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Sparte

37° 04′ 55″ nord, 22° 25′ 25″ est
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Sparte
Image illustrative de l’article Sparte
Ruines duthéâtre antique de Sparte
avec leTaygète en arrière-plan.
Localisation
PaysDrapeau de la GrèceGrèce
PériphériePéloponnèse
DèmeSparte
Coordonnées37° 04′ 55″ nord, 22° 25′ 25″ est
Géolocalisation sur la carte :Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Sparte
Géolocalisation sur la carte :Péloponnèse
(Voir situation sur carte : Péloponnèse)
Sparte
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Sparte (engrec ancienΣπάρτη /Spártê soit « semée », « parsemée » ou « éparse »,grec moderneΣπάρτη /Spárti, endorienΣπάρτα /Spárta) ouLacédémone (Λακεδαίμων /Lakedaímôn) est une ancienne villegrecque duPéloponnèse, pérénisée aujourd'hui par laville moderne éponyme de 18 185 habitants. Située sur l'Eurotas, dans la plaine deLaconie, entre leTaygète et leParnon, elle est l'une descités-États les plus puissantes de laGrèce antique avecAthènes,Corinthe etThèbes.

Déjà mentionnée dans l’Iliade, elle devient auVIIe siècle av. J.-C. la puissance dominante de sa région et prend la tête des forces grecques lors desGuerres médiques. AuVe siècle av. J.-C., elle remporte laguerre du Péloponnèse qui l'oppose àAthènes, mais perd l'hégémonie après ladéfaite de Leuctres en371 av. J.-C. contre lesThébains d'Épaminondas.

Sparte se distingue des autres cités par un modèle social où la minorité desHomoioi (les « égaux ») exerce à plein temps lacitoyenneté tandis que l'activité économique est assurée par lesPérièques, population libre mais non citoyenne, et par lesHilotes, dont le statut s'apparente à celui desserfs duMoyen Âge occidental. L'éducation est obligatoire, collective et organisée par la cité : elle vise à former des soldats disciplinés, efficaces et attachés au bien de la cité. De fait, l'armée spartiate est renommée comme la plus puissante du monde grec.

De plus, Sparte est la seule cité de Grèce dépourvue de murailles car d’aprèsLycurgue, « une ville bien défendue est celle qui est entourée d’un mur d’hommes, et non d’un mur de briques ».

Carte du territoire de laCité-État de Sparte dans la plaine deLaconie.

Cadre géographique

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L'Eurotas, principal fleuve deLaconie.

L'État spartiate s'étend auVe siècle av. J.-C., selonThucydide, sur les deux cinquièmes duPéloponnèse[1], soit près de 8 500 km2 et le triple de son rivalathénien[2]. Il comprend deux régions principales, séparées par des montagnes.

LaLaconie au sens strict est le territoire délimité à l'ouest par le massif duTaygète, au sud et à l'est par lamer Méditerranée[3]. La frontière nord est plus changeante : victorieuse à la « bataille des Champions » en545 av. J.-C., Sparte enlève àArgos le contrôle du plateau deThyréatide (ou Kynourie). Désormais, la limite de la région passe par les environs deThyréa (près de l'actuelleAstros), le sud dumont Parthénion, lebassin versant de l'Eurotas (englobant ainsi laSkiritide) puis le territoire au pied du mont Chelmos, identifié comme laBelminatide.

LaMessénie, conquise à la suite desguerres éponymes, s'étend à l'ouest duTaygète jusqu'à la Méditerranée, elle est bordée au nord par la vallée de laNeda. Elle comprend plusieurs massifs montagneux, dont les monts Cyparissia, qui se prolongent vers le sud par l'Aigaléon et à l'est par l'Ithômé. Au centre se trouve la vallée de Messénie à proprement parler, baignée par le Pamissos. On distingue la plaine duStenyclaros au nord de la crête de Scala et la plaine côtière appelée Macaria, « la Bienheureuse », au sud[4].

Sparte à proprement parler est constituée de quatre villages : Limnai (« du lac »), Kynosoura (« queue de chien »), Mesoa (« central ») et Pitana (« pâtissiers »), qui ne sont pas pleinement réunis par unsynœcisme à l'époque classique[5], d'ailleursΣπάρτη /Spártê signifie « semée », « parsemée » ou « éparse ». Un cinquième village,Amyclées, distant de quelques kilomètres, vient s'y ajouter à une époque inconnue[6].

Histoire

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Article détaillé :Histoire de Sparte.
Dinos laconien du Peintre des Cavaliers,
560-540 av. J.-C.,musée du Louvre.

Âges obscurs et époque archaïque (XIIe – VIe siècles av. J.-C.)

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Sparte apparaît déjà chezHomère :Ménélas, époux de la belleHélène, règne sur « Lacédémone aux profondes vallées[7] ». La transition entre cette ancienne ville et la Sparte dorienne s'explique pour les Anciens par le « retour desHéraclides » :Hyllos, fils d'Héraclès, doit fuir le Péloponnèse à la suite des persécutions d'Eurysthée. Après plusieurs tentatives avortées,Téménos reconquiert la terre de son arrière-grand-père. Il prend pour lui la souveraineté d'Argos et donne à ses frères les royaumes voisins :Cresphontès reçoit la Messénie etAristodème (ou ses fils) la Laconie.

Les archéologues ont mis au jour 21 sitesmycéniens habités en Laconie, dontAmyclées et leMénélaion[8], qui ont pu être pris à l'époque classique pour des restes de la Sparte homérique[9]. Le retour des Héraclides a été interprété comme la version mythique d'uneinvasion des Doriens, un peuple venu du Nord et parlant legrec. Il semble en réalité qu'il ne se soit pas agi d'une invasion, mais d'une longue assimilation[10].

D'après les données archéologiques, Sparte à proprement parler est fondée avant le milieu duXe siècle av. J.-C., ce qui contredit la chronologie traditionnelle plaçant le « Retour » quelques générations après la chute deTroie[11]. On ne sait rien ou presque sur cette période de son histoire[11]. Les premières traces sûres de l'expansion spartiate remontent auVIIIe siècle, avec la conquête d'Amyclées,Pharis etGeronthrae[12]. Les Spartiates remontent ensuite vers les sources de l'Eurotas, puis se lancent dans la conquête de laMessénie, qui donne lieu àtrois guerres dont ils sortent vainqueurs.

Époque classique (VeIVe siècles av. J.-C.)

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Les guerres médiques

Au début duVe siècle av. J.-C., les grandes cités de Ionie, alors sous dominationperse, se révoltent contre cette domination. Le soutien d'Athènes entraîne alors des représailles contre tout le monde grec. Repoussés une première fois àMarathon en -490, les Perses attaquent une nouvelle fois la Grèce par le nord en -485, menés par le nouveau roi des rois,Xerxès, fils deDariusIer. L'invasion continue, et Léonidas, pour arrêter le roi, se place avec une armée largement inférieure en nombre aux Thermopyles : c'est labataille des Thermopyles. Ce passage étroit permet ainsi aux Spartiates de se défendre contre la grande armée perse.Léonidas et ses hommes résistèrent pendant trois jours, avant qu'un traître ne communique àXerxès un chemin pour les prendre à revers. Après ce sacrifice qui permit aux Grecs de s'organiser et de préparer leur défense, les Perses perdirent plusieurs batailles, aussi bien terrestres que navales, et furent vaincus[13].

Sparte apparaît comme la championne de la Grèce face auxPerses pendant lesGuerres médiques. Elle devient progressivement la rivale d'Athènes, qui a une politique de conquête impérialiste. Pendant la longueGuerre du Péloponnèse (431 à404 av. J.-C.) Athènes refuse plusieurs fois la paix offerte par Sparte. Vers la fin de cette guerre, Sparte bénéficie des erreurs cumulées d'Athènes (expédition de Sicile…) et d'une aide financière de laPerse, soucieuse d'équilibrer les pouvoirs en Grèce et hostile aux prétentions athéniennes enIonie. Leur victoire de404 av. J.-C. aiguise l'ambition des Spartiates, point de départ de l'expédition desDix Mille (401-399). Même si l'expédition est un fiasco, elle démontre l'affaiblissement de l'empire perse ; cette expédition démontre également les possibilités de conquête militaire vers l'Est, ce dontAlexandre le Grand tire parti par la suite. Les Perses décident alors de financer les ennemis de Sparte (Athènes, Thèbes, puisCorinthe etArgos). En 396, la même année, les Spartiates sont victorieux sur terre àCoronée mais sont défaits sur mer àCnide ; puis la longue et indéciseguerre de Corinthe achève de secouer le joug spartiate (396-387). Face à cet échec, Sparte reconnaît en Grèce l'influence perse. Cette politique perse, de bascule entre les différentes cités, renforce Athènes, dont les prétentions finissent par inquiéter les dirigeants perses.

À l'occasion de ce réchauffement diplomatique, laPaix d'Antalcidas de387 av. J.-C. est jurée : Sparte est consacréehégémon de la Grèce et arbitre des libertés du monde grec. Asseyant son nouveau statut, Sparte installe peu à peu dans toutes les villes grecques des gouvernants à sa solde. En 382, elle prend le contrôle de Thèbes dont les opposants se réfugient à Athènes. En 378 Thèbes est libérée, les Spartiates chassés avec l'aide discrète des Athéniens. Sparte, incrédule sur le véritable rôle joué par sa rivale, lui déclare la guerre. La confédération athénienne est reformée (377), à laquelle se joint Thèbes, contre Sparte. En 376 av. J.-C. (bataille de Naxos), Sparte est défaite, sa flotte militaire coulée par la marine de la nouvelle confédération athénienne, mettant définitivement fin à sonhégémonie navale. En 375, Sparte essaye vainement de reprendre Thèbes et est même peu à peu chassée deBéotie (bataille deTégyres 375) ; elle tente sans succès de prendre Athènes par surprise (coup deSphodrias (375). Sparte est aussi chassée deCorcyre, nouvelle alliée des Athéniens (375). Sparte est ensuite attaquée enPhocide par les Thébains (375/4). Plus au nord, laThessalie est unifiée parJason de Phères (375/4), constituant une nouvelle menace pour Lacédémone. Sparte est débordée sur tous les fronts. Devant cette situation critique, Sparte a besoin d'une pause et d'aide extérieure : l'aide est demandée à un vieil allié,Denys de Syracuse, qui la lui donne, et un armistice est demandé à Athènes, qui y consent (paix de 374). Mais rien n'est réglé :Thèbes continue à reconquérir laBéotie (elle rasePlatées en 373) etCorcyre refuse toujours de rejoindre Sparte, obligeant Athènes à la soutenir (373). Sparte est toujours embourbée enPhocide où les Thébains progressent. C'est dans ce contexte que Sparte envoie une puissante armée pour écraser la puissance croissante de Thèbes, mais cette armée est défaite à labataille de Leuctres de 371 av. J.-C. et perd 400 de ses 2 000 Homoioi. Sparte ne se remettra jamais de cette lourde diminution de son corps civique et militaire et se replie sur lePéloponnèse, réduisant ses prétentions à laLaconie.

