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Soukhoumi

43° 00′ N, 41° 01′ E
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Pour la municipalité, voirSoukhoumi (municipalité).

Soukhoumi
Noms officiels
Noms locaux
Géographie
Pays
Drapeau de l'AbkhazieAbkhazie(de facto)
Drapeau de la GéorgieGéorgie(de jure)
Municipalité
Sukhumi(d) (chef-lieu)
République autonome
Superficie
372 km2
Subdivision
Altitude
72.5
Coordonnées
Démographie
Population
43 700 hab.
Densité
117,5 hab./km2
Fonctionnement
Statut
Membre de
Clubul Internațional al Mării Negre(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages
Histoire
Fondation
Identité
Langues officielles
Identifiants
Code postal
384900, 6600Voir et modifier les données sur Wikidata
Indicatif téléphonique
442
Immatriculation
ABHVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Soukhoumi, ouSokhoumi (engéorgien :სოხუმი,Sokhumi ; enabkhaze :Аҟәа,Aqwa ; enrusse :Сухум,Soukhoum) est la capitale de l'Abkhazie, un État partiellement reconnu, indépendant de fait, considéré par la communauté internationale comme faisant partie de laGéorgie.

Sa population est de 64 478 habitants en ville en 2011, contre 43 700 en 2003 et près de 120 000 en 1989. Cette diminution s'explique par l'expulsion de la population géorgienne par l'armée russe au début des années 1990. Autrefois station balnéaire réputée de lamer Noire, la ville a durement souffert des combats lors de laguerre d'Abkhazie, beaucoup d'immeubles et des infrastructures ferroviaires restant en ruine.

Généralités

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Port, nœud ferroviaire et station balnéaire, Soukhoumi située au bord d'une large baie sur la côte est de lamer Noire, possède le plus grand aéroport de la région d'Abkhazie, l'aéroport de Soukhoumi-Dranda. Bénéficiant d'unclimat pontique, la ville abrite unjardin botanique créé en 1840. Jusqu'en 1992, Soukhoumi était une ville multiculturelle, neuf langues différentes y étaient parlées.

Histoire

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Pièces de monnaie de Dioscurias (fin duIIe siècle av. J.-C.). Avers : les deux collines (pilei) sous un ciel étoilé ; revers : unthyrse légendé ΔΙΟΣΚΟΥΡΙΑΔΟΣ

L'histoire de la ville débute auVIe siècle av. J.-C., lorsque desColques s'installent dans la région. On sait parArrien qu'une colonie grecque fondée par la cité deMilet se développe ensuite, sous le nom deDioscurias[1] (en grec : Διοσκουριός, qui fait référence à une fondation mythique par lesDioscures[2],[3]). Le port sert alors pour l'importation desel vers leCaucase[4], et l'exportation debois, delin et d’esclaves[5]. Selon le géographe grec Strabon, la ville et ses faubourgs se distinguaient du reste du pays par ses bazars cosmopolites[6], en direction principalement de laGrèce : selonXénophon[7] ce furent lesLacédémoniens, de tous lesGrecs les moins adonnés au commerce, qui fondèrent une colonie sur la côte qui séparait lesAchéens de laColchide. Ils prirent le nom d'Hénioques[8] et appelèrent leur capitaleDioscurias. Cet épithète renvoie à une légende selon laquelle la ville aurait été fondée, non par les Dioscures, mais par Amphitos et Cercios deSparte, leursauriges[9],[10]. Un vase grec découvert àEshera, plus au nord le long de la côte, est le plus ancien vestige antique de la baie Soukhoumi, ce qui suggère que la ville antique se trouvait plutôt à cet endroit[11].

Rattachée auroyaume du Pont sous le règne deMithridate VI auIIe siècle av. J.-C., la région est ensuite conquise par lesRomains sousAuguste. Ce dernier, appelé en grec ancienSebastos, rebaptisa la ville en Sebastopolis[12]. Mais son heure de prospérité s'achevait : auIer siècle,Pline l'Ancien dit qu'elle est très dépeuplée, bien qu'elle continue d'exister au temps d'Arrien[13] dans les années 130. Vers la fin duIVe siècle, nous savons parGrégoire de Nysse qu'une communauté chrétienne y vivait[14].

En 542, lesRomains d'Orient durent céder la cité aux Persessassanides mais deux décennies plus tard, en 565, sous le règne de l'empereurJustinien Ier, ils la reprirent. La région demeura une place fortebyzantine jusqu'à sa prise en 736 par lesArabes, qui la pillèrent et la rasèrent. AuxXIIe et XIIIe siècles, une nouvelle ville du nom de Tskhoumi[15] fut élevée sur les ruines de Sebastopolis. Tskhoumi prospéra sous les royaumesabkhazes alorschrétiens. LesGénois y établirent auXIVe siècle un comptoir commercial, mais qui sera rapidement abandonné[16].

