove désigne en français comme en anglais lebiome où croissent ces arbres, dans les régions tropicales et subtropicales. En anglais le terme est doncpolysémique désignant à la fois l'arbre, le lieu où il se développe, et par glissement toutes zones humides boisées côtières. Le français ne retient que les deux dernières significations, préférant pour la première le mot « palétuvier ». L'expression « mangrove swamp » se rapproche le plus de la définition française demangrove, par ailleurs traduite en français par « marais à mangroves ».
Marsh (marais) est en anglais une zone humide composée principalement d'herbes et deroseaux trouvés près des rives de lacs et de ruisseaux, servant de zone de transition entre les écosystèmes terrestres et aquatiques. Unswamp est une zone humide composée d'arbres et d'arbustes trouvés le long de grandes rivières et des lacs[17].
Dans lesécosystèmes boréaux du Canada, le motswamp est couramment utilisé pour désigner ce que l'on appelle plus correctement unetourbière, (bog,fen, oumuskeg).
Lefrançais québécois préfère « marécage, plé ou plée[2],[1]».« Le terme marécage renvoie à une étendue de terrain humide ayant un couvert arbustif sur une partie de sa superficie (ce qui n'exclut pas la présence d'un certain nombre d'arbres) et où s'étendent desmarais. » Dans un marais, les arbres sont absents[2]. Le français est imprécis la plupart du temps sur la distinction marais/marécage, par ailleurs de même racine. Dans le marécage« s’étendent des marais »[18].
Profil du marais côtier typique d'un grand lac, du lac aux terres hautes, montrant les changements dans les communautés végétales liés à l'historique du niveau des lacs (d'après Environnement Canada, 2002)[19],[20].
Ladéforestation massive provoque l'apparition de marécages. Chemin de fer forestierBelorucheiskaya (Russie) en 1977.
Les marais et marécages sont caractérisés par des eaux lentes menant à des eaux stagnantes. Nombreuses sont des rivières ou des lacs. Ce sont donc des zones à très faible relief topographique.
Historiquement, les humains ontdrainé marécages etmarais pour fournir des terres supplémentaires à l'agriculture et réduire les risques de maladies transmises par les insectes, dont lepaludisme[21]. De nombreux marécages ont également été soumis à une exploitation forestière intensive nécessitant la construction de fossés de drainage et decanaux. Ces fossés et canaux ont contribué au drainage et, le long de la côte, ont permis l’intrusion de l’eau salée, transformant certains marécages d'Amérique du Nord enmarais ou même en eaux libres. De vastes zones de marécages ont donc été perdues ou dégradées. LaLouisiane est un exemple classique de la perte de zones humides née de ces facteurs combinés[22]. L'Europe a probablement perdu près de la moitié de ses zones humides. La Nouvelle-Zélande a perdu 90 % de ses zones humides en150 ans[23].
Les états, les écologistes en premier, reconnaissent que les marécages fournissent des services écologiques précieux, notamment la lutte contre lesinondations, la production de poisson, la purification de l'eau, lestockage du carbone et deshabitats pour lafaune[24]. Dans de nombreuses régions du monde, les autorités protègent les marais et marécages. Dans certaines régions d'Europe et d'Amérique du Nord, les projets de restauration des marais et marécages (zones humides) se généralisent[25]. Les étapes les plus simples pour restaurer les marécages consistent souvent à boucher les fossés de drainage et à enlever lesdigues[26].
Les marécages et autreszones humides ont traditionnellement unevaleur foncière très faible par rapport aux champs, aux prairies et aux bois. Ils ont la réputation d'être des terres improductives difficiles à utiliser pour des activités humaines, à l'exception peut-être de lachasse et dupiégeage. Les agriculteurs, par exemple, ont généralement asséché les marécages près de leurs champs afin de disposer de plus de terres utilisables pour la plantation de cultures.
