L'Oudon et son tributaire laVerzée traversent Segré. L'Oudon entre sur le territoire communal depuis le nord pour traverser le bourg du nord vers le sud puis bifurquer vers l'est où il est rejoint par la Verzée avant de continuer versLa Chapelle-sur-Oudon etLouvaines.
La situation de Segré sur ces deux rivières a donné naissance à un dicton dont il existe plusieurs variantes : « Segré ville de renom, deux rivières et deux monts, deux églises et deux ponts, autant de belles filles que de maisons[2]. »
Le bourg de Segré est construit à la confluence de l'Oudon et de la Verzée, sur un promontoire dominant la rivière. Les habitats anciens se concentrent le long de l'Oudon. Dans la rue Pasteur se trouve encore un exemple d'habitat à pan de bois, inscritmonument historique[3]. Les édifices anciens ont été modernisés et certains détruits ou endommagés en 1944[4].
La reconstruction de la ville est rapide après laSeconde Guerre mondiale, notamment sous l'impulsion du maire Fernand Rossignol. Le quartier Saint-Joseph est rénové vers 1990-91. Les premiers lotissements apparaissent en 1955, avec le quartier des « Hauts-de-Saint-Jean », suivi de « La Minière » en 1962. En 1964 est construite la « Zone Nord-Ouest », avec 61 maisons et 284 appartements, puis la « Zone de petites industries » en 1967, avec 11 maisons. Le lotissement « Eventard » est construit en 1971, avec 156 maisons et 117 appartements. Le lotissement du « Bois » en 1977 avec 10 maisons, « Renier » en 1980 avec 90 maisons et 49 locatifs, « Debussy » en 1988 avec 11 maisons, « Flucas » en 1990 avec 2 maisons et 30 locatifs, le lotissement « Renaissance » en 1993-1994 complètent l'urbanisation de la ville[5].
En 2009 on trouvait 3 434 logements sur la commune de Segré, dont 90 % étaient des résidences principales, pour une moyenne sur le département de 91 %, et dont 48 % des ménages en étaient propriétaires[6].
La première occurrence du nom du lieu se retrouve en 1070, sous la forme latiniséecastellum secretum. On retrouve ensuite le nom en tant queSigredum etCastellum Segredum en 1080 - 1096[2] ouSegreium en 1080 - 1096[7],Castellum Segregium 1097,Castellum Segredi en 1121. La formeSegre apparaît dès 1100[2].
Albert Dauzat et, à sa suite, d'autres auteurs de toponymie rejettent la forme primitiveSecretum qui, même si elle convient bien phonétiquement, ressemble pour eux davantage à une latinisation abusive d'après le latinsecretum « isolé, écarté »[7] etCastellum Secretum aurait désigné alors un château isolé, une fortification à l'écart[2], hypothèse discutée.
Certains auteurs y voient une formation toponymique en-acum, suffixe gaulois puis gallo-romain ayant valeur locative, puis de marqueur de la propriété[7]. Il a généralement abouti à une finale-é dans l'ouest de la France.
Segré remonterait à un primitif*Securacum, sur la base du nom de personne latinSecurus (porté par un Gaulois) et serait équivalent àSegry (Indre,de Sigriaco 1267) etSegrie (Sarthe,Segreia 1097 - 1125)[7] ou alors plus simplement l'adjectifsecurus qui a donné le françaissûr, d'où le sens de « lieu sûr ».
Selon Pierre-Louis Augereau qui considèreSegregium comme étant la forme primitive, ce qui implique le rejet pur et simple de toutes les formes anciennes antérieures, il faudrait chercher une racine celtiqueseg, « sécurité, sûreté », voirsego, « force ». Cette théorie serait confirmée par l'existence de la place forte construite au-dessus de la confluence entre laVerzée et l'Oudon[2]. Cependant, elle n'explique pas la nature du second élément-regium >ré. En outre, Xavier Delamarre ne mentionne pas, dans son dictionnaire, l'existence d'une racine gauloiseseg ayant ce sens. Quant auxSégur ouMontségur du sud de la France, selon tous les auteurs, ils correspondent auxMontsûrs du nord de la France. L'élément-segur représente l'occitansegur équivalent desûr en français, tous deux issus du latinsecurus.
Note : la récurrence des formes anciennes en-etum /-edum (-*ETU /*-EDU,-etum ayant régulièrement abouti à-edum) >-eium (-ei), régulièrement, ne plaident pas en faveur d'un toponyme en-acum. Albert Dauzat ne disposait pas de toutes ces formes anciennes.
