Sisak est uneville et unemunicipalité située enCroatie centrale à la confluence des rivièresKupa,Save etOdra. Elle est le chef-lieu duComitat de Sisak-Moslavina. Au recensement de2001, la municipalité comptait 52 236 habitants, dont 83,09 % deCroates et 7,46 % deSerbes[2] et la ville seule comptait 36 785 habitants[3].
La région de Sisak porte des traces d'occupation remontant au néolithique. La population locale a été "celtisée" vers leIVe siècle av. J.-C. En témoigne le nom celte deSegesta faisant référence à une divinité chtonienne liée à l'eau, que l'on rencontre aussi en Gaule (Aquis Segeste en Gatinais, etc) et en Sicile. Le nom celte deSegestica fait référence au port fluvial de la ville, établi sur la rivière Kupa. (Dans la région, d'autres noms de ports fluviaux présentent la même terminaison, comme Logatec en Slovénie, ancienneLongatica, et Virovitica sur laDrave).
LaSegesta celte fut nomméeSiscia par les Romains. Puis Segesta/Segestica/Siscia a connu diverses orthographes enSissek,Sisek,Sziszek, avant de devenir Sisak.
Jusqu'auXIXe siècle, la voie d'eau était le meilleur moyen de transport car elle permettait de transporter de lourdes charges et offrait une plus grande sécurité que les chemins. Ainsi, à deux jours de marche deTrieste, un marchand embarquait à Logatec et voyageait sans effort sur la rivière de Ljublijana, puis laSave. Il voguait en croisant les localités aux noms celtiques d'Emona, Siscia et Derventa. Puis à Singidunum/Belgrade, il poursuivait sur le Danube jusqu'à la mer Noire.
Sisak, au milieu de cette large avenue Save-Danube, est depuis la plus haute antiquité un verrou stratégique permettant de contrôler les mouvements de populations, fluviaux et terrestres, entre l'Europe de l'Ouest et de l'Est ainsi que le trafic commercial – notamment du fer et du charbon – venant de l'actuelBosnie-Herzégovine. À l'emplacement de la ville actuelle se trouvait à l'origine le point de contrôle des accès vers l'amont des deux rivières. Ce point de contrôle était lui-même protégé par un site défensif naturel, situé sur les hauteurs dominant la ville depuis l'ouest et le sud-ouest.
De nombreux vestiges témoignent du passé brillant et mouvementé de Sisak, capitale romaine de la Pannonie. Traces d'établissements celtiques découverts sous les murs romains en centre-ville, restes de murs défensifs, d'arc de triomphe, vestiges d'aqueduc et de forum romains, égouts viables montrent l'importance de cette capitale régionale battant monnaie et servant de base logistique et opérationnelle aux légions romaines déployées en face des envahisseurs desVe – VIIe siècles.
Parmi ces vestiges, ceux du mur romain sud datant duIer siècleapr. J.-C. et de la porte monumentale nord montrent que la ville s'étendait sur une distance de 1 600 m.
Dans les années 1700 Luigi Ferdinando Marsili, un érudit italien, a relevé le plan des ruines romaines subsistant à son époque.
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, lesfascistes croates construisent lecamp de concentration de Sisak dans la ville. Les internés étaient principalement des enfants serbes, Juifs, Roms et Sinti âgés entre 3 et 16 ans. Ils sont logés dans des étables abandonnées et souffrent de la malnutrition et de la dysenterie ce qui compromet leur état de santé. On estime à 6 693 le nombre d'internés et entre 1 300 à 3 000 le nombre d'enfants qui y furent assassinés.
De nos jours les industries lourdes, raffinerie de pétrole et aciérie, dissimulées dans des bois, se font discrètes. Sisak conserve le charme de son passé austro-hongrois avec ses parcs ombragés, ses promenades au long de la Kupa, large rivière tranquille et ses environs naturels. (Parc naturel de Lonsko Polje et Cigoc, le village aux centaines de cigognes).
La ville est animée par une population accueillante, et quelques bons cafés et restaurants préservant un folklore musical très riche.
La municipalité de Sisak compte 34 localités :
- Adela Milčinović (1878-1968), femme de lettres, journaliste et féministe croate, y est née.
La ville de Sisak est jumelée avec[4] :
Sur les autres projets Wikimedia :
- Sisak, surWikimedia Commons
- Antiquité romaine