Pour les articles homonymes, voirSoummam (homonymie).
la Soummam Asemmam | |
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Caractéristiques | |
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Longueur | 65 km[1] |
Bassin | 9 200 km2 |
Bassin collecteur | Soummam |
Débit moyen | 25 m3/s |
Régime | pluvio-nivalméridional |
Cours | |
Origine | confluence de l'oued Sahel et de l'ouedBou Sellam |
· Localisation | Akbou |
· Coordonnées | 36° 25′ 39″ N, 4° 32′ 34″ E |
Embouchure | LaMer Méditerranée |
· Localisation | Béjaïa |
· Altitude | 1 m |
· Coordonnées | 36° 43′ 36″ N, 5° 04′ 41″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Sahel,Ighzer Amokrane,Ighzer Ouchekroune |
· Rive droite | OuedBou Sellam,Amassine,Amizour |
Pays traversés | ![]() |
Principales localités | Akbou,Ighzer Amokrane,Sidi-Aïch,El Kseur,Béjaïa |
Sources :OpenStreetMap | |
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LaSoummam (prononcé[sumam]) est unfleuve du nord de l'Algérie long de 65 km. Né de la confluence de l'oued Sahel et deBou Sellam àAkbou et termine son cours àBéjaïa pour se jeter dans lamer Méditerranée.
Elle donne son nom aucongrès de la Soummam, tenu par le FLN du 13 au au village d'Ifri.
Le mot Soummam est une altération du motkabyle « assemmam », qui signifie « acide »[2].Pline l'Ancien avait cité la Soummam comme étant nommée "le Nasava"[3],[4],[5],[6] parPtolémée.
Lorsqu'on se met à contempler l'embouchure de la Soummam sur le pont qui ouvre la route nationaleno 9, àBéjaïa, il est certainement difficile d'imaginer que les eaux qui rejoignent la mer en ce lieu, ont pour premières origines les monts de Aïn Oulmane, au sud deSétif, le mont Dirah, au sud deBouira, et l'extrême ouest duDjurdjura. Il se trouve en effet que la géographie physique de la région positionne les sources les plus méridionales de la Soummam aux limites de la zone semi-aride caractérisée par des rigueurs liées au climat continental, alors que les sources les plus proches sont situées dans les territoires humides au climat tempéré. La Soummam constitue un réseau hydrographique dense et bien fourni, particulièrement dans sa partie située dans l'Atlas tellien du Djurdjura, Babors et Bibans. Son bassin versant couvre une superficie de 9 200 km2 étalée sur quatre wilayas de Bouira, Bordj Bou Arréridj, Sétif et Béjaïa. Avec le Cheliff, laTafna et leRhummel, la Soummam est l'un des plus grands cours d'eau d'Algérie.
La Soummam draine un bassin versant d’une superficie de 9 200 km2 réparti comme suit :
La vallée de la Soummam, du nom de la rivière qui la traverse, se situe enKabylie, région du nord de l'Algérie, occupant un large couloir de lawilaya de Béjaïa. Enserrée entre l'ensembleAkfadou-Gouraya au Nord, la chaîne desBibans (territoire historique desAit Abbas) au sud-est et la vallée du Sahel-Djurdjura (commune deTazmalt) au sud-ouest. La vallée de la Soummam qui s'étend d'Akbou à Béjaia, apparaît comme un étroit couloir sinueux de 65 km de long (à l'intérieur de la wilaya de Béjaïa) sur une largeur maximum de 4 km àEl Kseur.
Les versants particulièrement au Sud, sont des pentes relativement douces et donc très développées. Cette zone est décomposée en petites unitéspédologiques différentes : leflysch l'emporte à Akbou, legrès est prépondérant à El Kseur.
Les communes d'Amizour, d'El Kseur, d'Ouzellaguen et deTimezrit possèdent de vastes espaces propres à des cultures riches telles que lemaraîchage et l'arboriculture fruitière.
La vallée de la Soummam est drainée par unréseau hydrographique dense, composé denombreux cours d’eau permanents et intermittents dont l’oued Soummam représente le collecteur principal.Suivant les données hydrologiques recueillies entre 1961 et 1971[7], le débit moyen de la Soummam est de 25 m3/s[8]. Durant la période de crue de 1970, le débit maximal enregistré était de 115,9 m3/s et le débit d'étiage (durant les mois de juillet et août) descend à 0,6 m3/s. Ces débits montrent en effet de grandes irrégularités interannuelles, donc saisonniers.
À son embouchure, la Soummam présente un apport de 700,106 m3/an d'eau qu'il diverse en merMéditerranée (Visiterv, 1987). L'apport principal provient des affluents de la rive gauche, avec un total moyen de 68,106 m3/an, et les affluents de la rive droite déversent un total moyen de 25 × 106 m3/an. Les affluents de la rive gauche étant situés sur des versants plus arrosés en pluies et en neige, leur permettant de canaliser un écoulement de surface plus important que celui des versants drainés par les affluents de la rive droite.
Le mont Dirah, situé à 30 km au sud de la ville deBouira, culmine à 1 810 m d'altitude. Sa ligne de crête sépare le bassin méditerranéen dubassin du Hodna à l’extrémité sud-ouest du Bassin de la Soummam. Les eaux provenant de djebel Dirah coulent en torrents le long de l'OuedGuergour et Oued Mebiar lesquels prennent plus bas respectivement les noms de Oued Mahadjar et Oued Lahdjar. Ces deux ruisseaux, en perdant beaucoup de leur vitesse de progression, vont confluer au niveau de la ville deSour El Ghozlane pour former Oued Lakhal sur lequel est construit, en 1984, le barrage du même nom.
L'Oued Lakhal reçoit par la suite les apports de l'Oued Sbisseb qui proviennent du mont Aïn Hazem, qui surplombe la ville d'El Hachimia, et les apports de l'Oued Ben Okba, entreAïn Lahdjar et Aïn Turc. L'Oued Lakhal entre dans la grande rivière de l'Oued D’Hous au niveau de la ville de Bouira. Ainsi, Oued D’Hous constitue la véritable Haute Soummam qui s'orientera régulièrement vers le Nord-est jusqu'à la ville de Béjaïa. Les rivières de Zerrouk, Oued Okhriss et El Khemis provenant de la ligne de crête Maghnine-Hellala vont confluer pour former Oued Zaïane au niveau de la localité d'Ahl El Ksar. Zaïane va rejoindre l'Oued Sahel qui est une continuité de Oued D’Hous sur l’axe El Adjiba-M'Chedallah.
Les précipitations sur le massif deSebkha (Tamellaht),Ath Mansour, Beni Ouaggag (wilaya de Bordj Bou Arreridj) sont acheminées par les rivières de Sebkha et Sidi Aïssa au niveau d'Ighrem etAhnif pour se déverser dans la Soummam. Le plus grand cours d’eau qui fait gonfler la Soummam est sans aucun doute l’Assif Amarigh qui prend ses sources dans les Hauts-Plateaux deBordj Bou Arréridj. Assif Amarigh qui suit le défilé des gorges des Portes de Fer, se met au contact de la Soummam au niveau de la localité deBeni Mansour.
Assif Amarigh, au commencement de son cours, 4 km avant la localité d'El Achir (BBA), a pour nom Oued Messissi. Il reçoit les eaux du versant Nord du mont Mansourah (1 862 m d’altitude) et du mont Chokchott (1 832 m).
Les apports hydriques duDjurdjura pour la Soummam commencent au col de Tizi n'Djaboub, à partir duquel une ligne de partage des eaux vient sur Draâ Lakhmis (banlieue de Bouira), et se poursuivent sur le versant sud de la chaîne jusqu’aucol d'Akfadou. Ce sont des torrents en amont et des cours plus ou moins stabilisés en aval et qui viennent ainsi renforcer la Soummam par sa rive gauche.
Les principaux cours d'eau qui proviennent du versant sud du Djurdjura et qui se jettent directement dans la Soummam sont Assif Boumsaâdane, Tessala, Assif Boudrar, Oued Baghbar, Assif Assemadh, Assif Rana, Ighzer Ouakour, Assif n'Ath Mlikech, Ighzer Amokrane et Oued R’mila. Depuis 2005, le barrage deTilesdit (capacité de 170 millions de m3), installé dans la région deBechloul (willaya deBouira) retient une partie de ces eaux qui, auparavant, se déversaient dans la mer.
La moyenne Soummam est alimentée sur sa rive droite par l'imposant cours de l'ouedBou Sellam. Sur le lit aval de celui-ci, en face de la ville d'Akbou, est construit le barrage de Tichy Haf dont les travaux de transfert d’eau sont en cours de réalisation. Le Bousselam plonge dans la Soummam juste après la grande boucle sinueuse de la station thermale de Hammam Sidi Yahia. Il reçoit sur son flanc ouest une autre grande rivière, Assif Almaïne, et d’autres branches plus modestes, comme les cours de Boutouab et Galaâ.
À l'approche de l'embouchure de la Soummam, viennent s'ajouter d'autrestalwegs de moyenne importance, comme Assif Amassine qui prend naissance à AdrarTakintoucht drainant les villages de Feraoun, Tifritine et Khelil. Le dernier cours d’eau de cette rive et qui se jette directement dans la Soummam est l’Oued Amizour qui a pour sources principales Souk Tléta etBarbacha.
Le cours de Bou Sellam prend naissance sur le montBoutaleb qui fait partie de la chaîne du Hodna. Il draine la plaine de Sétif et reçoit les apports de Djebel Megris (nord de Aïn Abassa). Le mont Megris et son prolongement vers l’ouest, le mont Hanini, forment une ligne de partage des eaux entre le bassin de la Soummam et le bassin de l'Agrioun. Ici, le Bousselam évolue exactement sur les Hauts-Plateaux deSétif. Il arrose les localités deSalah Bey,Aïn Oulmane,Mezloug etHammam Ouled Yelles.
