Lesemis est unemonnaie romaine antique. Créée sous laRépublique romaine, elle vaut la moitié (préfixe latinsemi demi) d'unas de bronze. Elle suit les dévaluations pondérales de l'as et cesse d'être produite auIer siècle. L'appellationsemis revient à la fin duIVe siècle pour désigner la moitié dusolidus d'or, puis dunomisma byzantin.
Émis par l’atelier monétaire de Rome au cours duIIIe siècle av. J.-C., le semis est une pièce debronze coulée puisfrappée valant la moitié d’unas libralis, qui pesait unelivre romaine soit environ 320 grammes. Le semis est identifié par la marque S, abréviation de semi, pour une demi-livre, ou par six points, pour six onces, sachant qu’une livre correspondant à douze onces. Vers 250 av. J.-C., l’as et par conséquent le semis subissent une réduction pondérale, passant à environ 260 grammes pour l’as, le semis et les autres sous-multiples connaissent une diminution proportionnelle[1].
Le poids de l’as et de ses fractions dont le semis ne cesse de diminuer, notamment durant ladeuxième guerre punique, période marquée par l’inflation et l’apparition des monnaies d’argent (denier etsesterce) qui marginalisent les monnaies de bronze. Malgré ces importantes variations pondérales successives, les motifs qui identifient le semis ne varient pas à quelques exceptions près : Saturne à l’avers et une proue de navire aurevers[2].
Sporadiques pendant leIIe siècle av. J.-C., les frappes de semis à Rome s’arrêtent en 82 av. J.-C. avec la fermeture de l’office responsable des émissions de monnaie en bronze. Des émissions pour l’usage local sont autorisées, enEspagne (comme àAtelier monétaire de Contrebia Belaisca) et enGaule narbonnaise, selon l’étalonnage romain[3].En 19 av. J.-C., la réforme monétaire d’Auguste organise une hiérarchie cohérente des diverses espèces. La frappe du semis reprend comme petite monnaie destinée au commerce local. Le cuivre remplace le bronze pour sa fabrication.
Le semis, ousemissis ousèmision en grec, réapparait comme moitié dusolidus d’or (ounomisma byzantin) entre leVe et IXe siècles[6].
L’attribution erronée par le dictionnaire Darembert et Saglio de la création par l’empereurAlexandre Sévère du semis comme remplaçant lequinaire[7] ou demiaureus est tirée d’une lecture non critique de l’Histoire Auguste[8]. Pour les historiens modernes, cette indication fallacieuse est un anachronisme[9].