Les plus anciennes preuves de présence humaine à Segré ne sont connues que par les vestiges et objets mobiliers découverts sur la commune. On y trouve unmenhir, dans le parc de Bourg-Chevreau, le long de la Verzée. On y a retrouvé également cinq haches en pierre polie, une hache-marteau, une hache en bronze à anneaux et deux haches en bronze à douille. Plusieursstatères, dont ceux desNamnètes, ont été retrouvés[8].
AuXe siècle, le premier comte d'AnjouFoulques le Roux y fait construire un premier château sur l'éperon schisteux qui domine les deux rivières. Ce n'est alors qu'un donjon en bois élevé sur une butte de terre : unemotte féodale que l'on peut voir encore aujourd'hui.
leur fils héritier, Guillaume II, sgr. de La Guerche, Pouancé, Martigné et Segré (fl. de 1127/1145 à 1169) vit enTerre sainte à partir de 1156, où il devient sénéchal duTemple et où il meurt avant/vers 1172.
Mais en mai 1191,Richard Cœur de Lion,comte d'Anjou etroi d'Angleterre, confisque la terre de Segré à Guillaume III pour constituer ledouaire de sa femme,Bérengère de Navarre, épousée àLimassolen Chypre. En fait, jamais la reine Bérengère ne tiendra réellement Segré ― dont le seigneur effectif reste bien Guillaume III, jusqu'à sa mort en septembre 1223 ― et Philippe Auguste lui donneraLe Mans comme douaire de remplacement.
Marié à Hersendede Sillé, Guillaume III de La Guerche est suivi de son fils Geoffroy II († 1244 ;frère d'Elisabeth/Isabelle de La Guerche, femme deGuillaumede Thouars), père de Geoffroy III († vers 1263 ;frère deThomasse de La Guerche qui épouse 1° vers 1240André de Vitré ― ladot de Thomasse est constituée de toutes les terres et revenus familiaux situés au nord de laSeiche ― puis 2° avant 1257Guy VII de Laval, d'où lesLavald'Attichy). Marié en 1259 àEmmade Château-Gontier, héritière de la famille apparentée aux premiers sires de Segré (elle se remarie en 1263/1264 avec Girard/Gérard IIChabotde Rais), Geoffroy III est le père de Jeanne de La Guerche.
- Lafamille d'Espinay hérite ensuite de l'évêqueJacques : d'abord son neveu Jacques d'Espinay, sgr.d'Ussé par acquisition en 1485, fils de Richard d'Espinayde la Rivière) ; jusqu'à Madeleine d'Espinay, qui vend le 26 janvier 1629 àGuillaume II Bautru,comte de Serrant (1588-1665), diplomate, un fidèle deRichelieu ; en 1635/1636, Guillame Bautru fait ériger sa terre enbaronnie de Segré.
En 1589, lecomte de La Rochepot, gouverneur d'Anjou, au nom du roiHenri III, s'empare de Segré qui était jusque-là aux mains desligueurs. Après avoir pillé la cité, il fait démanteler le château et les murs d'enceinte ainsi que tous les manoirs fortifiés de la contrée.
En 1795, 2 000Chouans envahissent la cité défendue par 200 soldats républicains. Après quatre heures de combat, les Bleus capitulent. La ville est saccagée et 33 prisonniers républicains sont égorgés.
Durant la Première guerre Mondiale, la ville perd 216 hommes tués[8].
Les 5 et 6 août 1944, les Allemands, devant l'avancée américaine, incendient la ville et prennent une soixantaine de personnes en otage. Sans l'intervention du sous-préfetAlbert Fouet et de l'archiprêtre, ces derniers étaient condamnés.
La tradition d'extraction d'ardoise et de fer à Segré remonte au moins auMoyen Âge, faisant partie du bassin de Segré-Nyoiseau /Noyant-Combrée, cœur du territoire de l’extraction minière fer et ardoise dans le Haut-Anjou[16]. LeCher et laLoire à proximité ont considérablement contribué à l'extension de ces activités[17].
Cette cité industrielle au passé minier a dû faire face à d'importantes mutations. En 30 ans, Segré s'est dotée d'une industrie et de services répondant aux besoins administratifs, économiques, scolaires, sanitaires et sociaux, d'un commerce et d'un équipement sportif et culturel.
Segré est une ville fleurie qui avait obtenu trois fleurs auconcours des villes et villages fleuris au palmarès 2006, mais qui en a perdu une en 2011 parce que Segré n'est pas assez dans une démarche de développement durable, selon le concours régional des villes et villages fleuris.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du, lespopulations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30],[Note 2].
En 2014, la commune comptait 6 893 habitants, en évolution de +3,17 % par rapport à 2009 (Maine-et-Loire : +3,3 %,France horsMayotte : +2,49 %).