Scène de chasse,IIIe – IIe siècle av. J.-C., découvert àMessène. (musée du Louvre)

À mesure que les Thébains descendent dans le Péloponnèse (371/370), les alliés de Sparte se rallient à eux, donnant l'hégémonie sur la Grèce à Thèbes. L'armée ennemie grossit tant et si bien que la Laconie est pillée par les Thébains et mise à sac sans que les Spartiates osent intervenir, chose inédite jusqu'alors. Cette mise à sac matérialise la fin de la suprématie spartiate sur la Grèce.Thèbes ruine la domination de Sparte sur ses esclavespérièques ethilotes : laMessénie est libérée parÉpaminondas et sa capitale (Messène) refondée pour faire contrepoids à Sparte. La fédération arcadienne renaît comme sa capitale Mantinée (370). Mais Sparte n'est pas encore détruite : l'assaut thébain sur la ville est repoussé par la résistance organisée par Agésilas. Plusieurs expéditions thébaines sont nécessaires pour l'empêcher de rétablir sa domination (en 370, 369…). Sparte doit sa survie à la politique de bascule pratiquée par les Thébains et à la nouvelle alliance avec Athènes : en effet, Thèbes évite de trop renforcer les puissants Arcadiens, tandis que la nouvelle alliance spartiate-athénienne est officialisée en 369. La tentative hégémonique maritime de Thèbes (365/4) sur l'Égée et l'Asie mineure crée les conditions d'un soutien perse à cette alliance entre Sparte et Athènes. LesThessaliens parviennent à affaiblir Thèbes, en tuantPélopidas (364). Deux ans plus tard, les Spartiates perdent labataille de Mantinée de362 av. J.-C., mais parviennent à tuer le généralÉpaminondas (mort illustrée parEuphranor). L'irruption de laMacédoine dans le jeu politique des cités grecques (à partir des années 350) augmente encore l’affaiblissement et l’isolement de Sparte. Après la victoire dePhilippe II de Macédoine àChéronée en 338, la Grèce entière est dominée par les Macédoniens, à l’exception de Sparte qui devient la dernière cité pleinement indépendante de Grèce.

Époque hellénistique

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AuIIIe siècle av. J.-C., les difficultés dues à son système socio-politique et au déclin de sa population d’Homoioi entraînent plusieurs réformes menées successivement parAgis IV,Cléomène III puis par l'usurpateurNabis. Sparte s'allie à Rome contre laLigue étolienne. Elle doit cependant lutter aussi contre laLigue achéenne et finit comme les autres cités par être absorbée parRome en146 av. J.-C.

Époque romaine

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Stèle funéraire de M. Aurelius Alexys, spartiate enrôlé dans l'expédition militaire deCaracalla contre les Parthes[14].

Sous l'Empire romain[15], Sparte bénéficie du statut avantageux de cité libre et conserve des institutions spécifiques. Elle jouit d'un prestige certain en raison de la gloire de son passé et tente de remettre en valeur l'agogé spartiate, cultivant même dans les années130 un archaïsme linguistique[16]. Les empereurs romains reconnaissent et utilisent parfois ce prestige, ainsiLucius Verus etCaracalla ont des contingents de Spartiates parmi les troupes qu'ils mènent contre les Parthes, répétant la lutte passée contre les Perses. En396, Sparte est mise à sac par lesGoths d'Alaric[17] et ne semble pas s'en être relevée, le site n'est plus que hameaux de bergers.Jean d'Éphèse relate que trois siècles plus tard, ce sont lesduchés slaves desÉzérites et desMélinges qui s'installent dans la région, avant d'être absorbés par les autochtonesgrecs.

LesByzantins repeuplent le site et lui donnent l'ancien nom homérique deLacedaemon[18].

Après 1204, lesFrancs construisent une nouvelle ville fortifiée,Mistra, sur un éperon de la chaîne du Taygète, à l'ouest de Sparte[18].

Époque moderne

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Une ville est refondée sur le site en1834 : c'est laSparte actuelle.

Organisation sociale

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Population

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Les citoyens spartiates ne représentent qu'une faible partie de la population globale de la cité. SelonIsocrate, ce sont 2 000 Doriens qui envahissent la Laconie[19], simple supposition sans valeur réelle[20].Aristote rapporte que, selon certains, les Spartiates sont au nombre de 10 000 sous les premiers rois[21]. Là encore, il est difficile de porter foi à ce chiffre rond[20]. La première mention fiable est celle que fournitHérodote : en480 av. J.-C., le roiDémarate estime le nombre deshoplites mobilisables à un peu plus de 8 000[22] ; un an plus tard, 5 000 hoplites spartiates sont présents à labataille de Platées[23]. Ce nombre décroît tout au long duVe, principalement en raison du tremblement de terre de464 av. J.-C., qui selonPlutarque[24], détruit legymnase, tuant ainsi tous leséphèbes, et de la révolte des Hilotes (dix ans de guérilla). Ainsi, à labataille de Leuctres, en371 av. J.-C., il n'y a plus que 1 200 hoplites mobilisables[25], dont 400 meurent au cours du combat. Aristote assure que de son temps, on compte à peine mille citoyens[26].

Le nombre dePérièques est supérieur au nombre d’Homoioi. On peut penser qu'il y avait environ cent agglomérations périèques : Sparte était surnommée, selonStrabon, la « Cité aux cent villes »[27]. LesHilotes, eux, peuvent être estimés de 150 000 à 200 000. D'aprèsThucydide, c'est le plus important groupe servile deGrèce[28].

Les citoyens

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Buste d'un hoplite casqué, dit « Léonidas », début duVe siècle av. J.-C.,Musée archéologique de Sparte.

Seuls jouissent de droits politiques les Spartiates à proprement parler[29], aussi appelésἄστοι /astoi (« citadins ») — terme plus aristocratique que l'habituelπολίτης /polítês[30] — ou encoreὍμοιοι /Hómoioi[31] c'est-à-dire « les Pairs », « les Semblables »[32]. Il n'est pas certain que tous les Spartiates soient desHomoioi : certains citoyens, considérés comme des lâches au combat, sont soumis à toutes sortes de brimades et de vexations : obligation de payer la taxe des célibataires, rejet dans les équipes de ballon et les chœurs[33]. L'historiographie les appelle traditionnellement lestresantes, les tremblants. Ils ne cessent pas d'être citoyens, mais deviennent descitoyens de seconde zone.

Pour être un citoyen spartiate, quatre conditions doivent être réunies[34] :

  • être issu d'un citoyen spartiate et de la fille d'un citoyen spartiate (les bâtards sont distingués des citoyens à part entière)
  • avoir subi l'éducation spartiate
  • participer aux repas collectifs (syssities)
  • posséder un domaine (kleros) permettant de payer son écot à ces repas.

Le termeHomoioi témoigne, selonThucydide, du fait qu'à Sparte« s'est instaurée la plus grande égalité dans les genres de vie entre les possédants et le grand nombre »[35] : tous mènent une vie commune et austère.

Les non-citoyens

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Articles détaillés :Hilotes etPérièques.

LesHilotes sont les paysans dépendants de Sparte. Leur statut est créé avec la réforme deLycurgue. Ils ne sont pas des esclaves-marchandises, mais leur statut est souvent rapproché desserfs médiévaux :

  • ils sont attachés aukleros qu'ils cultivent
  • ils se marient et ont des enfants
  • la différence entre la rente dukleros servie au citoyen et la récolte leur revient.

Exceptionnellement, ils sont enrôlés pour combattre, et peuvent être affranchis ensuite. Plus nombreux que lesHomoioi, ils ont subi la réforme de Lycurgue en étant mis à l'écart. Craignant leur révolte, les Spartiates leur déclarent solennellement la guerre chaque année[36], les avilissent en permanence et les terrorisent[37].

De la même façon, lesPérièques (habitants du pourtour) sont libres mais appartiennent néanmoins à l'État lacédémonien et, comme tels, ils servent dans l'armée civique[38]. En revanche, ils ne jouissent d'aucun droit politique dans ce cadre[39] : ils ne peuvent pas accéder aux magistratures ni même participer à l'Assemblée[40]. Pourtant, ils sont libres et citoyens de leurs propres villes. Ils détiennent le monopole du commerce et partagent celui de l'artisanat avec les Hilotes. Ils comptent également des paysans, refoulés sur les terres médiocres.

Sparte possède également d'autres catégories d'hommes libres non citoyens, appelées conventionnellement Inférieurs : citoyens déchus par pauvreté (ne pouvant plus payer leur part auxsyssities) ou par lâcheté au combat (lestresantes), Hilotes affranchis (néodamodes),Skiritesetc.

L'éducation spartiate

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Lanceur de javelot,
525-500 av. J.-C.,
provenant du temple d'Apollon Hypertéléatas en Laconie.
(musée du Louvre)
Article détaillé :Éducation spartiate.

Établie parLycurgue et ne prenant fin qu'à l'époque romaine, l'éducation spartiate ouἀγωγή /agôgế[41] présente les particularités d'être obligatoire, collective et organisée par la cité[42]. Symbole de « l'exception spartiate », elle est également mal connue : la plupart des sources sont tardives. Or l’agôgê a connu au moins une interruption, imposée par laLigue achéenne auIIe siècle av. J.-C., et peut-être une autre auIIIe siècle av. J.-C.[43]. Il est donc difficile de savoir dans quelle mesure les descriptions hellénistiques et romaines peuvent également s'appliquer à la période archaïque et classique.