De nombreuses sociétés auXXIe siècle prennent conscience que les marécages sont essentiels pour fournir de l'eau douce et de l'oxygène à toute vie et qu'ils constituent souvent un terrain fertile pour une vie très diversifiée. En effet, les marécages des plaines inondables jouent un rôle extrêmement important dans la production de poisson[27]. Les agences environnementales gouvernementales (telles que l'Environmental Protection Agency américaine) prennent des mesures pour protéger et préserver les marécages et autres zones humides. En Europe, des efforts importants sont investis dans la restauration des forêts marécageuses situées le long des cours d'eau[5]. Cependant, sur le plan juridique, une lacune qui persiste porte sur la taille du marécage : les petites surfaces ne sont guère protégées, ainsi qu'alerte le professeur Jean Untermaier[28].
Les écologistes travaillent pour préserver les marécages, comme ceux du nord-ouest de l'Indiana, dans leMidwest américain, qui ont été préservés dans le cadre duparc national des Indiana Dunes[29],[30],[31]. Le problème desespèces envahissantes a également été mis en lumière, notamment dans des endroits tels que lesEverglades.
Everglades, Floride, États-Unis ; unglade est une clairière, un espace ouvert dans une forêt. Parfois, le mot est utilisé dans un sens plus vague, comme dans les zones humides sans arbres desEverglades. Les Everglades incluent des marécages (swamp) de cyprès, et des forêts de mangroves estuariennes, deshammocks de feuillus tropicaux, etc.
L'allemand distinguesumpfwald (forêt marécageuse), une forêt dont le sol est généralement sous eau, mais qui sèche régulièrement ou tous les deux ou trois ans, etBruchwald en permanence sous l’eau et marécageuse.Auwald (forêt alluviale) se produit dans le contexte des cours d'eau et sont des communautés forestières azonales fortement touchées par les inondations et le niveau élevé des eaux souterraines.
Les maraisswamps peuvent être trouvés sur tous les continents sauf enAntarctique[34]. Le plus grand marécage au monde est la plaine inondable du fleuve Amazone, particulièrement importante pour son grand nombre d'espèces de poissons et d'arbres[35],[36],[37].
Les marécages désignent en Afrique des zones humides couvertes d'une végétation herbacée assez haute. Un swamp est un milieu saturé en eau de manière plus ou moins permanente, avec de l'eau entre la végétation[38].
Lemarais de Vassiougan est un grand marais dans l'ouestSibérie zone de laRussie. C'est l'un des plus grandsswamp du monde, couvrant une superficie plus grande que laSuisse.
Les plus grandes zones humides du monde comprennent d'importantes zones de marécages, telles que les bassins de l'Amazone et du fleuve Congo[37].
↑Sébastien Le Prestre de marquisVauban,Véritable manière de fortifier de Vauban. Où l'on voit de quelle méthode on se sert aujourd'hui en France, par la fortification des places, chez les Janssons à Waesberge,(lire en ligne)
↑Dictionnaire de l'Académie Françoise, chez Saillant & Nyon,(lire en ligne)
↑"Biodiversité et droit de la biodiversité"in Revue juridique de l'environnement, numéro spécial :Biodiversité et évolution du droit de la protection de la nature, pp. 21-32[1]
↑Reuss, M. (1998). Designing the Bayous: The Control of Water in the Atchafalaya Basin 1800–1995. Alexandria, VA: U.S. Army Corps of Engineers Office of History.
↑Goulding, M. (1980). Les poissons et la forêt: explorations de l'histoire naturelle amazonienne. Berkeley, CA: Presses de l'Université de Californie.
↑Lowe-McConnell, R. H. (1975). Fish Communities in Tropical Freshwaters: Their Distribution, Ecology and Evolution. London: Longman
↑a etbL.H. Fraser and P.A. Keddy (eds.). 2005. The World's Largest Wetlands: Ecology and Conservation. Cambridge University Press, Cambridge, UK. 488 p.
↑Bryan Robert Davies, F. Gasse. African Wetlands and Shallow Water Bodies. Zones humides et lacs peu profonds d'Afrique.Lire en ligne
↑a etbZoeBrennan, « The superlions marooned on an island »,TheDaily Mail,(lire en ligne, consulté le)