Reconstruite par lesrois d'Abkhazie, elle reprit une position de carrefour maritime au cours desXIIe et XIIIe siècles, surtout grâce au trafic avec la république de Gênes : au début duXIVe siècle, les Génois implantèrent la manufacture de Gazaria et l'évêché catholique fut rétabli. La ville devint le palais d'été desrois de Géorgie. Selon l'universitaire russe V. Sizov, c'était un important« centre culturel et administratif de la Géorgie[17]. »

Disputée par lesprinces d'Abkhazie et deMingrélie, Tskhoumi est finalement prise par les Turcs au début de laguerre ottomano-persane (1578-1590). Ils la nommèrent Suhumkale,kale signifiant « forteresse » enturc[15]. C'est sous la domination ottomane qu'une partie des habitants de l'Abkhazie commença à se convertir à l'islam pour ne plus avoir à payer leHaraç (impôt sur les non-musulmans).

Bombardement de Soukhoumi par la flotte britannique pendant laguerre de Crimée, 1856.
Soukhoumi en 1877.
Soukhoumi, toile dePiotr Petrovitch Verechtchaguine (1834-1886).
Soukhoumi en 1912 (photographie couleur deSergueï Prokoudine-Gorski).
La baie de Soukhoumi vue du ciel.
Le port de Soukhoumi en 1970.

Le prince d'Abkhazie, allié de laRussie contre l'Empire ottoman, demanda en 1810 une attaque de la ville par la marine russe, qui prit la ville. Le port fut dès lors utilisé comme une base importante de l'Empire russe. Durant laguerre russo-turque, entre 1877 et 1878, Suhumkale fut brièvement occupée à nouveau par lesOttomans. Elle redevient par la suite le chef-lieu de l'okroug de Soukhoum.

Après larévolution russe de 1917, unsovietbolchevik s'installa à Soukhoumi pour être ensuite chassé de la ville en 1918 lorsque la région fut incorporée à la république démocratique deGéorgie, qui en fit le chef-lieu du Conseil Autonome Populaire d'Abkhazie et le quartier général du gouverneur général de l'Abkhazie. L'Armée rouge s'empara de la ville en 1921 et anéantit le gouvernement géorgien, incorporant l'Abkhazie et la Géorgie à l'URSS. Soukhoumi fut désignée en 1931 par les autorités soviétiques comme capitale de larépublique socialiste soviétique autonome d'Abkhazie, elle-même partie de larépublique socialiste soviétique de Géorgie.

LaNKVD installa le un Institut de physique mathématique[18], où furent détenus de 1945 à 1954 plusieurs ingénieurs et physiciens allemands, notamment pour le développement de labombe atomiquesoviétique[19].

En 1989, la ville de Soukhoumi comptait 100 000 habitants et servait de station balnéaire, accueillant de nombreux touristes venus des autres régions de l'URSS.

Lors duconflit armé qui dura quatre ans de 1989 à 1993, la ville fut considérablement détériorée par les combats des indépendantistes abkhazes et les attaques aériennes de laRussie contre les autoritésGéorgiennes. En 1993 lapopulation géorgienne de la ville, communauté jusque-là la plus nombreuse, subit le « massacre de Soukhoumi », commis par des indépendantistes abkhazes et l'armée russe. Les Géorgiens survivants s'enfuirent par mer ou à pied vers les régions du pays encore sous autorité du gouvernement géorgien, et en particulier dans la région deZougdidi. Ceux qui voulurent rester furent pour la plupart expulsés. En rétorsion, laGéorgie imposa unblocus économique rendant difficile la vie quotidienne dans la petite capitale désormais à moitié dépeuplée. Après la déclaration d'indépendance de 2008, la paix revint dans la capitale abkhaze, ville devenue bon marché car sous-peuplée et peu active : seuls deux pays commercent régulièrement avec elle, laRussie et laTurquie (voir l'articleAbkhazie). Soukhoumi a été partiellement reconstruite, mais les conséquences de la guerre sont encore visibles. Depuis la proclamation de l'indépendance de l'Abkhazie, reconnue par la Russie en 2008, Soukhoumi est la capitale de cette république.

Démographie

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Ethnies

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AnnéeAbkhazesArméniensEstoniensGéorgiensGrecsRussesTurcsUkrainiensTotal
18971,8 % (144)13,5 % (1 083)0,4 % (32)11,9 % (951)14,3 % (1 143)0,00 % (1)2,7 % (216)7 998 habitants
19263,1 % (658)9,4 % (2 023)0,3 % (63)11,2 % (2 425)10,7 % (2 298)23,7 % (5 104)10,4 % (2 234)21 568 habitants
19395,5 % (2 415)9,8 % (4 322)0,5 % (206)19,9 % (8 813)11,3 % (4 990)41,9 % (18 580)4,6 % (2 033)44 299 habitants
19595,6 % (3 647)10,5 % (6 783)31,1 % (20 110)4,9 % (3 141)36,8 % (23 819)4,3 % (2 756)64 730 habitants
19799,9 % (10 766)10,9 % (11 823)38,3 % (41 507)6,5 % (7 069)26,4 % (28 556)3,4 % (3 733)108 337 habitants
198912,5 % (14 992)10,3 % (12 242)41,5 % (49 460)21,6 % (25 739)119 150 habitants
200365,3 % (24 603)12,7 % (5 565)0,1 % (65)4,0 % (1 761)1,5 % (677)16,9 % (8 902)1,6 % (712)43 716 habitants
201167,3 % (42 603)9,8 % (6 192)2,8 % (1 755)1,0 % (645)14,8 % (9 288)

