Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Sicile

37,5, 14
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirSicile (homonymie).

Sicile
Blason de Sicile
Héraldique
Drapeau de Sicile
Drapeau
Administration
PaysDrapeau de l'ItalieItalie
Chef-lieuPalerme
Provinces6libres consortiums municipaux et 3villes métropolitaines
Communes390
Président
Mandat
Renato Schifani (FI)
2022-2027
NUTS 1ITG (Italie insulaire)
ISO 3166-2IT-82
Démographie
Population4 785 338 hab.(12/08/2024)
Densité186 hab./km2
Langues officiellesitalien,sicilien
Géographie
Superficie2 570 900 ha = 25 709 km2[1]
Localisation
Localisation de Sicile
Liens
Site webwww.regione.sicilia.it
modifier 

LaSicile (ensicilien :Sicilia ; enitalien :Sicilia) est la plus grandeîleméditerranéenne ainsi que l'une des vingtrégions d'Italie formée par cette île, qui en représente 98 % du territoire, et par lesîles Éoliennes,Égades,Pélages,Ustica etPantelleria.

Depuis 1946, elle est l'une des cinqrégions autonomes italiennes dénommée officiellementRégion sicilienne (enitalien :Regione Siciliana).

Sa superficie de 25 708 km2 en fait la région la plus étendue d'Italie et son territoire est constitué de neuf anciennes provinces à leur tour partagées en 390 municipalités. Elle est également la seule région italienne à compter deux des dix villes les plus peuplées du pays :Palerme, son chef-lieu, etCatane. La langue officielle est l'italien, mais elle a sa propre langue parlée et écrite, lesicilien.

Le drapeau de la Sicile, lagorgone à trois jambes (Trinacria), représente les trois pointes de l'île, pointe ouest deTrapani-Marsala, pointe nord-est deMessine et pointe sud-est deSyracuse.

Toponymie

[modifier |modifier le code]

L'origine du nom de Sicile est obscure. Il dérive du grecsik pour signifier île de la fertilité. Son ancien nom,Trinacria, renvoie à la forme de typetriangulaire de l'île[2].

Géographie

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Géographie de la Sicile.

Situation

[modifier |modifier le code]
Image satellite de la Sicile en 2022.

La Sicile est une île d'Italie bordée au nord par lamer Tyrrhénienne et située à l'ouest-sud-ouest de laCalabre méridionale.

Au nord-est de l'île et à une trentaine de kilomètres de la côte, se situe l'archipel volcanique desîles Éoliennes (ou Lipari). Parmi elles, l'île deStromboli, à 61 kilomètres au nord deMilazzo, est connue pour son volcan. Le territoire de la région se prolonge également à l'ouest, au large de Trapani, avec les îles Égades, et au sud-ouest, par les îles Pantelleria et Pélages au sud.

Carte ancienne de la Sicile, 1558.

La Sicile est séparée de la péninsule italienne par ledétroit de Messine, large d'un peu plus de 3 kilomètres. Elle est aussi baignée à l'est par lamer Ionienne. À 86 km au sud-sud-ouest de Cava d'Aliga (Scicli) se situe l'île deMalte. Enfin, à 144 kilomètres à l'ouest-sud-ouest de l'extrémité occidentale de la Sicile se trouve laTunisie, séparée de la grande île italienne par lecanal de Sicile[3].

Géographie physique

[modifier |modifier le code]
Rocca Novara, aussi appelé Rocca Salvatesta,monts Péloritains.
Détroit de Messine, vu de mont Dinnammare, monts Péloritains.

Les 25 708 km2 représentent 8 % de la superficie de l'Italie.

Le relief de l'île est majoritairement composé de collines (61 %), dans le centre et le sud[3], essentiellement argileuses et sablonneuses, avec quelques affleurements calcaires ou gypseux[4]. Les montagnes couvrent 25 % du territoire[3], en particulier au nord avec lesmonts Péloritains (calcaires, 1 374 m d’altitude à la Montagna Grande), lesNébrodes (argilo-schisteux, 1 847 m au monte Soro) et lesMadonies (calcaires, 1 979 m au pic Carbonara), prolongements desApennins. La pointe sud-est est occupée par les plateaux calcaires desmonts Hybléens (986 m au mont Lauro)[4].

Il existe de rares plaines (14 %)[3], notamment laplaine de Catane, qui couvre 30 km sur 50[4], et laConca d'Oro.

Ses 1 484 kilomètres de côtes sont majoritairement rocheuses au nord et sableuses au sud, plus variées à l'est[3].

Localisée à la rencontre de laplaque eurasienne et de laplaque africaine, la Sicile est célèbre pour ses volcans, notamment l'Etna, l'un des plus actifs du monde[3], point culminant de l'île à 3 357 mètres[5], qui s'étend sur plus de 1500 km²[4]. Mais d'autres cratères se rencontrent aussi au nord-est, dans lesîles Éoliennes : ce sont leStromboli et leVulcano. De ce fait, la Sicile est également exposée aux tremblements de terre, commedans le Val di Noto en 1693,à Messine en 1908 oudans la vallée du Belice en 1968.

SurnomméeTrinacrie dans l'Antiquité grecque en raison de sa forme triangulaire, sa situation de verrou au centre de lamer Méditerranée lui a toujours conféré une position stratégique. Ceci explique en partie la richesse culturelle de l'île.

Protection de la nature

[modifier |modifier le code]

La Sicile possède 238 zones protégéesNatura 2000 couvrant470 000 hectares[3].

Fleuves et lacs

[modifier |modifier le code]
Lepapyrus du fleuve Ciane.

Les fleuves siciliens sont tous de débit et d'étendue limités. Les cours d'eauapennins au nord sont appelésfiumare et sont à caractèretorrentiel, sauf en été où ils sont presque perpétuellement à sec. Les seules rivières qui atteignent une taille appréciable sont l'Imera méridionale (ou Salso), la plus longue de l'île, et leSimeto, celui-ci ayant lebassin hydrographique le plus étendu. Le fleuve Simeto est aussi connu pour la découverte de l'ambre minéral (simetina).

Se jettent dans lamer Ionienne le Simeto, l'Alcantara, l'Agrò, leCiane et l'Anapo ; dans lamer Tyrrhénienne l'Imera septentrionale et leTorto et dans lecanal de Sicile lePlatani, l'Imera méridionale (ou Salso) et leBelice. Seuls lelac de Pergusa et lelac de Lentini (semi-artificiel) sont naturels.

Volcans

[modifier |modifier le code]
Éruption du Stromboli.

À cause de sa position, la région et les îles avoisinantes sont concernées par une intense activité volcanique. Les volcans les plus importants sont : l'Etna, leStromboli et leVulcano. Ils ont la singularité d'appartenir à trois typologies différentes : éruptions delavesbasaltiques entrecoupées de périodes de calme, pour la première typologie ; éruptions continues et fontaines de lave, pour la seconde, dont les caractéristiques ont été prises comme un modèle typologique par des scientifiques dans le domaine, qui ont forgé l'expressiontype strombolienne pour désigner les activités similaires des volcans terrestres ; enfin typologie de type explosive ouplinienne pour la troisième, caractérisée par de longues périodes de calme apparent et des éruptions violentes.

Climat

[modifier |modifier le code]

Située au sud de lapéninsule italienne, l'île bénéficie d'unclimat méditerranéen, aux hivers doux et humides et aux étés chauds et très secs. L'aridité est marquée dans le sud, directement atteint par lesirocco[4]. La Sicile souffre d'ailleurs d'un déficit chronique en eau et une pénurie d'eau potable, la sécheresse durant de 4 à 6 mois[6].

La Sicile possède une grande diversité climatique du fait de son relief. Sur la côte en été, à Palerme par exemple, le mercure ne descend jamais en dessous des20 °C la nuit et peut grimper à35 °C en journée. En hiver, au sommet de l'Etna, il peut faire−3 °C, où les précipitations au sommet sont sous forme de neige, mais sur la côte (toujours à Palerme pour exemple), il peut y faire au même moment15 °C. Les précipitations subites et violentes durant l'automne et l'hiver font écrire àGiuseppe Tomasi di Lampedusa« les pluies, toujours impétueuses, qui rendent fous les torrents desséchés, qui noient bêtes et gens là où, deux semaines plus tôt, les unes et les autres crevaient de soif. »[7].

La variété des paysages de la Sicile ne permet pas d’attribuer un climat homogène à l’ensemble de l’île. Une végétation typiquement méditerranéenne et subtropicale s'y développe[4]. C'est un climat méditerranéen avec des tonalités africaines. Ainsi, le sirocco est un vent très chaud (plus de40 °C) et sec, venant du Sud ou du Sud-Est, qui s'abat en été sur la Sicile. Ce vent, naissant dans le désert africain, provoque des pics de chaleur et apporte même parfois du sable dudésert du Sahara.

Catane est la ville la plus chaude de la Sicile — les étés torrides dépassent les45 °C — mais avec des hivers plus frais que sur la partie occidentale de l'île.Enna, ville située au centre de la Sicile, possède des étés chauds comme sur la côte mais des hivers frais, à cause de l'altitude de la localité.

Le record de chaleur sur l'île (et record européen) est de48,8 °C mesuré le 11 août 2021 àFloridia appartenant à laprovince de Syracuse[8].

Relevé météorologique de Palerme-Boccadifalco (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)8,98,49,911,915,819,722,323,120,217,413,510,216
Température maximale moyenne (°C)14,714,616,919,323,827,930,430,927,424,319,615,823
Précipitations (mm)71655944251251341989480610
Source : Servizio Meteorologico[9]
Relevé météorologique de Catane (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)6,98,49,912,215,820,722,323,121,219,412,58,215,5
Température maximale moyenne (°C)14,715,616,918,323,825,933,430,727,424,318,615,822,1
Source : Servizio Meteorologico[9]
Relevé météorologique de Messine (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)7,78,39,411,214,818,720,320,121,219,412,510,214,4
Température maximale moyenne (°C)13,714,615,918,322,825,929,829,727,424,320,618,821,8
Source : Servizio Meteorologico[9]
Relevé météorologique de Trapani (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)8,18,39,410,212,917,719,321,118,215,412,510,213,6
Température maximale moyenne (°C)15,315,517,719,923,427,730,330,728,424,319,616,622,4
Source : Servizio Meteorologico[9]
Relevé météorologique de Syracuse (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)7,78,49,310,812,417,719,921,118,215,412,211,113,6
Température maximale moyenne (°C)15,715,817,720,923,328,731,331,728,424,319,616,622,8
Source : Servizio Meteorologico[9]
Relevé météorologique d'Enna (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)5,57,48,610,112,415,718,920,118,815,511,27,712,7
Température maximale moyenne (°C)13,716,818,520,723,328,730,331,628,424,316,914,622,4
Source : Servizio Meteorologico[9]
Relevé météorologique de Raguse (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)7,37,59,610,112,415,718,820,119,515,511,27,612,9
Température maximale moyenne (°C)13,716,818,520,223,328,730,331,128,824,316,614,422,2
Source : Servizio Meteorologico[9]
Relevé météorologique de Caltanisseta (période : 1981-2010)
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)7,88,89,610,112,217,719,921,118,815,512,211,113,7
Température maximale moyenne (°C)15,715,817,520,723,328,631,231,628,424,319,916,623,6
Source : Servizio Meteorologico[9]


Géographie humaine

[modifier |modifier le code]

Peuplée de plus de 5 millions d'habitants, la Sicile reste, malgré des vagues successives d'émigration, une région densément peuplée. Sa densité est de 197 habitants/km2, contre 68,7 pour la Sardaigne et 32 pour la Corse.

La population se concentre dans trois grandes villes, essentiellement sur les côtes nord et est :Palerme (1 million d'habitants),Catane (500 000 habitants),Messine (300 000 habitants), ainsi que dans de multiples bourgs et petites villes à l'habitat groupé. L'habitat rural dispersé est rare. En 2013, les provinces deCaltanissetta etd'Enna ne représentait que 5,4 % à et 3,4 % de la population sicilienne. Palerme, Messine et Catane emploient 58,8 % de la population active de l'île.

Les grandes propriétés agricoles extensives, leslatifundia, apparues sous la Rome antique, ont marqué fortement l'économie et l'occupation humaine de l'île. Processus interrompu sous l'occupation musulmane, et limité par l'émergence sous les Normands d'un millier de petits villages ruraux (casal), le latifundium reprend ses droits aprèsFrédéric II, jusqu'à l'époque moderne. Les terres appartenaient à des grandes familles, à l’Église et ses communautés, et au Roi, exploitées par desmassari qui ne les habitaient pas[10].

Terre d'émigration massive vers l'Europe du Nord et vers l'Amérique duXIXe siècle jusque dans les années 1980, la Sicile accueille désormais des populations immigrées, même si celles-ci ne constituent que 4 % du total des habitants de l'île[11]. La Sicile est également devenue une zone de transit pour l'immigration clandestine de l'Afrique vers l'Europe du Nord à partir deLampedusa.

Histoire

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Histoire de la Sicile.

Chronologie succincte

[modifier |modifier le code]

Premiers habitants

[modifier |modifier le code]
Localisation des différentes tribus en Sicile avant la colonisation grecque.

En Sicile, l'ascendance pastorale des steppes arrive vers 2 200 av. J.-C., en partie en provenance d'Ibérie[16].

À partir duIIe millénaire av. J.-C., l'île est occupée par trois peuples : lesSicanes, lesSicules et lesÉlymes.

Les Sicanes, sans doute d'origineibérique, étaient implantés dans l'ouest de l'île. Les Sicules, originaires de la péninsule et arrivés postérieurement, s'établirent dans le centre et l'est. Ils donnèrent leur nom à la Sicile qui s'appelait auparavantTrinakie.

À côté des Sicules à l'est et des Sicanes à l'ouest, la tradition littéraire indique que la région nord-ouest de l'île était habitée par lesÉlymes. L'image de ces derniers est plutôt floue et il est difficile d'en déterminer l'origine (attribuée tantôt à l'Anatolie, tantôt à l'Italie péninsulaire). Elle est généralement basée sur la langue et de récentes considérations indiqueraient une filiation italique.

Les études génétiques montrent que l'ascendance liée aux fermiers venus d'Iran arrive dans l'île au milieu du IIe millénaire av. J.-C.[réf. nécessaire]. Elle est contemporaine de sa propagation précédemment documentée enmer Égée. Ces études montrent également un remplacement de population à grande échelle après l'âge du bronze[16].

Antiquité

[modifier |modifier le code]

Colonisation de la Sicile

[modifier |modifier le code]

À partir duVIIIe siècle av. J.-C., lesPhéniciens fondent des comptoirs commerciaux en Sicile. Ceux-ci, souvent établis sur des promontoires ou des îles voisines de la côte, sont concentrés à la pointe nord-occidentale commePalerme,Solonte ouMotyé[17].

Les fondations (premières et secondaires) grecques des cités de Sicile & dates de fondations.

Lacolonisation grecque est due à quatre causes principales :

  • sténochoria, un manque de terre qui a poussé les Grecs à chercher des terres plus fertiles : en particulier en Sicile ;
  • phénomène épisodique, situation conjoncturelle : sécheresse entraînant la mort des arbres ;
  • phénomène commercial : besoins de chercher des matières premières (métaux : cuivre, fer) insuffisantes en Grèce, ce qui amène à se diriger vers des zones d’approvisionnement : Étrurie (Italie autour de Rome),Andalousie (Espagne) ;
  • conflits politiques qui déchirent les métropoles, témoignage de l’émergence de la communauté politique, de l’aristocratie.

Les écrits deThucydide permettent de déduire les dates de fondations des cités :

  • 735 :Naxos, par les Chalcidiens ;
  • 734 :Syracuse, par les Corinthiens ;
  • 729 :Catane par les Chalcidiens etLeontinoi par Naxos (colonisation secondaire) ;
  • 728-727 :Megara Hyblæa, par les Mégariens ;
  • 688 :Gela, par les Rhodiens ;
  • 662 :Akrai, par Syracuse (colonisation secondaire) ;
  • 628-627 :Sélinonte, par Mégara Hyblæa (colonisation secondaire) ;
  • 597 :Camarina, par Syracuse (colonisation secondaire) ;
  • 580 :Agrigente, par Gela (colonisation secondaire).

Cette chronologie est jugée relativement fiable par les historiens. Mais si on la recroise avec l’archéologie, on remarque une marge d’erreur d’environ 20 ans. Pour Naxos, la datation archéologique nous donne une date de fondation aux environs de., et les plus vieilles traces grecques retrouvées versav. J.-C.. Aucune information n’est donnée pourZancle[18].

La Sicile fut ensuite gouvernée par des princes appelés « tyrans » dont lesDenysl'Ancien etDenysle Jeune (qui accueillit le philosophePlaton).

La Sicile fut un enjeu dans laguerre du Péloponnèse opposantAthènes àSparte : en, sous l'influence d'Alcibiade, Athènes se lança dans l'expédition de Sicile, profitant des dissensions qui opposaient les cités de l'île : Athènes répondait à l'appel deSégeste, attaquée parSélinonte en.Syracuse,colonie corinthienne, était alliée de Sélinonte. Ségeste fit appel àAthènes, offrant même de payer les frais d'expédition. À ce moment de la guerre, la perte de l'Eubée, et la défection de nombreux alliés d'Athènes avaient rendu ses approvisionnements en blé précaires. La perspective de couper ceux des alliés siciliens de Sparte, tout en conquérant de nouvelles sources de ravitaillement fut certainement un élément déterminant.

Temple deSégeste.

L'expédition prit la mer sous le commandement deNicias, d'Alcibiade et deLamachos en. En Sicile, Lamachos fut tué et Nicias resta seul à la tête de l'expédition. L'arrivée à Syracuse deGylippos, général spartiate, fit perdre aux Athéniens la bataille des retranchements autour de la ville (). La flotte athénienne fut emprisonnée dans la rade. Les Athéniens envoyèrent une force de secours commandée parDémosthène etEurymédon. En, la flotte fut défaite à la bataille desÉpipoles, puis l'armée fut vaincue sur terre. Athènes perdit plus de deux cents navires dans cette expédition, et cinquante mille hommes (dont sept mille prisonniers desLatomies, carrière de Syracuse).

Article détaillé :Histoire de la Sicile grecque.

La Sicile fut un enjeu stratégique et économique important lors des deux premièresguerres puniques entre Carthage et la République romaine. Elle tomba aux mains desRomains après la victoire du consul C. Lutatius Catulus en auxîles Égades :cette bataille marqua la fin de lapremière guerre punique qui opposa Rome àCarthage sur le théâtre sicilien. Après cette défaite, Carthage abandonna la Sicile, qui devint uneprovince romaine et assura désormais une partie importante du ravitaillement de Rome en céréales.

Le roi deSyracuseHiéron II fut un fidèle allié des Romains pendant ladeuxième guerre punique, mais son petit-filsHiéronyme, choisit en le camp carthaginois. Après une série de victoires d'Hannibal, la prise de Syracuse en annonce le redressement romain et préfigure la défaite carthaginoise. À la veille de l'Empire, la Sicile fut la base de la résistance des derniers Pompéiens menés parSextus Pompée, fils dePompée.

République et Empire romain

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Sicile (province romaine).

Au début de la République, la Sicile compte entre 600 000 et 1 000 000 d'habitants, dont une dizaine de citoyens romains seulement. Elle constitue aussi un enjeu économique important. Riche en terres agricoles, la Sicile est pour Rome une importante source de céréales devenant selon l'expression deCaton l'Ancien,« le grenier à blé du peuple romain »[19]. Les céréales sont cultivées dans desLatifundia exploités par une masse d'esclaves.

À l'avènement de l'Empire romain (), la Sicile devient uneprovince sénatoriale. Elle fait peu parler d'elle au cours des trois siècles suivants. Elle bénéficie en 212 de l'édit de Caracalla qui accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres. Elle est rapidement christianisée sans être véritablement touchée par leshérésies desIVe siècle etVe siècle[20].

Après la chute de l'Empire romain, la Sicile fut envahie par lesVandales en 440apr. J.-C., suivi de la reconquêtebyzantine en 533apr. J.-C., jusqu'à la conquêtemusulmane de 827 à 902.

Moyen Âge

[modifier |modifier le code]
Intérieur de la chapelle palatine de Palerme. Le décor de mosaïques et de stucs témoigne du mélange des influences normande, byzantine etmusulmane dans la Sicile normande.

Sicile musulmane

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Conquête musulmane de la Sicile etÉmirat de Sicile.
Les premières incursions musulmanes en Sicile
[modifier |modifier le code]

En 535, le généralbyzantinBélisaire, après avoir détruit leroyaume vandale établi en Afrique du Nord,prend Palerme et conquiert le reste de l'île, alors dépendance duroyaume ostrogoth d'Italie. La Sicile devint à cette date une province de l'Empire byzantin, puis unthème. Cependant, la puissance byzantine allant déclinante, la Sicile fut attaquée par les forces ducalifeOthmân ibn Affân en l'an 652 qui quittent l'île peu de temps après. Autour de l'an 700, l'île dePantelleria est prise par lesArabes.

Des accords commerciaux furent contractés avec lesByzantins, ces derniers espérant ainsi que leurs ennemis renonceraient à conquérir l'île. Ils furent donc autorisés à échanger librement des biens dans les ports de Sicile. Malgré ces accords, les flottes musulmanes procédèrent à des attaques répétées en 703, 728, 729, 730, 731, 733 et 734 (ces deux dernières incursions se heurtèrent à une importante résistance desByzantins).

La première véritable expédition de conquête musulmane se déroula en 740, quand le prince Habib, qui avait participé à l'attaque de 728, parvient à s'emparer deSyracuse. Prêts à conquérir toute l'île, lesArabes furent contraints de rentrer en Afrique du nord en raison d'une révolteberbère. En 752, une nouvelle attaque contreSyracuse eut lieu, non pas pour conquérir la cité, mais pour la mettre à sac.

La révolte d'Euphemius et la conquête de la Sicile par les Aghlabides de Kairouan
[modifier |modifier le code]

En 826Euphemius, amiral de la flotte byzantine en Sicile, se dresse contre l'empereurMichel II et reçoit l'aide de Ziadet-AllâhIer, émiraghlabide deKairouan, qui envoieAsad ibn al-Furât ibn Sinân à la tête d'une armée composée de 10 000 fantassins, 700 cavaliers, 100 navires, ainsi que par la flotte et les cavaliers d'Euphemius.Asad ibn al-Furât ibn Sinân conquiert le sud de la Sicile et il assiègeSyracuse pendant une année, déjouant une mutinerie, une contre-attaque byzantine depuisPalerme, soutenue par une flotte vénitienne dirigée par le dogeGiustiniano Participazio. La peste emporte Asad et contraint les musulmans à lever le siège pour se replier au château deMineo. Ils échouent devant Castrogiovanni (aujourd'huiEnna), où Euphemius meurt.

En 830, ils reçurent en renfort des troupesberbères etandalouses, soit au total 30 000 hommes. Les musulmans ibériques vainquirent lesByzantins commandés par Théodotus en juillet ou août de cette année. Mais à nouveau la peste frappe les rangs musulmans. Les Berbères prennentPalerme après un long siège, en septembre 831. Elle prit le nom deal-Madinah Balharm et devint la capitale de la Sicile musulmane.

La conquête du reste de l'île fut très difficile. Les Arabes rencontrèrent de fortes résistances et il fallut encore 70 ans pour s'en emparer en totalité.Messine tomba en 843.Syracuse, résidence desstratèges duthème de Sicile, résista à un long siège et fut prise en 878. La dernière place forte byzantine conquise,Taormine, tomba le. Lapuissance byzantine ne garda en Sicile qu'une ultime place forte,Rometta, qui ne fut prise que bien plus tard, par les Kalbites en 965, après un siège commencé en 963. Passée au cours duIXe siècle sous dominationarabo-berbère[21], la Sicile est, au début duIXe siècle, sous contrôle desFatimides, conquérants de l'Afrique du Nord appuyés par des Berbères. Durant cette période l'islamisation, l'arabisation et la berbérisation seront d'autant plus radicales qu'une importante vague migratoire berbère suivra les famines qui ravagèrent l'Afrique du Nord de 1004 à 1040.

Après l'échec de la tentative de reconquête byzantine en 965, un processus d'arabisation totale du territoire sicilien est mis en place, favorisé par une importante immigration arabe et berbère en provenance d'Afrique du Nord et appuyé sur une politique de développement économique et d'amélioration de la gestion fiscale. La Sicile se conforme alors au modèle économique des principautés d'Orient : production agricole destinée au marché et au palais, en particulier le coton, la soie, et les produits de luxe.Mazara, à l'extrémité sud-ouest de l'île, est alors le port central des échanges enMéditerranée.

La Sicile province de l'émirat Aghlabide de Kairouan
[modifier |modifier le code]

Les territoires musulmans de Sicile constituèrent une province de l'émirat desAghlabides deKairouan,sunnites maitres de l'Ifriqiya et vassaux ducalife abbasside deBagdad. La Sicile était administrée par un gouverneur, ouwâli, qui résidait à Balharm (Palerme) depuis la conquête de cette ville en 831. Les gouverneurs, dont la forteresse sera sous le comte normandRoger II de Sicile restructurée et agrandie pour former lePalais des Normands, dirigeaient l'administration, l'armée et la justice. Ils nommaient les gouverneurs des principales villes, les juges (cadi,qādi) les plus importants et les arbitres (hakam) compétents pour résoudre les petits litiges privés.

Après l'invasion musulmane, les populations vivant en Sicile étaient constituées principalement de natifssiciliens,Grecs, deJuifs siciliens, de quelquesPerses, et de raresTurcs provenant d'Asie centrale. Les musulmans ne cherchèrent pas à islamiser directement la Sicile, même si indirectement ils utilisèrent toutes les opportunités pour le faire. La partie occidentale de l'île se convertit à environ 50 %« mais une fois que l'île n'est plus sous domination musulmane, redeviennent chrétiens », tandis que la partie orientale resta en grande partie chrétienne. Quelques communautés chrétiennes grecques subsistent àPalerme,Catane et dans leval Demone. Il existait également à cette époque un nombre significatif deJuifs en Sicile. Durant cette période de domination musulmane de près de 250 ans, leschrétiens occupés se virent appliquer le statut juridique de ladhimma, tel que défini par la jurisprudence islamique[22], qui les autorisait à pratiquer leur culte de manière privée et dans les églises déjà existantes[23],[24].

La Sicile province du califat fatimide de Mahdia
[modifier |modifier le code]

En 909,‘Ubayd Allâh al-Mahdî, imamchiite desismaéliens venu deSyrie et prétendant descendre deMahomet par sa filleFâtima az-Zahrâ’ et son gendre`Alî ibn Abî Tâlib, renversa lesAghlabides deKairouan, et fonda la dynastie desFatimides.Chiite, il contestait la légitimité ducalife abbasside deBagdad,sunnite, et rejetait son autorité : il se proclama lui-mêmecalife en 909 àMahdia, où il établit officiellement sa capitale en 921.

La Sicile devint alors une province de ce califat, unwali pro-Fatimides étant nommé àPalerme, `Alî ibn Ahmad ibn Abî al-Fawâris (qui avait déjà été gouverneur de la Sicile quelques années auparavant sous lesAghlabides).

L'émirat kalbite de Sicile
[modifier |modifier le code]

En 947, le califefatimideIsmâ‘îl al-Mansûr Billâh avait nommé Hasan ibn `Alî al-Kalbî gouverneur de Sicile. En 948, il lui fut concédé le titre d'émir (amīr). Celui-ci établit alors sur la Sicile sa propre dynastie, les Kalbites (originaires duYémen), vassale desFatimides.

La Sicile était partagée à cette époque en troisvalli, c'est-à-dire des divisions administratives à la tête desquelles se trouvait un gouverneur nommé par l'émir (le motvalli est dérivé de l'arabewâli, et non du latinvallis (vallée)). Levallo de Mazara comprenait toute la partie occidentale de l'île, avec les provinces deTrapani,Agrigente etPalerme (ville de résidence de l'émir) jusqu'aux fleuvesImera septentrionale etImera méridionale (ou fleuve Salso), le long d'une ligne imaginaire formée par les villes deTermini,Polizzi Generosa etLicata. Levallo deMazara faisait environ 11 000 km2 et était le plus grand des trois. Levallo de Noto comprenait la partie sud-est de l'île, avec les cités deNoto etSyracuse. Levallo Demone recouvrait la partie nord-est de l'île, autour de la province deMessine. Cette organisation de la Sicile en troisvalli subsista bien après lesArabes, jusqu'en 1818.

Au commencement du gouvernement des Kalbites, la Sicile, surtout dans sa partie occidentale, connut une grande prospérité. LesArabes avaient réalisé des réformes agraires, démantelé les grandes propriétés terriennes (leslatifundia) et encouragé la création de petites fermes. Ils avaient également amélioré les systèmes d'irrigation et construit de nouveauxaqueducs. Ils avaient introduit sur l'île l'orange, le citron, la pistache et la canne à sucre. L'île était devenue autosuffisante d'un point de vue alimentaire et exportait même des denrées vers l'Afrique du nord. La Sicile était également une grande région productrice de textiles. Elle était un carrefour et entretenait des relations commerciales avec l'Orient, l'Afrique et lesrépubliques maritimes de la péninsule italienne (Amalfi,Naples,Gaète,Venise).

Palerme, la capitale de l'émirat, aurait compté sous les Kalbites 350 000 habitants, ce qui en aurait fait une des villes les plus importantes d'Europe, la deuxième derrièreCordoue, la capitale ducalifat ibérique, qui en aurait compté 450 000. En 970, le marchand, voyageur et géographe originaire deBagdadIbn Hawqal visitaPalerme qu'il décrivit comme lacité des 300 mosquées. Il ne s'agit bien sûr que d'une expression imagée indiquant le grand nombre ; et il est probable qu'à cette époque-là, aucune ville européenne, musulmane ou chrétienne, n'atteint les 100 000 habitants – les économies locales étant totalement incapables de subvenir aux besoins journaliers de populations aussi considérables.

La cour kalbite accueillit de nombreux savants, juristes, poètes et linguistes.

L'apogée de l'émirat kalbite fut atteint en 982, date à laquelle l'armée musulmane de Sicile vainquit l'armée impériale envoyée par l'empereurOthon II à labataille de Stilo, près deCrotone enCalabre. Bien que l'émirAbû-l-Qasim `Alî ibn Hasan trouvât la mort dans cette bataille, un grand nombre d'impériaux furent tués, comme Landolphe IV, prince de Bénévent, HenriIer d'Augsbourg, le margraveGunther de Merseburg, l'abbé de Fulda et plusieurs princes d'empire.Othon II dut fuir à la nage et trouva refuge sur un naviregrec.

Cependant, après cette bataille, le déclin des Kalbites commença. En effet, si l'éloignement descalifes fatimides, qui avaient transporté leur capitale deMahdia auCaire en 973, ville fondée après la conquête de l'Égypte en 969, favorisa une plus grande indépendance, elle rendit également la dynastie sicilienne, qui tirait précisément la légitimité de son pouvoir desFatimides, plus isolée. Des soulèvements de partisans desByzantins ou desZirides d'Afrique du nord ne tardèrent pas à éclater.

Au début duXIe siècle, la Sicile entre dans une période de crise politique grave. L'autorité de l'émir Dja`far II ibn Yûsuf fut contestée en 1015 par son frère Ali, qui est pris et exécuté. En 1019,Palerme se révolta contre les Kalbites. Dja`far est démis pour confier le gouvernement à son autre frère, Ahmad, jugé plus capable de mater le soulèvement. Une quinzaine d'années plus tard, en 1035, une révolte menée par unziride, `Abd Allâh Abû Hafs éclata contre Ahmad, vaincu et tué en 1037.

Les querelles dynastiques entre émirats rivaux conduisent à une fragmentation du pouvoir et à un affaiblissement politique dont profitent les Byzantins. En 1037, avec l'aide d'une faction musulmane, les Grecs lancent une nouvelle tentative de reconquête. L'expédition, conduite par le général grecGeorges Maniakès comptait trois cents mercenaires normands prêtés par le prince lombardGuaimar IV de Salerne. Elle prit un certain nombre de villes sur la côte orientale etSyracuse tomba en 1040. Cette même année,Katakalôn Kékauménos défendit avec succès la ville deMessine, assiégée par lesArabes. Cependant, lesByzantins durent se retirer en 1042.

Cet épisode précipita la chute des Kalbites. Le dernier représentant de la dynastie, Hasan II as-Samsâm ibn Yûsuf, qui avait repris le pouvoir en 1040, dut malgré la reconquête de la côte orientale de l'île en 1042, quitter la Sicile en 1044, contesté de toutes parts par les princes locaux, lescaïds (qā'id), qui régnaient en maîtres sur leurs territoires. Il mourut en exil en 1053.

L'émirat sans émir : la période des caïdats
[modifier |modifier le code]

Après le départ en 1044 du dernier émir de la dynastie des Kalbites, la Sicile était divisée en quatrecaïdats. Aucun descaïds n'usurpa le titre d'émir, mais de fait chacun d'entre eux exerça sur son territoire une souveraineté absolue. Les quatrecaïdats étaient les suivants :

En 1065 le fils de l'émirziride de l'Ifriqiya, Ayyûb ibn Tamîm, était devenu le maître d'à peu près toute la Sicile. Il avait hérité en 1062 deSyracuse d'ath-Thumna (tué cette année-là dans une bataille contre lesNormands), ainsi quePalerme etCatane, que ce dernier avait lui-même reçu d'Ibn al-Maklatî en 1061. Il ajouta à ses possessions lescaïdats deTrapani et deGirgenti en 1065.

