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Lestyle international est un courant architectural qui s'est épanoui entre lesannées 1920 et la fin desannées 1980 dans le monde entier. Ce style, qui marque l'arrivée des idées dumouvement moderne auxÉtats-Unis, notamment par l'intermédiaire dePhilip Johnson auMoMA àNew York et deLudwig Mies van der Rohe àChicago, résulte du mariage des idées de l'école duBauhaus et des techniques deconstruction en acier et en verre desÉtats-Unis. Il caractérise une grande partie de l'architecture desTrente Glorieuses. Sa caractéristique principale est de construire des bâtiments en rupture totale avec les traditions du passé. Ses architectes décident de mettre en valeur les volumes par des surfaces extérieures lisses et sans ornementation, dans un style épuré. Ils souhaitent appliquer le principe de régularité et utiliser pour cela toutes les possibilités offertes par lebéton, l'acier et le verre. Le style international se présente donc comme une tendance résolument moderniste et recherche le dépouillement dans la décoration. Sa critique aboutit auPostmodernisme.
L'expression « style international » apparaît pour la première fois en1932 dans un ouvrage de l'historien de l'artHenry-Russell Hitchcock etPhilip Johnson,The International Style: Architecture since 1922, rédigé à la suite d'une exposition duMoMA de New York intituléeModern Architecture[1]. Elle a désigné alors aux États-Unis l'architecture du mouvement moderne européen des années 1930, le terme « modern style » y étant déjà utilisé pour l'Art nouveau, mais en Europe, on a tendance à distinguer en général lemouvement moderne, qui caractérise le renouvellement stylistique de l'architecture, mais aussi des arts appliqués et de l'esthétique industrielle à partir de 1910 sous l'influence dePeter Behrens puis du Bauhaus, et le style international, qui caractérise plus l'épanouissement dumouvement moderne dans sa seule expression architecturale, après son arrivée et celle des maîtres du Bauhaus aux États-Unis, puis surtout durant les trente glorieuses.
Cet ouvrage fondateur du style, paru donc à l'occasion de cette exposition new-yorkaise, contient 138 photographies représentant des vues intérieures et extérieures ainsi que des plans classées par ordre alphabétique des noms des architectes afin de présenter toute présentation nationale. La préface est d'Alfred Barr. Le texte ne fait pas une présentation de chaque édifice, son approche est tout autre : il vise à déterminer un style, dans le sens de l'analyse formelle de l'histoire de l'art, de manière inductive à partir des caractères communs de la nouvelle architecture. Trois principes essentiels se dégagent des réalisations, pour Henry-Russell Hitchcock et Philip Johnson : (1) Refus de l'ornement, les murs sont nus, souvent peints en blanc ; (2) Architecture de volume et non de masse : de minces plans ou surfaces créent la forme du bâtiment, par opposition à une masse solide ; (3) Au principe de la symétrie doit être privilégiée la régularité[1].
En1933, l'école duBauhaus ferme ses portes enAllemagne sous la contrainte desnazis, ses artistes pourchassés s'enfuient souvent aux États-Unis notamment à Chicago alors que leurs œuvres sont, en Allemagne, systématiquement détruites. Ces artistes formeront alors le New Bauhaus.
Le « style international » est le résultat de réflexions duCIAM et de laCharte d'Athènes. Il définit les quelques points qui permettent de donner une cohésion, une force, à une nouvelle vague d'architecte moderne. Il se veut apatride et libéré des contraintes géographiques et culturelles.
Lebuilding de laPhiladelphia Saving Fund Society (PSFS) présente un plan original en forme de T majuscule et joue sur les effets de dissymétrie. Ses concepteurs,George Howe etWilliam Lescaze, sont parvenus à rendre un effet propre au style international, un effet de peau tendue sur un squelette métallique. La façade horizontale et les grands panneaux de verre du MoMa de New York participent également de cette tendance.
Lesiège de l'ONU à New York est l'illustration la plus remarquable du style international après 1945. Il fut construit le long de l'East River sur un terrain acquis grâce à une donation deJohn Davison Rockefeller Junior. Il a été inauguré le et devient le symbole de l'internationalisme et du progrès. Il applique la conception de bâtiments séparés selon leur fonction. Le gratte-ciel abritant le Secrétariat des Nations unies culmine à 164 mètres et se présente sur deux faces comme unmur-rideau de verre et aluminium, alors que les autres côtés sont couverts de plaques de marbre.
Enfin, la période de l'après-guerre est marquée par les œuvres du FinlandaisEero Saarinen dont l’éclectisme se manifeste dans l'auditorium Kresge duMassachusetts Institute of Technology (1956), l'arche deSaint Louis (1967) ou encore dans son travail sur les terminaux des aéroports de New York et Washington DC. L'AllemandWalter Gropius, fondateur du Bauhaus, enseigne l'architecture à Harvard et construit avecPietro Belluschi l'immeuble controversé de laPan Am à New York (1963). Il forme les grands architectes de la génération suivante.Ludwig Mies van der Rohe arrive aux États-Unis en 1937 et applique ses conceptions du classicisme moderniste à New York (Seagram Building, 1958), Chicago (université à South Side). Il est l'architecte le plus fécond de tous.
Les réalisations deLe Corbusier comme lavilla Savoye de 1931 et lacité radieuse de 1933 sont significatives et sont les expressions de ce nouvel élan moderne.