SelonPlutarque, le nouveau-né spartiate est examiné par une commission d'anciens pour déterminer s'il est beau et bien formé. Si ce n'est pas le cas, il est considéré comme une bouche inutile et une charge pour la cité : il est jeté dans un précipice appelé le gouffre des Apothètes[44]. Cette affirmation, rapportée par le seul Plutarque, est aujourd'hui remise en doute par des archéologues, qui n'ont trouvé aucun ossement d'enfant à l'endroit indiqué[45]. En outre, au moins à l'époque romaine, la décision d'élever ou non un enfant est laissée à la famille, comme partout ailleurs en Grèce[46].

De l'enfance à l'âge adulte (de7 à 20 ans inclus), le jeune Spartiate est embrigadé par classe d'âge, hors de la tutelle parentale[47] et suit une éducation militiaire[48]. Il vit à la dure : le crâne rasé[49], il ne reçoit qu'un manteau (himation) par an et marche pieds nus[50] ; il dort sur une paillasse de roseaux de l'Eurotas qu'il a cassés à la main[51]. Divers concours (combats rituels àPlatanistas[52], flagellation ausanctuaire d'Artémis Orthia[53]) visent à mettre en avant les plus vigoureux et les plus endurants à la douleur. Cette éducation entend former des soldats obéissants, efficaces et attachés au bien de la cité, avant leur gloire ou leur bien-être personnel[54].

Les femmes

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Couple,kylix laconien à figures noires, 590-550av. J.-C.,Staatliche Antikensammlungen deMunich.
Article détaillé :Place des femmes à Sparte.

Sparte prévoit une éducation pour les filles consistant principalement en un entraînement sportif, où les femmes s'entraînent nues comme les hommes[55], ce qui entraîne la moquerie des athéniennes dansAristophane[56]. Ceci peut être dans le but ultime de produire des mères fortes et saines, aptes à engendrer des enfants vigoureux[57]. Elle comprend également un apprentissage de la musique et de la danse, indispensables pour les fêtes religieuses.

Les femmes spartiates se distinguent également des autres femmes grecques par leur mariage. Alors que les jeunes Athéniennes épousent à l'âge de quinze ans environ un homme qui en a le double[58], les Spartiates se marient rarement avant l'âge de18 ans, et avec un époux du même âge qu'elles. La fidélité n'est pas une obligation, et fréquentes sont les femmes à avoir un enfant d'un autre homme, pour peu que leur mari soit d'accord. Le couple vit dans des communautés regroupant d'autres guerriers, et une trop grande intimité entre le mari et la femme, considérée comme un obstacle à la passion, n'est pas encouragée[59]. Le mariage lui-même se fait par enlèvement ; on rase ensuite le crâne de la jeune fille, qui est habillée en homme et laissée dans une pièce sans lumière où elle est rejointe par son époux, qui a quitté discrètement le banquet commun[60].

Devenue mère, la femme spartiate est censée se conformer à un modèle héroïque dont lesApophtegmes lacédémoniens de Plutarque donnent de bons exemples. Dans ce recueil, on voit des Lacédémoniennes exhorter leurs enfants au courage, se réjouir de la mort glorieuse de leurs fils au combat et inversement s'indigner de les voir revenir en vie alors que les autres sont morts. Dans l'un des aphorismes les plus célèbres, une mère dit à son fils de revenir avec son bouclier ou sur son bouclier, c'est-à-dire vainqueur ou mort[61]. La réalité n'est pas si édifiante : lorsque Thèbes envahit Sparte après labataille de Leuctres, les femmes s'enfuient[62], voire causent plus de désordres dans la ville que les ennemis[63].

L'historien Nicolas Richer souligne l'importance qu'ont prise les femmes en raison de l'absence fréquente des hommes occupés à faire la guerre, ce qui aboutit à une collectivité quasigynocratique. Ainsi, Xénophon et Polybe signalent une situation depolyandrie opposée aupatriarcat commun dans le reste de la Grèce[64].

Système politique

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Article connexe :Grande Rhêtra.

Le système politique spartiate, ainsi que le système d'éducation, sont censés être l'œuvre du mythiqueLycurgue auVIIe siècle av. J.-C., bien quePlutarque le situe auIXe ou au VIIIe siècleav. J.-C. Fils d'un roi spartiate, ce dernier serait allé au sanctuaire deDelphes consulter laPythie, et en aurait rapporté la future constitution spartiate, laGrande Rhêtra. Probablement non écrite, cette constitution est élaborée à l'issue des longuesguerres de Messénie, qui fragilisent l'aristocratie et l'ensemble de la cité. Pour permettre à la cité de subsister, l’eunomie (égalité de la loi pour tous) est alors instituée, censée résoudre mécontentements et privilèges. Mais à la différence d'Athènes, l'eunomie est synonyme de grande discipline. Toutes les composantes de la cité font des sacrifices : la royauté, l'aristocratie, le peuple.

Le système de Lycurgue fait coexister des éléments de quatre régimes :

L'isonomie totale

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La crise duVIIe siècle av. J.-C. n'a pu être résolue que par la création d'une armée d'hoplites, succédant aux guerriers à cheval ou en chars peu nombreux. C'est la création de cette classe de citoyens, par l'absorption de l'aristocratie foncière dans la masse populaire, qui fonde l'isonomie.

Cette absorption a été poussée très loin, afin de créer une égalité totale :

  • les aristocrates ont totalement renoncé à leurs privilèges : auVIe siècle av. J.-C., le corps civique spartiate compte 7 000 à 8 000 Égaux (Homoioi)
  • l'aristocratie foncière a renoncé à ses terres, pour les mettre en commun ; chacun reçoit un lot égal, leκλῆρος /klễros (« lot, héritage »), inaliénable ; il ne peut le mettre en vente ou l'hypothéquer ; cekleros est non héréditaire, cultivé par lesesclaves d'État (lesHilotes), et le produit est reversé en nature au propriétaire, qui nourrit ainsi sa famille, mais ne peut s'enrichir ; il est également interdit de commercer ; ainsi, chacun est entièrement disponible pour la seule activité civique, la guerre
  • l'éducation est la même pour tous et uniquement tournée vers laguerre
  • égalité des droits politiques : tous les citoyens participent à l'Assemblée.

L'assemblée

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Article détaillé :Assemblée (Sparte).

L'assemblée est le rassemblement des Égaux. Elle est rassemblée à dates fixes.

Les projets mis en forme par lagérousie lui sont soumis. Elle approuve ou non, sans les discuter (aucun citoyen ne prend la parole), les amendements proposés par les éphores. Elle vote les décisions par acclamations, ou, beaucoup plus rarement, par déplacement des votants, mais son vote ne lie pas lagérousie qui peut considérer que le peuple s'est trompé.

Elle élit également leséphores et les gérontes, par un procédé qui paraît puéril àAristote : des individus enfermés dans un lieu clos mesurent l'intensité des acclamations. Son fonctionnement réel nous est peu connu. On ignore si tous les Spartiates pouvaient y prendre la parole, par exemple pour proposer une loi ou un amendement, ou si l'assemblée se contentait d'élire les éphores et des gérontes.

PourAristote, l'assemblée a un pouvoir si faible qu'il ne la mentionne même pas comme élément démocratique du régime spartiate.

Les rois

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Article détaillé :Rois de Sparte.
Léonidas aux Thermopyles,Jacques-Louis David,1814,musée du Louvre.

À partir de la réforme deLycurgue auVIIe siècle av. J.-C., Sparte possède deux rois supposés égaux. L'un fait partie de la famille desAgiades, l'autre de celle desEurypontides, deux familles issues, selon la légende, de jumeaux descendants d'Héraclès. Les familles ne peuvent se marier entre elles, et leurs tombeaux se trouvent en des endroits différents[65].

Le pouvoir royal se transmet au « plus proche descendant du plus proche détenteur du pouvoir le plus royal »[66], c'est-à-dire que le fils passe avant le frère, qu'il y a droit d'aînesse mais que le fils né quand le père est déjà roi prime sur ceux pour lesquels tel n'est pas le cas. Néanmoins, il semble que les Spartiates interprètent de manière libérale cette règle de succession[67].

Les pouvoirs des rois sont essentiellement militaires et religieux[68]. Au début, ils peuvent mener la guerre contre le pays de leur choix, et leur pouvoir est collégial[68]. En506 av. J.-C., c'est le « divorce d'Éleusis » et par la suite, les rois mènent campagne seuls. C'est l'Assemblée qui vote la guerre auVe siècle av. J.-C.[69], et au moins à partir du siècle suivant, les éphores décident de la mobilisation[70],[71]. Quoi qu'il en soit, le roi en campagne est le commandant en chef[72]. Il prime sur les autres généraux, peut conclure les trêves, et combat au premier rang à l'aile droite[73], protégé par une garde d'honneur de cent hommes[74].

La gérousie

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Article détaillé :Gérousie.

Lagérousie est une assemblée de28 hommes âgés de plus de60 ans, élus à vie par acclamation à l'Assemblée, après acte de candidature, et des deux rois[75]. Choisis en fonction de leur vertu militaire, les gérontes appartiennent pour la plupart aux grandes familles de Sparte. Cependant, chaque citoyen, sans condition de fortune ou de rang, peut se porter candidat. Ces différents critères de choix en font l'instrument du conservatisme.

Ils jouent un rôle politique éminent : ils sont seuls à pouvoir préparer les lois, et à en avoir l'initiative[76]. Ils ont également l'équivalent d'un droit deveto sur les votes de l'Assemblée, probablement à une époque où les éphores peuvent aussi introduire des propositions de loi ; jusqu'auIIIe siècle av. J.-C., on ne connaît aucun veto de la gérousie[77]. Ils gèrent toutes les affaires de politique intérieure. Ils ne rendent pas de comptes.

Ils constituent également le tribunal suprême, qui juge les crimes et prononce la peine de mort et la perte des droits civiques[76]. Réunis avec les éphores, ils peuvent même juger les rois[78].

Les éphores

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Article détaillé :Éphore.

Les cinqéphores sont un directoire qui constitue de véritables antagonistes aux rois. La date de leur fondation n'est pas connue. Ils sont élus pour un an par l'assemblée, et non rééligibles.