En 1068, après le retrait d'Ayyûb, deuxcaïds se partagèrent ce qui restait de la Sicile musulmane.Ibn `Abbâd, appeléBenavert dans les chroniques occidentales, établit sa capitale àSyracuse. Un certainHammûd régnait quant à lui àCastrogiovanni (actuelle ville de Enna).

Sicile normande

[modifier |modifier le code]
RogerIer de Sicile à la bataille de Cerami en 1063, œuvre deProsper Lafaye,Salles des Croisades duchâteau de Versailles.

Ces divisions au sein de l'émirat encouragèrent les ambitions desNormands du sud de l'Italie.

Une famille de hobereaux normands (les fils deTancrède de Hauteville) ayant conquis des terres en Italie méridionale, le pape chargea le plus jeune,Roger, d'envahir la Sicile pour la reconvertir aucatholicisme, et lui accorda la souveraineté sur les terres à prendre. La conquête normande de l'île se fit en une trentaine d'années (1060-1090). Le fils de RogerIer parvint à faire ériger l'île enroyaume féodal en 1130.Roger II, admirateur de la culture musulmane, poursuivit la politique de tolérance de ses prédécesseurs. L'administration des rois normands était cosmopolite : elle rassemblait des Grecs, desLombards, des Anglais et des Arabes. Ce syncrétisme se retrouve dans l'art de cette époque qui combine les apportsromans,islamiques etgrecs. L'île connut une période de prospérité, notamment dans l'agriculture.

La conquête normande et la fin de l'émirat de Sicile
[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Sicile Normande,Conquête normande de l'Italie du Sud etComté de Sicile.

En février 1061,Robert Guiscard et son frèreRoger débarquèrent en Sicile, avec la bénédiction dupapeNicolas II, et prirent la ville deMessine. La conquête de l'île fut longue et difficile du fait du petit nombre des troupes normandes – rarement plus d'un millier d'hommes. Ce qui confirme d'ailleurs la faible population musulmane de l'île : comment 1000 hommes auraient-ils pu conquérir Palerme, si celle-ci avait compté 300 000 habitants ? Cependant, les Normands bénéficièrent des divisions des musulmans et du soutien de la population insulaire chrétienne. La conquête de la Sicile fut dévolue plus particulièrement àRoger, désireux de s'y tailler un fief. Il tua dans une bataille lecaïd deSyracuse,Palerme etCatane Muhammad ibn Ibrâhim ath-Thumna en 1062 et obtint cette même année le titre de comte de Sicile. L'année suivante à labataille de Cerami, une petite troupe de chevaliers et de fantassins normands défit une armée musulmane beaucoup plus nombreuse. Cette même année 1063 a lieu le sac dePalerme, sous la direction de l'amiral pisan Giovanni Orlando et avec l'appui terrestre deRoger. En 1068, la victoire deMisilmeri ouvrit aux Normands le chemin de Palerme et la conquête de l'ouest de la Sicile.

L'ancienne capitale des gouverneurs et des émirs de Sicile, Palerme, fut prise par le comte Roger en 1072, permettant de viser le contrôle de la totalité de l'île. En 1077,Trapani fut prise à son tour par Roger et son filsJourdain, puisTaormine en 1079.

Cependant, le caïd deSyracuse,Ibn `AbbâdBenavert, menait une résistance acharnée et en 1081 vainquit le gouverneur deCatane, un musulman converti au christianisme. En 1086, il s'opposa en personne au comte de Sicile devant Syracuse, son fief assiégé. Mais, le, il mourut accidentellement. Syracuse finit par tomber en octobre.

Après cet évènement, le caïd deCastrogiovanni,Hammûd, se soumit à Roger et se convertit au christianisme. Le comte normand lui donna de vastes fiefs enCalabre. La conquête de l'île fut achevée en 1091 avec la prise deNoto, ville où s'étaient réfugiés la veuve et le fils deBenavert. La puissance musulmane en Sicile avait définitivement disparu.

Domination normande
[modifier |modifier le code]

En 1059,Robert Guiscard, Normand issu de laMaison de Hauteville, fait un pacte avec le papeNicolas II dans lequel il se déclare formellement son vassal, obtenant en échange le titre de duc d’Apulie, deCalabre et de Sicile, auxquels il faut ajouter aussi l'actuelleBasilicate et une partie de la Campanie et duMolise actuel. Les Normands réussissent très vite à supplanter la noblesse locale, d'originelombarde, à éliminer la présence byzantine du sud de l'Italie (1071), et se consacrent alors à conquérir laSicile, alors entre les mains des musulmans. La Sicile est progressivement conquise entre 1060 et 1091 parRobert Guiscard et son frèreRoger, qui sera le premier comte normand de l'île. En 1130, l'antipapeAnaclet II, alors maître de Rome, investit le fils de ce dernier,Roger II, roi de Sicile et devient son suzerain, ce qui posera un problème politique quand lesHohenstaufen prendront le pouvoir dans le royaume de Sicile, en échange de son soutien contreInnocent II. Par la suite, Innocent II, ayant réussi à réunir des soutiens en Europe, pousse l'empereurLothaire III à attaquer la Sicile. Bien que progressant rapidement par la défection de nombreux vassaux, ce dernier finit par abandonner, non sans avoir perdu les faveurs du pape, et meurt en traversant les Alpes en 1137. Roger reconquit rapidement les territoires perdus, et,son fils ayant capturé le pape en tendant une embuscade à son armée àGalluccio, il le contraint à lapaix de Mignano qui reconnaît les titres de Roger, même s'il faudra attendre 1156 et letraité de Bénévent pour que la papauté se résigne réellement à cette situation.

Les règnes de Roger II (1130-1154) et de son fils et successeurGuillaumeIer (1154-1166) seront consacrés à agrandir leur royaume, notamment enIfriqiya (autour deMahdia) ou en attaquant l'Empire byzantin, mais avant tout à mater les révoltes incessantes de leurs vassaux ; il faudra en effet attendre la fin de la régence du jeune roiGuillaume II (1166-1171) pour voir celles-ci disparaître. Son règne (1166-1189) est marqué par un rapprochement avec le pape et l'empereur germanique, par le biais d'un mariage entre sa tanteConstance de Hauteville et le fils de l'empereur, le futurHenri VI. Les terres d'Afrique perdues, il se tourne vers l’Égypte deSaladin sans succès, puis vers l'Empire byzantin à la mort deManuel Comnène, où ses succès lui font menacer Constantinople même avant de faire la paix en 1189. C'est surtout sous le règne de GuillaumeIer et de Guillaume II que seront effectuées en Sicile des traductions de textes grecs fondamentaux parHenri Aristippe, qui participent au mouvement de traduction d'œuvres scientifiques et philosophiques grecques et arabes duXIIe siècle, dans le cadre de larenaissance duXIIe siècle.

Guillaume II mourant en 1189 sans enfant légitime, les prétendants au trône sontTancrède de Lecce, bâtard du ducRoger III d'Apulie (un des fils du roi Roger II),Roger d'Andria, noble normand prétendant descendre des Hauteville, et l'empereurHenri VI par le biais de son mariage avecConstance de Hauteville. C'est ce dernier qui triomphera en 1194 et montera sur le trône sicilien, mettant un terme à la période normande du royaume. Le trône passa ainsi, par héritage, à la dynastie germanique desHohenstaufen qui gouverna la région à partir de 1194 et adoptaPalerme comme capitale en 1220. Le fils de Henry VI, l'empereurFrédéric II, passera l'essentiel de son existence dans l'île.

Des conflits entre les Hohenstaufen et lapapauté provoquèrent en 1266 la conquête de l'île parCharlesIer, comte d'Anjou et frère duroi de FranceLouis IX. Celui-ci mécontente lesSiciliens en s'installant àNaples et en distribuant des fiefs à des Français. Le, le jour dePâques, des émeutes, lesVêpres siciliennes, provoquées par des taxes excessives et exploitées parPierre III d'Aragon etMichel VIII Paléologue, provoquèrent le massacre des Français de Sicile puis la conquête de l'île par le roi aragonaisPierre III d'Aragon.

La fin du Moyen Âge est une période de crise pour la Sicile : lapeste noire dépeuple la région et les luttes de la noblesse créent un climat négatif. L'Inquisition est instaurée en1487.

Époque moderne et contemporaine

[modifier |modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
Article détaillé :Royaume des Deux-Siciles.
Castiglione di Sicilia.

La période espagnole est marquée par un relatif déclin de la Sicile. La société est dominée par une aristocratie et une Église qui disposent d'importants privilèges.

Pendant la période révolutionnaire, la Sicile reste aux mains du BourbonFerdinand III de Sicile (1759-1816), grâce à la protection britannique alors que les Français sont installés au sud de la péninsule italienne. Les tentatives de réformes aboutissent à laConstitution de 1812 et à l'abolition des privilèges féodaux. Une petite bourgeoisie commence à se former. Mais ces efforts sont anéantis par le retour des Bourbons qui unifièrent les deux royaumes et s'installèrent à Naples. À partir de cette date, plusieurs mouvements de révolte contre la politique réactionnaire des Bourbons (refus d'instituer un gouvernementconstitutionnel) échouent. En 1820, les révolutionnaires de Palerme demandent l'autonomie de l'île. Larévolution de 1848 est agraire et particulariste.

La Sicile au sein de l'Italie

[modifier |modifier le code]

Après le débarquement deGiuseppe Garibaldi, la Sicile approuve, le, un très contesté plébiscite d'annexion à l'État piémontais — le vote se fait sous la menace de l'armée d'occupation et n'était pas secret. L'année suivante, le, l'État piémontais changea son nom enroyaume d'Italie et la Sicile devint une partie de l'Italie.

En Sicile et dans le Sud de l'Italie une vaste guérilla populaire (leBrigandage) de résistance contre les Piémontais et le nouvel État italien, qui dura plus de 10 ans, donna lieu à une violente répression militaire menée par l'armée italienne. Elle causa dans les premières années des centaines de milliers de morts civils, des milliers de déportés, la destruction de nombreux villages, l'effondrement économique de toutes les régions du Sud et une énorme vague d'émigration sans précédent dans l'histoire de l'île, qui porta des millions de Siciliens à l'étranger.

Avant l'union avec l'Italie, la Sicile a été une des régions les plus riches et développées d'Italie.Palerme et laConca d'Oro s'enrichissent avec l'exportation d'agrumes, en particulier decitron, et un certain développement industriel et économique voit le jour, soutenu par les deux grandes familles de Palerme, lesFlorio, représentés à partir de 1891 parIgnazio Florio Jr., l'une des plus grosses fortunes d'Italie, et de l'autre côté par lesWhitaker (it), propriétaires de la villa qui deviendra leGrand Hôtel et des Palmes, oùWagner acheva à l'hiver 1881-1882 son dernier opéra,Parsifal. L'influence des Florio est telle que la presse désigne Palerme sous le nom de « Floriopolis », tandis que la haute société européenne de laBelle Époque afflue dans la ville admirer son opulence.

La Sicile donne à lamonarchie libérale trois présidents du conseil :Crispi,Di Rudini etOrlando, ainsi que de nombreux ministres parmi lesquelsCamillo Finocchiaro Aprile etAntonino Paternò-Castello.

