La société SpaceX conçoit, construit et commercialise leslanceursFalcon 9, les moteursMerlin qui les propulsent ainsi que le vaisseau cargoDragon et sa version habitée, leCrew Dragon. Le lanceurFalcon 1, qui a été le premier lanceur de la société, n'est plus en service. Après trois échecs en 2006, 2007 et 2008, a lieu le le premier succès du lanceurFalcon 1, qui met ensuite en orbite le satellite d'observation malaisien RazakSAT lors de son cinquième vol, le. Le cargo spatial Dragon, lancé par une fuséeFalcon 9, œuvre dans le cadre du programme de ravitaillement de la Station spatiale internationale. SpaceX, qui emploie plus de 6 000 personnes (), essentiellement enCalifornie, dispose par ailleurs de deux installations de lancement sur labase de Cap Canaveral (lespas de tir SLC-40 et 39A), un àVandenberg Air Force Base (le pas SLC-4E) et un autre est en cours de construction dans le sud duTexas, àBoca Chica Village. SpaceX dispose également d'un banc d'essais pour ses moteurs au Texas. Le développement de SpaceX n'aurait pu avoir lieu sans la présence de l'ingénieur de moteur fuséeTom Mueller.
En décembre 2024, SpaceX est valorisé à 350 milliards de dollars[5].
Vue d’artiste de laFalcon Heavy sur le pas de tir 39A.Comparaison des diamètres des fusées SpaceX : de gauche à droiteFalcon 9 v1.0 (2010), Falcon 9 v1.1 (2013) et le 9-Raptor qui serait le premier étage du futurtransporteur colonial martien (Mars Colonial Transporter).
Le PDG de SpaceXElon Musk déclare que l'un de ses objectifs était de réduire les coûts et d'améliorer la fiabilité de l'accès à l'espace d’un facteur de dix[6]. L'entreprise déclarait en 2004 vouloir développer un système de transport lourd, voire super-lourd si la demande des clients suivait, sachant qu’à chaque augmentation de taille résulte une diminution significative du coût par kilogramme en orbite. Elon Musk disait alors :« Je pense que 500 $ par livre (1 100 $/kg) ou moins est très réalisable[7] ».
SpaceX conçoit de nouvelles technologies de développement et d'ingénierie pour lui permettre de poursuivre ses différents objectifs. En 2015, des sources publiques révèlent que SpaceX développe ses propres logiciels desimulation dedynamique des fluides afin d'améliorer leur capacité de simulation, d'évaluation et de conception des moteurs de fusée[8].
En, la société demande au gouvernement fédéral américain l'autorisation de commencer des essais pour un projet qui vise à construire une constellation de 4 000 satellites capables de donneraccès à Internet au monde entier, y compris dans les régions les plus reculées ne disposant alors pas d’infrastructures[9],[10] : le programmeStarlink.
En 2022, SpaceX demande à l'agence spatiale américaine de lancer pas moins de 30 000 satellites de télécommunications afin d'établir une connexion internet haut débit accessible depuis n'importe quel point du globe[11].
Entrée du siège de SpaceX à Hawthorne (Californie).
La société SpaceX est fondée en 2002 parElon Musk, devenu multimillionnaire à la suite de la vente de l'entreprisePayPal, qui se désole du manque d'ambition de laNational Aeronautics and Space Administration (NASA)[12] ainsi que des Russes deNPO Lavochtkine qui ont refusé de lui vendre des missiles qu'il souhaitait convertir en fusées[13].
L'objectif d'Elon Musk est alors de concevoir des lanceurs réutilisables, capables de diminuer fortement le coût de mise en orbite et ainsi de permettre l'essor du spatial civil.
L'entreprise annonce en le licenciement de 10 % de ses 6 000 employés[14].
SpaceX a bénéficié de trois milliards de dollars des États-Unis de contrats de la NASA[15].
En mai 2022, SpaceX cherche à lever 1,725 milliard de dollars, ce qui porterait sa valorisation à 127 milliards de dollars[16].
Lelanceur légerFalcon 1 est le premier développement de la société. Le Falcon 1 est un lanceur théoriquement partiellement réutilisable qui peut placer, selon son constructeur, 670 kg enorbite basse. Cinq lancements de Falcon 1 ont eu lieu entre 2006 et 2009, dont trois sont des échecs. Contrairement aux autres lanceurs privés, passés ou encore opérationnels, le Falcon 1 utilise des composants entièrement conçus au sein de la société qui le commercialise.
Le premier vol a lieu le et est un échec : le lanceur est détruit environ une minute après le lancement.
Le deuxième tir devait initialement avoir lieu à labase de Vandenberg sans charge commerciale[17], mais a lieu finalement le depuis l'île d'Omelek dans l'atoll deKwajalein. Le moteur du second étage s'éteint prématurément et lacharge utile retombe sur Terre après avoir culminé jusqu'à 320 km d'altitude.
Le troisième vol a eu lieu le et se solde également par un échec dû à la collision entre le premier et le second étage au moment de la séparation[18].
Le, Falcon 1 met sur orbite avec succès le satellite d'observationmalaisien RazakSAT, lors de son cinquième vol[20].
Une nouvelle version plus performante du lanceur, le Falcon 1e, a un temps été envisagée avant l'abandon du programme. Les satellites que ce lanceur était censé placer en orbite ayant soit été lancés en tant que charges secondaires, soit en grappes de plusieurs satellites sur laFalcon 9, beaucoup plus puissante[21].
La NASA passe contrat avec la société SpaceX en pour le lancement de douze vaisseaux ayant une capacité cargo totale de 20 tonnes au minimum pour un montant de 1,6 milliard de dollars. Les clauses du contrat prévoient qu'il peut être étendu à concurrence d'un montant de 3,1 milliards de dollars[22].
En, la NASA donne son accord pour fusionner les deuxièmes et troisièmes vols de qualification. Les objectifs des deuxièmes et troisièmes vols seront assignés au deuxième vol de qualification[25],[26].
Le second vol de qualification, baptiséDragon C2, au cours duquel l'ensemble du processus de ravitaillement de laStation spatiale internationale doit être testé et validé, a été lancé le[27].
Après le retrait effectif de lanavette spatiale américaine depuis l'été 2011, la NASA ne dispose plus de moyens de transport pour amener ses astronautes à lastation spatiale internationale. Elle doit recourir auxSoyouzrusses. La NASA lance le programme CCDev pour sélectionner de nouvelles entreprises susceptibles de travailler immédiatement sur le transport de passagers. Le programme CCDeV comprend plusieurs phases d'étude. À chaque phase, une somme est allouée aux sociétés ayant été retenues dans le cadre d'un appel d'offres pour mener des études plus ou moins poussées. En, SpaceX est sélectionnée pour le développement d'unsystème d'éjection utilisé en cas de défaillance du lanceur[28].
Le, la NASA choisitBoeing et SpaceX pour concevoir et construire des« taxis de l'espace » qui transporteront les astronautes vers lastation spatiale internationale[29].
Le, SpaceX réussit la mise en orbite du premier Crew Dragon, devenant la première entreprise privée de l'histoire à envoyer un vaisseau capable d'emporter des astronautes dans l'espace[30].
Le, SpaceX réussit le lancement de la première fusée Falcon Heavy et récupère les deux boosters collatéraux avec un atterrissage synchronisé sur les zones d'atterrissage 1 et 2, en Floride. Toutefois, à cause d'un problème technique, l'étage principal ne se posera pas comme prévu sur la barge prévue à cet effet. La fusée met en orbite laTesla Roadster rouge cerise 2008 d'Elon Musk avec à son bord un mannequin dénommé Starman. Après avoir passé 6 heures en orbite basse, le moteur Merlin 1D du second étage effectua une dernière propulsion afin d'envoyer la voiture en direction de l'orbite martienne (mais pas en direction de Mars, que la voiture n'approchera pas à court terme).
Plateforme d’atterrissage SpaceX ASDS en position pour le vol 17 de la mission CRS-6.Premier étage de la fusée Falcon 9 après son atterrissage.Premier étage de la fusée Falcon 9 lors de la mission CRS-8 après son atterrissage sur laplateforme maritime.
Depuis le début du développement de ses fusées, SpaceX souhaite les rendre au moins en partie réutilisables pour permettre de diminuer les coûts. Dans le cadre de cet effort, un prototype, le Grasshopper, a été développé pour mettre au point les technologies nécessaires, puis SpaceX a tenté de faire atterrir de manière autonome le premier étage des fusées Falcon 9. Plusieurs tentatives ont dans un premier temps réussi la phase préliminaire qui consiste à faire revenir les fusées Falcon 9 vers la Terre d’une manière contrôlée[31]. Les fusées ont été en mesure de ralentir à une vitesse appropriée avant l'atterrissage et de déployer avec succès les jambes d’atterrissage. Ces essais ont cependant eu lieu sur l'océan et non pas sur une rampe de lancement d’une de leurs installations. À la suite de ces essais, SpaceX a commencé des tests pour voir si la fusée pourrait atterrir sur une plate-forme solide. Pour des raisons de sécurité, SpaceX a conçu uneplateforme maritime autonome permettant de servir de rampe d’atterrissage au milieu de l’océan.
Le, lors de la mission CRS-5 (Commercial Resupply Service 5) à destination de l’ISS, le premier étage de la fusée a été lancé avec comme objectif d’être la première fusée à revenir se reposer sur terre pour être réutilisée[31]. L'engin a réussi à s’approcher de la plateforme d’atterrissage, mais avec une trop grande vitesse. La fusée s’est alors renversée et est tombée dans l'eau et a été en grande partie détruite. Le navire drone a également connu quelques dommages structurels, mais rien d'irréparable. Elon Musk tweete alors « landed hard » (s’est posé violemment). La cause de cet échec a été découverte après coup. Il s’agissait despanneaux cellulaires supersoniques de contrôle montés en haut de l'étage[32] afin de contrôler et stabiliser la descente. Le fluide hydraulique permettant de les actionner n’était plus en quantité suffisante et les panneaux cellulaires ont cessé de fonctionner correctement[33].
Durant la tentative suivante au cours de la mission CRS-6, SpaceX a de nouveau été en mesure d’atteindre la plateforme maritime cible, mais deux problèmes se sont produits lors de l'atterrissage. Le premier est que le premier étage de la fusée est arrivé avec une vitesse latérale plus élevée que prévu, la fusée a tout de même réussi à se poser. Cependant, le vaisseau spatial a commencé à basculer sur le côté et le propergol utilisé pour le contrôle de la stabilité qui aurait dû empêcher la fusée de basculer n’a pas fonctionné en raison d’une vanne coincée. La fusée a donc de nouveau basculé dans l'eau et a été en grande partie détruite. Les deux vaisseaux spatiaux détruits ont été ramenés aux installations SpaceX pour analyse. Bien que ces deux essais d’atterrissage aient été des échecs, les capsules dragon de chaque mission ont bien atteint la Station spatiale internationale en toute sécurité[34].
Le, SpaceX a finalement réussi à atterrir avec succès, ce qui constituait une première pour un lancement orbital. L'atterrissage a eu lieu dans le cadre de la deuxième mission en partenariat avecOrbcomm auLanding Zone 1 ducentre spatial Kennedy sur la terre ferme donc[35]. Cet atterrissage sur la terre ferme était possible en raison de la configuration de la mission qui permettait une approche à une vitesse moins élevée que pour d’autres missions.
En, une autre tentative d'atterrissage sur la plateforme maritime a été effectuée. L'engin a atterri sur le navire à 1,3 mètre du centre de la surface d'atterrissage[36] et à une vitesse appropriée, mais une jambe d'atterrissage n'a pas réussi à se déployer et la fusée s’est renversée et a été détruite. L'échec du déploiement de la jambe a été attribué à la glace de condensation du brouillard qui était présent sur la base deVandenberg avant le lancement[37].
Le, la fusée a réussi pour la première fois à se poser sans dommages sur la plateforme maritime[38],[39],[40],[41]. L'exploit est réitéré le[42]. Le, le Falcon 9 de la mission THAICOM 8 réussit à se poser sur la barge d’atterrissage[43]. Après trois succès consécutifs, le programme est marqué par un nouvel échec, le, Elon Musk écrit alors« que la poussée d'un des trois moteurs utilisés pour l'atterrissage avait montré des signes de faiblesse et une faible poussée »[44]. Le durant la missionCRS 9, la fusée se pose sans problème[45]. Le, SpaceX réussit à poser sa fusée sur la barge autonome après un retour à haute énergie lors de la mise en orbite du satelliteJCSAT-16[46].
Le, un accident a lieu lors du lancement prévu[44] d'une fusée du même type, provoquant la destruction de cette dernière. Quatre mois s’écoulent ensuite avant l'annonce de la reprise des lancements de fusées, qui prendra donc place le[47].
Le, le Falcon 9 reprend son activité et met 11 satellitesIridium NEXT de la sociétéIridiumComm en orbite avant de se reposer avec succès sur la plateforme d'atterrissage maritime[48].
Dans la nuit du 30 au, la mission SES-10 a abouti à la mise en orbite d'un satellite de télécommunications luxembourgeois, à l'aide de la première fusée Falcon 9 dont le premier étage provient d'un autre lancement. Il s'agit de mener à son terme la faisabilité des fusées réutilisables, cruciales pour l'avenir de l'entreprise. Ce premier étage devra ensuite revenir sur unebarge de récupération en mer, dénommée Of Course I Still Love You[49].
Le, SpaceX envoie 2 astronautes dans l'espace dans le but d'atteindre l'ISS. Ces 2 passagers sontRobert Behnken etDouglas Hurley, qui ont tous deux déjà volé deux fois. C'est la première organisation privée au monde à envoyer des astronautes dans l'espace.
SpaceX mise sur la ré-utilisabilité de la plupart des composants de ses véhicules pour réduire le prix d'un lancement. La récupération des demi-coiffes protégeant la charge utile, coûtant environ 5 millions la paire, fait partie de cet effort. En effet, ces dernières sont équipées de légers propulseurs et de parachutes permettant leur atterrissage dans le filet de capture duMr. Steven(en) (un navire spécialement aménagé à cette fin, utilisé jusqu'au début de l'année 2021), ou directement dans l'océan.
Le, une capsule spatiale Dragon en orbite a développé des problèmes avec ses propulseurs. En raison de soupapes de carburant bloquées, l'engin était incapable de se contrôler correctement. Les ingénieurs ont cependant réussi à réparer à distance les blocages. En raison de ce problème, l'engin est arrivé et s’est amarré à laStation spatiale internationale un jour plus tard que prévu[52].
Le, la mission CRS-7 est lancée par un Falcon 9 surmonté d'une capsule Dragon sans pilote destinée à ravitailler la station spatiale internationale. Toutes les statistiques étaient nominales jusqu'à 2 minutes et 19 secondes quand un nuage de vapeur a commencé à se former à l'extérieur de l'engin. Quelques secondes après que ce nuage est apparu, une perte de pression du réservoir d'hélium s’est produite, après quoi les réservoirs ont explosé, ce qui a causé l’échec complet de la mission[53]. Le logiciel n'étant pas programmé pour déployer le parachute de la capsule du Dragon après un échec du lancement, le Dragon s’est écrasé[54]. L'enquête a montré qu’un support des réservoirs d'hélium aurait éclaté sous la force d'accélération, d'où fuite de gaz et désintégration de la fusée. À la suite de cet accident, SpaceX a cessé ses vols pendant environ 6 mois et a révisé la conception de la Falcon 9. Une nouvelle version nommée Falcon 9Full Thrust est depuis en service avec des réservoirs supercryogéniques permettant un gain de densité important et une amélioration des performances générales de l'ordre de 33 %.
Le, une autre fusée Falcon 9 explose sur le pas de tir de Cap Canaveral lors d'essais statiques de routine pour valider la séquence d'allumage. Elle devait mettre en orbite deux jours plus tard un satellite de fabrication israélienneAmos-6 commandé parIntelsat etFacebook pour développer l'accès Internet en Afrique[55]. Le satellite a été détruit dans cette catastrophe. À la suite de cet accident, Space X interrompt ses vols jusqu'au, date de reprise des lancements des fusées[48]. Les investigations conduites par Space X conjointement avec l'U.S. Air Force, laNASA et leNational Transportation Safety Board (NTSB) ont permis de conclure que l'explosion était due à l'accumulation d'oxygène liquide cryogénique dans un vide ou une déformation du revêtement du réservoir sous pression composite du deuxième étage à l'intérieur du réservoir d’oxygène liquide (LOX)[56].
Le 19 janvier 2020, la mission 2020In-flight abort test, outest d'éjection en vol du Crew Dragon, fait s'envoler le booster B1046 et la capsule Crew Dragon 2 C205. Il s'agissait d'un test permettant de vérifier le bon fonctionnement du système de secours pendant la période deMax-Q. À +1:36 secondes du décollage, après l'éjection de la capsule, le lanceur a explosé à cause des forces aérodynamiques. Ce fût toutefois prévu. La capsule amerrit 7 minutes plus tard, marquant la réussite du test.
Le siège, les bureaux d'études et les installations industrielles de SpaceX sont situés àHawthorne enCalifornie, près de l'aéroport deLos Angeles. SpaceX y dispose d'une surface couverte de5,1hectares permettant d'assembler en parallèle trois lanceurs Falcon 9 ainsi que deux douzaines de moteurs Merlin et trois lanceurs Falcon 1[57].
Les moteurs sont testés sur unbanc d'essais situé àMcGregor auTexas. Ce site est aussi utilisé pour les tests du prototype « Grasshopper », consistant à faire décoller et atterrir verticalement le premier étage d'une fusée Falcon 9[58].
une quatrième base de lancement, réservée auxStarship, laSpaceX Starbase est construite àBoca Chica Village à environ 25 km à l'est deBrownsville (État duTexas) en bordure dugolfe du Mexique et à quelques kilomètres de la frontière entre les États-Unis et leMexique. Contrairement aux autres installations de lancement qui dépendent du gouvernement américain (NASA et l’Armée de l'Air américaine), la Starbase appartient en propre à la société, ce qui lui donne plus de latitude dans l'exploitation du site. SpaceX a investi 100 millions de dollars (environ 88 millions d'euros) dans ce complexe de lancement. Les travaux ont débuté en 2015[59] et le premier lancement (suborbital) depuis ce site a lieu en 2019.
Pour l'atterrissage des premiers étages des lanceurs Falcon 9 ou Heavy, la société dispose :
desLanding Zone 1 (LZ-1) et LZ-2, situées à Cap Canaveral, utilisables lors des lancements depuis le pad SLC-40 et ceux depuis le pad LC-39A ;
de la Landing Zone 4 (LZ-4) àVandenberg Air Force Base (proche du pad SLC-4E), lors de lancements depuis la côte Est.
de deuxbarges de récupération, « Of Course I Still Love You » sur la Côte-Est et « Just Read the Instructions » sur la Côte-Ouest.
L'entreprise emploie en tout environ 9 500 personnes.
Courant juillet 2024, Elon Musk annonce le déménagement du siège social de SpaceX à partir de Hawthorne jusqu'à la Starbase au Texas, le justifiant par la mise en place d'une loi de l'État de Californie sur la question de la transidentité[60], mais en pratique aussi pour des raisons fiscales et réglementaires[61].
Starship est la fusée créée par SpaceX pour permettre la colonisation de la Lune ou Mars, développer le tourisme spatial, et relier plusieurs points de la Terre en moins de 50 minutes (Paris-New York en 30 minutes). Il agit en tandem avec le booster SuperHeavy, qui sera réutilisable, comme un booster deFalcon 9.
Ce vaisseau serait capable de transporter 100 tonnes en orbite basse, puis 150 tonnes lorsque optimisé.
Les premiers essais du prototypeStarHopper se sont déroulés en avril 2019 depuisBoca Chica Village au sud duTexas, où le véhicule a réalisé ses premiers sauts. Ce prototype est destiné aux toutes premières phases de test du véhicule, c'est-à-dire plusieurs décollages progressifs, jusqu'aux tests orbitaux.
Le programme StarShip/Super Heavy a d'ailleurs été sélectionné comme unique gagnant de l'appel d'offre de laNASA pour leHuman Landing System (HLS) le, d'un montant total d'environ 2,5 milliards d’euros (2,9 milliards de dollars). SpaceX est donc le seul partenaire privé américain choisi pour développer l’Atterrisseur Lunaire Habité duProgramme Artemis avec une version lunaire de sonStarship et ses 100-150 tonnes de charges utiles projetées.Blue Origin etDynetics contestent la décision de l'octroi d'un contrat unique en portant plainte à laGAO, forçant la NASA et SpaceX à suspendre les travaux relatifs à l'Atterrisseur Lunaire[63],[64]. Le GAO confirme le 30 juillet 2021 la nomination de SpaceX et le fait que la réponse de laNASA sur legagnant de l'appel d'offres était totalement conforme et respectait les lois sur les appels d'offres[65]. SpaceX reçoit une première tranche de 300 millions de dollars du contrat duHuman Landing System (HLS) dès la confirmation du jugement, mais les travaux sont à nouveau interrompus à partir d'août 2021 jusqu'en novembre 2021 en raison d'une seconde plainte encour fédérale contre laNASA par Blue Origin[66]. Cette plainte a toutefois été rejetée, les arguments de Blue Origin n'ayant pas été retenus par le juge, et les travaux ont repris depuis[67].
La dernière fusée de SpaceX, qui a effectué son vol inaugural le, a la capacité de placer unecharge utile de 63,8 tonnes enorbite basse ou de 26,7 tonnes enorbite de transfert géostationnaire. Cette dernière utilisait comme booster deux premiers étages d'uneFalcon 9 en version 1.1. Avec un corps central d'uneFalcon 9, elle aussi en version 1.1. La Falcon Heavy possède à elle seule 27 moteursMerlin 1D+ pour le premier étage et les deux boosters, le second étage est quant à lui équipé d'un moteurMerlin 1D Vac qui sert pour le vide spatial. Au décollage, elle possède une poussée de 22 819 kN, pour une masse de 1 421 tonnes. C'est lelanceur super lourd opérationnel le plus puissant[68],[69], toutefois surpassé par des lanceurs déjà retirés commeSaturn V.
Le deuxième vol de la Falcon Heavy, réalisé le à22 h 35 (UTC) était composé de la dernière génération de premier étage, le Block V, plus puissant que les anciennes générations. Les trois propulseurs principaux sont retournés sur Terre une dizaine de minutes après le décollage.
La baie de propulsion du premier étage du lanceur Falcon 9 est assemblée avec les réservoirs.
Le lanceur moyenFalcon 9, qui doit pouvoir placer 10,5 tonnes en orbite basse, a été annoncé en 2005 et dont le premier vol a eu lieu le, il est régulièrement modifié pour améliorer ses performances. C'est une fusée à deux étages haute de 55 mètres, avec un diamètre de 3,6 mètres (hors coiffe) et qui a une masse de 333 tonnes. Elle utilise comme le Falcon 1 des moteursMerlin brûlant un mélange d'oxygène liquide et deRP-1 : le premier étage de la fusée est propulsé par neuf moteurs Merlin 1C qui développent en tout 448,9 tonnes de poussée. Le second étage, dont la structure est similaire à celle du premier étage, est propulsé par un unique Merlin-C qui est une version optimisée pour le fonctionnement dans le vide et qui développe 52,3 tonnes de poussée[70],[71].
Le lanceur ainsi que le cargo spatialDragon ont été sélectionnés par laNASA dans le cadre du programmeCOTS. Ce programme a pour objectif d'assurer une partie du ravitaillement de laStation spatiale internationale pour compenser le retrait de lanavette spatiale américaine fin 2010. SpaceX doit transporter, dans le cadre de ce contrat, 20 tonnes de fret d'ici à 2015 : trois vols de qualification doivent être effectués, suivis par douze vols opérationnels s'étalant jusqu'en 2015. En, la NASA a passé commande de douze lancements pour une capacité cargo totale de 20 tonnes au minimum et pour un montant de 1,6 milliard de dollars. Les clauses du contrat prévoient qu'il peut être étendu jusqu'à concurrence d'un montant de 3,1 milliards de dollars[72].
La qualification pour le programme COTS, qui constitue aujourd'hui le gros du carnet de commandes du lanceur, est un enjeu majeur pour SpaceX. Pour qualifier le lanceur et le vaisseauSpaceX Dragon pour le ravitaillement de la Station spatiale internationale, trois vols de difficulté croissante doivent être réalisés avec succès. Fin, SpaceX, qui a reçu 350 millions de dollars d'avances de la part de la NASA, a annoncé à l'agence spatiale américaine qu'elle ne prévoyait plus qu'un seul vol de démonstration en. Le deuxième vol,COTS-2, qui a nécessité des développements complémentaires, a été réalisé le mardi à 3 h 44 (heure locale), 8 h 44GMT, de Cap Canaveral (Floride, EST). Le troisième vol a commencé avec le lancement de la capsule Dragon le[73], elle s'est amarrée à laStation spatiale internationale le. Lors de son retour sur Terre, outre des conteneurs à déchets, la capsule Dragon ramènera des boîtiers contenant des expériences scientifiques.
Le lanceur légerFalcon 1 fut la première fusée développée par SpaceX, elle n'est actuellement plus en service. Ce lanceur léger de 27 tonnes et haut de 21 mètres peut, selon son constructeur, placer 650 kg en orbite basse. Il comporte deux étages : le premier étage est propulsé par un moteurMerlin tandis que le second étage est propulsé par un moteur Kestrel également développé par SpaceX. Une nouvelle version dite « Falcon 1e » était prévue pour utiliser notamment une version plus puissante du moteurMerlin.
LeDraco est un moteur-fusée de faible poussée (400 newtons) développé par SpaceX pour le cargo spatialSpaceX Dragon. Il est utilisé pour les manœuvres orbitales et lescorrections d'attitude. Il brûle un mélange hypergolique deMMH et deperoxyde d'azote et peut être rallumé de nombreuses fois. Une version beaucoup plus puissante, baptiséeSuperDraco est développée à partir de 2012 pour la version transports de passagers du vaisseau SpaceX Dragon.
SpaceX travaille depuis 2011 à la conception d'un nouveau moteur baptiséRaptor. Initialement, celui-ci doit utiliser un mélangehydrogène-oxygène liquide, mais fin 2012 le dirigeant de SpaceX indique que le moteur, destiné à propulser un étage supérieur, brûlera un mélangeméthane/oxygène liquide (LOX). Contrairement au Merlin, le moteur utilise la technique de lacombustion étagée à flux complet[74], plus performante, mais plus complexe.
En, SpaceX décroche un contrat de partenariat public-privé avec l'Air Force pour le développement de ce moteur. L'Air Force investit 33,6 millions de dollars à condition que SpaceX investisse au moins le double sur ses fonds propres. Ce montant pourrait être porté à 67,3 millions dans le futur. Le contrat porte sur le développement d'un prototype complet d'une version duRaptor adaptée au second étage des lanceurs Falcon 9 et du Falcon Heavy. Le moteur sera finalement utilisé pour le nouveau véhicule réutilisableStarship et son unique booster Super Heavy.
Le moteur est dérivé en 3 catégories : les Raptors pour le vide spatial (Raptor Vacuum, ou Rvac), avec unetuyère un peu plus longue, le Raptor Sea Level pour le vol atmosphérique du Starship, qui ont été utilisés pour les vols des prototypes Starhopper, SN5, SN6, SN8, SN9, SN10, SN11 et SN15 (placés généralement sur le centre de l'appareil, on les appelle aussi Raptors center, ou RC) et enfin les Raptors utilisés sur le booster SuperHeavy (qui devrait compter 27 Raptors sur les vols de tests orbitaux, mais qui devrait en compter 33 au total), appelés les Raptors Booster (ou RB)[75].
Une seconde version du moteur, nommé le Raptor 2, est actuellement en phase de test et devrait à terme remplacer le Raptor utilisé jusqu'à maintenant. Un test a eu lieu à l'horizontal le vendredi 7 janvier 2022. Ce moteur fournirait une poussée de 230 tonnes.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue pour parler des tests de 2014 à 2016, des caractéristiques du vaisseau et des premiers vols. !
LeCrew Dragon (ouSpaceX Dragon 2) est unvéhicule spatial développé par la société SpaceX pour le compte de l'agence spatialeaméricaine, laNASA, qui assure depuis 2020 la relève des équipages de laStation spatiale internationale. Le vaisseau est capable de transporter un équipage de quatreastronautes enorbite basse. Crew Dragon est avecCST-100 deBoeing l'un des deux vaisseaux développés en réponse à l'appel d'offres du programmeCCDeV lancé en 2010. Ce dernier avait pour objectif de reprendre les missions assurées provisoirement par les vaisseaux russesSoyouz à la suite du retrait de lanavette spatiale américaine en 2011.
Le vaisseau est largement inspiré ducargo spatialSpaceX Dragon qui assure depuis 2012 une partie du ravitaillement de laStation spatiale internationale. D'une masse à vide de plus de 6,3 tonnes, le vaisseau permet de transporter unecharge utile de 6 tonnes maximum répartie entre les parties pressurisées et non pressurisée et il peut ramener sur Terre jusqu'à 3 tonnes de fret dans sa partie pressurisée. Le vaisseau est placé en orbite par une fusée partiellement réutilisableFalcon 9 développée par le même constructeur. Comme le CST-100 et au contraire des générations précédentes des vaisseaux spatiaux chargés de transporter un équipage (Soyouz,Apollo etMercury), le dispositif de sauvetage utilisé en cas d'anomalie durant le lancement est constitué demoteurs-fusées intégrés qui écartent le vaisseau du lanceur. Le vaisseau Crew Dragon se différencie du CST-100 principalement par l'intégration des servitudes à la capsule de l'équipage (sur le CST-100 ces équipements sont contenus dans un module de service distinct qui est largué avant larentrée atmosphérique), par une superficie depanneaux photovoltaïques plus élevée lui fournissant une autonomie prolongée en vol libre ainsi que par la capacité à emporter unecharge utile externe de plusieurs tonnes dans le module cylindrique creux baptisé tronc qui prolonge le vaisseau spatial. Contrairement au CST-100 le Crew Dragon se pose en mer à son retour sur Terre. Le vaisseau est conçu pour être réutilisé.
Le développement du vaisseau prend un retard important à la suite de problèmes de financement et de mise au point : le premier vol avec équipage, qui était prévu initialement prévu en 2016, est progressivement repoussé à 2020. Lepremier vol de qualification sans équipage est effectué le 2 mars 2019, et lepremier vol avec équipage a lieu le 30 mai 2020. La mise en service opérationnelle du vaisseau (vol du 16 novembre 2020) met fin à la situation de dépendance de la NASA vis-à-vis de l'agence spatiale russe pour la relève de ses équipages. Le vaisseauCrew Dragon doit non seulement transporter les équipages, mais également remplacer la version cargoSpaceX Dragon pour le transport de fret à la station spatiale internationale.
Le 18 mars 2025, deux astronautes américains, restés plus de neuf mois à bord de laStation spatiale internationale en raison de problèmes techniques, sont finalement revenus sur Terre à bord de la capsuleCrew Dragon de SpaceX, concluant une mission prolongée[77].
L'ambition martienne d'Elon Musk date d'au moins 2001[78], et est faite d'une succession d'annonces fracassantes sans cesse repoussées. Après avoir initialement déclaré qu'il aurait envoyé des hommes sur Mars dès 2013, il s'engage en 2011 à avoir colonisé la planète rouge« dans 10 ans dans le meilleur des cas, sinon 15 ou 20 ans » (en 2021, 2026 ou 2031)[79],[80]. En 2017, il affirme que sesStarships seront sur Mars en 2024[81]. Plus de dix ans après le début de ces déclarations, l'ambition martienne n'a pas beaucoup évolué et l'entrepreneur parle alors d'un horizon 2028[81] ou 2029, ce qui correspond finalement aux projections de la NASA contre lesquelles il avait bâti sa communication[79]. Par ailleurs, les experts du secteur mettent en doute l'optimisme sans cesse renouvelé de ces annonces, peu cohérentes avec les contraintes objectives[82].
En, Musk parle pour la première fois d’untransporteur colonial martien (Mars Colonial Transporter) en se référant au projet de développement financé par le secteur privé pour concevoir et construire un système de vol spatial, des véhicules de lancement et des capsules spatiales pour transporter les humains vers Mars et retourner sur Terre[83]. En,Gwynne Shotwell déclare qu'une fois que la version habitable du dragon et leFalcon Heavy seraient en service, la priorité pour les ingénieurs de l'entreprise équipe sera de développer la technologie nécessaire pour les missions versMars[84]. Selon Steve Jurvetson, Musk croit que d'ici à 2035 au plus tard, il y aura des milliers de fusées qui transporteront un million de personnes vers Mars dans le but de créer une colonie humaine autonome[85]. À plusieurs reprises, Elon Musk a exprimé son intérêt de se rendre lui-même sur Mars et a même déclaré vouloir mourir sur Mars, mais pas en s'y écrasant[86].
En, Elon Musk déclare vouloir faire atterrir sur Mars une capsule Dragon en2018 et commencer alors un programme intensif prévoyant d'envoyer des vaisseaux à destination de Mars tous les deux ans quand la Terre et Mars entrent en opposition. Cette séquence devrait aboutir par une mission habitée qui touchera le sol de la planète rouge en 2025[87],[88]. Il annonce officiellement ses plans de colonisation de Mars en àGuadalajara au Mexique[89].
Fin, Elon Musk indique vouloir envoyer deux vols cargos pour Mars en 2022. Il indique aussi vouloir commencer la colonisation de Mars en 2024 avec deux vols cargos supplémentaires et deux vols habités[90]. Les premiers colons auraient pour objectif d'aménager la première base martienne à l'aide d'éléments envoyés par les cargos. Ces vols devraient être assurés par le vaisseau présenté lors de sa conférence en fin : leBFR, renommé aujourd'hui Starship. Toutes ces missions sont finalement ajournées.
Après près de quinze ans de déclarations fracassantes, aucun projet martien de SpaceX ne semble sur pied en 2025, et la plupart des experts en études spatiales considèrent ces déclarations et projets comme fantaisistes et irréalistes[91].
Le programme martien de SpaceX est généralement perçu par les experts du secteur comme vague et farfelu en raison notamment des incertitudes liées au financement[92], mais aussi parce qu'il tourne entièrement autour de l'unique question du transport (toujours pas réglée), sans jamais rien proposer de concret sur les étapes suivantes. En juillet 2019, SpaceX n'avait toujours pas encore détaillé publiquement les plans relatifs aux systèmes de survie, à la protection contre les radiations et aux ressources à exploiter sur place, qui sont essentiels à la colonisation de l'espace[93].George Dvorsky, qui écrit pourGizmodo, qualifie le calendrier de Musk pour la colonisation martienne d'« effroyablement irrationnel » et de « pur délire »[94].
Le, Elon Musk déclare que SpaceX a le projet de lancer vers la Lune fin 2018 un vaisseauDragon V2, avec un équipage constitué de deux passagers payants. Le vaisseau, dont la qualification en vol devait être effectuée en 2018, aurait été lancé par une fuséeFalcon Heavy. On dispose de peu d'informations sur le déroulement du vol qui aurait duré environ 2 semaines et aurait été essentiellement balistique (sans propulsion) : le vaisseau aurait dû être lancé sur une orbite elliptique suffisamment haute pour contourner la Lune avant de revenir vers la Terre[99],[100].
En, une nouvelle version du projet est annoncée. Il s'agit dorénavant d'utiliser leStarship afin d'emporter de nombreux passagers vers la Lune[101].
Le, Elon Musk dévoile le premier passager commercial du projet, le milliardaire japonaisYūsaku Maezawa[102]. Celui-ci annonce qu'il emmènera avec lui une dizaine d'artistes lors de son voyage. Il évoque aussi la possibilité de prendre des astronautes expérimentés ainsi qu'Elon Musk dans son équipage[103].
SelonBloomberg, en janvier 2025, SpaceX serait en négociation pour fournir une gamme complète de services de cryptage augouvernement italien, des services de cryptage pour internet et la téléphonie, des services de communication pour l’armée et le déploiement de services de satellites pour les situations d’urgence, de terrorisme ou de catastrophe naturelle, pour un montant de 1,5 milliards de dollars[104].
↑a etb(en) « SpaceX sur Twitter », surmobile.twitter.com,(consulté le) :« Successful deployment of 10 IridiumComm NEXT satellites has been confirmed ».
La première date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxième date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lancés la deuxième date est remplacée par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies.