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Seconde guerre sino-japonaise

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Pour les articles homonymes, voirGuerres sino-japonaises.

Guerre sino-japonaise
Description de cette image, également commentée ci-après
Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : force de débarquement de lamarine impériale japonaise portant desmasques à gaz lors de labataille de Shanghai ;mitrailleuses japonaises Type 92 lors de l'opérationIchi-Go ; victimes dumassacre de Nankin sur les rives de la rivière Qinhuai ; nid de mitrailleuses chinoises lors de labataille de Wuhan ; avion japonais lors dubombardement de Chongqing ;corps expéditionnaire chinois défilant àRamgarh.
Informations générales
Date – 
(8 ans, 1 mois et 26 jours)
LieuChine continentale
Casus belliIncident du pont Marco-Polo
IssueVictoire de laRépublique de Chine
Capitulation du Japon
Reprise de laGuerre civile chinoise
Changements territoriauxRétrocession par l'Empire du Japon de tous les territoires conquis depuis leTraité de Shimonoseki
Belligérants
2e front uni :


Soutiens

Drapeau de l'Empire du JaponEmpire du Japon
Mandchoukouo
Mengjiang
Gouvernement collaborateur chinois
()
Conseil autonome du Hebei oriental (en)
Gouvernement provisoire de la république de Chine()
Gouvernement réformé de la république de Chine()

Soutiens

Commandants
Chiang Kaï-shek
He Yingqin
Chen Cheng
Cheng Qian
Bai Chongxi
Xu Yongchang (en)
Li Zongren
Wei Lihuang
Yan Xishan
Xue Yue
Gu Zhutong
Fu Zuoyi
Zhang Fakui
Sun Lianzhong
Mao Zedong
Zhou Enlai
Lin Biao
Zhu De
Peng Dehuai
Alexander von Falkenhausen
Drapeau de l'URSSAleksandr Tcherepanov
Drapeau de l'URSSVassili Tchouïkov
Drapeau de l'URSSAlexandre Vassilievski
Drapeau de l'URSSRodion Malinovsky
Drapeau de l'URSSKirill Meretskov
Horloogiyn Choybalsan
Drapeau des États-UnisJoseph Stilwell
Drapeau des États-UnisAlbert Wedemeyer
Drapeau des États-UnisClaire Lee Chennault
Drapeau des États-UnisMilton E. Miles (en)
Hirohito
Kotohito Kan'in
Hajime Sugiyama
Hideki Tōjō
Shunroku Hata
Yasuhiko Asaka
Iwane Matsui
Toshizō Nishio
Yasuji Okamura
Rikichi Andō
Naozaburo Okabe
Kenkichi Ueda
Rikichi Andō
Seishirō Itagaki
Hayao Tada
Wang Jingwei
Chen Gongbo
Zhou Fohai
Puyi
Zhang Jinghui
Demchugdongrub
Wang Kemin
Liang Hongzhi
Forces en présence
Kuomintang
  • 1 700 000 soldats(1937)
  • 2 600 000 soldats(1939)[1]
  • 5 700 000 soldats(1945)[2]
Parti communiste chinois
  • 640 000 soldats(1937)[3]
  • 166 700 soldats(1938)
  • 488 744 soldats(1940)
  • 1 200 000 soldats(1945)

Total : 14 000 000 soldats
Armée impériale japonaise
  • 600 000 soldats(1937)
  • 1 015 000 soldats(1939)
  • 1 124 000 soldats(1945)
Collaborateurs
  • Entre 900 000 et 1 006 086 soldats(1945)
Pertes
Kuomintang
  • Statistiques officielles
    • 1 320 000 morts
    • 1 797 000 blessés
    • 120 000 disparus
  • Autres estimations
    • Entre 3 et 4 millions morts et disparus
    • 500 000 capturés

Total : Entre 3 211 000 et 10 000 000 de victimes


Parti communiste chinois
  • Statistiques officielles
    • 160 603 morts
    • 290 467 blessés
    • 87 208 disparus
    • 45 989 prisonniers

Total :

  • Entre 3 et 10 millions de morts
  • Plus de 1 million de capturés
  • Entre 266 800 et 1 million de prisonniers décédés

Total : Entre 3 800 000 et 10 600 000 de victimes
Armée impériale japonaise
  • Entre 455 700 et 700 000 morts
  • 1 934 820 blessés
  • 22 293 capturés