La Sicile est le théâtre d'un important conflit agraire entre 1892 et 1894. Le mouvement paysan, organisé au sein desFaisceaux siciliens des travailleurs (fasci), lutte pour laréforme agraire et la conquête des administrations communales. Le mouvement a affronté lamafia, alliée des grands propriétaires terriens et de l’armée. La répression des Fasci a fait plusieurs dizaines de morts et provoqué une émigration massive, surtout vers lesÉtats-Unis[25].

Mais après, la Sicile et tout le sud de l'Italie furent ravagés, au profit du Nord, où se créèrent de grandes zones industrielles et urbaines. Les historiens situent la naissance des réseaux decrime organisé à partir de la fin duXIXe siècle, puis leur influence s'étendit partout dans le monde. Lamafia fut réprimée au début de l'ère fasciste, mais cela cessa durant les années 1930. Après laSeconde Guerre mondiale, elle profita dudébarquement allié en 1943, dumarché noir puis de la reconstruction pour opérer une renaissance et se lier à lamafia italo-américaine dans le marché de l'héroïne.

En 1946, la Sicile est la première région italienne à obtenir un statut d'autonomie en raison du retard de son développement économique et des aspirations séparatistes. Le pouvoir législatif est détenu par l'Assemblée régionale sicilienne, élue au suffrage universel, au sein de laquelle est élu un gouvernement régional dirigé par un président de région.

À cette époque, le mouvement paysan sicilien s'est réorganisé et a repris ses luttes, conduisant à des occupations de terres qui se soldèrent par des dizaines de morts à la suite d'interventions policières. La réforme agraire sicilienne de 1950 fut très mal reçue : les paysans reçurent les plus mauvaises terres, découpées en petites parcelles attribuées par tirage au sort individuel, après la révocation des concessions de terres faites auparavant aux coopératives[25].

Un des plus gros enjeux pour la Sicile est celui de la lutte contre lamafia (ouCosa Nostra), organisation criminelle socialement enracinée et qui use de son pouvoir à travers tout un réseau clientéliste. Elle s'est distinguée dans les années 1950-1960 par lesac de Palerme. De la fin des années 1970 au début des années 1990, sous la direction du parrainToto Riina, Cosa Nostra a mené une véritable guerre contre l'État italien, multipliant les assassinats de politiciens, de journalistes, de policiers et de magistrats (en particulier les jugesGiovanni Falcone etPaolo Borsellino en 1992). Si laMafia se fait depuis plus discrète, elle continue deracketter les entreprises par lepizzo et noyaute l'économie à travers de multiples appels d'offres truqués, formant un véritable obstacle au développement de la région.

Par ailleurs, l'île deLampedusa attire régulièrement l'attention des médias par lesboat-peoplesans-papiers qui y débarquent ou y sont débarqués, puis enfermés dans des centres de détention avant d'être expulsés ou invités à rejoindre le continent et bénéficier d'un statut de réfugié.

Culture

[modifier |modifier le code]
L'Etna.

La Sicile dispose d'un très riche patrimoine culturel, héritage de son histoire aux multiples influences. Dans l'Odyssée la Sicile s'appelle l'île du soleil.

La Sicile mythologique

[modifier |modifier le code]
Syracuse : fontaine d'Aréthuse.

De nombreuses légendes de lamythologie grecque ont pour cadre la Sicile.

C'est sous cette île, au cours de lagigantomachie, que la déesseAthéna écrase le géantEncelade dont l'haleine de feu sort de l'Etna et dont les mouvements provoquent les séismes. Dans ce volcan,Héphaïstos tenait une forge, aidé par descyclopes forgerons, et le poète grecPindare y loge le monstreTyphon.Perséphone y est élevée àDéméter jusqu'à son enlèvement parHadès près dulac de Pergusa.

Pays des Cyclopes, deux poèmes en languegrecque du poète sicilienThéocrite aux alentours de, y situent l'histoire du cyclope pasteurPolyphème, amoureux éconduit par laNéréideGalatée qui change le sang de son amant, le berger sicilienAcis, écrasé sous un rocher par le cyclope jaloux, en unerivière (it) portant son nom en Sicile. Ce même Polyphème rencontre dans l’Odyssée d'Homère,Ulysse et ses compagnons fraîchement débarqués sur l'île, et est aveuglé par le roi d'Ithaque qui lui crève l'œil pour lui échapper.

L'équipage d'Ulysse revient plus tard dans l'île deTrinacrie, après avoir subi les menaces des monstres marins dudétroit de Messine,Charybde etScylla, que seuls lesArgonautes étaient parvenus à franchir avec l'aide d'Héra. Une fois accosté,Ulysse, dûment chapitré à ce sujet au chant XI par le devinTirésias, interdit à ses hommes de toucher aux troupeaux de bœufs et de moutons d'Hélios, dieu du Soleil. Alors qu'il dort, pourtant, ses hommes affamés abattent des vaches. Hélios réclame vengeance auprès deZeus qui foudroie le navire d'Ulysse, l'épargnant seul au passage.

C'est encore en Sicile queDédale trouve refuge, auprès du roiCocalos, pour se soustraire à la vengeance du roiMinos, lequel le retrouve grâce à un défi, celui de faire passer un fil à travers les orifices d'une coquille, que seul l'ingénieux architecte pouvait résoudre, en accrochant le fil à unefourmi qui traversa alors tous les orifices. Cocalos refusant de livrer Dédale, qui lui a édifié la forteresse deCamicos (peut-être l'actuelleSant'Angelo Muxaro), une guerre entre les deux rois s'engagea jusqu'à la mort du roi de Crète en Sicile, ébouillanté dans son bain par les filles de Cocalos[26].

Auparavant,Héraclès, franchissant le détroit de Messine avec les bœufs deGéryon, traverse la Sicile, où les Nymphes font jaillir pour lui des sources chaudes àHimère et àÉgeste, avant qu'il ne vainque le roiÉryx[26]. Lié dans les textes antiques àSolonte,Agyrion,Syracuse,Motyé etLéontinoi[27], il laisse son nom à deux cités,Eraclea Minoa fondée parSélinonte, et Eraclea da Dorieo, fondée parDorieus.

Le mythe des« frères pieux »,Amphinomos et Anapias, naît àCatane, à l'occasion d'uneéruption de l'Etna.

Les Romains font également de la Sicile un des théâtres de leur mythologie, telOvide qui relate l'histoire d'Aréthuse, nymphe transformée parDiane en une source souterraine qui jaillit àOrtygie, ouVirgile, selon lequelÉnée rencontre près de l'Etna un des marins d'Ulysse,Achæmenide, puis a été accueilli àDrépane parAceste[27]. Les Romains pensaient queVulcain se trouvait dans l'île éponyme, au nord de la Sicile.

Messine aurait été fondée par le géant légendaireOrion,Ségeste par les rescapés de laguerre de Troie.

Religion

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Région ecclésiastique de Sicile.

La majorité des siciliens sont chrétiens catholiques.

Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Gastronomie

[modifier |modifier le code]

En Sicile on trouve beaucoup de spécialités tel que les arancini, une boule de riz frit avec du “ragút " à l’intérieur. Il y a aussi les cannoli, un tube de pâte croquante fournis d’une crème à la ricotta et de fruits confits mais il existe des variantes comme par exemple avec des pépites de chocolat, à la pistache…

Article connexe :Produits agroalimentaires traditionnels de Sicile.

Patrimoine

[modifier |modifier le code]

Arts

[modifier |modifier le code]

La colonisation grecque de l'île a laissé d'importants vestiges de temples en pierre de style dorique, à Agrigente, Sélinonte, Segeste, Syracuse. Ils sont ornés d'atlantes (Agrigente), de métopes, de gargouilles, d'acrotères, en pierre sculptée ou en terre cuite. L'Éphèbe en bronze de Sélinonte,Aurige de Mozia, l'éphèbe en marbre d'Agrigente témoignent de l'art statuaire duVe siècle av. J.-C. Les cités développent leurs propres ateliers de céramiques et de monnaies. Théâtres (Syracuse,Taormine,Palazzolo Acréide,Ségeste) et fortifications (château d'Euryale, remparts deGela) sont également des témoignages de la période siciliote[4].

L'Empire romain est très influencé par l'art hellénique, notamment après la prise de Syracuse, comme l'attestent les copies romaines de statues grecques que sont laVénus de Lilybée et laVénus Landolina. Les théâtres sont adaptés aux jeux du cirque. Des villas rurales, comme celle de Casale, témoignent de l'art de la mosaïque romaine[4].

Les périodes byzantines et arabes laissent peu de traces. Elles ont en revanche fortement influencé l'architecture normande de Sicile : les byzantins à travers leséglises à plan centré, l'usage des marbres pour les dallages, les parois, les colonnes et leurs chapiteaux, les mosaïques inspirées du second âge d’or byzantin, avec des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament et la figure duChrist Pantocrator ; les arabes par l'usage des arcs brisés et entrelacés, des coupoles à bonnet d'eunuque, dans le traitement des charpentes et des menuiseries, par la polychromie des matériaux sur les façades, les coupoles. Cette culture intègre ces éléments orientaux aux apports occidentaux de l'architecture religieuse bénédictine et clunisienne (plan basilical des cathédrales, campaniles à baies superposées, cloîtres à colonnades, croisée d'ogives...)[4].

Le gothique, notammentchiaramontain, s'exprime dans les forteresses duXIIIe siècle auXVe siècle avec encore des réminiscences arabes, puis dans les palais hispanisants.Antonello da Messina pour la peinture etAntonello Gagini pour la sculpture inaugurent laRenaissance en Sicile qui s'est poursuivit avec lemaniérisme deGiovanni Angelo Montorsoli etAndrea Calamech à Messine[4].

LeXVIIe siècle baroque débute avec les toiles du Caravage (La Nativité,La Résurrection de Lazare,L'Adoration des bergers,L'Enterrement de sainte Lucie) puis celles dePietro Novelli. Un siècle plus tard, la reconstruction duVal di Noto fait naitre unbaroque sicilien alors qu'à l'ouest, il s'exprime dans les villasValguarnera etPalagonia deTommaso Napoli àBagheria, dans lesstucs deSerpotta et les sculptures d'Ignazio Marabitti[4].

À l'instar des cités baroques ressuscitées après le séisme de 1693,Gibellina renait après leséisme de janvier 1968 dans le val di Belice en invitant des urbanistes et artistes contemporains dontAlberto Burri,Ludovico Quaroni,Alessandro Mendini,Pietro Consagra,Franco Purini etLaura Thermes[28].

