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Si l'image du magicien peut être positive, celle du sorcier est communément très négative parmi les sociétés humaines, qui condamnent généralement la sorcellerie, notamment l'Europe de la fin du Moyen Âge jusqu'à la Renaissance, et laPapouasie-Nouvelle-Guinée de nos jours. Le sorcier devient ainsi assimilable aux individus humains persécutables à merci car accusés de tous les maux, à l'image desminorités humaines.
L'image du sorcier a été médiatisée et revalorisée à travers les livres de la sagaHarry Potter, ainsi que dans les films qui en sont issus. Le magicien est aussi unarchétype et uneclasse de personnage dans diversjeux de rôle. Dans ce contexte, ses compétences, pouvoirs et mode de progression ou d'apprentissage dépendent de la nature des forces magiques dans l'univers qui lui sert de cadre[1].
Comme son nom l'indique, le sorcier est un « jeteur de sorts », pratiquant une magie destructive[2]. EnPapouasie-Nouvelle-Guinée, une loi relative à la sorcellerie tente d'en donner une définition en 1971, comme d'êtres ayant des« pouvoirs extraordinaires qui peuvent parfois être employés pour faire le bien, mais le plus souvent pour de mauvaises actions »[3].
Les sorciers sont rares dans laBible, et condamnés parMoïse[4]. La pratique de la sorcellerie dans l'Antiquité est difficile à évaluer. Celle-ci est en effet réprouvée, voire interdite.Pline l'Ancien rapporte son interdiction à Rome par laLoi des XII tables vers-450[5]. LaLex Cornelia interdisait sa pratique et condamnait à mort ceux qui s'adonnaient aux pratiques de sorcellerie :« les devins, les enchanteurs et ceux qui font usage de la sorcellerie à de mauvaises fins, ceux qui évoquent les démons, qui utilisent la magie noire, qui bouleversent les éléments, qui, pour nuire, emploient des images de cire, seront punis de mort. »[6].Mécène conseille àAuguste de repousser les adeptes des religions des étrangers : « C'est d'eux que naissent la conspiration et les sociétés secrètes, dangereuses pour le règne d'un monarque. »[7].
De nombreuses références (notamment littéraires) témoignent d'une pratique continue de la sorcellerie durant l'Antiquité. LaThessalie, plaine fertile aux multiples cours d'eau, semble perçue comme la région d'origine des sorciers en Grèce ;Apulée la qualifie de« terre natale de l'art magique »[8].
Extrait deLouis-Armand de Lom d'Arce,Dialogues de M. le baron de Lahontan et d'un sauvage, dans l'Amérique : contenant une description exacte des mœurs et des coutumes de ces peuples sauvages ; Avec les voyages du même en Portugal et en Danemarc..., Amsterdam,(lire en ligne),p. 46-47.
Au début duMoyen Âge, Clovis promulgue laLex Salica condamnant les sorciers à payer de fortes amendes. Le code deCharlemagne prévoit également des emprisonnements pour les adeptes de sorcellerie. En réalité, l'immense majorité des condamnés sont victimes delynchages par des villageois, qui en font les responsables d'un incendie, d'une maladie ou d'une mauvaise récolte, sans aucun procès.En 1326, unebulle pontificale du papeJean XXII entraîne la persécution par les autorités chrétiennes des sorciers, sur près de quatre siècles :« Nous apprenons avec douleur l'iniquité de plusieurs hommes, chrétiens seulement de nom. Ils traitent avec la mort et pactisent avec l'enfer, car ils sacrifient aux démons. »[9].
Le romancier folkloristeClaude Seignolle estime que ces procès et exécutions concernèrent surtout les femmes[10],[11].
La fête d'Halloween, il y a dix siècles, était lejour de l'an païen fêté dans les pays celtiques le1er novembre : c'était la fête deSamhain. On croyait alors que la nuit précédant cette date, les esprits des morts venaient se mêler aux vivants, de même que « tous les esprits de Féerie,nains,gnomes,lutins,fées, ainsi que lesdémons les plus noirs, issus de le malespoire »[17]. C'était pour conjurer ces sortilèges que les anciens avaient coutume d'allumer de grands feux et de danser, de rire, afin de vaincre leur peur.