EntreAïn Taghrout etMahdia, est édifié le barrage de Aïn Zada. La pente du terrain y est trop faible, parfois nulle, et l’écoulement de l’eau est assuré par la vitesse initiale acquise lors de la chute des reliefs deBoutaleb et de la région sud d’Aïn Lekbira. Après le barrage, le Bousselam traverse la commune deKhelil et y reçoit un affluent, l'Oued Khelil. Il traverse ensuite entre les falaises deHammam Guergour, à l'ouest de la ville deBougaa. La ligne de crête de Djebel Ras El Hadj, sur les hauteurs de Tala Ifassène, trace la limite nord entre la Soummam et l'Agrioun. À la sortie de Bougaâ, le Bousselam est traversé par la RN 74 (joignant Takariets à Sétif), puis, il traverse la commune du même nomBousselam avant d'aborder la région deBeni Ourtilane d’où il prend une direction franche vers l’ouest.
Il continue sur Taghits Ighil, et c'est près du village de Tansaout qu'il reçoit un autre affluent sur sa rive gauche, Assif Almaïn. Ce dernier prend naissance dans la région de Sidi M'Barek (wilaya de Bordj Bou Arreridj), passe dans les bas-fonds deBordj Zemoura en recevant les apports venus du versant sud deHammam Guergour. Almaïn continue à tracer ses méandres abrupts versGuenzet qu’il laisse sur sa droite et pique vers la localité d'El Main située sur la rive gauche du cours d'eau. À la sortie d'El Maïn, ce cours d’eau voit son destin se mêler à celui de Bou sellam, puis, cinq kilomètres après, à celui de la Soummam[9]
Ses principaux affluents sont d’Ouest en Est :
Excepté peut être l'Oued Bou Sellam qui est le principal affluent, tous les autres cours sont à régime intermittent. Ce réseau hydrographique se superpose facilement aux zones de faiblesse représentées par deuxréseaux de failles, SW-NE correspondant à la direction de l'Oued Soummam et NW-SE correspondant à ses principaux affluents.
La Soummam se meurt et son fragile écosystème est en péril. Les indices de pollution sont tels qu'il ne s’agit plus de chercher aujourd’hui à préserver sa faune et sa flore, réduites du reste à leur plus simple expression, mais à éviter à la santé publique des épidémies dévastatrices.
La multitude de forages desquels s’alimente la population des communes riveraines est menacée de pollution car le risque de contamination desnappes phréatiques est, selon un hydraulicien, très élevé. Près d’une quinzaine de communes riveraines, d'Akbou àBéjaïa, en passant parOuzellaguen,Sidi Aïch etEl Kseur pour ne citer que les plus importantes, y rejettent leurs eaux usées, lesmargines de leurs huileries pendant les périodes d'olivaison ainsi que leurs ordures ménagères et industrielles. Les rejets finaux d’assainissement et les décharges d’ordures ménagères et industrielles se comptent par dizaines.
Les travaux d'aménagement d'une décharge intercommunale contrôlée à Gueldamane, dans la commune d'Akbou, dotée d’une enveloppe financière de 80 millions de dinars, et devant recevoir les détritus de cinq municipalités environnantes, ont été bloqués par des propriétaires terriens. L’extraction effrénée de sable réduit, d’autre part, de manière importante, la capacité du lit de l'oued à filtrer les eaux de ruissellement. Les responsables des bureaux communaux d’hygiène veillent en permanence à la javellisation de l'eau destinée à la consommation afin de prévenir les maladies à transmission hydrique.
Au réchauffement climatique ayant réduit ce fleuve en un ruisseau en été, s'ajoute la perte de l'apport en eau de l'un de ses plus importants affluents, l'ouedBousselam, retenu par le barrage de Tichi-Haf. « Seule une vanne écologique coule en permanence. Les forages existants seront affectés toutefois à l'agriculture dès que le transfert des eaux du barrage sera effectif. Les sept réservoirs qui seront implantés dans le couloir Akbou-Béjaïa seront pleins 18 heures sur 24 et régleront l'AEP des communes bénéficiaires », affirmera une source proche du projet[réf. nécessaire]. Une lueur d’espoir donc pour l'économie en général et l'agriculture en particulier de cette partie de la vallée de la Soummam puisque l'irrigation des cultures maraîchères par les eaux de la Soummam est interdite ces dernières années à cause justement de leur taux élevé de pollution. Sur les 65 unités industrielles que compte la commune d'Akbou, seule Cotitex est dotée d'unestation d'épuration (STEP) opérationnelle.
Plus loin, en aval, « d'autres unités industrielles d’envergure, à l'image d'Alfaditex Remila et Cevital, ont des stations d'épuration performantes. Signalons aussi la réhabilitation de celle de Béjaïa ainsi que l'affectation de 200 millions de DA dans le cadre du PSD à la réalisation d’une station de relevage du côté du tunnel de Sidi Abdelkader devant recueillir les eaux usées de la haute ville de Béjaïa », nous fera remarquer le directeur de l'Environnement. En attendant la réalisation des décharges contrôlées projetées et des STEP prévues àTazmalt, Akbou, Sidi Aïch et El Kseur, les crues hivernales de ce cours d’eau en agonie viendront à sa rescousse pour déverser toute cette pollution en mer[10].
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