Patrimoine de l'UNESCO

[modifier |modifier le code]

Hauts lieux

[modifier |modifier le code]

Filmographie sur la Sicile

[modifier |modifier le code]

La Sicile dans la littérature

[modifier |modifier le code]

Récits de voyage

[modifier |modifier le code]

XVIIIe siècle

[modifier |modifier le code]

XIXe siècle

[modifier |modifier le code]
  • L'Italie, la Sicile, les îles Éoliennes, l'île d'Elbe, la Sardaigne, Malte, l'ile de Calypso, Sicile et Malte, par M. D.-D. Farjasse - 1835, d'après les inspirations, les recherches et les travaux de MM. le vicomte de Chateaubriand, de Lamartine, Raoul-Rochette… [et al.] ; recueillis et publiés par Audot père(lire en ligne)
  • Œuvres, Voyage en Suisse et en Italie (IXp. 271-360), de Johann Wolfgang von Goethe, Librairie de L. Hachette etCie, 1862(lire en ligne)
  • La vie errante, de Guy de Maupassant, édition P. Ollendorff, 1890
  • En Italie, de Henri Fleury, Édition Vienne, 1861(lire en ligne)
  • L'Italie de Jules Gourdault, Hachette (Paris), 1877,p. 681(lire en ligne)
  • Souvenirs de la Sicile, de Louis-Nic.-Phil.-Auguste de Forbin, Imprimerie Royale, 1823 (Bibliothèque Municipale de Lyon)(lire en ligne surGoogle Livres)
  • Un tour en Sicile, de Gonzalve de Nervo, édition Chez les marchands de nouveautés, Paris, 1833(lire en ligne)
  • L'Italie, la Sicile, Malte, la Grèce, l'Archipel, les îles Ioniennes et la Turquie : souvenirs de voyage historiques et anecdotiques, par Jean Giraudeau, 1835(lire en ligne)
  • La Sicile, souvenirs, récits et légendes, de Victor Postel, Éditeur : J. Lefort, (Lille), 18??(lire en ligne)
  • La Sicile, notes et souvenirs, par Roger Lambelin, Éditeur : Desclée de Brouwer (Lille), 1894(lire en ligne)
  • En voiturin : voyage en Italie et en Sicile, par Paul de Musset, Éditeur : Calmann Lévy, Paris, 1885(lire en ligne)
  • Italie, Sicile, Bohême : notes de voyage par Auguste Laugel, Paris, 1872(lire en ligne)

XXe siècle

[modifier |modifier le code]

Écrivains siciliens

[modifier |modifier le code]

Drapeau et héraldique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Drapeau de la Sicile.
Le drapeau sicilien, communément appeléTrinacria.
Héraldique régional.

Le drapeau et l'héraldique de la Région Sicile est un quadrilatère comportant les deux couleurs jaune et rouge, limités par une diagonale reliant le coin haut à gauche à celui du bas à droite, avec au centre untriskèle représentant trois jambes nues tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et en son milieu leGorgoneion, visage deMéduse (mythologie)[2].

Le drapeau est présent, selon la loi régionaleno 1 de2000[31], dans tous les bâtiments publics régionaux.

Hymne officiel

[modifier |modifier le code]

L'hymneMadreterra (it) a été composé parVincenzo Spampinato (it) et a été joué pour la première fois par l'Orchestre symphonique sicilien (it) en 2003. Il s'agit du premier hymne officiel adopté par une région autonome italienne[32].

L'hymne a été source de polémiques vu la décision d'écrire le texte officiel en langue italienne au lieu de celle sicilienne[réf. nécessaire].

Économie

[modifier |modifier le code]

Données générales

[modifier |modifier le code]

L'économie sicilienne, pauvre en grandes industries, est dominée par les 43 000 sociétés familiales, qui représentent 76 % des entreprises de plus de trois salariés, et sont actives dans l'industrie (Salerno Packaging, Irritec), l'agroalimentaire (Agrumaria Corleone,Antica Dolceria Bonajuto, Tasca d'Almerita), le textile (Giglio.com) ou encore le tourisme. Plus anciennes que la moyenne des entreprises familiales italiennes, ces sociétés siciliennes sont dirigées à 95 % par un membre de la famille quasiment toujours un homme alors que les femmes sont à la tête d'un quart des entreprises individuelles et des sociétés publiques[33].

La région souffre comme l'ensemble duMezzogiorno d'un retard économique, d'un fort taux de chômage (environ 20 % des actifs), ainsi que de l'infiltrationmafieuse.

En 2006, leproduit intérieur brut (PIB) de la Sicile atteint 82 938,6 millions d'euros, et le PIB/habitant est de 16 531,50 euros. Le nombre d'entreprises s'élève à 234 623. En 2012, le PIB était de 84,9 milliards d'euros (5,4 % du PIB de l'Italie), soit 16 826 euros par habitant, contre 25 600 au niveau de l'ensemble du pays[3].

L'économie est majoritairementtertiaire (services publics, et dans une moindre mesure l'intermédiation financière, l'immobilier et le commerce), avec un certain développement de l'agriculture (7 % des emplois) et une faible industrialisation (9,6 % des emplois).

En 2012, l'île fournissait 3,3 % des exportations italiennes (issues essentiellement des industries pétrochimique, chimique, agricole et électronique)[3].

En 2013, letaux de chômage était de 21 % contre 12,2 % au niveau national[3], touchant principalement les femmes et les jeunes.

Palerme etCatane concentrent les principales entreprises siciliennes. Catane accueille le plus vaste parc scientifique régional, l'Etna Valley, spécialisé en informatique et en biotechnologie. Les autres principales zones industrielles sont autour deMessine,Syracuse etGela, zones dominées par l'industrie pétrochimique, et dans les régions deMazara del Vallo,Marsala etTrapani, notamment liées aux activités maritimes et viticoles[3].

Données économiques

[modifier |modifier le code]
Cette section a besoin d'êtrerecyclée (juillet 2023).
Une réorganisation et une clarification du contenu sont nécessaires.Améliorez-la oudiscutez des points à améliorer.

Le tableau indique le PIL (PIB en italien) et le PIL par habitant[34] en Sicile de 2000 à 2009 :

200020012002200320042005200620082009
Produit intérieur brut
(million d'euros)
67 203,870 530,172 85575 084,577 327,380 358,182 938,688 327,7386015
PIL prix marché par habitant
(euro)
13 479,614 185,714 662,215 053,915 440,116 023,216 531,517 53317 045,2[35]

Le tableau indique lePIB[34] de la Sicile aux prix courants du marché en 2006, exprimé en millions d'euros rapporté aux principales activités économiques :

Macro-activité économiquePIB produit% secteur du PIB régional% secteur du PIB italien
Agriculture, sylviculture, pêche2 923,3 €3,52 %1,84 %
Industrie7 712,9 €9,30 %18,30 %
Construction4 582,1 €5,52 %5,41 %
Commerce, réparation, hôtels et restaurants, transports et communications15 159,7 €18,28 %20,54 %
Activité bancaire ; activité immobilière17 656,1 €21,29 %24,17 %
Autres activités et services24 011,5 €28,95 %18,97 %
TVA, impôts indirects nets sur les produits, taxes sur les importations10 893,1 €13,13 %10,76 %
PIL Sicile aux prix de marché82 938,6 €

Tourisme

[modifier |modifier le code]
Le volcanEtna a aussi deux stations de sport d'hiver.

Le patrimoine naturel et culturel de l'île fait du tourisme un des secteurs majeurs de l'économie sicilienne, même s'il ne représente que 4 % du PIB régional contre 10,3 % du PIB italien, freiné par le manque d'infrastructures, le ralentissement du tourisme national, et la saisonnalité de la demande également géographiquement concentrée autour de quelques pôles urbains[3]. L'île est en effet dotée d'une offre touristique importante et variée, alliant entre autres tourisme balnéaire (Terrasini,Cefalù,Taormine), naturel (Etna) et culturel (Palerme,Agrigente,Noto…).

Scène de marché à Palerme.

En 2013, les établissements d'hébergement ont accueilli 4,4 millions de personnes pour des séjours moyens de 3,3 nuits. Les Italiens composent la majorité de ces touristes (55,48 %)[3]. La Sicile s'est impliquée dans letourisme durable, via de nombreuses randonnées équestres organisées un peu partout sur l'île[36] et qui en font une spécificité de larandonnée dans les îles de Méditerranée..

Agriculture

[modifier |modifier le code]

L'agriculture garde un poids déterminant dans l'économie sicilienne, en employant 10 % des actifs, contre 4,1 % au niveau national[37].

L'île a des terres riches et fertiles (volcaniques et/ou argilo-calcaires) qui produisent vin, huile d'olive, légumes, blé,amandes,grenades,agrumes (en particulier les citrons, les mandarines telles celles deCroceverde Giardini, ou encore labergamote et lepapyrus).

Près de1 734 200 hectares de terre sont cultivés soit 67 % de la superficie de l'île dont, en 2013, 301 000 consacrés à la culture des céréales, 156 000 à celle des oliviers, 129 000 à la viticulture et86 000 hectares à la culture des agrumes[3]. Les légumes et les primeurs sont les cultures à plus haute valeur ajoutée.

Actuellement,Syracuse est le seul endroit enEurope où l'on peut trouver du papyrus à l'égyptienne.

Pêche

[modifier |modifier le code]

La pêche tient également une place importante dans les localités maritimes. La pêche authon est une des activités majeures.

L'espadon est l'un des mets préférés des Siciliens. Quelques villages pratiquent encore la pêche traditionnelle (appelée chasse) dans le détroit deMessine[37].

Vins

[modifier |modifier le code]

La Sicile possède le plus grand vignoble italien[38], produisant annuellement huit millions d’hectolitres de vin sur180 000 hectares et comportant une vingtaine de cépages autochtones plantés[39].

Déjà, lesPhéniciens, avec les Grecs, y auraient inventé la vinification entre leXe et le VIIIe siècle av. J.-C.[38]. Les premiers colons grecs apportent de nouveaux cépages qu'ils acclimatent rapidement et plantent sur la côte orientale, en particulier dans le secteur de l’Etna. Le vignoble archaïque de Naxos est l'un des plus importants de l'île et égale dès leVIe siècle av. J.-C. les vignobles grecs. Hippys de Rhégion évoque auVe siècle le vin doux syracusain appeléPollios, dérivé du cépageByblinos issu de Méditerranée orientale. AuIVe siècle, Agrigente abrite selon Polykleitos de Larissa, un imposant complexe de vinification et de celliers[40].

Puis,Pline l'Ancien dans sonHistoire naturelle témoigne de la renommée à l'époque de Jules César du mamertin deMessine et cite comme de moins grande qualité le potulan et le vin deTanrominium, ainsi qu'un vin doux d'aluntium[41]. Les Byzantins puis les musulmans développent la culture de la vigne, ces derniers introduisant lezibibbo. Les Normands poursuivent cette culture, à l'instar de la vinerie de l'abbaye Santa Anastasia fondée parRoger de Hauteville en 1101[42].

En 1773, le marchand anglaisJohn Woodhouse découvre le vin deMarsala auquel il ajoute de l'alcool pour l'exporter dans le monde entier, suivi de plusieurs compatriotes, comme lafamille Whitaker[42].

AuXXe siècle, la Sicile reste un gros producteur de raisins, mais en exporte l'essentiel, abandonnant la valorisation de ses crus[38]. Dans les années 2000, les domaines viticoles renaissent autour descépages traditionnels comme lenero d'Avola, lenerello mascalese, lenerello mantellato, leperricone, lefrappato et lecalabresenero d'Avola en rouge, lecatarratto, legrecanico, legrillo, l'inzolia, lezibibbo, ledamaschino, letrebbiano, l'ansonica, lemoscato bianco et lecorinto nero en blanc, mais aussi de cépages importés (merlot,cabernet sauvignon,cabernet franc etsyrah ;chardonnay etviognier)[38].

Protégés par lesmentions traditionnellesDOCG (Cerasuolo di Vittoria),DOC etIGT, les vins les plus connus sont ceux produits près deNoto, deMarsala et dePantelleria.

Industrie

[modifier |modifier le code]

La Sicile n'est pas une région fortement industrielle, bien que des mines desoufre aient été fortement exploitées à la fin duXIXe siècle. L'installation d'usines s'est faite sous l'impulsion de politiques étatiques, à travers la « Caisse pour le Mezzogiorno ». Le résultat de ces politiques a été la création de véritables « cathédrales dans le désert », tel le pôlepétrochimique deSyracuse. L'industrie extractive est présente à travers les gisements depétrole et degaz naturel dans le sud-est de l'île. Au total, l'industrie participe au produit intérieur brut de la Sicile presque autant que l'agriculture.

En 2012, 29 481 entreprises industrielles exerçait leurs activités dans le domaine manufacturier, l'alimentaire et la métallurgie. Les régions de Catane et de Palerme sont les plus industrialisées[3].

La Région sicilienne reconnait 23districts productifs : District Agrumes de Sicile (Catane), District de lafigue de Barbarie de Sicile (San Michele di Ganzaria), district de la pierre de lave (Belpasso), le districtmécatronique (Palerme), district de la mode Mythos (Palerme), le district nautique de la Méditerranée (Palerme), le district de la pêche et de la croissance bleue (Mazara del Vallo), le district horticole du sud-est de la Sicile (Raguse), le district laitier et fromager (Raguse), le district de la construction et des énergies renouvelables Ecodomus (Licata), le district des fruits secs de Sicile (Mazzarino), le district des viandes (Messine), le district des fruits et légumes de qualité (Syracuse), le District descéramiquesMade in Sicily (Palerme), le District dumarbre sicilien (Custonaci), le District du vin de Sicile (Palerme), le district Dolce Sicilia (Palerme), le District de l'huile d'olive extra vierge sicilienne et le district Olives de table siciliennes (Castelvetrano), le District de la laine sicilienne (Cammarata), le DistrictLuxury hospitality (Palerme), le districtSicilia 5.0 (Catane) et le district Sicily Valley (Palerme)[43].

Transports

[modifier |modifier le code]

Données générales

[modifier |modifier le code]

Les principaux aéroports, assurant des liaisons vers le reste de l'Italie et vers l'international, sont l'aéroport de Catane à l'est (6 206 662 passagers en 2012), l'aéroport de Palerme à l'ouest (4 335 668 passagers en 2013), ainsi que ceux deComiso etTrapani. Ils accueillent 8,9 % des passagers d'Italie[3].

Les transports maritimes sont très développés, notamment en raison de l'insularité. La Sicile compte 48 ports (18,2 % de tous les ports italiens)[3]. Le port de Messine, à 3 km de laCalabre, permet de relier l'Italie continentale par des navettes, et permet des liaisons entre les réseaux routiers et ferrés des deux côtés du détroit de Messine. Le trafic passager et commercial vers le reste de l'Italie existe à travers les principaux ports de l'île. Des liaisons quotidiennes par car-ferries reliantPalerme aux principaux ports du continent existent également. La compagnieGrandi Navi Veloci assure des traversées versGênes,Civitavecchia etNaples tandis queGrimaldi Lines relie l'île àLivourne etSalerne. La compagnieTirrenia assure de son côté la liaison avec Naples. Il existe aussi une ligne internationale vers laTunisie assurée par Grandi Navi Veloci de même qu'une liaison avec laFrance assurée parCorsica Ferries - Sardinia Ferries en 2019.

Le réseau routier se compose des autoroutesA18 (Messine-Catane, prolongée jusque Syracuse et Gela),Catane-Syracuse,A19 (Palerme-Catane),A20 (Messine-Palerme),A29 (Palerme-Trapani/Mazara del Vallo). De nombreux axes secondaires structurent le territoire.

Article détaillé :Réseau ferroviaire de la Sicile.

Le réseau ferré deTrenitalia assure des liaisons entre les principales villes. Les deux axes les plus développés relientPalerme et Cataneavec Messine (le long de la côte nord et nord-orientale, respectivement). Des trains InterCity, plus rapides mais moins fréquents, desservent les gares principales. Il existe aussi un trafic régional plus lent. Récemment, le chemin de fer reliant Palerme à Catane via l'intérieur de l'île (environ 3 heures) a été remis en service, toutefois avec un nombre limité de trajets par jour. Par ailleurs, dans laville métropolitaine de Catane, il existe un réseau ferré indépendant de Trenitalia et desservant les villes situées autour du volcanEtna (telles queGiarre,Randazzo,Bronte,Adrano etPaternò), appeléFerrovia Circumetnea.

Côtéouvrage d'art, lepont Costanzo est le viaduc le plus haut[44] (168 m), leviaduc de Fichera le plus long[45] (7,3 km) ; les tunnels deCaltanissetta (routier de 4 km) et celui dePeloritana (ferroviaire de 12,8 km)les plus longs de la région[46].

Autoroutes

[modifier |modifier le code]

Des autoroutes ont récemment été construites et agrandies au cours des quatre dernières décennies. Les plus importants sont les autoroutes (autostrada) qui traversent la partie nord de l'île. Une grande partie du réseau autoroutier est élevée et desservie par des viaducs en raison du relief montagneux de l'île[47],[48],[49],[50]. D'autres routes principales sont lesStrade Statali comme laSS.113 qui relie Trapani à Messine (via Palerme), laSS.114, Messine-Syracuse (via Catane) et laSS.115, Syracuse-Trapani (viaRaguse, Gela et Agrigente).

NomAutorouteLongueurPéageServices
A18 Messine-Catane76 km Oui Oui
RA15 - Catane périphérique ouest24 kmLibre
Catane-Syracuse25 kmNon
A18 Syracuse-Rosolini40 km
A19 Palerme-Catane199 km Oui
A20 Palerme-Messine181 km Oui
A29 Palerme-Mazara del Vallo119 kmLibreNon
A29 dir Alcamo-Trapani/Marsala38,44 km

Projet de pont de Messine

[modifier |modifier le code]

Unpont suspendu de 5 300 mètres entre la Sicile et la péninsule italienne a été mis en projet par le gouvernement italien, lepont de Messine. La décision de construire le pont, sous l'impulsion de la droite deSilvio Berlusconi, est très contestée par certains milieux politiques de gauche, et le gouvernement deRomano Prodi l'a suspendu en 2006. Le projet, sans cesse reporté, reste depuis soumis aux aléas politiques[51].

Société

[modifier |modifier le code]

Ethnies et minorités étrangères

[modifier |modifier le code]

Au, il y a 183 192 résidents étrangers dans la région (3,61 % de la population totale). Les groupes de plus de 2 000 ressortissants sont[52] :

Langues et dialectes

[modifier |modifier le code]

La langue officielle parlée en Sicile est l'italien. Une grande partie de la population locale parle aussi dans leurs cercles intimes lesicilien, reconnue comme langue par l'UNESCO et l'Union européenne mais qui ne bénéficie d'aucune forme de protection par la Région sicilienne ou l'État italien[53]. À l'intérieur même de la langue sicilienne, on trouve des dialectes, différents suivant les régions de la Sicile, mais tous mutuellement intelligibles.

Le sicilien est considéré commelangue régionale en vertu de laCharte européenne des langues régionales ou minoritaires, signée par l'Italie le, mais pas encore ratifiée.

Sur l'île, il y a quelques minorités ethno-linguistiques : la minorité albanaise, appeléeArbëresh, dans la province de Palerme, qui elle est considérée par la loi nationale de 1999[54] et protégée par la loi régionale de 1998[55] ; la minorité gallo-italique de laLombardie sicilienne et celle grecque de Messine[56],[57].

Qualité de vie

[modifier |modifier le code]

Le rapport établi parLegambiente etIl Sole 24 Ore[58] sur l'écosystème urbain sur la qualité écologique des chefs-lieux italiens prend en compte la fiabilité du système dutransport urbain, de la surface verte par habitant, l'efficacité du réseau de l'eau, la qualité de l'air, des pistes cyclables, de la quantité des eaux retraitées, de la diffusion des énergies renouvelables, de la gestion et dutri des déchets.

Les données pour la Sicile classent ses chefs-lieux dans le fond des classements nationaux :(Données de2012)[58]

Position
2013
ProvinceVariationPosition
2012
84Raguseen diminution381
88Ennaen diminution187
89Syracuseen diminution188
91Messineen augmentation394
96Agrigenteen diminution195
95Trapanien augmentation5101
100Caltanissettaen augmentation5105
101Cataneen diminution1190
106Palermeen diminution799

Mafia

[modifier |modifier le code]
Cette section a besoin d'êtrerecyclée (février 2015).
Une réorganisation et une clarification du contenu sont nécessaires.Améliorez-la oudiscutez des points à améliorer.

Le termemafia ouCosa Nostra se réfère à l'origine uniquement à l'organisation criminelle sicilienne. Son émergence remonte au début duXIXe siècle, lorsque les gardiens géraient quotidiennement les terrains de la noblesse sicilienne et les tâcherons qui y travaillaient en usant de violence et d'intimidation.

À partir des années 1950, la mafia se rapproche étroitement de la politique : depuisVito Ciancimino, des représentants de la politique sicilienne ont été reconnus comme complices. Les guerres internes se sont produites : la première guerre de la mafia (en 1962) et ladeuxième guerre (en 1978).

La période entre les années 1980 et 1990 voit de nombreux homicides, assassinats et attentats sur l'île. La lutte contre la mafia s'organise avec comme résultat le « maxiprocesso » (maxi-procès) dePalerme en 1986[59].Giovanni Falcone etPaolo Borsellino qui mènent la lutte contre les noyaux d'adhérents à la mafia sont tués en 1992, après d'autres meurtres, comme ceux deCesare Terranova,Carlo Alberto Dalla Chiesa,Antonino Saetta (it),Piersanti Mattarella,Pio La Torre,Salvatore Lima,Rosario Livatino etNinni Cassarà. La mafia sicilienne pose également des bombes sur le continent en 1993 et 1994 :via Fauro à Rome, contre laGalerie des Offices à Florence,via Palestro àMilan, contre les églisesSan Giorgio in Velabro etSaint-Jean-de-Latran, puis lestade olympique à Rome.

Après une accalmie, suivent les arrestations de parrains commeTotò Riina, en 2006, celle d'un chef historique de la mafiaBernardo Provenzano et, en 2007, l'arrestation deSalvatore Lo Piccolo, son successeur.Matteo Messina Denaro, considéré comme le successeur deLo Piccolo etProvenzano au sommet deCosa Nostra[60], est arrêté en 2023 après 30 ans de cavale.

Les activités du crime organisé limitent le potentiel de croissance de l'île. Les pouvoirs publics ont confisqué 5 515 avoirs issus de la mafia entre et. L'Union européenne a investi 63 millions d'euros au titre du FEDER 2007-2013 afin de transformer d'anciennes propriétés de la mafia en centres d'agritourisme et d'affaires[3].

Administration et politique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Politique de la Sicile.

Organisation politique et administrative

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Autonomie spéciale de la Sicile etListe des présidents de la Région sicilienne.

La Sicile a le statut derégion autonome d'Italie depuis 1946. Elle possède un organe législatif, l'assemblée régionale (Assemblea regionale siciliana), dont les90 membres élisent un conseil régional (giunta regionale) de12 ministres (assessori). Le chef de l'exécutif est leprésident de la région, élu directement par les citoyens pour un mandat de cinq ans.