Total : Environ 2,5 millions de victimes


Collaborateurs
  • Entre 288 140 et 574 560 morts
  • 742 000 blessés

Total : Entre 3 et 3,6 millions de victimes
Entre 15 et 22 millions de victimes

Batailles

Données clés

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Laseconde guerre sino-japonaise est unconflit militaire qui dura de1937 à1945, et débuta à la suite de l'invasion de la partie orientale de laChine par l'Armée impériale japonaise. Six ans après l'invasion de la Mandchourie, l'empire du Japon poursuivait sapolitique expansionniste en Chine. Optimistes sur leurs chances de terminer rapidement le conflit, les Japonais allèrent jusqu'à envisager, dans les premières semaines, de gagner la guerre en trois mois[4] : malgré les victoires initiales du Japon, la guerre dura huit ans, l'empire se trouvant contraint de gérer un territoire très vaste et non stabilisé.

L'attaque japonaise provoqua une trêve dans laguerre civile qui opposait depuis dix ans leKuomintang et leParti communiste chinois, ces deux mouvements réalisant unealliance contre l'envahisseur. Le conflit sino-japonais, particulièrement meurtrier, eut de lourdes conséquences sur l'histoire de la Chine et sur les équilibres géopolitiques de la région dans les décennies suivantes.

À compter de1939, le conflit commença à s'étendre en dehors de la Chine, avecl'affrontement soviéto-japonais en Mongolie. Unrégime pro-japonais fut mis en place en1940 àNankin. À partir de1941 et l'entrée de larépublique de Chine aux côtés desAlliés, la guerre en Chine s'intégra officiellement authéâtre extrême-oriental de laSeconde Guerre mondiale.

La guerre sino-japonaise prit fin en 1945 avec lacapitulation du Japon à la suite de la Seconde Guerre mondiale et fut suivie d’une reprise de laguerre civile chinoise.

Appellations

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Côté chinois

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Drapeau de l'Armée nationale révolutionnaire chinoise.
Drapeau de l'armée impériale japonaise
Drapeau de l'armée impériale japonaise.
Tchang Kaï-chek durant labataille de Shanghai.

La seconde guerre sino-japonaise est communément connue enmandarin sous le nom de « guerre anti-japonaise » ou « guerre pour résister aux Japonais » (抗日戰爭,kàngrì zhànzhēng, abréviation de中国抗日戰爭,zhōngguó kàngrì zhànzhēng, « guerres chinoises pour résister aux Japonais »), de plus en plus simplement abrégé en « guerre de résistance » (抗戰,kàngzhàn). Cependant, en fonction des régions (Hong Kong,Corée,Philippines,Singapour,Malaisie, etc.), ce terme ne fait pas toujours référence aux mêmes conflits.

Enrépublique populaire de Chine, cette guerre est également connue sous le nom des « huit années de résistance » (八年抗戰,bā nián kàngzhàn), c'est-à-dire des huit années entre l'incident du pont Marco Polo le et la fin de la guerre, le. D'autres régions préfèrent l'expression « quatorze années de résistance » (十四年抗戰,shí sì nián kàngzhàn), faisant remonter le début de la guerre au, jour de l'incident de Mukden qui servit de prétexte à l'invasion japonaise de la Mandchourie.

Côté japonais

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Au tout début du conflit, en, la guerre sino-japonaise fut baptisée sous le nom « incident de la Chine septentrionale » (北支事変,Hokushi jihen), terme désignant aujourd'hui l'incident du pont Marco Polo. Ce nom changea un mois après en « incident chinois » (支那事変,Shina jihen) bien que la presse utilisa également parfois le terme « incident sino-japonais » (日華事変,Nikka jihen). Afin d'éviter des sanctions de la part des nations occidentales, le gouvernement préférait éviter officiellement l'emploi du mot « guerre ».

Plus tard, la propagande impériale fit du conflit une « guerre sainte » (聖戦,Seisen), qui devait être la première étape de la politique de conquête reflétée par le sloganHakkō ichiu (八紘一宇, signifiant ironiquement « fraternité universelle », mais pris dans son sens plus littéral « réunir les huit coins du monde sous un même toit »). Élaboré auXIXe siècle comme un principe devant permettre la promotion de la civilisation et de la culture sous la bannière de l'empereur, ce concept devint durant l'ère Shôwa une justification pour promouvoir la « supériorité » de la « race japonaise » et sondroit à conquérir l'Asie.

