Lesecteur financier est lesecteur économique qui regroupe toutes les activités qui se rapportent à lafinance. On l'appelle parfois« industrie financière ». Le secteur financier comprend notamment le secteurbancaire et celui de l'assurance.
Le secteur financier regroupe les différentes activités desétablissements de crédit, dont les banques font partie. Ce secteur est présent dans tous les pays du monde. En 2006, l'acteur le plus important était le groupeCitigroup, une entrepriseaméricaine. Les acteurs de ce secteur exercent tous les métiers des établissements de crédit. Le plus connu, par le grand public, de ces métiers est celui de banque de détail, qui consiste d'une part à garder en dépôt l'épargne des particuliers et d'autre part à prêter de l'argent à ces mêmes particuliers.
Le secteur de l'assurance regroupe les différentes activités des acteurs de l'assurance, tels que les compagnies, les mutuelles ou les courtiers. En 2007, le plus important acteur de ce secteur étaitAmerican International Group, connu sous le nom de AIG.
Ce secteur comprend également les distributeurs spécialisés dans la finance, qui sont généralement desintermédiaires :iobsp,cif,ias,cip ouifp.
Selon la nomenclatureNACE-rev, les acteurs du secteur financier sont ceux qui appartiennent à l'une des catégories suivantes :
Catégorie 64 – Activités desservices financiers, horsassurance etcaisses de retraite. Il s'agit par exemple des banques de particuliers, des banques commerciales, des banques d’investissement et de marché, des activités de gestion d’actifs, d'activités de recherche /courtier dans le secteur et de nombreux services financiers spécialisés
Les liens entre le secteur financier et la croissance économique est ambigu. Beaucoup d'articles de recherche montrent que les pays riches sont associés à des marchés financiers profonds et dynamiques. Toutefois, un secteur financier surdimensionné pourrait avoir des effets négatifs sur la croissance. L'effet marginal de la croissance du crédit au secteur privé pourrait devenir négatif au-delà d'un certain seuil. Aussi, selon une étude d'Easterlyet al. en 2000, la volatilité macroéconomique augmente dans un pays lorsque le crédit représente plus de 100 % de son PIB[2].
Le secteur financier est parfois accusé d'être un secteur derentes, causant une distorsion dans le système économique.Luigi Zingales souligne dans une recherche de 2015 que le secteur financier peut« facilement dégénérer en activité de recherche de rente »[3].
Avec la croissance et lamondialisation financière, sadématérialisation, sadérégulation et l'accélération considérables des transactions financières, les banques et la finance sont devenus de grands consommateurs d'énergie et de ressource informatiques (fermes de serveurs,bande passante, analyse deBig data, réseaux internationaux et transocéaniques de fibre optique, ordinateurs, etc). Lesparties prenantes du secteur financier peuvent économiser de l'énergie et des ressources en interne[4],[5], et orienter les investissements de manière à favoriser lasobriété carbone ou au contraire à aggraver lacrise climatique. Pour appliquer les principes duSommet de la Terre de Rio en 1992, et leProtocole de Kyoto et ses suites, les États doivent évaluer et réduire les émissions degaz à effet de serre des différents secteurs de l'économie de leur pays (en France avec l'aide du « Centre de ressources sur les Bilans Gaz à effet de Serre » de l'ADEME). Une partie du secteur de la Finance a conscience de sa responsabilité pour le climat et s'est doté d'une feuille de route dite « Principes Climat » (adoptés en par un certain nombre d’institutions financières, pour mieux intégrer la problématique climatique dans les stratégies desinstitutions financières[6]). Elles ne disposent cependant pas encore en 2014 d’indicateurs clairs et mis à jour de diagnostic et de performance en matière de contribution à la dégradation ou à la protection du climat.
En France, une première version d'unGuide sectoriel sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur financier est produite. Elle est testée en 2014, puis publiée (en version provisoire[7]) et soumis àconsultation publique[8] (jusqu'au afin que les fédérations professionnelles, agences de notations extra-financières, associations, experts individuels, institutions et instances politiques, structures de recherche spécialisées puissent le critiquer ou proposer des améliorations). Ce guide se présente comme issu d'une démarche volontaire du secteur. Il a été produit par un groupe de travail créé par l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse), l’Ademe, l'Association Bilan Carbone (ABC) et laCaisse des dépôts afin d'aider ce secteur à mesurer d'une part ses émissions directes (liées à son fonctionnement propre), et d'autre part (ce qui est plus complexe) les émissions induites, qui dépendent beaucoup des choix et orientations desfinancements et desinvestissements faits par le secteur de la finance. La rédaction en a été assurée par le cabinetCarbone 4 et des acteurs du secteur financier (dont leCrédit agricole, laSociété générale et laMAIF...). Ce guide ne concerne que les acteurs la finance telle que définie par la nomenclature NACE-rev (voir plus haut).
Le secteur financier est régulièrement critiqué pour ses conflits d'intérêts systémiques, qui se manifestent à travers des scandales financiers. Ces comportements répréhensibles nuisent à la stabilité financière et alimentent la défiance de la société envers les banques[9].
Les conflits d'intérêts dans le secteur bancaire se manifestent enmicroéconomie, lorsque les banques font primer leurs propres intérêts ou ceux de certains clients au détriment d'autres clients. Enmacroéconomie, à l'égard de la collectivité dans son ensemble, notamment du fait que les banques systémiques bénéficient de la garantie implicite des États[10].
Plusieurs scandales financiers révèlent des conflits d'intérêts :
la commercialisation de produits financiers toxiques, comme lessubprimes[13]
l'implication dans des dispositifs d'évasion fiscale à grande échelle, avec la création desociétés écrans dans desparadis fiscaux pour dissimuler aux autorités fiscales, l'identité des véritables propriétaires et bénéficiaires[14].
Les grandes banques conseillent leurs clients fortunés et les multinationales sur des montages d'optimisation fiscale complexes, exploitant les failles entre différentes juridictions.Avant la fin dusecret bancaire, les banques facilitaient l'ouverture de comptes offshore non déclarés dans des paradis fiscaux pour leurs clients, comme avec lesPanama Papers[15],[16].Les banques elles-mêmes établissent de nombreuses filiales dans les paradis fiscaux pour réduire leur propre charge fiscale et celle de leurs clients[17].Certains produits financiers complexes, dit produits structurés, sont conçus spécifiquement pour contourner les règles fiscales, comme lesCumEx Files qui ont coûté des milliards aux États européens[18].