Comme leur nom — dérivé du verbeoraô, « surveiller » — l'indique, ils sont chargés de surveiller les rois et les habitants de la cité, et notamment de s'assurer du respect des traditions[79]. Ils peuvent infliger des amendes, des peines deprison (même aux rois) et ordonner des exécutions — notamment, faire exécuter sans jugement desHilotes, comme pendant lakryptie[80]. Ils sont également chargés des affaires étrangères, exécutent les décisions de l'assemblée (qu'ils président), ordonnent la mobilisation et prennent d'eux-mêmes des décisions urgentes[81]. L'un d'entre eux (on ne sait comment il est choisi) donne son nom à l'année et aux documents officiels : on l'appelle ainsi l'éphore éponyme[82]. Susceptibles d'être choisis parmi les citoyens d'extraction modeste, ils sont un élément d'égalitarisme dans la société spartiate.

Leur pouvoir est si grand qu'Aristote le qualifie d'« égal à celui destyrans »[83],[84]. En fait, ils sont censés représenter le peuple :Cicéron les compare auxtribuns de la plèbe[85]. Tous les mois, les rois jurent de respecter les lois, et les éphores de maintenir la royauté[86]. Leur pouvoir a des bornes : ils ne sont pas rééligibles ; ils sont soumis à reddition de comptes sur initiative de leurs successeurs et peuvent être mis à mort à cette occasion[87].

Économie

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Le modèle économique de Sparte se fonde sur une idéologie contre-économique particulièrement poussée. En théorie, il est interdit auxHomoioi (Pairs) d'exercer une activité productive, domaine exclusif desPérièques et desHilotes[88]. Ces derniers sont chargés d'exploiter lekleros (lot de terre) desHomoioi, auxquels ils versent une rente (apophora). Comme les Grecs en général, les Périèques se consacrent principalement à l'agriculture, et probablement aussi à l'artisanat et au commerce.

En théorie toujours, la monnaie est bannie par une triple série de mesures. D'abord, elle est rendue inutile : les repas sont assurés en commun ; le luxe et les arts frivoles sont bannis. La plupart des échanges sont donc non-monétaires. Ensuite, la monnaie est rendue difficile d'emploi : les pièces d'or et d'argent sont proscrites ; seule existe une monnaie en fer (nomisma) de valeur très faible comparée à son poids, puisqu'il faut une brouette pour transporter la somme assez modeste de dixmines (centdrachmes), et qui n'a pas cours à l'extérieur de la cité. Enfin, les richesses sont censées être méprisées.

En réalité, la plupart des historiens s'accordent à penser que la Sparte archaïque n'a pas connu de loi interdisant la monnaie[89]. Plusieurs témoignages attestent également que les Lacédémoniens utilisent à l'époque classique des monnaies frappées[89]. Au lendemain de laguerre du Péloponnèse, la cité s'interroge d'ailleurs sur l'opportunité d'émettre un monnayage d'argent[90]. Elle décide finalement de conserver sa monnaie de fer pour les échanges particuliers, et de réserver l'usage des métaux précieux aux affaires de l'État. Elle rejoint les rangs du reste de la Grèce au début duIIIe siècle av. J.-C., à partir du règne d'AreusIer qui, à l'instar des monarques hellénistiques, émet des monnaies à son effigie et à son nom[91].

Malgré l'égalitarisme de la réforme de Lycurgue, la richesse est distribuée de manière très inégale entre les Spartiates. Hérodote peut ainsi évoquer des individus « d'une naissance distinguée, et des plus riches de la ville »[92]. AuIVe siècle av. J.-C., Aristote note que certains possèdent de grandes richesses, alors que d'autres n'ont presque rien, et que les terres sont concentrées entre les mains de quelques-uns[93]. S'il faut en croire Plutarque, une centaine de personnes seulement possèdent de la terre auIIIe siècle av. J.-C.[94].

Organisation militaire

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Hoplite, détail ducratère de Vix d'inspiration laconienne, vers 510 av. J.-C.
Article détaillé :Armée spartiate.

Comme les autres cités grecques, Sparte accorde une prépondérance marquée au fantassin lourd, l'hoplite, au détriment des archers et des autres troupes légères, ainsi que de la cavalerie. Elle se distingue cependant en ce que tous les citoyens en âge de porter les armes (20 à 60 ans) doivent servir comme hoplites, et non la fraction la plus riche, comme c'est le cas ailleurs. LesPérièques (habitants du pourtour de Sparte) combattent également comme hoplites, et même desHilotes : les700 Hilotes commandés parBrasidas enChalcidique, pendant laguerre du Péloponnèse, en sont récompensés par un affranchissement[95]. Par la suite, Sparte crée des unités deNéodamodes, des Hilotes portant l'armure lourde, employés en renfort et en garnison.

Sur le champ de bataille, les hoplites sont groupés parsections, lesénomoties, qui comptent normalement un représentant de chaque classe mobilisée — 35 avant labataille de Leuctres, 40 après[96]. Elles se déploient par ordre d'âge croissant, les jeunes se trouvant donc au premier rang. AuVe siècle av. J.-C., l'armée est groupée par sections, puis parcompagnies (pentécosties),bataillons (loches) etrégiment (mores), chaque unité étant commandée par un officier. L'ensemble forme laphalange qui se bat en une seule ligne profonde de huit à douze hommes, renommée dans toute la Grèce pour sa puissance et sa discipline.

Cette discipline se nourrit de l'importance particulière accordée à la « belle mort », c'est-à-dire la mort au combat, avec des blessures par-devant. Le citoyen mort à la guerre a droit à une stèle inscrite à son nom, alors que les autres doivent se contenter de tombes anonymes[97]. Inversement, ceux qui survivent sont suspects ; la mise au ban du corps social attend les lâches, lestresantes. Cette idéologie héroïque n'est pas sans motivations pratiques : l'efficacité de la phalange repose sur sa cohésion. Rester ferme à son poste est donc un devoir civique, mais aussi un gage de survie.

Sparte apparaît aux autres cités grecques comme une spécialiste du combat : décrivant la cérémonie des ordres donnés le matin par le roi à ses troupes, Xénophon note :« si vous assistiez à cette scène, vous penseriez que tous les autres peuples ne sont, en fait de guerre, que des improvisateurs, et que les Lacédémoniens seuls sont vraiment des artistes en art militaire »[98]. Ses critiques lui reprochent même de n'être que cela : pour Platon, l'organisation politique de Sparte est « celle d'une armée en campagne plutôt que de gens vivant dans des villes »[99]. Les historiens préfèrent aujourd'hui relativiser l'image d'une Spartemilitariste[100]. En effet, comme dans toutes les cités grecques, l'armée spartiate n'est pas un élément distinct du corps social ; la discipline de la phalange est d'inspiration civique, et non l'inverse.

Religion

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La religion occupe à Sparte une place plus importante que dans les autres cités. En témoigne le nombre de temples et de sanctuaires mentionnés parPausanias lors de sa visite de la ville :43 temples de divinités (hiéron),22temples de héros (hêrôon), une quinzaine de statues de dieux et quatre autels[101]. Il faut y ajouter les monuments funéraires — nombreux puisque Sparte enterre ses morts à l'intérieur de son périmètre[102] —, dont certains sont aussi des lieux de culte : c'est le cas de ceux deLycurgue,LéonidasIer ou encorePausaniasIer[103].

Cultes et divinités

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Artémis Orthia représentée comme la « maîtresse des animaux », ex-voto en ivoire déposé dansson sanctuaire,Musée national archéologique d'Athènes.

Les divinités féminines jouent un rôle plus important qu'ailleurs : sur50 temples mentionnés parPausanias,34 sont consacrés à des déesses[104].Athéna, sous un grand nombre d'épiclèses, est la plus honorée de toutes.Apollon n'a que peu de temples, mais son importance est cruciale : il joue un rôle dans toutes les grandes fêtes spartiates, et le plus important monument religieux de Laconie est le trône d'Apollon àAmyclées.Zeus et Athéna sont devenus des divinités politiques : ils sont qualifiés d’Agoraios, -a « patrons de l’agora »,Xenios, -a « protecteurs des hôtes » etAmboulios, -a « conseillers »[105]. La triade ZeusAmboulios, AthénaAmboulia et lesDioscuresAmboulioi est héritée et atteste du maintien desfonctions tripartites indo-européennes dans le panthéon spartiate[106].

Aphrodite possède dans la cité de Sparte un caractère militaire indéniable. Sur l’acropole se situe un temple d’AphroditeAreia « armée, guerrière »[107]. Aphrodite y possède plusieurs sanctuaires, dont le plus ancien comporte deux statues archaïques : une Aphrodite en armes et AphroditeMorpho, dont la statue est assise, portant un voile et des chaînes aux pieds[108]. Morpho dérive deμορφή qui signifie la forme dans ce qu’elle a d’harmonieux, et donc la « beauté »[107].Hélène, double humain de la déesse, assume à Sparte des prérogatives qui lui sont en règle générale attribuées, et est honorée afin qu'elle accorde la beauté à toutes les jeunes filles arrivées à l’âge du mariage. Cette beauté signifie leur capacité de susciter le désir masculin, domaine où la puissance d’Aphrodite est sans partage. Aphrodite est donc notamment liée à la sexualité des jeunes gens, mais ici, ce sont les mères des jeunes mariées qui offrent un sacrifice à la déesse[107].

Un autre trait particulier est le culte voué aux héros de laguerre de Troie.Achille est, selonAnaxagore, « honoré comme un dieu »[109], et il a deux sanctuaires. De même, sont vénérésAgamemnon,Cassandre (sous le nom d'Alexandra),Clytemnestre,Ménélas ou encoreHélène.

Sparte rend également un culte important à Castor et Pollux, lesDioscures, fils jumeaux de Zeus.Pindare en fait les « intendants de Sparte »[110], et la tradition fait de la cité leur lieu de naissance. Leur dualité rappelle celle des rois. Un certain nombre de miracles leur est attribué, surtout dans la défense desarmées spartiates. L'armée part toujours en campagne avec lesδόκανα /dókana, un ensemble de deux bâtons liés entre eux qui les représentent[111],[112].

Enfin,Héraclès est également à Sparte une sorte de héros national[113]. Il est réputé avoir aidéTyndare à recouvrer son trône. C'est lui qui aurait bâti dans la cité le temple d'Asclépios. Les douze travaux sont amplement représentés dans l'iconographie spartiate. C'est typiquement la divinité des jeunes.

Comme le reste de la Grèce, Sparte connaît un certain nombre d’abstractions divinisées qui sont représentées ici par lespathèmata. Ce sont des « abstractions d’états du corps » :Phobos « peur »,Aidós « Pudeur, retenue »,Hypnos « Sommeil »,Thanatos « Mort »,Gelós « Rire »,Eros « Amour »,Limos « Faim ». La maîtrise de cespathèmata consiste dans le contrôle du corps par l’âme[114].

Sacrifices et signes divins

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Ruines du Ménélaion, près de Sparte.

Les prêtres jouissent d'une place particulièrement importante. Les deux rois eux-mêmes ont un statut de prêtres : ils ont la charge des sacrifices publics, qui sont très importants, surtout en temps de guerre. Avant le départ d'une expédition, on sacrifie àZeus Agétor, au moment de passer la frontière, c'est à Zeus et Athéna, et avant la bataille, àArès Ényalios. Le respect des rites, des fêtes religieuses et des signes divins se manifeste dans beaucoup d'anecdotes, où les Spartiates renoncent au combat devant desaugures défavorables, ou des manifestations comme des tremblements de terre.

Caractères archaïques

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La religion à Sparte frappe également par ses aspects archaïques. Ainsi, on trouve des survivances de cultes non anthropomorphiques : Boiai, enLaconie, vénère unmyrte sous le nom d'Artémis Sôteira[115]. Pausanias parle également de quinzexoana en Laconie, dont six à Sparte — ce sont des statues de bois à la représentation grossière, antérieure à la religion olympique. L'archaïsme se retrouve également dans les fêtes religieuses spartiates (voirGymnopédies,Hyacinthies etKarneia), et dans certains sacrifices, comme celui de chevaux àHélios sur le montTaygète[116].

Culture

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Article connexe :Laconisme.

Littérature

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Le premier exemple d'alphabet laconien remonte au milieu duVIIIe siècle av. J.-C. : c'est la dédicace d'unaryballe pointu en bronze retrouvé dans le Ménélaion[117]. La netteté des lettres, incisées sur une surface assez dure, implique une certaine habitude et permet de penser que l'alphabétisation était déjà bien répandue. On estime généralement qu'elle remonte aux environs de775 av. J.-C[118].

À la fin duVIIe siècle av. J.-C., Sparte s'enorgueillit de posséder l'un des plus grands poètes élégiaques grecs[119],Tyrtée. Son origine est discutée dès l'Antiquité ; laSouda, un dictionnaire byzantin, hésite entre une naissance à Sparte même et àMilet, enIonie. On a conservé de lui des fragments de onze élégies, qui concilient l'idéal aristocratique hérité d'Homère et l'idéal de lacité. L'orateurLycurgue note que les Spartiates partant en guerre se réunissent pour écouter ses poèmes[120]. À la même période,Alcman est amené à Sparte en tant qu'esclave, puis affranchi par son maître ; ses poèmes connaissent un succès tel qu'ils sont lus chaque année durant la fête desGymnopédies[121].

Sparte sait également faire venir des poètes reconnus, commeThalétas,Terpandre ouTimothée de Milet. Diverses traditions les montrent apaiser par leurs chants une crise (stasis) secouant la société spartiate, faisant ainsi d'eux des précurseurs de Lycurgue. AuVIe siècle av. J.-C., selon la tradition, la cité accueille l'un des maîtres de la poésie lyrique,Stésichore[122]. On a conservé de lui un fragment d'unepalinodie dans laquelle il nie qu'Hélène soit jamais allée àTroie[123], sans doute par égards pour les Spartiates qui la considèrent comme une déesse[124]. Au début duVe siècle av. J.-C.,Simonide de Céos écrit un éloge funèbre des guerriers tombés à labataille des Thermopyles[125], que les Spartiates semblent déclamer chaque année devant un monument à ces morts, soit à Sparte, soit aux Thermopyles[126].

Curieusement, Sparte ne fait plus venir de poètes après la venue de Stésichore et ne suscite aucun auteur en son sein[127]. L'illettrisme des Spartiates est d'ailleurs proverbial à l'époque classique chez les Athéniens[128]. En réalité, il est plus que probable que les rois, les officiers généraux, les éphores, les gérontes et lesHippeis sachent lire et écrire[129]. Pour ce qui est des citoyens ordinaires,Justin rapporte que pendant lesguerres de Messénie, les soldats spartiates écrivent leur nom et patronyme sur des plaquettes de bois qu'ils attachent à leur bras[130] — sorte d'ancêtres desplaques d'identité militaires.Plutarque cite également des lettres envoyées par des mères spartiates à leurs enfants soldats[131]. Il est difficile de savoir si ces deux mentions sont authentiques ou non. De manière plus crédible,Aristophane évoque une poétesse spartiate, Clitagora[132], etJamblique mentionne plusieurspythagoriciennes spartiates[133].

À l'époque hellénistique, Sparte s'ouvre de nouveau à la littérature et produit des « antiquaires », c'est-à-dire des érudits, qui se spécialisent dans les curiosités de leur propre histoire. Le plus connu d'entre eux,Sosibios, laisse une série de traités sur les cultes et coutumes spartiates, dont le grammairienAthénée préserve quelque fragments. Parallèlement, les familles aisées prennent l'habitude d'envoyer leurs fils à l'étranger pour parfaire leur éducation ; on trouve ainsi un certain « Gorgus le Lacédémonien » parmi les disciples du célèbre stoïcienPanétios de Rhodes[134]. À l'époque romaine, Sparte devient l'un des centres grecs d'études supérieures[135].

Art

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L'art laconien fleurit surtout à l'époque archaïque ; ses principaux modes d'expression sont lacéramique, lebronze et l'ivoire.

La contribution laconienne à la sculpture est bien loin d'atteindre celle d'autres régions grecques, mais peut se comparer à celle de laBéotie. Sparte possède une école de style dédalique auVIIe siècle av. J.-C. dont la production subsistante consiste essentiellement enfigurines de terre cuite. Les reliefs funéraires du siècle suivant sont relativement médiocres, mais la statue dite de Léonidas suggère que le reste de la production ait pu être de meilleure qualité[136].

S'agissant de l'architecture,Thucydide note :« supposons, en effet, que Sparte soit dévastée et qu'il subsiste seulement les temples avec les fondations des édifices : après un long espace de temps, sa puissance soulèverait, je crois, par rapport à son renom, des doutes sérieux chez les générations futures »[137]. Pourtant, Sparte n'est pas dépourvue de tout monument, comme en témoignent les chapitres que consacre Pausanias à la cité[138] : on peut citer la Skias (570-560 av. J.-C.),odéon de forme circulaire, le temple d'Athéna à la Maison de Bronze (fin duIVe siècle av. J.-C.) ou encore lastoa perse, dont la construction a été financée par le butin desguerres médiques. Hors de Sparte même se trouve également lesanctuaire d'Artémis Orthia.

Céramique

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Cavalier aux oiseaux, coupe du Peintre des Cavaliers, v. 550-530av. J.-C.,British Museum.

Lacéramique laconienne est destyle géométrique jusqu'au milieu duVIIe siècle av. J.-C. LeLaconien I se caractérise par un décor alternant carrés et points noirs sur l'embouchure du vase ou encore par des rangées de grenades ; le décor figuré se réduit quasiment à des lions.

Le Laconien II conserve des motifs orientalisants mais introduit la figure noire, presque exclusivement destinée à l'exportation. Cette production atteint son apogée vers560-550 av. J.-C. ; ses débouchés sont principalementTarente, colonie de Sparte, mais aussi l'Étrurie, laCyrénaïque ou le delta duNil. Lekylix (coupe) à pied haut est la forme privilégiée. On peut identifier quelques grands artistes, comme le Peintre de Naucratis, le Peintre des Boréades, le Peintre d'Arcésilas, le Peintre des Cavaliers et le Peintre de la Chasse. Ce dernier cesse sa production vers530 av. J.-C. Durant la même décennie, l'exportation de la céramique figurée laconienne prend également fin, supplantée par la céramique à vernis noir.

Les artistes spartiates aiment à représenterHéraclès, le plus souvent comme un hoplite ordinaire, ainsi que lessatyres, les divinités trônantes et les démons ailés. En revanche, niApollon, ni lesDioscures ne sont identifiés avec certitude sur les vases ; les scènes tirées de laguerre de Troie brillent également par leur absence.

Bronze

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Cheval en bronze de style laconien trouvé àOlympie,v. 740av. J.-C., musée du Louvre.

Sparte se distingue également, à l'époque archaïque, par son travail du bronze. Ses artisans coulent des figurines dont l'exemple caractéristique est le cheval dit laconien, remarquable par l'impression de stabilité et de puissance contenue qu'il dégage[139]. Il se caractérise par une tête très longue, une encolure courte et une base rectangulaire ajourée dotée d'un appendice sur laquelle repose la queue de l'animal. Il est réalisé à partir d'un modèle en cire dure ; le bronze, à forte proportion d'étain, est coulé par les naseaux dans un moule segmenté selon la technique de lacire perdue ; la figurine démoulée ne fait pas l'objet de reprises. Ce type de figure, daté du milieu duVIIIe siècle av. J.-C., prédomine parmi les ex-voto géométriques d'Olympie. La production de figurines de bonne qualité persiste jusqu'auVe siècle av. J.-C. Si les chevaux sont généralement conçus pour être autonomes, la plupart des autres figurines sont destinées à décorer des articles de luxe, comme lesmiroirs[136].

Les artistes laconiens réalisent également de grands vases, dont peut-être lecratère de Vix, haut de1,64 mètre, daté de la fin duVIe siècle av. J.-C. : son origine exacte est disputée, mais il traduit une incontestable influence laconienne.

Un « mirage spartiate » ?

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Dans l'Antiquité

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Ruines de Sparte.

Sparte se distingue d'abord peu des autres cités grecques.Homère évoque dans leCatalogue des vaisseaux la « creuse Lacédémone »[7], entourée par les monts Parnon et Taygète où, dansl'Odyssée,Artémis est représentée menant la chasse[140].

Dès la fin de l'époque archaïque, cependant, Sparte émerge du lot, d'abord pour la puissance de sa phalange, ensuite pour son système politique, que beaucoup de poètes etHérodote considèrent comme un modèle d'eunomie, c'est-à-dire de justice et de bon ordre[141]. Hérodote ainsi représente le roi spartiate en exilDémarate avertissantXerxès que les Spartiates sont « les plus braves de tous les hommes » et soulignant que « la loi est pour eux un maître absolu »[142]. Cependant, aucune cité ne se dote d'une constitution similaire, même parmi celles qui adoptent une forme oligarchique.

L'admiration pour le modèle spartiate se développe particulièrement à Athènes. Le premier de ces « laconisants » estCimon, qui appelle son fils Lacédémonios[143] et persuade en464 av. J.-C. ses concitoyens de venir en aide à Sparte, frappée par un tremblement de terre[144].

Les historiens contemporainsThucydide puisXénophon, pourtant athéniens de naissance, décrivent de façon plutôt très positive le modèle spartiate et surtout l'attitude de ses généraux et rois pendant la guerre du Péloponnèse. Notamment, la prudence de Sparte, ses multiples offres de faire la paix, refusées par la démocratie athénienne[1], et finalement, le refus de Sparte vainqueur de détruire Athènes (ce qui était réclamé pourtant par ses alliéesCorinthe antique et parThèbes (Grèce))[145].

Il y a bien entendu un recouvrement entre le fait d'être « laconisant » et celui d'être partisan d'un modèle oligarchique :Critias, chef de file desTrente à qui Sparte, vainqueur et occupant, donne le pouvoir en404 av. J.-C., est décrit comme un « laconisant notoire »[146], pour qui la constitution de Sparte est la meilleure de toutes[147].

Parmi les sources qui nous sont parvenues, pour essayer de trouver des critiques de Sparte, il faudrait aller jusqu'à chercher dans le domaine de la mythologie (par exemple,Euripide représente ses personnages spartiates de l'époque de la Guerre de Troie,Ménélas etHermione, comme des êtres détestables, obnubilés par la richesse et le pouvoir, brutaux et fourbes[148]).

Au début duIVe siècle av. J.-C., Sparte a donc totalement vaincu Athènes dans la longueguerre du Péloponnèse. Beaucoup de Grecs attribuent la victoire à la supériorité de l'organisation politique spartiate[149]. C'est le cas notamment de laConstitution des Lacédémoniens, attribuée à Xénophon, qui a combattu contre sa propre cité sous les ordres du roiAgésilas II à labataille de Coronée et a fait subir à ses fils l'éducation spartiate. De son côté, mais de façon anecdotique,Platon dénonce la mode par laquelle, pour imiter les Spartiates,« on se meurtrit les oreilles, on se met des courroies autour des bras, on s'exerce sans cesse dans les gymnases, on porte des vêtements fort courts, comme si c'était par là que les Lacédémoniens surpassent les autres Grecs »[150].

Platon connaît bien les laconisants pour les avoir abondamment fréquentés pendant sa jeunesse. Son attitude vis-à-vis de Sparte est mesurée : il loue l'eunomie et la sagesse spartiate, reposant sur le bon sens, mais il dénonce dansla République sa transformation entimocratie, c'est-à-dire en régime où la recherche des honneurs est le principal moteur[151]. Il regrette dans la première partie desLois que la musique soit si négligée à Sparte, mais loue le régime politique spartiate pour l'équilibre des pouvoirs — d'abord entre les deux rois, puis entre les rois, la gérousie et les éphores —, qui constitue pour lui un juste milieu entre la démocratie et la monarchie[152].

Aristote se montre relativement critique dans saPolitique. Pour lui, les Hilotes ne constituent pas une bonne solution pour permettre aux citoyens d'être dégagés du travail, parce que les Spartiates les craignent en permanence. Ensuite, il dénonce une trop grande liberté laissée aux femmes. Il met en avant l'ampleur des inégalités sociales, et le fait que les deux cinquièmes de l'État soient possédés par les femmes. Sur le plan politique, l'élection démocratique des éphores lui paraît dangereuse, parce qu'elle conduit à la sélection d'hommes pauvres, donc vénaux ; leur pouvoir lui semble tyrannique. La gérousie n'est pas épargnée : ses membres sont séniles, corrompus et enclins au favoritisme. Comme Platon dans lesLois, il reproche à Sparte de se concentrer exclusivement sur la vertu militaire : sa victoire face à Athènes lui est fatale parce qu'elle ne sait pas gérer la paix.

« Lycurgue et les deux chiens », anecdote édifiante rapportée par Plutarque, gravure d'Otto Van Veen,Emblemata Horatiana, 1607.

À l'époque hellénistique, Sparte est un objet d'intérêt pour les amateurs de philosophie politique, qui tendent à l'idéaliser. L'un des élèves d'Aristote,Dicéarque, rédige uneConstitution des Lacédémoniens que les Spartiates apprécient au point de la faire lire une fois par an à leurs jeunes gens. LesPythagoriciens sont généralement laconisants. Le traitéSur la loi et la justice, attribué àArchytas de Tarente mais en réalité une œuvre hellénistique, fait de Sparte l'exemple du régime idéal, une constitution mixte combinant démocratie (les hippagrètes et leskoroi, c'est-à-dire la garde personnelle du roi), l'oligarchie (les éphores) et la monarchie (les rois). De même, lesCyniques collectionnent les « apophtegmes lacédémoniens », qu'Aristote cite déjà dans laRhétorique comme de bonnes maximes de morale pratique[153].

Sparte exerce également un attrait hors de Grèce. Bon nombre de cités d'Asie mineure ou de la côte duLatium se prétendent, de manière assez fantaisiste, descolonies de Sparte. Lepremier livre des Macchabées[154] et lesAntiquités juives deFlavius Josèphe[155] rapportent tous deux une lettre attribuée au roiAreusIer et envoyée au grand prêtreOniasIer, dans laquelle Areus clame une origine commune entre les Spartiates et lesJuifs. En168 av. J.-C., le grand prêtre Jason, déposé, gagne Sparte dans l'espoir d'y trouver refuge grâce à cette parenté commune[156]. EnItalie, lesSabins pensent être les descendants de Spartiates ayant quitté leur cité-mère par dégoût de son austérité[157].

À Rome, un courant laconisant existe dès la république :Caton le Jeune prend les Spartiates pour modèles[158] ;Brutus renomme « Eurotas » un cours d'eau de son domaine à la campagne et affecte un stylelaconien quand il écrit en grec[159]. Les institutions romaines sont souvent comparées à celles de Sparte : les deuxconsuls rappellent les deux rois, tandis que leSénat évoque la gérousie. Pendant l'Empire, lesStoïciens admirent l'austérité des Spartiates, leur refus de reconnaître la défaite et leur mépris de la mort. Plutarque rédige la biographie deLycurgue, d'Agésilas II,Lysandre,Agis IV etCléomène III, et collectionne lesapophtegmes lacédémoniens. Par la suite, l'influence spartiate se fait moins marquée. LaSeconde Sophistique s'intéresse principalement à Athènes, mais recourt encore à Sparte pour proposer des sujets de rhétorique : « Faut-il donner des murailles à Sparte ? », « Les prisonniers deSphactérie doivent-ils être punis pour lâcheté[160] ? »

À l'époque moderne

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Représentation idéale de Sparte, illustration tirée desChroniques de Nuremberg, 1493.

À laRenaissance, Sparte, et non Athènes, est considérée comme l'archétype des valeurs morales de l'Antiquité. L'humaniste italienVergerio vante les mérites éducatifs de Sparte dans son traité (vers 1402) concernant l'éducation des jeunes princes. En1436,Cyriaque d'Ancône visite les ruines de la ville et se lamente de la disparition de « cette noble cité », symbole de la « vertu humaine » et « célèbre pour la probité de son âme »[161]. Lacédémone devient le symbole du régime mixte dans lescités-États italiennes, et le contre-modèle de l'absolutisme royal en France, notamment dans la penséeprotestante, principalement celle desmonarchomaques. Le modèle spartiate se diffuse ensuite sous l'influence des nombreuses traductions dePlutarque[162].

À travers Platon et Plutarque,Jean-Jacques Rousseau considère Sparte comme« le type même de la société politique juste » et« l'État où la vertu a été la plus pure et a duré le plus longtemps », selon l'universitaire Paule-Monique Vernes ; il la préfère ainsi à Athènes[163],[164]. SeulsVoltaire et lebaron d'Holbach, parmi les plus connus, préfèrent la démocratie d'Athènes[165]. LaRévolution française se réfère beaucoup à Sparte jusqu'à la chute deRobespierre. Celui-ci s'y réfère en effet abondamment, retenant« la cohésion de la société et du corps politique » de Lacédémone, tout en prenant parfois ses distances avec ce modèle. Après sa mort, les républicains délaissent Sparte, jugée étouffer la liberté sous l'autorité, au profit d'Athènes et de Rome, excepté quelques réminiscences chezGracchus Babeuf et les « Égaux ». En réaction, c'est alors au tour du théoricien contre-révolutionnaireJoseph de Maistre de reprendre le référent spartiate. Une partie de l'érudition allemande (Karl Ottfried Müller, particulièrement dansles Doriens, et Werner Jaeger), et certains Français commeMaurice Barrès (Le Voyage de Sparte) y voient le génie de la « race »dorienne, l'« incarnation d'une politique consciemment raciste, guerrière ettotalitaire »[166],[162],[167]. Au contraire, l'historienHenri-Irénée Marrou dénonce le « mirage spartiate »[168] :« loin de voir dans l'ἀγωγή une méthode sûre pour engendrer la grandeur, j'y dénonce l'impuissance radicale d'un peuple vaincu qui s'illusionne ». Pour lui, le malheur de Sparte est d'avoir mûri trop tôt. En voulant préserver l'héritage de l'époque archaïque, où Sparte connaissait aussi bien l'éducation militaire que les arts, elle s'est« crispée dans une attitude de refus et de défense, elle n'a plus connu que le culte stérile de la différence incommunicable ».

À l'époque contemporaine

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En 1928,Adolf Hitler écrit que Sparte est le modèle duTroisième Reich à venir en tant que « premier État raciste » de l’histoire et archétype de l’Étataryen. Après laSeconde Guerre mondiale, Sparte est mobilisée par l'écrivainfascisteMaurice Bardèche, qui entend ainsi montrer que l’extrême droite radicale n’est pas réductible aux États qui viennent de s’écrouler[167]. Maxime Rosso explique ainsi cette évolution :

« Ce n’est plus à traversPlutarque qu’on aborde Lacédémone ; il est remplacé par les très anciens poètes grecs desVIIe et VIe siècles avant notre ère, Tyrthée,Alcman, Bacchylides ouPindare. Ainsi on ne se réfère plus au législateur mythique, à ses lois et ses institutions, on préfère magnifier un peuple qui aurait su s’élever par ses qualités intrinsèques. Le concept de race s’est substitué à celui de loi[162]. »

En France,Les Identitaires usent abondamment de références spartiates[167]. En Grèce, le parti d'extrême-droiteAube dorée se défend des accusations de références aunazisme en affirmant que ce dernier a copié lesGréco-Romains, et en particulier Sparte, qui seraient son véritable modèle[167].

Redécouverte archéologique et historiographie

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Un des premiers Occidentaux à avoir visité Sparte fut, en1436,Cyriaque d'Ancône[161].

On sait qu'au début des années 1620,Sir Thomas Roe, ambassadeur deCharlesIer àConstantinople employa divers agents « archéologues » qui parcoururent l'Empire ottoman. Il avait été en effet chargé de constituer des collections d'antiquités pour différents patrons, concurrents : le roi lui-même et deux de ses favorisArundel etBuckingham. Un des agents de Roe explora les îles de l'Égée,Athènes et Sparte. Il acheta de nombreuses antiquités et des marbres. Cependant, il est impossible d'en savoir plus. Sa mort àPatras avant qu'il ait pu envoyer sa cargaison à Roe empêche d'en savoir plus[169].

La plaine de Sparte au moment de l'Expédition de Morée, parAbel Blouet.

Le célèbreLacédémone ancienne et nouvelle, Où l'on voit les Mœurs, & les Coutûmes des Grecs Modernes, des Mahométans, & des Juifs du Pays… Par le Sieur de la Guilletière, publié à Paris en1676, un an après la description d'Athènes par le même auteur, de Guillet qui prétendait utiliser les souvenirs de son frère qui aurait voyagé dans l'Empire ottoman, était un faux (comme la description d'Athènes) conçu à partir de divers ouvrages d'érudits n'ayant jamais quitté leur cabinet[170]. Au contraire, la description par le commerçant britannique, Bernard Randolph, datant de 1687 est fiable. Il était sur place. Mais, il était plus intéressé (en tant que commerçant) par les réalités économiques que par les antiquités. Il nous apprend donc que la plaine de Sparte « est plaisante, remplie de petits villages, d'oliviers et de mûriers »[171].

L'abbé Fourmont, envoyé en Grèce parLouis XV, revint avec de nombreuses inscriptions, dont une grande partie qu'il affirmait provenir de Sparte. Il fut prouvé en1791 qu'elles étaient fausses, ce qui conduisit à remettre en cause l'ensemble de ce que Fourmont avait rapporté. Sa première lettre de Sparte est datée du. Le site était pratiquement vide. La cité ayant eu peu de bâtiments dans l'Antiquité, il ne restait presque rien au début duXVIIIe siècle. Ce fut peut-être pour cette raison que Fourmont commença alors à suppléer à l'absence par l'invention. Il prétend dans sa lettre avoir engagé une trentaine d'ouvriers, ne pas passer un jour sans faire de découverte, parfois découvrir plus de vingt inscriptions par jour, avoir des listes complètes d'éphores, prêtres et prêtresses,gymnasiarquesetc. avoir découvert les tombes deLysandre etAgésilas. Il décrit la ville comme « une carrière d'inscriptions sur marbre [qu'il] exploite sans vergogne, renversant ses murs et ses temples ». Il y resta cependant jusqu'en[172].

La connotation militariste, l'usage de la symbolique spartiate par de nombreux mouvements nationalistes ou encore d'extrême-droite ou encore la controverse autour de l'interprétation de laconstitution de la cité antique ont pu selon l'historien britanniqueSteve Hopkinson[173] spécialiste du sujet ralentir l'activité internationale de recherche qui jalonne le sujet spartiate tout au long desXIXe et XXe siècles. Le sujet serait alors relancé dans les années 1990 avec notamment la conférence internationale de 1997 sur l'histoire spartiate àHay-on-Wye.

Dans les arts et la culture populaire

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Du fait desa longue histoire, de sesmœurs et de ses personnages passés à la postérité, Sparte a suscité de nombreuses représentations dans divers domaines et courants artistiques[174].

Littérature

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Bande dessinée

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En 1962,Frank Bellamy etTom Tully écriventHeros the Spartan. En 1967, le7e album de la sérieAlix se déroule à Sparte. DansAstérix aux Jeux olympiques publié en 1968, des athlètes spartiates se plaignent ironiquement de leurs conditions d'entrainement austères.Héctor Germán Oesterheld etAlberto Breccia dansMort Cinder publientLes Thermopyles en 1983. En 1998,Frank Miller etLynn Varley réalisent la série defantasy historique300. En 2000, letome 1Le Lac sacré de la sérieOrion, se déroule à Sparte.

En 2011,Patrick Weber etChristophe Simon publient la sérieSparte en trois albums. En 2012,Thomas Mosdi met en scène la vie d'un soldat spartiate dansMinas Taurus. En 2014,Kieron Gillen, Ryan Kelly etJordie Bellaire publientThree, qui donne une vision crue de Sparte.

En 2015, le tome 4 de la sérieAlix Senator s'intituleLes Démons de Sparte. En 2020, Elisabeth Jammes et Matthieu Martin lancent une nouvelle série nomméeSpartiate. En 2023, Camille Prieur et Vincent Malgras écrivent une série comique intituléSparte attaque !.

Épopée

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La plus ancienne mention de Sparte dans la littérature date d'Homère, dans sonépopée l'Iliade, oùPâris enlèveHélène à son mariMénélas, roi de Sparte.

Roman

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Edward Gibbon mentionne en 1819 la terrible bataille et la mort des Spartiates dans sonHistoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain[175].

En 1893,Auguste de Villiers de l'Isle-Adam fait paraitreContes cruels où il s'attarde sur la bataille des Thermopyles[176].

En 1906,Maurice Barrès écritLe Voyage de Sparte[177].

Terry Deary rédige en 2007 un livre pour enfantThe Town Mouse and the Spartan House.

En 2020, Jamie Brindle écritThe Hard Blokes Of Sparta The Princess In The Tower, une œuvre comique mettant en scène trois soldats spartiates.

En 2022,Marie Heinos écritSparte : L'or et le blé.

Poésie

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Les 300 combattants des Thermopyles sont l'occasion depoèmes composés sur cette tragédie. En 1842,Lord Byron, dans son poèmesatyriqueDon Juan, fait allusion aux300 guerriers[178]. Ils sont aussi le sujet du poème de230versLes Trois Cents queVictor Hugo publie en 1877[179],[180]. Publié en 1945, le poème d'Emily Dickinson,Go tell it" — what a message rend hommage au sacrifice des soldats[181].

Filmographie

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Cinéma

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Lepéplum dépeint ainsi lesguerres médiques dans quatre films distinctsLa Bataille de Marathon sorti en 1959,La Bataille des Thermopyles sorti en 1962,300 sorti en 2007 et sa suite300 : La Naissance d'un empire en 2014.

En 2008,Jason Friedberg etAaron Seltzer tournent unecomédie intituléeSpartatouille.

Télévision

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Série

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L'épisode 11Le Dernier Spartiate d'Alix, se passe à Sparte. Deux épisodes de la série d'animationHercule mettent en scène Sparte avec l'épisode 4Hercule entre Sparte et Athènes et l'épisode 42Hercule et les Spartiates.

Dans l'épisode 11L'Ornithorynque de Troie (Troy Story) dePhinéas et Ferb, qui aborde avec humour laGuerre de Troie, le personnage de Buford fait unlaconisme en parodiant le « Avec lui, ou sur lui ! » à propos deBaklava.

Dans l'épisodeSpartans deSamouraï Jack, le héros apporte son soutien à300 soldats d'élite spartiates qui combattent une armée de robots dans un passage étroit[réf. nécessaire].

Lieux

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L'antique cité a inspiré le nom de 19villes américaines, dont l'une auTennesse àSparta, l'autreSparta dans l'Illinois et la dernièreSparta enCaroline du Nord.

Musique

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Sparte est une source d'inspiration récurrente pour divers groupes deRock and Roll dont leHeavy Metal, qui s'approprie des sujets liés à l'histoire spartiate tels laBataille des Thermopyles, le nom des groupes eux-mêmes ou le design des albums[182].

Iconographie

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Peinture

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LelégislateurLycurgue a été représenté en 1791 par Jacques-Louis David dansÉtude pour Lycurgue montrant les anciens de Sparte leur roi etJean-Jacques Le Barbier dansLa Magnanimité de Lycurgue ainsi qu'en 1828 parMerry Joseph Blondel dansLycurgue de Sparte et parEugène Delacroix entre 1835-1845 dansLycurgue consulte la Pythie. La légende des deux chiens est montrée dansEverdingen lycurgus deCaesar van Everdingen peint entre 1661 et 1662. D'autres rois sont dépeint à l'instar d'EudamidasIer peint à une date inconnue parEberhard Wächter dansEudamidas.

L'exil est un thème important dans le3e art. En 1768,Benjamin West évoque l'épisode dubannissement deCléomène dansCléombrote ordonné en exil par Leonidas II roi de Sparte. Entre 1807 et 1810,Pelagio Palagi réaliseCléombrote envoyé en exil par Léonidas, roi de Sparte. À une date inconnue,Pierre Bouillon traite lui aussi cet épisode dansLeonidas à la considération de sa fille Cleonide, se contente de bannir son gendre Cleombiote. En 1773,Angelica Kauffman illustre la rencontre entreTélémaque,Hélène etMénélas dansTelemachus at the Court of Sparta Discovered by His Grief on the Mention of His Father's Suffering.

En 1786,Jean-Pierre Saint-Ours décrit la pratique de l'exposition dansLe choix des enfants à Sparte, qui consistait à se débarrasser desnouveau-nés considérés comme trop faibles selon les critères spartiates. Achevé en 1814 parJacques-Louis David,Léonidas aux Thermopyles montre le massacre des300 spartiates qui combattirent les Perses. En 1954,Oskar Kokoschka peintLes Thermopyles, untriptyque montrant l'instant précédant la défaite des Spartiates. Dix ans plus tard, Stanley Meltzoff revisite ce combat épique dansThe Battle of Thermopylae in 480.BC. D'autres épisodes militaires sont l'occasion de tableaux commeLe siège de Sparte par Pyrrhus peint de 1799 à 1800 parFrançois Topino-Lebrun ou l'histoire desDix-Mille parAdrien Guignet dansÉpisode de la retraite des Dix-Mille peint en 1842.

Lerôle des femmes dans la société spartiate est un sujet très répandu parmi les peintres. Ainsi Jean-Jacques Le Barbier réalise deux toiles les mettant en scène, l'une en 1787 dansCourage des femmes de Sparte se défendant contre les Messéniens et l'autre en 1805 avecFemme spartiate donnant un bouclier à son fils. En 1770,Louis Jean François Lagrenée réaliseLa lacédémonienne. En 1870,Jean-Baptiste Camille Corot termine sonJeunes filles de Sparte. En 1860,Edgar Degas peintJeunes Spartiates s'exerçant à la lutte qui selon les appréciations spartiates devaientpratiquer régulièrement du sport pour rester en bonne condition physique.

Cette importance pour les jeunes enfants de pratiquer des activités physiques le plus tôt se retrouve dans l'œuvre deChristoffer Wilhelm Eckersberg,Trois garçons spartiates pratiquant le tir à l'arc peint en 1812 ouLes Tireurs d'arc conçu en 1879 parFernand Pelez. En 1906, Frank Moss Bennett aborde l'histoire du coureurLadas dansThe Spartan Runner Ladas Falling Dead at the Feet of the Judges as they Present him with the Palm of Victory at Olympia.

Tant la ville de Sparte elle même que la région aux alentours ont été représenter comme en 1841 quandCarl Rottmann figure laplaine dominée par leschaînes de montagnesTaygète dansSparta mit dem Taygetos ou à une date inconnuWilliam Blake Richmond dansA Pastoral, A Memory of the Valley of Sparta. L'artiste Joseph Michael Gandy va jusqu'à imaginer à quoi pouvait ressembler la cité antique dansUne reconstruction de Sparte: le porche persan et le lieu de consultation des lacédémoniens.

La représentation de la condition sociale spartiate a été souligner à de nombreuses reprises.Luigi Mussini avec sonHilote ivre, (1869)Fernand Sabatté dansUn Spartiate montre à ses fils un Ilote ivre (1900) etPierre Gourdault dansSpartiate montrant à ses enfants un Ilote ivre pour les détourner de l'alcoolisme (1900),Laurent Jacquot-Defrance avecUn spartiate montre à ses fils un ilote ivre (1900) etErnest Azéma avecUn Spartiate montre à son fils un Ilote ivre (1901).

Jeu vidéo

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En 2004,Gates of Troy propose au joueur de participer à la bataille des Thermopyles. En 2005, dansSpartan: Total Warrior, le joueur incarne un guerrier Spartiate. La même année sortGod of War, dontKratos, le personnage principal, est originaire de Sparte. En 2007 sortAncient Wars: Sparta où le joueur peut incarner un leader Spartiate ainsi que300: March to Glory.

L'année suivante sortHero of Sparta, suivi deux ans après parHero of Sparta II. En 2014,Sparta: War of Empires a lieu pendant les guerres médiques. Sorti en 2018,Assassin's Creed Odyssey se déroule durant laGuerre du Péloponnèse et montre entre autres la culture spartiate.

Documentaires

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  • 2002 :Sparte une cité d'exception d'History Channel
  • 2003 :Les spartiates de Richard Bedser
  • 2014 :Les Spartiates - Les Commandos De L'Histoire de Chris Lethbridge
  • 2019 :
    • Les 300, La Bataille Des Thermopyles de Sam Mortimore
    • Guerriers légendaires saison 1 épisode 2Les Spartiates

Notes et références

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  1. a etbThucydide,La Guerre du Péloponnèse[détail des éditions][lire en ligne], I, 10, 2.
  2. Cartledge 2001,p. 6
  3. Cartledge 2001,p. 4-5
  4. Cartledge 2001,p. 100
  5. Thucydide, I, 10, 2.
  6. Cartledge 2001,p. 92-93.
  7. a etbHomère,Iliade[détail des éditions][lire en ligne], II, 581.
  8. Sites habités à l'Helladique récent IIIB (LH IIIB) ;Cartledge 2001,p. 58
  9. Lévy 2003,p. 14.
  10. Lévy 2003,p. 15-16.
  11. a etbCartledge 2001,p. 81
  12. Pausanias,Description de la Grèce[détail des éditions][lire en ligne], III, 2, 6.
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  14. IG V(1), 817 ;ILS 8878.
  15. Cartledge et Spawforth 2003
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  17. (en) « Alaric | leader of Visigoths », surbritannica.com(consulté le).
  18. a etb(en) « Sparta | History, Location, Government, & Facts », surbritannica.com(consulté le).
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  22. Hérodote,Histoires[détail des éditions][lire en ligne], VII, 234.
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  24. Plutarque,Vies parallèles[détail des éditions][lire en ligne],Vie de Cimon, 16, 4-5.
  25. Xénophon,Helléniques[lire en ligne], VI, 4, 15 croisé avec VI, 1, 1 et VI, 4, 17.
  26. Aristote,Politique, 1270 a29-31.
  27. Strabon,Géographie[détail des éditions][lire en ligne], VIII, 362.
  28. Thucydide, VIII, 40, 2.
  29. Enanglais, leSpartiate est unSpartan (habitant de Sparte) qui possède des droits civiques ;Pomeroy 2002,p. VII,n. 1. Le français n'a pas de distinction similaire.
  30. Voir E. Lévy, « Astos etpolitès d'Homère à Hérodote »,Ktèmano 10 (1985),p. 53-66.
  31. Le terme ne se trouve pas chezHérodote niThucydide. Il est utilisé dansXénophon,République des Lacédémoniens(lire en ligne) (X, 7, 13, 1 et 7) ;Anabase[détail des éditions][lire en ligne] (IV, 6, 14) etHelléniques[lire en ligne] (III, 3, 5) et dansAristote,Politique(lire en ligne) (V, 7, 1306b 30).
  32. . L'ancienne traduction par « Égaux » est inexacte.Lévy 2003,p. 47 etCartledge 2001,p. 73.
  33. Xénophon,Constitution des Lacédémoniens, IX, 3-6 ; Plutarque,Vie d'Agésilas, 30, 3-4.
  34. Lévy 2003,p. 50.
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  36. Plutarque citantAristote,Vie de Lycurgue, 28, 7.
  37. Myron de Priène préservé parAthénée,Deipnosophistes[détail des éditions](lire en ligne), XIV, 657d.
  38. Lévy 2003,p. 143.
  39. Lévy 2003,p. 144.
  40. Isocrate,Panathénaïque, XII, 178.
  41. Le terme n'est utilisé qu'à partir de la période hellénistique.
  42. Lévy 2003,p. 52.
  43. N.M. Kennel,The Gymnasium of Virtue, University of North California Press, 1995,p. 9-14.Lévy 2003,p. 51, considère que leIIIe siècle av. J.-C. voit un affaiblissement de l’agôgê plutôt qu'une interruption pure et simple.
  44. Plutarque,Vie de Lycurgue (XVI, 1-2).
  45. Radio-Canada,Archéologie : Pas d'infanticide chez les Spartiates, 10 décembre 2007 (consulté le 10 décembre 2007).
  46. Kennell,p. 25[réf. incomplète].
  47. Lévy 2003,p. 55-56.
  48. Françoise Ruzé, « Des enfants-soldats à Sparte ? »Accès libre[doc], surcairn.info,(consulté le).
  49. Vie de Lycurgue, XVI, 10.
  50. Pseudo-Plutarque,Institutions laconiennes, 5 etVie de Lycurgue, XVI, 12.
  51. Vie de Lycurgue, XVI, 13.
  52. Pausanias, III, 14, 8-10 ; III, 20, 2 et 8 ;Lucien de Samosate,Anacharsis, 38 ;Cicéron,Tusculanes, V, 27, 77.
  53. Principalement Pausanias, III, 16, 9-11. Kennell,annexeI,p. 149-161, donne un inventaire complet des sources.
  54. Xénophon,République des Lacédémoniens(lire en ligne), II, 14.
  55. FlavienVillard, « L’athlétisme féminin à Sparte »,Cahiers « Mondes anciens ». Histoire et anthropologie des mondes anciens,no 16,‎(ISSN 2107-0199,DOI 10.4000/mondesanciens.4263,lire en ligne, consulté le).
  56. Aristophane (trad. Hilaire Van Daele),Lysistrata, Paris,Les Belles Lettres,.
  57. Notamment Critias, DK II6 B 32 ; Xénophon,Constitution des Lacédémoniens, I, 3-4 ; Platon,Lois, VII, 806 a ; Nicolas de Damas,FGrH 90 F103,4 et Plutarque,Vie de Lycurgue, 14-15.
  58. Cf. Xénophon, 35 ans, et sa femme Philésia qui n'avait pas quinze ans quand ils se sont mariés.
  59. Pomeroy 2002,p. 44
  60. Plutarque,Vie de Lycurgue, 15, 4-7.
  61. Moralia, 241f =Apophtegmes lacédémoniens, Laconiennes anonymes, 16.
  62. Xénophon,Helléniques, VI, 5, 28.
  63. Aristote,Politique, II, 9, 1269 b 34-39.
  64. Nicolas Richer,Sparte : Cité des arts, des armes et des lois, Paris, Perrin, 2018, p.219.
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  68. a etbLévy 2003,p. 167.
  69. Thucydide, I, 87.
  70. Helléniques, 3, 2, 23 et 25 ; 3, 5, 6 ; 4, 2, 9 ; 5, 4, 35, 47 et 59 ; 6, 4, 17.
  71. Lévy 2003,p. 169.
  72. Aristote,Politique, III, 14, 1285a 5-8.
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Bibliographie

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Textes antiques

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Sources archéologiques

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Historiens modernes

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Annexes

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Articles connexes

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