Après l'attaque de Pearl Harbor le, la guerre fut officiellement déclarée à la Chine et l'ensemble du conflit prit le nom de « guerre de laGrande Asie orientale » (大東亜戦争,Dai tōa sensō) qui désigne lescampagnes du Pacifique et d'Asie du Sud-Est, fusionnant ainsi la seconde guerre sino-japonaise avec laSeconde Guerre mondiale.De nos jours, le terme officiel resteShina jihen, toujours utilisé par le ministère de la Défense, le ministère de la Santé, du Travail et du Bien public, ou encore dans les annales historiques, ou dans les monuments aux morts. Cependant, ce terme reste sujet à polémique et fait l'objet de vives critiques. Ainsi :

  • le motjihen, bien que souvent traduit par « incident », peut couvrir des notions aussi fortes que celles de calamité, désastre, émeute ou encore déclaration de guerre. Cependant, il s'agit d'un terme assez vague, choisi à l'époque pour éviter de parler de « guerre », ce qui aurait pu conduire à des réactions de la part de plusieurs pays. Ainsi, lesÉtats-Unis, en vertu desNeutrality Acts (ensemble de lois votées entre1935 et1939), auraient pu suspendre leurs exportations d'acier au Japon si le conflit avait officiellement pris l'appellation de « guerre ». Le termejihen fait donc l'objet de critiques et est souvent remplacé par le motsensō (« guerre ») ;
  • le termeShina — japonisation d'un termesanskrit désignant la Chine, bien que neutre à l'époque du conflit, fut de plus en plus perçu par les Chinois comme un terme péjoratif, voire raciste. Dès 1946, la Chine demanda que le Japon cesse d'utiliser ce mot qui était devenu intimement lié aux invasions japonaises et aux crimes de guerre qui y furent commis. La signification du caractèreshi () – « branche » – bien que choisi uniquement pour la phonétique, y compris par les Chinois eux-mêmes — est également perçu comme une insulte supplémentaire (image des Chinois, « branche » mineure, serviles des Japonais qui forment le « tronc »). L'usage du termeShina est aujourd'hui considéré au Japon au mieux comme archaïque ou poétique, au pire comme politiquement incorrect. À quelques exceptions près, son écriture enkanji est vivement critiquée, et on lui préfère la forme enkatakana.

Pour ces raisons, les Japonais et la presse japonaise utilisent de plus en plus l'expression « guerre sino-japonaise » (日中戦争,Nicchū sensō), considérée comme plus neutre, pour parler de la seconde guerre sino-japonaise. Ne considérant pas qu'il y ait de forts liens de cause-conséquence entre laguerre sino-japonaise de 1894-1895 et celle de 1937-1945, il n'existe enjaponais qu'une seule « guerre sino-japonaise », lapremière étant connue en japonais sous le nom de « guerremandchou-japonaise » (日清戦争,Nisshin sensō).

  • Soldats japonais avançant dans les ruines de Shanghai en 1937.
    Soldats japonais avançant dans les ruines deShanghai en 1937.
  • Troupes japonaises débarquant durant la bataille de Shanghai.
    Troupes japonaises débarquant durant labataille de Shanghai.
  • Soldats japonais progressant au nord de Shanghai.
    Soldats japonais progressant au nord de Shanghai.
  • Troupes japonaises durant la bataille de Shanghai.
    Troupes japonaises durant labataille de Shanghai.
  • Le 13 août 1937, les forces japonaises entrent dans Pékin.
    Le 13 août 1937, les forces japonaises entrent dans Pékin.

Prélude

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Articles détaillés :Invasion japonaise de la Mandchourie,Guerre de Shanghai (1932) etAccord de Xi'an.

La plupart des historiens placent le début de cette guerre à l’incident du pont Marco Polo oubataille du pont Lugou (盧溝橋), le. Cependant, d'autres historiens la font commencer à l’incident de Mukden du (même si la guerre commence officiellement en 1937) quand laKantôgun envahit le Nord de la Chine et y créa l’État fantoche duMandchoukouo en février1932, continuant ainsi en Chine l'expansionnisme du Japon.

De nouveaux heurts entre troupes chinoises et japonaises eurent lieu en 1932 àShanghai, entraînant la démilitarisation de la région. En janvier1933, les troupes du Japon et du Mandchoukouo affrontèrent l'armée chinoise à l'est de laGrande Muraille. En avril1933, des troupes du Japon, du Mandchoukouo et une armée de mercenaires chinois envahirent laprovince de Chahaer enMongolie-Intérieure. En 1935, le gouvernement duHebei déclara son autonomie et entama une politique de coopération avec le Japon, en violation des traités existants, et entraînant une annexion de fait de la région. En 1936, les Japonais tentèrent de poursuivre leur avance en Mongolie-Intérieure en s'appuyant sur les autonomistes mongols du princeDemchugdongrub, mais les troupes des Mongols et des collaborateurs chinois furent battues par l'armée chinoise en octobre-.

Les intentions belliqueuses du Japon ne faisaient aucun doute :Chiang Kaï-shek ne souhaitait cependant pas encore engager de confrontation directe et massive avec les Japonais, jugeant que ses troupes n'étaient pas prêtes, et privilégiait la lutte contre lescommunistes chinois.Zhang Xueliang finit par séquestrer Chiang Kaï-shek pour l'obliger à réaliser une alliance avec les communistes : ce fut l'accord de Xi'an, qui fut conclu à la fin et scella la naissance dudeuxième front uni, amenant l'intégration des forces armées communistes aux troupes régulières chinoises.

Déclenchement du conflit et défaites chinoises

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Articles détaillés :Deuxième front uni chinois,Bataille de Shanghai,Bataille de Taiyuan,Massacre de Nankin etGouvernements collaborateurs chinois.

Le, l'incident du pont Marco Polo fournit au Japon le prétexte pour ouvrir les hostilités et, le, la guerre fut officiellement déclarée. Les villes dePékin etTianjin furent prises début août. En, l'empereurShōwa autorisa la suspension des conventions internationales sur la protection des prisonniers de guerre. Cette décision permit aux forces impériales de progresser sans avoir à se soucier de mettre en place des mesures pour prendre en charge les prisonniers ou les civils des territoires conquis.

Malgré quelques succès comme labataille de Pingxingguan (remportée en par les communistes) et labataille de Taierzhuang (remportée en par les nationalistes), les forces chinoises unifiées subirent une série de désastres. Elles furentdéfaites à Taiyuan et ne parvinrent pas à empêcher les Japonais de conquérir la partie nord duShanxi. En novembre, les Japonais occupèrentShanghaï après une campagne intensive de bombardements ayant entraîné la mort de milliers de civils ettrois mois de combats intenses. La bataille ayant duré plus longtemps que prévu, le Japon décida de prendreNankin, la capitale de la république de Chine, où 200 000 soldats impériauxécrasèrent les troupes chinoises déjà durement ébranlées par les combats à Shanghai.

Les estimations quant au nombre de Chinois tués dans lemassacre de Nankin varient généralement entre 65 000 et 350 000, selon que sont considérés uniquement les habitants de la ville ou des environs immédiats qui s'y étaient réfugiés[5]. Le gouvernement chinois a pour sa part adopté le nombre de 300 000, qui figure sur le mausolée commémoratif du massacre[6]. Au fur et à mesure de la conquête des territoires, les Japonais créèrent desgouvernements collaborateurs chinois chargés de les administrer.

Charge de soldats chinois lors de labataille de Taierzhuang en mars 1938.

Premières implications des puissances étrangères

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Articles détaillés :Coopération sino-germanique (1911-1941),Bataille de Halhin Gol etAxe Rome-Berlin-Tokyo.

La plupart des analystes militaires prévoyaient que les Chinois ne pourraient pas continuer le combat alors que la plus grande partie des usines de matériels militaires était située dans les zones sous ou près du contrôle japonais. Les puissances étrangères hésitaient à fournir un soutien très important — à moins d’avoir des raisons stratégiques — car elles estimaient que les Chinois allaient perdre la guerre. Elles craignaient qu'une aide trop explicite ne nuise à leurs relations avec les Japonais.

L’Allemagne nazie, jusqu’en 1938, et l’Union soviétique jusqu'en 1941, fournirent un important soutien technique aux forces chinoises. L’Union soviétique souhaitait, par cette aide, empêcher le Japon d’envahir laSibérie comme lors de labataille de Khalkhin Gol, afin d'éviter une guerre sur deux fronts. De plus, elle espérait que tout conflit entre le Kuomintang et les Japonais aiderait le Parti communiste.

Afin d’appuyer la politique anti-communiste deChiang Kaï-shek, l’Allemagne fournit, jusqu’en 1938, une grande partie des importations d’armes. Les conseillers allemands modernisèrent l’équipement et entraînèrent l’armée nationaliste. Les officiers, y compris le deuxième fils de Tchang, reçurent une éducation et servirent dans l’armée allemande avant le conflit mondial. La coopération cessa avec l'alliance entre l'Allemagne et le Japon, et le régime nazi reconnut ensuite legouvernement collaborateur chinois de Wang Jingwei comme seul gouvernement légitime du pays.

L'Union des républiques socialistes soviétiques, fournit à partir de l’automne 1937, et à la suite de l'alliance entre nationalistes et communistes, des contingents militaires officieux, présentés comme des troupes de « volontaires », essentiellement aéroportées. Les troupes soviétiques comptaient plusieurs milliers de techniciens, experts, et conseillers militaires (tankistes, médecins, pilotes, officiers, etc.), dont 450 pilotes et techniciens, qui apportèrent une contribution aux combats et à la construction d'avions. Environ 200 pilotes soviétiques mourront en Chine entre 1937 et 1939.Gueorgui Joukov assista à labataille de Taierzhuang. En 1939, l'Armée soviétique intervint officiellement pourrepousser l'incursion japonaise en Mongolie. À partir de 1941, l'URSS et le Japon ayant signé un pacte de non-agression, l'aide soviétique fut retirée. L'URSS n'intervint plus en Chine avant l'invasion de la Mandchourie en 1945.

Hirohito chevauchant l'étalonSirayuki lors d'une inspection militaire en août 1938.

LeRoyaume-Uni préféra l’aide économique. LaBanque d’Angleterre apporta l’expertise et le soutien financier nécessaires à l’introduction par l’État chinois d’unemonnaie fiduciaire digne de confiance. En échange, les Britanniques devinrent détenteurs des réserves chinoises d’argent-métal. Ils conservaient une partie de ces réserves sous bonne garde dans l’enclave deTientsin qu'ils durent évacuer sous la pression japonaise fin 1940, mais en emportant secrètement l'argent.

Le militaire américainClaire Lee Chennault, devenu peu avant le début du conflit conseiller de l'armée chinoise pour les questions d'aviation, travailla à partir de1938 pour bâtir une escadrille internationale de pilotes. À partir de 1940, le gouvernement desÉtats-Unis, toujours officiellement neutre, lui fournit de l'aide via le programmeLend-Lease : Chennault forma en 1941 le corps de volontaires américains connu sous le nom deTigres volants, qui constitua le premier engagement militaire officieux des États-Unis dans le conflit sino-japonais.

Enlisement du conflit

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Articles connexes :Bataille de Wuhan,Bataille de Changsha (1939),Bataille de Zaoyang-Yichang,Gouvernement national réorganisé de la république de Chine,Offensive des cent régiments,Bataille de Changsha (1941) etBataille de Changsha (1942).

Les Japonais n’avaient ni l’intention ni la capacité d’administrer directement la partie de la Chine qu’ils occupaient. Leur but était de mettre en place desgouvernements locaux favorables aux intérêts japonais. Cependant, la brutalité de leurs méthodes les rendit très impopulaires et empêcha les administrations pro-japonaises d'apparaître comme autre chose que des instruments de propagande. Après leurs succès initiaux, et bien que leur domination militaire ne soit pas remise en question, les Japonais ne parvinrent pas comme ils l'espéraient à mettre un terme au conflit, échouant à anéantir les places-fortes nationalistes malgré des offensives répétées. En 1938, labataille de Wuhan dura quatre mois, les Japonais échouant finalement dans leur objectif d'anéantissement du gros des troupes chinoises. Pour stopper l'avance japonaise, les nationalistes détruisirent les digues dufleuve Jaune, provoquant une crue qui causa plusieurs centaines de milliers de morts civils[7]. Les Japonais durent, dans les années suivantes, compter avec les actions de résistance de la part des nationalistes et avec celles, plus modestes, des communistes. Chocs de forces conventionnelles et actions deguérilla se succédèrent tandis que le conflit s'éternisait.

En rose : zones occupées par l’Empire du Japon en 1940.

En, afin de renforcer l'efficacité de l'administration chinoise pro-japonaise, les Japonais créèrentun gouvernement central chinois en fusionnant les différents gouvernements collaborateurs régionaux.Wang Jingwei, ancien chef duKuomintang et ancien Premier ministre, en prit la tête en se présentant comme le seul dirigeant légitime de la république de Chine.

Mais, malgré de nouvelles offensives japonaises, la résistance chinoise continuait. En, les troupes communistes surprirent les Japonais parune offensive de grande ampleur dans le Nord de la Chine, qui se traduisit par des combats jusqu'à la fin de l'année. Mais cette victoire chinoise n'aboutit qu'à renforcer la répression exercée par les Japonais, et les communistes préférèrent en revenir ensuite aux actions de guérilla. En, afin de couper l'une des voies de ravitaillement des nationalistes, les Japonais réalisèrentune invasion de l'Indochine française, où ils stationnèrent ensuite leurs troupes jusqu'en 1945.

Le gouvernement nationaliste deChiang Kaï-shek avait installé sa capitale àChongqing, qui fit l'objet debombardements intensifs de la part des Japonais. Malgré son alliance avec le Parti communiste, Chiang cherchait à préserver son armée et à éviter une grande bataille avec les Japonais, dans l’espoir de battre les communistes une fois les Japonais partis. De plus, Chiang ne pouvait pas encore risquer une guerre totale contre des armées japonaises bien entraînées, équipées et organisées. De son côté,Mao Zedong privilégiait les actions de guérilla, dans l'objectif d'épargner et de consolider ses troupes et de remporter à moyen terme la victoire finale contre les nationalistes. La coopération entre troupes nationalistes et communistes fut difficile, et en 1941 laNouvelle Quatrième armée et les troupes nationalistes s'affrontèrent ouvertement, mettant à mal le deuxième front uni. Les communistes et les nationalistes, théoriquement alliés, passèrent l'essentiel du conflit à mener leurs propres opérations militaires en parallèle. Après la chute duShanxi, la guérilla communiste demeura active dans le nord-est, alors que les nationalistes concentraient leurs activités dans le sud-ouest.

Entrée dans la guerre mondiale

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Articles détaillés :Guerre du Pacifique,Campagne de Birmanie,Politique des Trois Tout etOpération Ichi-Go.
Chiang Kai-shek,Song Meiling etJoseph Stilwell.

LesÉtats-Unis fournirent 1,6 milliard dedollars de matériel dans le cadre duLend-Lease signé en (4e rang des nations aidées par ce programme). À la fin 1941, après l'attaque de Pearl Harbor, la république de Chine fut admise parmi lesAlliés, intensifiant l'aide étrangère. À partir du printemps 1942, l'aviation américaine s'engagea officiellement, remplaçant lesTigres volants et installant ses bases en Chine, tandis que les troupes chinoises intervenaient aux côtés des Américains dans lacampagne de Birmanie, sous les noms de codeForce X etForce Y. Le lieutenant-généralJoseph Stilwell devint chef d'état-major deChiang Kaï-shek, mais leur inimitié rendit leur collaboration difficile. L'US Air Force utilisa plusieurs bases en Chine, d'où elle lança des attaques contre les Japonais dans toute la région.

À la fin 1941, le général japonaisYasūji Okamūra obtint duquartier général impérial l’autorisation de mettre en action laPolitique des Trois Tout(三光作戦,Sankō Sakusen?,« tue tout, brûle tout, pille tout »), une stratégie de laterre brûlée conçue à l'origine comme une opération de représailles à l'offensive des cent régiments menée par leParti communiste chinois. Cette politique, selon l’historien Mitsuyoshi Himeta, entraîna la mort d’environ 2,7 millions de civils chinois. La campagne systématique de bombardement contre la capitale nationalisteChongqing prit également de l’ampleur, en faisant la ville la plus fréquemment bombardée de toute la seconde guerre et entraînant la mort de dizaines de milliers de civils.

En 1944, la situation japonaise se détériorait rapidement : afin de reprendre l'avantage, leurs troupes lancèrent l’opérationIchi-Go pour prendre les bases aériennes chinoises et américaines qui les menaçaient, ce qui leur permit d'occuper les provinces deHunan,Henan, etGuangxi. Malgré les gains territoriaux, l'opération échoua à stopper les raids aériens américains qui se firent progressivement à partir d'aérodromes localisés sur le front Pacifique.

Défaite japonaise

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Articles détaillés :Reconquête chinoise de 1945,Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki,Invasion soviétique de la Mandchourie etReddition du Japon.
Reddition de troupes japonaises.

En1945, sous l'impulsion du lieutenant-généralAlbert Coady Wedemeyer, l'armée chinoise parvint à reprendre l'initiative. En avril, les Japonais exécutèrent une nouvelle offensive contre les Chinois et les Américains, mais furent repoussés en juin dans leHunan. L'armée chinoise exploita son avantage en déclenchant le une contre-offensive dans leGuangxi. Le, conformément à ses engagements pris lors desaccords de Yalta, l'Union soviétique déclara officiellement la guerre au Japon. Les Soviétiques purent facilementenvahir la Mandchourie et la Mongolie-Intérieure le 9, anéantissant l'armée du Guandong, alors même que les troupes chinoises remportaient la victoire dans leGuangxi tout en enfonçant les lignes japonaises dans plusieurs autres provinces et que lesÉtats-Unis exécutaient leur secondbombardement nucléaire surNagasaki.

Hirohito annonça lacapitulation du Japon devant lesAlliés le. Le, la république de Chine figura parmi les signataires desactes de capitulation du Japon. Le, au cours d'une cérémonie àNankin,Yasūji Okamūra, chef des forces armées japonaises en Chine, remit officiellement au généralHe Yingqin, ministre chinois de la Guerre, l'acte de reddition de ses troupes.

Suivant les dispositions de laconférence du Caire de 1943, l’ex-Mandchoukouo,Taïwan et lesîles Pescadores revinrent à la Chine. Cependant, lesîles Ryūkyū ne redevinrent pas indépendantes.

Armes chimiques et bactériologiques

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Shiro Ishii, le maître d’œuvre desunités de recherche bactériologiques.
Corps médical chinois soignant les blessés après une attaque au gaz durant labataille de Shanghai.

Dès, l'empereur Shōwa autorisa l'utilisation degaz toxiques contre les soldats et civils chinois. Chaque utilisation faisait l'objet d'une directive spécifique (rinsanmei), transmise par le biais du chef d'état-major de l'Armée, en l'occurrence le princeKotohito Kan'in. À compter d', ces autorisations furent accordées par lequartier général impérial, sous la direction de l'empereur. Les armes chimiques furent notamment autorisées à 375 reprises à l'automne 1938 lors de l'invasion de Wuhan, puis en 1939 àGuangzhou et en 1943 lors de labataille de Changde[8].

Lors duprocès tenu par les Soviétiques à Khabarovsk en1949, des accusés comme le major général Kiyashi Kawashima déclarèrent qu'au moins 40 membres de l'unité 731 avaient participé en 1941 et 1942 à des opérations par lesquelles des puces contaminées par lapeste avaient été larguées au-dessus de la région deChangde, y causant des épidémies[9].

Évaluation des victimes

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Le conflit dura 97 mois et 3 jours (de 1937 à 1945). Le Kuomintang se battit dans 22 combats majeurs (au moins cent mille hommes de part et d’autre (會戰)), et plus de quarante mille moins importants, tandis que le Parti communiste privilégiait, à quelques exceptions près, les opérations deguérilla. Les Japonais comptabilisèrent un million et cent mille victimes y compris les blessés graves et les disparus.

Samedi sanglant (血腥的星期六), une célèbre photographie de labataille de Shanghai montrant un bébé chinois pleurant au milieu des ruines d'une gare deShanghai en 1937, après une attaque aériennejaponaise.

Les Chinois eurent beaucoup plus de pertes, avec 3 229 000 soldats et au moins 9 000 000 civils sans compter les destructions. Sur les centaines de milliers de soldats chinois faits prisonniers par l’armée shōwa au cours de la guerre, seulement 68 furent relâchés vivants en 1945. Quant aux civils, les travaux publiés en2002 par un comité conjoint d'historiens réunissant Mitsuyoshi Himeta, Zhifen Ju, Toru Kubo etMark Peattie démontrent que plus de 10 millions d’entre eux furent enrôlés de force par laKōa-in (Agence impériale de développement de l'Asie orientale) pour des travaux dans les mines et les usines duMandchoukouo[10].

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Le bilan des morts civils est souvent estimé à au moins 17 530 000 morts, soit au moins20 millions de morts chinois au total pour la période de 1937 à 1945.

En Chine, de nombreux historiens évoquent même que le chiffre pourrait être comparable aux27 millions de morts en URSS, car l'ampleur du conflit et ses dévastations furent similaires.

Depuis 1911 et 1913, avec la fin de l'Empire chinois, et des tensions permanentes jusqu'à la fin des années 1930, les recensements étaient difficilement réalisables. Tout au plus, des estimations pouvaient évaluer la population d'alors. De plus, l'ampleur du conflit et des combats (plus de quarante mille) dépasse l'entendement et ne permet pas de donner des chiffres fiables.

Conséquences

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Malgré la défaite des Japonais, le conflit contribua à affaiblir le gouvernement nationaliste de la république de Chine, dont les troupes avaient été durement éprouvées par les combats, l'économie du pays étant par ailleurs ruinée. Les communistes avaient de surcroît, par leurs actions de guérilla contre les Japonais, gagné le contrôle de nombreuses zones rurales en s'assurant le soutien des habitants. La prise de contrôle de laMandchourie par l'Union soviétique avait également permis aux communistes chinois d'affermir leurs bases dans la région, les nationalistes n'y ayant pas de troupes. Dès, les États-Unis tentèrent d'éviter un nouvel embrasement en Chine en organisant àChongqing des pourparlers, auxquelsChiang Kaï-shek etMao Zedong assistèrent. Les heurts violents entre nationalistes et communistes recommencèrent cependant avant même la fin des tractations, la guerre ouverte éclatant à nouveau en 1946. Le gouvernement deChiang Kaï-shek vit dans les années suivantes le contrôle du pays lui échapper, avec pour conséquence la proclamation en de larépublique populaire de Chine, suivie en décembre de la retraite des nationalistes sur l'île de Taïwan.

L'invasion soviétique de la Mandchourie, de laMongolie-Extérieure et de la Corée eut également pour conséquence de livrer le nord de laCorée aux communistes coréens, aboutissant à la création durégime nord-coréen et à laguerre de Corée, à laquelle participa la Chine communiste.

Postérité en Chine

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Mausolée de la guerre antijaponaise enrépublique populaire de Chine, sur les lieux de l'incident du pont Marco Polo.

Durant plusieurs décennies, la seconde guerre sino-japonaise a fait l'objet de traitements diamétralement opposés dans les historiographies respectives des« deux Chines ». Si l'historiographie deTaïwan ne mettait l'accent que sur les actions militaires du Kuomintang, en réduisant celles des communistes à la portion congrue, l'enseignement enrépublique populaire de Chine tendait à ne mentionner que les faits d'armes et la guérilla des communistes, passant sous silence l'importance des nationalistes. Dans le cadre de ses efforts pour se rapprocher de Taïwan, la Chine communiste honore désormais également la participation des nationalistes au conflit contre les Japonais[11].

Pour les Chinois, la Seconde Guerre mondiale n'a pas commencé en 1939, mais en 1937, quand le Japon lança son agression. En Chine, les manuels scolaires retiennent la date de 1937, pour les débuts de la Seconde Guerre mondiale, où le pays fut concerné au premier plan. Certains Chinois parlent même de 1931, avec l'épisode de l'occupation de la Mandchourie, mais la date de 1937 est retenue. Entre 1931 et 1937, même s'il y avait de fortes tensions, il n'y avait pas de conflit militaire en dehors de la Mandchourie (sauf pour ce qui concerne le bref affrontement de Shanghai, début). Généralement, dire que la Seconde Guerre mondiale a commencé en 1939 peut être perçu comme très blessant pour un grand nombre de Chinois qui sont très attachés à leur histoire et à la date de 1937. Il est aussi souvent indiqué que les concessions étrangères à Shanghai fermèrent à cette même période, et qu'il y eut autant de morts avant 1939 (en considérant la date de 1931, et l'invasion de la Mandchourie) qu'entre 1939 et 1945, car les débuts de l'invasion furent très brutaux (massacre de Nankin).

Engagements militaires

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Des soldats de l'Armée impériale japonaise pénètrent dans la ville deTanyang en décembre 1937.

Préludes

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Batailles

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Attaques de civils

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Forces militaires

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Chine

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Japon

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États-Unis

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Personnages importants

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Zhu De, chef militaire communiste chinois.

Chine

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Japon

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Autres

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Notes et références

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  1. Hsiung et Levine 1992,p. 171.
  2. Horner 2003,p. 14-15.
  3. Hsiung et Levine 1992,p. 79.
  4. (en) Lloyd E. Eastman,The Nationalist era in China, 1927-1949,Cambridge University Press, 1991,p. 123.
  5. Joshua Fogel,The Nanjing Massacre, 2000 ; Iris Chang,The Rape of Nanking, 1997 ; Herbert Bix,Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001 ;Jean-Louis Margolin, « Nankin, 1937. Le premier massacre de la Seconde Guerre mondiale. », dansL'Histoire, décembre 2007.
  6. Nanjing Massacre.
  7. « Huang He Floods »,Encyclopedia Britannica.
  8. Y. Yoshimi et S. Matsuno,Dokugasusen Kankei Shiryô II, Kaisetsu, Jûgonen sensô gokuhi shiryôshû, hokan 2, Funi Shuppankan, 1997,p. 25-29.
  9. Daniel Barenblatt,A Plague upon Humanity, HarperCollins, 2004,p. 220-221.
  10. Zhifen Ju, « Japan's atrocities of conscripting and abusing north China draftees after the outbreak of the pacific war »,Joint study of the sino-japanese war, 2002.
  11. « Chine : un musée de la guerre anti-japonaise à Shenyang exposera des photos des chefs militaires du Kuomintang »,Le Quotidien du peuple, 23 janvier 2008.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Filmographie

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Pour une liste plus étoffée voirliste de films relatifs à la guerre sino-japonaise (en)

Liens externes

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