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Réalisation | Luc Besson |
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Scénario | Luc Besson Pierre Jolivet Alain Le Henry Marc Perrier Sophie Schmit |
Musique | Éric Serra |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Les Films du Loup TSF Production Gaumont TF1 Films Production |
Pays de production | ![]() |
Genre | Thriller |
Durée | 104 minutes |
Sortie | 1985 |
Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.
Subway est unfilm français réalisé parLuc Besson, sorti en1985.
Après avoir dérobé des documents compromettants, un homme, Fred, se réfugie dans lemétro parisien. Au sein de cet univers fascinant et agité, une impitoyable chasse à l'homme s'organise. D'étranges liens se tissent entre le cambrioleur et la femme de sa victime, Héléna.
Au-delà de l'histoire de vol de documents et de chantage,Subway est aussi une plongée dans le monde de lamarginalité et de la culturepunk. Fred parcourt les sous-sols du métro et découvre sa vie et ses habitants nocturnes. Au détour des couloirs, il rencontre aussi des musiciens, évoluant chacun dans leur coin. Il décide de les réunir et de les inciter à former un groupe.
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Luc Besson développe les prémices du scénario au début desannées 1980, alors qu'il squatte chezPierre Jolivet[4]. Après avoir tourné son court-métrageL'Avant-dernier (1981), Luc Besson retravaille le script avec Pierre Jolivet[5]. Le cinéaste démarche alors des producteurs. Il se fait alors connaître chezGaumont grâce àMarie-Christine de Montbrial, qui l'a découvert avecL'Avant-dernier[5]. Mais le projet ne se concrétise pas. Déçu, Besson décide sur les conseils d'une connaissance d'adapter son court-métrage en long-métrage. Son premier long-métrage sera doncLe Dernier Combat (1983)[6]. Le film sera ensuite projeté devant certains cadres de Gaumont, grâce à Marie-Christine de Montbrial. Le film séduit le directeur général du studio,Daniel Toscan du Plantier, qui demande alors ce que Luc Besson a prévu ensuite. Ce dernier lui parle brièvement deSubway. Daniel Toscan du Plantier est d'emblée partant et souhaite que Gaumont le produise[7]. Après avoir écrit plusieurs versions du scénario, Luc Besson n'est toujours pas satisfait. Sur les conseils d'Alexandre Arcady, il le réécrit avec l'aide d'Alain Le Henry[8].Marc Perrier etSophie Schmit sont également crédités au générique pour leur participation au scénario. Cette dernière, qui a un temps été la compagne du réalisateur, officie également comme monteuse.
Alors que le projet avance, Gaumont connaît de nombreux problèmes financiers. Alors que plusieurs films sont annulés,Subway voit son budget passer de 22 à 14 millions de francs[9].
LaRATP demandera de nombreuses réécritures avant de donner son autorisation. Plusieurs changements ne seront finalement pas appliqués et cachés à la RATP[10],[11].
Au tout début du développement du film,Luc Besson envisageFrançois Cluzet pour le rôle principal, mais Gaumont ne le trouve pas assez connu[5].
Pour le rôle féminin principal, Luc Besson envisage l'actrice britanniqueCharlotte Rampling, alors très populaire. L'actrice insistera pour que son compagnon de l'époqueJean-Michel Jarre compose la musique mais Luc Besson reste fidèle àÉric Serra[12]. Pour le rôle masculin principal, Luc Besson s'est inspiré deSting, leader du groupeThe Police. Un ami lui conseille de l'engager. Après avoir vu une copie duDernier Combat, Sting accepte et est enthousiaste[13]. Finalement, Charlotte Rampling est trop indécise et Luc Besson propose le rôle àIsabelle Adjani, dont il vient de réaliser leclip dePull marine[14]. Séduite par le script, l'actrice française accepte très rapidement[15]. La participation de Sting est cependant remise en cause en raison des dates de sa tournée mondiale[16]. Luc Besson pense à nouveau à François Cluzet, avec qui Isabelle Adjani vient de tournerL'Été meurtrier (1983). Mais en raison du style novateur du film, l'actrice suggère un duo inédit et d'engager un acteur inconnu[16]. Par l'intermédiaire de l'agent d'Isabelle Adjani, Luc Besson rencontreChristophe Lambert. Inconnu du grand public, l'acteur franco-américain vient d'achever le tournage deGreystoke, la légende de Tarzan, qui n'est pas encore sorti. L'acteur et Luc Besson « accrochent » très vite et signent très rapidement le contrat[17].
Le rôle du commissaire Gesberg est proposé àMichel Galabru, que Luc Besson a rencontré sur le tournage deLes Bidasses aux grandes manœuvres (1981) sur lequel il est assistant-réalisateur[18]. Quant àJean-Pierre Bacri, Luc Besson l'a rencontré lors du tournage duGrand Carnaval (1983) d'Alexandre Arcady[19],[17].
Luc Besson apparaît brièvement dans le rôle du conducteur d'un train duRER B, braqué parRichard Bohringer.
Le rôle du roller est initialement prévu pourRichard Anconina, que Luc Besson rencontre alors que l'acteur vit chez son amiPierre Jolivet[4]. Mais quelques années plus tard, alors que le film se concrétise, l'acteur trouve que le rôle est trop petit[12]. C'est finalementJean-Hugues Anglade qui est engagé, l'acteur ayant le même agent qu'Isabelle Adjani[20].
Pour le rôle du batteur, Luc Besson pense d'emblée àJean Reno, qui a joué dans son court-métrageL'Avant-dernier (1981) et dansLe Dernier Combat (1983)[20]. Le réalisateur propose ensuite le rôle du bassiste à son ami et futur compositeur fétiche,Eric Serra, et celui du chanteur àArthur Simms (rencontré lors du tournage duGrand Carnaval (1983) d'Alexandre Arcady)[20]. Pour le rôle du mari de Héléna, Luc Besson engageConstantin Alexandrov, un homme d'affaires d'origine russe qui avait en partie financé son premier film,Le Dernier Combat (1983)[20].
LaRATP impose des horaires stricts, en dehors des heures de pointe, pour letournage : de9 h à16 h et de1 h à5 h. Le tournage, qui se déroula principalement à lagare d'Auber et à la stationOpéra, dura dix-neuf semaines. On reconnaît cependant d'autres gares du RER comme celles deCharles de Gaulle - Étoile,Châtelet - Les Halles,La Défense,Nation et d'autres stations de métro commePorte de Versailles,Concorde,La Motte-Picquet - Grenelle ouDupleix[14].
La séquence d'ouverture du film, la course-poursuite en voiture, est un hommage au film de 1971French Connection, et la fin du film est vaguement basée sur celle du film de 1960À bout de souffle[21].
Jean-Hugues Anglade est doublé pour lescascades enroller parThierry Penot, champion du monde deroller de vitesse[22].
Subway est l'un des premiers films français à utiliser laSteadicam. L'équipe, dirigée parLaurent Cazala, a par ailleurs recours à plusieurs techniques pour les prises de vues. Unkart est ainsi utilisé pour filmer des plans du roller et de poursuite dans le métro[23],[24].
Sortie | |
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Enregistré | Studio Ramsès(Paris,5e[25]) Palais des congrès(Paris,17e[26]) |
Genre | musique de film,pop rock |
Format | CD |
Auteur | Éric Serra,Corine Marienneau,Louis Bertignac |
Compositeur | Éric Serra |
Label | Sony Music Entertainment /Gaumont Musique |
Lamusique du film est composée parÉric Serra. Il retrouve Luc Besson après avoir officié sur le court-métrageL'Avant-dernier (1981) et surLe Dernier Combat (1983).
Éric Serra sera récompensé par laVictoire de la meilleure musique du film en1985 et par une nomination auCésar de la meilleure musique originale. La bande originale est également certifiée doubledisque d'or enFrance et s'écoule à 100 000 exemplaires en France[27]. Éric Serra joue par ailleurs un petitrôle dans ce film, celui d'Enrico le bassiste, aux côtés deJean Reno en batteur et du chanteurArthur Simms[28].
La chansonA Lucky Guy deRickie Lee Jones est utilisée durant la scène où Christophe Lambert, puis Jean-Hugues Anglade, dansent avec Isabelle Adjani. Elle n'apparaît cependant pas sur l'album de la bande originale.
En 2013, dans sa critique du film, Guillaume Gas du sitecourte-focale.fr met en avant le casting deSubway (notamment la présence d’Isabelle Adjani mais surtout la prestation deChristophe Lambert, ainsi que celle des acteurs secondaires), des personnages forts et l’utilisation de la musique dans le film, mais parle cependant d'un scénario« assez minimaliste »[31]. Il ajoute que le film :
« contient déjà tout ce qui impressionne malgré tout dans le cinéma de Besson, à savoir une énergie interne assez inouïe, une façon de voir le cinéma moins comme l’illustration d’un scénario que comme un pur déversement de virtuosité (une chose qu’il a totalement oubliée par la suite), et surtout, un goût évident pour les atmosphères uniques qui, lorsqu’elles sont bien retranscrites, suffisent à forger la moelle épinière d’une œuvre de cinéma. Revoir le film au format Blu-Ray ne trompe d’ailleurs pas sur cette impression, le film ayant étonnamment bien vieilli[31]. »
Il conclut queSubway« reste le premier vrai geste artistique de la filmographie de Besson, dont le succès aura permis à ce dernier de concrétiser son filmle plus personnel »[31].
Dans le monde anglo-saxon, le film obtient sur le site agrégateur de critiquesRotten Tomatoes un score de 75 % d'avis favorables, sur la base de 8 critiques collectées et une note moyenne de 5,70 sur 10[32].
Dans sa critique du film en 1985, la journalisteJanet Maslin duNew York Times fait l'éloge du « style visuel très énergique » deSubway, notant le« pur plaisir de mettre en scène des scènes domestiques, des intermèdes musicaux et des courses de patins à roulettes dans le métro » de Besson, mais ajoute que« [les] personnages et les situations [sont] si minces qu'ils pourraient tout aussi bien être pensés après coup »[33].
Le film est un succès enFrance lors de son exploitation en salles, avec 2 920 588 entrées dont 809 541 àParis[34]. C'est le7e meilleur film de l'année aubox-office français de 1985, et le3e meilleur film français derrièreTrois hommes et un couffin (10 251 465 entrées) etLes Spécialistes (5 319 542 entrées).
Sur le territoire américain, le film a une recette de 390 659 $[34].
Le film obtient 13 nominations lors de la11e cérémonie des César en 1986 et décroche 3 prix[14] :
Catégorie | Nomination | Résultat |
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Meilleur film | Luc Besson | Nomination |
Meilleur réalisateur | Nomination | |
Meilleur acteur | Christophe Lambert | Lauréat |
Meilleure actrice | Isabelle Adjani | Nomination |
Meilleur acteur dans un second rôle | Jean-Hugues Anglade | Nomination |
Jean-Pierre Bacri | Nomination | |
Michel Galabru | Nomination | |
Meilleure musique écrite pour un film | Éric Serra | Nomination |
Meilleur décor | Alexandre Trauner | Lauréat |
Meilleure photographie | Carlo Varini | Nomination |
Meilleur son | Gérard Lamps | Lauréat |
Meilleur montage | Sophie Schmit | Nomination |
Meilleure affiche | Bernard Bernhardt | Nomination |
Le film est également nommé lors de la39e cérémonie des British Academy Film Awards en 1986 pour le prix dumeilleur film en langue étrangère et auFantasporto 1987. La musique d'Éric Serra est quant à elle récompensée lors desVictoires de la musique 1985, dans la catégoriealbum de musique originale de cinéma ou de télévision[35].
Lacélèbre réplique« Police, menottes, prison ! » deMichel Galabru àJean-Hugues Anglade, lors de l'arrestation de l'homme en roller, est reprise dans le filmPolisse (2011) deMaïwenn.