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (25,1 %) est en effet supérieur au taux national (21,8 %) et au taux départemental (21,4 %).À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (52,3 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,9 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en2008, la suivante :
47,7 % d’hommes (0 à 14 ans = 18,2 %, 15 à 29 ans = 21,1 %, 30 à 44 ans = 19,7 %, 45 à 59 ans = 19,4 %, plus de 60 ans = 21,5 %) ;
52,3 % de femmes (0 à 14 ans = 15,4 %, 15 à 29 ans = 20 %, 30 à 44 ans = 18,6 %, 45 à 59 ans = 17,6 %, plus de 60 ans = 28,4 %).
Pyramide des âges à Segré en 2008 en pourcentage[33]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,9
90 ans ou +
2,0
7,4
75 à 89 ans
11,3
13,2
60 à 74 ans
15,1
19,4
45 à 59 ans
17,6
19,7
30 à 44 ans
18,6
21,1
15 à 29 ans
20,0
18,2
0 à 14 ans
15,4
Pyramide des âges du département de Maine-et-Loire en 2008 en pourcentage[34].
La ville dispose de 4écoles primaires, 2collèges (le collège public Georges-Gironde et le collège privé Saint-Joseph), 2lycées (le lycée public Blaise-Pascal et le lycée privé Bourg-Chevreau) et unemaison familiale rurale.
Uneécole de musique (située au groupe Milon) propose une formation musicale (initiation, solfège) et instrumentale (voix, cordes, vents et percussions, instruments polyphoniques) mais aussi une pratique collective (chant choral, musique de chambre, orchestres, big band, ateliers, ensembles vocaux). Elle fait partie de l'école de musique du Pays Segréen.
Elle dispose également d'un centre de formation pour adultes du ministère de l'agriculture et de la pêche sur les métiers de l'agriculture élevage, l'industrie agroalimentaire et les nouvelles technologies (CFPPA de Segré). On y trouve aussi une médiathèque située à l'espace Saint-Exupéry depuis 1999, un centre culturel, un parc exposition, un cinéma, un skate-park et une piscine.
L'Entente sportive Segré Haut-Anjou est une association qui a pour objectif de favoriser la pratique de l’Éducation Physique et des Sports et rassemble 24 disciplines : Athlétisme, Badminton, Billard, Basket, Cyclisme, Cyclotourisme, Football, Football de table, Golf, Gymnastique, Gym club, Handball, Hockey sur Gazon, Judo, Karaté, Modélisme roulant, Moto, Natation, Pétanque, Plongée, Rugby, Sport adapté, Tennis, Tennis de table, Triathlon.
Le Saveurs Jazz festival est une manifestation annuelle de jazz se déroulant à Segré, dont la première édition a eu lieu en août 2010[35]. En 2014, le festival réunit plus de 9 000 spectateurs[36]. En 2015, le pianisteJohn Taylor y fait un malaise et décède par la suite[37].
Les Foliklores, festival des cultures du monde, se déroule dans différentes communes duPays segréen. Il accueille tous les deux ans, au mois de juillet, des groupes folkloriques venus des quatre coins de la planète[38]. 2014 en a été la douzième édition[39].
Rendez-vous conte ! est un festival annuel se déroulant sur le territoire de l'Anjou bleu, et dont 2015 en a été la quatrième édition[40],[41].
Sur 523 établissements présents sur la commune à fin 2010, 4 % relevaient du secteur de l'agriculture (pour une moyenne de 17 % sur le département), 9 % du secteur de l'industrie, 7 % du secteur de la construction, 57 % de celui du commerce et des services et 24 % du secteur de l'administration et de la santé[6].
Entreprises :
La Toque Angevine, groupe LDC, traiteur spécialisé dans les pizzas et sandwichs frais. Environ 600 employés sur le site segréen.
Cassegrain, spécialiste de la maroquinerie de luxe dont la marque de distribution estLongchamp (en 2016, Longchamp y érige sa plateforme logistique internationale). Environ 450 employés sur le site segréen.
Paulstra, filiale du Groupe TOTAL, manufacturier automobile en joints d'étanchéité. Environ 850 employés sur le site segréen.
De nombreuses entreprises de 3 à 100 personnes sont également installées sur la ZI d'Etriché où près de 3 000 personnes travaillent quotidiennement.
Église Saint-Aubin-du-Pavoil : construite sur la commune de Segré vers 1833, cetteparoisse était partagée entre Segré etNyoiseau. Le, l'église Saint-Aubin-du-Pavoil est démolie sur demande du conseil municipal[18],[19],[20],[21],[22].
Sculpture de Pierre Tual, collège Georges Gironde.
↑« Vendôme, seigneurs de Segré, p. 728 », surHistoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. VII, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, et Honoré Caille du Fourny, à la Compagnie des Libraires associés, à Paris, 1733
↑« Segré, p. 510-513 », surDictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. III, par Célestin Port, à Angers, 1878