Elle dispose de ce fait de pouvoirs plus étendus que les autres régions[61],[62],[63] et aussi réglemente directement les municipalités de l'île[64].

Les compétences exclusives sont l'agriculture, la sylviculture, l'industrie, le commerce et l'aménagement urbain (au titre de l'article 14, titre II du statut du gouvernement régional de Sicile), ainsi que les transports régionaux et les communications ; la santé et la sécurité publiques ; les soins de santé ; l'enseignement secondaire et supérieur ; la règlementation des crédits financiers et des produits d'assurance et d'épargne ; les affaires sociales (relations professionnelles, protection et aide sociales) ; les taxes agricoles ; les services publics ; tout autre domaine touchant à des services d'intérêt régional (au titre de l'article 17, titre IV du statut du gouvernement régional de Sicile)[3].

En 2013 et 2014, l'assemblée régionale a adopté une réforme des autorités locales remplaçants les 9 provinces existantes par des associations libres de communes (liberi consorzi)[3].

Politiquement, la région est marquée par le vote catholiquecentriste. Bastion de laDémocratie chrétienne jusqu'au début desannées 1990, la Sicile vote désormais traditionnellement àdroite.

Municipalités les plus peuplées

[modifier |modifier le code]
Villes de plus de 50 000 habitants[65]
Position
2014
Villehabitants
1Palerme677 854
2Catane315 614
3Messine241 373
4Syracuse122 222
5Marsala82 885
6Gela76 807
7Raguse72 860
8Trapani69 162
9Vittoria62 953
10Caltanissetta62 935
11Agrigente59 669
12Bagheria55 859
13Modica54 796
14Acireale52 861
15Mazara del Vallo51 698
16Misterbianco51 087

Anciennes provinces siciliennes

[modifier |modifier le code]
Les neuf provinces siciliennes.

Les 9 anciennes provinces siciliennes sont abrogées par la loi adoptée le par l'Assemblée régionale sicilienne. Elles sont remplacées par dessyndicats libres de communes dont l'élection était prévue en décembre 2017[66],[67].

Les anciennes provinces sont les suivantes :

Personnalités

[modifier |modifier le code]

Siciliens dans l'histoire

[modifier |modifier le code]

Personnalités originaires de Sicile

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Tim Jepson,Sicile, National Geographic Society
  2. a etbNorwich, John Julius (1929-) (trad. de l'anglais),Histoire de la Sicile : de l'Antiquité àCosa Nostra, Paris,Tallandier,, 477 p.(ISBN 979-10-210-2876-0,OCLC 1038053850,lire en ligne),p. 20.
  3. abcdefghijklmnopqrs ettFilipa Azevedo,Situation économique, sociale et territoriale de la Sicile, Parlement européen, direction générale des politiques internes.,(lire en ligne).
  4. abcdefghij etkÉditionsLarousse, « Grande Encyclopédie Larousse - Sicile », surwww.larousse.fr, 1971-1976(consulté le),p. 12624, 12631-12632.
  5. GEO avecAFP, « Après plusieurs mois d'activité, l'Etna a grandi et devient le plus haut volcan européen », surGeo.fr,(consulté le)
  6. GérardHugonie, « L'aggravation des problèmes d'environnement dans les pays méditerranéens : l'exemple de la Sicile »,L'Information Géographique,vol. 63,no 5,‎,p. 207–218(ISSN 0020-0093,DOI 10.3406/ingeo.1999.2667,lire en ligne, consulté le)
  7. Giuseppe Tomasi di Lampedusa,Le Guépard, Éditions du Seuil,(ISBN 2-02-005412-4 et978-2-02-005412-6,OCLC 33157902),p. 165-166
  8. (it) « Cronaca meteo - CALDO STORICO IN SICILIA, raggiunti i 49°C: è il NUOVO RECORD EUROPEO », sur3BMeteo | Previsioni Meteo,(consulté le)
  9. abcdefg eth(en) « Previsioni Meteo, Osservazioni, Satellite e Allerte », surmeteoam.it(consulté le).
  10. Jean-Yves Frétigné,Histoire de la Sicile, Pluriel / Fayard, 2018,p. 234.
  11. Eurostat 2011.
  12. Moses I. Finley, Storia della Sicilia antica [1968], Laterza, Rome-Bari, 1998, p. 13.
  13. (en) GiulioCatalano, Domenico LoVetro, Pier FrancescoFabbri et SwapanMallick, « Late Upper Palaeolithic hunter-gatherers in the Central Mediterranean: new archaeological and genetic data from the Late Epigravettian burial Oriente C (Favignana, Sicily) »,bioRxiv,‎,p. 692871(DOI 10.1101/692871,lire en ligne, consulté le).
  14. a etb« La Sicile préhistorique et protohistorique », Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, 1989,p. 39-58.
  15. Salvatore, Piccolo (2013),Ancient Stones: The Prehistoric Dolmens of Sicily, Brazen Head Publishing, Thornham/Norfolk (UK),(ISBN 978-0-956-51062-4).
  16. a etb(en) Daniel M. Fernandes et al.,The spread of steppe and Iranian-related ancestry in the islands of the western Mediterranean,Nature Ecology & Evolution, 24 février 2020,https://doi.org/10.1038/s41559-020-1102-0.
  17. Juliette de La Genière,« Réflexions sur Sélinonte et l'Ouest sicilien. », comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres,121e année,no 2, 1977,p. 251.
  18. J. Bérard,La colonisation grecque de l’Italie Méridionale et de la Sicile dans l’Antiquité, PUF, Paris, 1957.
  19. Jean-Yves Frétigné,Histoire de la Sicile, Fayard 2009,p. 88
  20. Frétigné, Op.cit.p. 119.
  21. « La Sicile musulmane » par Henri Besc.
  22. Lewis (1984),p. 7 ; Lewis (1995),p. 211.
  23. Michele Amari,Storia dei musulmani di Sicilia, vol. I, 1854.
  24. Al-Mawārdī (2000),p. 161.
  25. a etb(it) « Histoire des luttes contre la mafia », surCentro Impastato,.
  26. a etbJean-Yves Frétigné,Histoire de la Sicile : des origines à nos jours, Paris,Fayard/ Pluriel,(ISBN 978-2-818-50558-8), p. 27-28.
  27. a etbPierre Lévêque, « La Sicile préhistorique et protohistorique »,Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, 1989,p. 39-58.
  28. SébastienCarayol, « Gibellina, l’art de la résurrection », surLibération.fr,(consulté le).
  29. Page de l'UNESCO.
  30. Page de l'UNESCO.
  31. « « Adozione della bandiera della Regione » L.R. 4-1-2000no 1 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  32. Inno ufficiale della regione Siciliana.
  33. (it) « Aziende familiari in Sicilia: un tesoro che vale sette miliardi l'anno in mano ai giovani », surla Repubblica,(consulté le1er mars 2022)
  34. a etbDati Istat - Tavole regionali.
  35. Istat.it - Conti economici regionali.
  36. "SICILE 2018, aux Editions du Petit Futé, par Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette · 2017[1]
  37. a etbGEOno 397 de mars 2012,p. 104.
  38. abc etd« [Reportage] Italie: la renaissance du vignoble sicilien », surRFI,(consulté le).
  39. « Vin de Sicile : Le terroir tellurique », surLa Revue du vin de France(consulté le).
  40. ChristianVandermersch,« II. Le vin », dansVins et amphores de Grande Grèce et de Sicile :IVeIIIe s. avant J.-C., Publications du Centre Jean Bérard,coll. « Études »,(ISBN 978-2-918887-22-5,lire en ligne),p. 25–57
  41. Pline l'Ancien,Histoire naturelle, libre XIV.
  42. a etbNorwich, John Julius (1929-) (trad. de l'anglais),Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra, Paris,Tallandier,, 477 p.(ISBN 979-10-210-2876-0,OCLC 1038053850,lire en ligne),p. 23.
  43. (it) « Vino, olio, marmo, ceramica, turismo: dieci nuovi distretti produttivi in Sicilia », surGiornale di Sicilia(consulté le)
  44. (en) « Irminio Bridge - HighestBridges.com », surhighestbridges.com(consulté le).
  45. (en) Lotsberg.net -Road Viaducts & Bridges in Italy (> 1000 m) - Viaducs et ponts routiers en Italie (> 1000 m).
  46. (en) « The World's longest tunnel page »,.
  47. (it) « A 19 autostrada Palermo - Catania »,SiciliaEMoto.it,‎(lire en ligne).
  48. (it) « Autostrada A20: Messina - Palermo »,Sicilia.Indettaglio.it,‎(lire en ligne).
  49. (it) « A 29 autostrada Palermo - Trapani - Mazara del Vallo »,SiciliaEMoto.it,‎(lire en ligne).
  50. (it) « Autostrada: A18 Messina - Catania »,Sicilia.Indettaglio.it,‎(lire en ligne).
  51. Structurae.
  52. (it) « Données UrbiStat », surUrbistat.it,.
  53. (it) « La lingua italiana, i dialetti e le lingue straniere. Indagine Istat 2006 »(consulté le)[PDF].
  54. Jacques Leclerc, « Loi du,no 482 - Règles en matière de protection des minorités linguistiques historiques », suraxl.cefan.ulaval.ca(consulté le).
  55. Jacques Leclerc, « Loi régionaleno 26 du : Mesures pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine historique, culturel et linguistique des communautés siciliennes d'origine albanaise et des autres minorités linguistiques », suraxl.cefan.ulaval.ca(consulté le).
  56. (it) Aa.Vv., Enna e provincia: laghi, torri e castelli: Morgantina, Piazza Armerina, la villa romana del Casale, Touring Club Italiano, Milan, 2001,p.  38.
  57. (it) Salvatore Claudio Sgroi, « I galli della Lombardia siciliana », dansLa Sicilia,,p. 3.
  58. a etb(it) « Classifica qualità della vita », surIl Sole 24 Ore.
  59. JohnDickie (trad. de l'anglais),Cosa nostra : L'histoire de la mafia sicilienne de 1860 à nos jours, Paris,Buchet Chastel,, 496 p.(ISBN 978-2-283-02187-3),p. 399.
  60. « Sicile : Matteo Denaro, le dernier parrain »,L'Express.
  61. (it)[PDF]Statuto della Regione Siciliana.
  62. (it)[PDF]Approvazione dello Statuto della Regione siciliana R.D.L. 15 mai 1946,no 455.
  63. (it)[PDF]Conversione in legge costituzionale dello Statuto della Regione siciliana L.Cost. 26 février 1948,no 2.
  64. (it)« Enti locali: le incompatibilità di Sicilia. Comune o Regione, così scatta l’aut aut »,Diritto e giustizia, 28 gennaio 2006.
  65. ISTAT, 30 avril 2014.
  66. (it) « Istituzione dei liberi Consorzi comunali e delle Città metropolitane »(consulté le)[PDF].
  67. (it)« Le funzioni delle province regionali siciliane », U.R.P.S..

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Les 20régions d’Italie
Régions à statut normal
Régions autonomes
v ·m
Antiquité
Période byzantine
Période arabo-musulmane
Période normande
Période normande, souabe, angevine et aragonaise
De 1815 à l'unité italienne
Depuis 1860
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sicile&oldid=224571287 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp