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Superstrat

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Cet article possède unparonyme, voirSuper Strat.

Enlinguistique historique et ensociolinguistique, le terme « superstrat » désigne un ensemble de faits linguistiques (phonétiques,grammaticaux oulexicaux) nouveaux dans unelangue, imputables à l’influence d’une autre langue. Dans ce cas, une langue B exerce son influence sur une langue A sur un territoire donné, sans toutefois la supplanter. À terme, les locuteurs de la langue B finissent par adopter la langue A. Par extension, le terme désigne parfois la langue qui cause ces changements, bien qu’on préfère souvent parler dans ce cas de « langue de superstrat »[1].

En linguistique historique

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La langue superstrat ne remplace pas la langue qu’elle influence mais y laisse des traces plus ou moins importantes. Leslangues germaniques duMoyen Âge, par exemple, ont disparu mais ont exercé une influence relativement importante sur certaineslangues romanes occidentales à la suite desGrandes invasions. Dans le cas dufrançais, c’est la langue desFrancs qui a influencé legallo-roman parlé dans la moitié nord de laFrance actuelle, devenant ainsi le superstrat du futur français. Au niveau lexical, lefrancique y a laissé un assez grand nombre demots (blé,danser,hêtre,bleu,guerre, etc.), de nombreuxtoponymes, beaucoup de noms de personnes. Dans le domaine phonétique, on lui doit l’h aspiré. En effet, lephone latin [h] ne s’était pas conservé en gallo-roman mais le francique l’a réintroduit[2], y compris dans des mots d’originelatine qui ne l’avaient pas, ex.altus devenuhaut sous l’influence du francique*hauh, *hoh[3]. Sur le plan grammatical, on lui doit une évolution dans l’ordre des mots : l’ordredéterminant + déterminé ou bien la place finale duverbe dans lessubordonnées enancien français seraient dus à l’influence germanique[4]. Le superstrat francique est l’un des facteurs qui ont contribué à la différenciation desdialectes septentrionaux du gallo-roman de ses dialectes méridionaux, dont est issu l’occitan[5].

Lalangue anglaise repose sur levieil anglais, enrichi par les variétés de lalangue d’oïl parlées par les conquérants de l’Angleterre, pour la plupartNormands[6].

D’autres auteurs étendent l’acception ci-dessus du superstrat auxemprunts faits par une langue après sa formation, y compris par voie savante. Ainsi, dans l’évolution duroumain, on pourrait parler de superstratsalbanais,slave,hongrois,turc,grec moderne,allemand,italien, latin savant et français[7].

Des exemples de superstrats historiques et en même temps actuels sont des langues comme l’anglais, le français, l’arabe, etc., avec leur influence sur les langues de certainspeuples autochtones, résultat d’une dominationpolitique,économique ouculturelle[8].

En sociolinguistique

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Dans cette branche de la linguistique, le superstrat est considéré comme une langue qui en domine une autre et reste dominante. À la suite du contact et de l’interférence entre une langue superstrat et une langue autochtone qui, dans ce cas, constitue unsubstrat, desvariétés de la langue superstrat peuvent se former, comme, enInde, l’Indian English, plus proche de l’anglaisstandard que leHinglish[9], plus fortement influencé par le substrat, et àSingapore – leSingapore English et leSinglish[10],[11].

Lesidiomes appeléspidgins et ceux appeléscréoles sont eux aussi basés sur des langues substrats et des langues superstrats[12]. La frontière entre pidgin et créole n’est pas nette. Un pidgin est employé dans lacommunication entre locuteurs delangues maternelles différentes. Les pidgins ne sont pas des langues maternelles et n’ont pas vocation à être transmises de génération en génération. Elles peuvent cependant devenir à terme des langues créoles, qui, elles, sont transmissibles de la mère à l’enfant au sein d’une communauté linguistique homogène[13]. Un tel idiome est letok pisin, parlé enPapouasie-Nouvelle-Guinée, considéré comme « pidgin et langue créole » par Bussmann 1998[14]. Des exemples de langues créoles proprement-dites sont l’haïtien, à superstrat français, ou lecréole hawaïen, à superstrat anglais[15].

Notes et références

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  1. Neveu 2004,p. 273.
  2. Grevisse et Goosse 2007,p. 17-18 et 156.
  3. Dubois 2002,p. 457.
  4. Camproux 1974,p. 59.
  5. Bussmann 1998,p. 826.
  6. Crystal 2019,p. 30.
  7. Constantinescu-Dobridor, 1998, articlesuprastrat.
  8. Crystal 2008,p. 465.
  9. Mot-valise formé deHindi etEnglish.
  10. Mot-valise deSingapore etEnglish.
  11. Eifring 2005, chap. 6,p. 10.
  12. Eifring 2005, chap. 6,p. 15-16.
  13. Neveu 2004,p. 88.
  14. Bussmann 1998,p. 1203.
  15. Bussmann 1998,p. 264.

Sources bibliographiques

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Articles connexes

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