Pour l'ethnologue William E.M. Mitchell, le sorcier est l'un des êtres vivants dont l'image est la plus négative, car« les crimes les plus repoussants ne sont pas le fait desesprits (qui sont des morts), ni de celui desdémons ou desdieux (qui ne sont pas humains), mais de celui des sorciers qui partagent avec nous le don d'humanité »[2]. Mitchell décrit ainsi le sorcier comme un« individu diabolique dépourvu de sentiments de tendresse, de sympathie et de loyauté », et qui concentre en lui toutes les terreurs de l'enfance, devenant un symbole dumal sur plusieurs siècles et parmi différentes cultures[2].
Le sorcier est un individu qu'il est« possible de haïr sans craindre de sanction », dans la mesure où ses actions consistent à vouloir mettre à mort autrui[2]. Mitchell rapproche ainsi lafonction sociale du sorcier de celle des groupes sociaux« ralliements pour la haine », tels que les minorités stigmatisées (Noirs,homosexuels,hippies...)[2], citant notamment Monica Hunter Wilson, qui se demandait (en 1951) si le sorcier est unbouc émissaire universel[18].
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'une des actions les plus communément décrites chez le sorcier consiste à récupérer des parties corporelles de sa victime (cheveux, ongles, sécrétions...) pour ensuite obtenir sur elle l'effet voulu[3].
Dans la plupart des jeux vidéos, la classe « mage » est une branche de personnage ayant des pouvoirs et plusieurs compétences liés à la magie. En général cette classe est la meilleure en termes de gameplay car elle débloque énormément de possibilités dans le jeu. Pour ce qui est des PNJ (Personnage non-joueur), les mages présents dans les jeux vidéos en tant que PNJ sont calmes et sages, ils ne sont pratiquement jamais agressifs, contrairement aux sorciers.
Dans de nombreuxjeux de rôle, le terme « magicien » (ou mage) désigne tout utilisateur de lamagie. Certaines œuvres en donnent une définition plus précise (comme dansDonjons & Dragons) : le Magicien serait un individu ordinaire ayant un don, et ayant étudié dans une école spécialisée ou auprès d'un maître pour obtenir ses capacités magiques, alors qu'un sorcier est né avec ses pouvoirs.
La magie est un terme vague, et dans nombre de jeux de rôle un magicien doit choisir une « École ». Celle-ci représente la ou les disciplines étudiées durant les études du magicien. Il en existe un grand nombre mais les plus connues sont :
MartineOstorero (éd.),Agostino ParaviciniBagliani (éd.), Kathrin UtzTremp (éd.) et CatherineChène (éd.),L'imaginaire du sabbat : édition critique des textes les plus anciens (1430 c. - 1440 c.), Lausanne, Cahiers lausannois d'histoire médiévale,coll. « Cahiers Lausannois d'Histoire Médievale » (no 26),, 571 p.(ISBN2-940110-16-6,présentation en ligne),[présentation en ligne].L'ouvrage réunit les sources primaires suivantes :Rapport sur la chasse aux sorciers et aux sorcières menée dès 1428 dans le diocèse de Sion, par Hans Fründ ;Formicarius (sorcellerie) (livre II, chapitre 4 et livre V, chapitres 3,4 et 7) par Johannes Nider ;Errores gazariorum seu illorum qui scopam vel baculum equitare probantur, anonyme ;Ut magorum et maleficiorum errores, par Claude Tholosan ;Le champion des dames, livre IV, vers 17377-18200, par Martin Le Franc.
Dominique Camus,Enquête sur les sorciers et jeteurs de sorts en France, aujourd'hui. Magie blanche, magie noire, Paris, Bussière,, 258 p.(ISBN978-2-85090-652-7).
ÉdouardBrasey et StéphanieBrasey,Traité de sorcellerie : suivi d'autres traités fameux et textes sulfureux consacrés aux sorciers et sorcières adeptes de la magie noire, Paris,Le Pré aux clercs,, 431 p.(ISBN978-2-84228-447-3).