Monuments et sites naturels

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Soukhoumi compte de nombreux monuments, dont le pont de Beslet, bâti lors du règne de la reineTamar de Géorgie, auXIIe siècle. Il existe également des ruines provenant du fort génois construit auXIVe siècle, des fortifications construites par les princes abkhazes et de la forteresse ottomane duXVIIIe siècle.

À 22 kilomètres de Soukhoumi se trouve le site de l'ancienne cité médiévale d'Anacopia, aujourd'hui Nouvel Athos, avec son célèbre monastère.

Au nord se trouve legouffre Krubera-Voronja, la plus profonde cavité naturelle, suivie par legouffre Veryovkina (Mesurée à 2 224 mdepuis août 2024).

Jumelages

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Personnalités

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Notes et références

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  1. (en)Charles King,The Black Sea : A history., Oxford University Press,(ISBN 978-0-19-924161-3), « The Expedition of Flavius Arrianus »
  2. Hygin,Fabulae, fragm. 275, Fondation Catherine Laskaridis(lire en ligne)
  3. Pomponius Mela,Chorographia, fragm. 111, Fondation Catherine Laskaridis(lire en ligne)
  4. (en) DavidBraund,Georgia in Antiquity : A History of Colchis and Transcaucasian Iberia 550 BC AD 562, Calendon Press,(ISBN 0198144733),p. 58
  5. (en) WilliamBlair,An inquiry into the state of slavery amongst the Romans, T. Clark,,p. 25
  6. Strabon (trad. H. C. Hamilton),Géographie, livre II(lire en ligne)
  7. (Xénophon,Anabase,pp. 49 et 50. Trad. de M. Larcher)[réf. incomplète],
  8. « les cochers » engrec :Heniochos engrec signifie mot à mot : « celui qui tient les rênes » selonEmile Boisacq,Dictionnaire étymologique de la langue grecque
  9. Ammien Marcellin (trad. John Carew Rolfe (1859-1943)),History, Cambridge, Mass., Harvard University Press,coll. « Loeb's Classical Libr. », 1935-1940(lire en ligne), « § 22.8.24 »
  10. Solin (trad. M. A. Agnant),Polyhistor, C. L. F. Panckoucke,coll. « Bibliothèque latine-française. 2nde série »,(lire en ligne)
  11. Braund,Georgia in Antiquityop. cit. pp. 107–108.
  12. (en) GeorgeHewitt,The Abkhazians: a handbook, New York, St. Martin's Press,(ISBN 0-312-21975-X),p. 62
  13. MichaelGrant,A Guide to the Ancient World, H.W. Wilson,, « Dioscurias »
  14. (en) AndreïVinogradov, « Some Notes On The Topography Of Eastern Pontos Euxeinos In Late Antiquity And Early Byzantium »,Higher School of Economics Research Paper No. WP BRP 82/HUM/2014,‎(DOI 10.2139/ssrn.2543458)
  15. a etb(en) A. Room,Placenames of the World : Origins and Meanings of the Names for 6,600 Countries, Cities, Territories, Natural Features and Historic Sites, Jefferson (Caroline du Nord) et Londre, McFarland & Company, Inc. Publ.,(ISBN 0-7864-2248-3),p. 361 et suiv.
  16. GiuliAlasania, « Level of Independence in Georgia Throughout the 14th Century »,Journal of Literature and Art Studies,vol. 6,no 8,‎,p. 974(lire en ligne) :« Comme on le sait, il y eut un évếché catholique à Soukhoumi dès 1318 et Bernard Morre en était le prélat. Peter Gerald lui succéda en 1330. »
  17. Jurab Papaskiri, « Abkhazia and the Abkhazians in the common Georgian ethno-cultural, political, and state expanse. Part I. – The Caucasus & Globalization »,Journal of Social, Political and Economic Studies.,vol. 2,no 2,‎(lire en ligne)
  18. « Polonium 210 comes from Abkhazia – Georgian Greens »,The Messenger, Tbilissi,‎(lire en ligne).
  19. Michael Schaaf,Heisenberg, Hitler und die Bombe. Gespräche mit Zeitzeugen, Berlin, GNT-Verlag,, « Wir haben die russische Atombombe beschleunigt: Interview mit Manfred von Ardenne ».

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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1 :Échappe à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d'Ossétie du Sud non reconnue par la communauté internationale.
1bis :Échappe en partie à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d'Ossétie du Sud non reconnue par la communauté internationale.
2 :Échappe à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d’Abkhazie non reconnue par la communauté internationale.
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