Les missions spatialesScout du programme Earth Explorer de l'Agence spatiale européenne sont développées à compter du début des années 2020 dans le but d'utiliser les évolutions récentes du secteur spatial (miniaturisation des satellites, utilisation decomposants sur étagère) permettant d'abaisser les couts au bénéfice du programme d'observation de la Terre de l'agence (Programme Living Planet). Trois profils de mission sont envisagés. Parmi celles-ci les missions Scout (reconnaissance) ont pour objectif de valider dans l'espace de nouvelles technologies utilisables par les satellites scientifiques d'observation de la Terre (programme Earth Explorer).
Leprogramme d'observation de la Terre de l'Agence spatiale européenne comprend deux familles de mission : d'une part les missions de recherche scientifique (Earth Explorer) et d'autre part les missions opérationnelles (Earth Watch) qui sont développées avec des partenaires (satellites météorologiques d'EUMETSAT et satellites duprogramme Copernicus de l'Union Européenne). En complément de ces missions reposant sur des engins spatiaux relativement lourds et couteux, l'agence spatiale a décidé en 2019 de développer des missions à faible cout en exploitant laminiaturisation des satellites et le recours aux composants sur étagère à l'origine du succès duNew Space. Trois types de mission, répondant à des types d'objectifs distincts, doivent être développés[1] :
La missionHydroGNSS, dont le développement a été lancé fin 2021, utilise la réflexion des signaux émis par les satellites de navigation (Galileo,GPS, ...) pour mesurer les principales variables climatiques liées au cycle de l'eau. Ces variables comprennent l'humidité du sol, le gel/dégel des terrains situés au-dessus dupergélisol, labiomasse et la vitesse du vent au-dessus des océans. Sur le plan technique la mission repose sur un micro-satellite développé par la société anglaiseSurrey Satellite Technology (cout de fabrication de 24 millions €) avec un deuxième satellite en option. L'instrumentation présente des caractéristiques uniques (doublepolarisation, canaux cohérents et deux fréquences) permettant une couverture et une résolution étendue. Les données produites doivent complétées celles collectées par les missionsSMOS,Biomass,Sentinel 1 de l'Agence spatiale européenne etSMAP de laNASA[2],[3].
La missionCubeMAP (initialementEPS–MACCS), dont le développement a été lancé fin 2021, a pour objectif d'analyser et mesurer les processus se déroulant dans la partie supérieure de latroposphère et dans lastratosphère en particulier au niveau des latitudes tropicales et celles immédiatement inférieures. Les observations portent sur lavapeur d'eau, ledioxyde de carbone, leméthane, l'ozone, leprotoxyde d'azote et lesaérosols qui tous jouent un rôle dans l'effet de serre et lechangement climatique. Sur le plan technique la mission utilise une constellation de troisCubeSats 12U dont lacharge utile est composée d'unspectromètre observant dans le rayonnementinfrarouge thermique (instrument principal) et unimageur hyperspectral solaire observant dans lespectre visible et proche infrarouge. Le développement, d'un cout de 30 millions euros, est confié à un consortium d'industriels menés parGomSpace (Danemark)[4],[5]. CubeMAP est annulée le à cause de dépassements calendaires et budgétaires[6].
La missionNanoMagSat permettra de mieux comprendre la dynamique duchamp magnétique et le rôle du soleil dans le système couplé atmosphère-ionosphère-magnétosphère. Les informations fournies par NanoMagSat seront utilisées de multiples façons, notamment pour l'évaluation des risques d'éruption solaire, l'amélioration de la précision de la navigation et l'amélioration du modèle magnétique mondial.
La mission comprendra une constellation de trois satellites 16U, lancés à neuf mois d'intervalle chacun. Chaque satellite de 24 kg transportera un magnétomètre absolu miniaturisé à l'extrémité d'une perche et un magnétomètre haute fréquence à mi-chemin de la perche pour les mesures magnétiques, unesonde de Langmuir pour mesurer la température et la densité des électrons, ainsi que deux récepteursGNSS[7].
Son développement a été lancé en février 2024. Il est menée par un consortium industriel et académique piloté par la société britanniqueOpen Cosmos, impliquant notamment l’Institut de Physique du Globe de Paris et leCEA-LETI.
La missionTango vient compléter les mesures de méthane et de dioxyde d'azote de l'actuelle mission CopernicusSentinel-5P et de la future missionCopernicus Carbon Dioxide Monitoring qui mesurera le dioxyde de carbone et le méthane issus de l'activité humaine afin de contribuer à la vérification du respect de l'Accord de Paris. Elle comprend deux satellites de 25 kg fonctionnant en tandem : l'un est configuré pour mesurer leméthane et ledioxyde de carbone, l'autre mesure ledioxyde d'azote émis par les grands sites industriels. Tango surveillera 150 à 300 grandes installations industrielles et centrales électriques connues tous les quatre jours. Tango fournira des images ayant une meilleure résolution (300 m) de ces installations que celles fournies par les trois autres missions mentionnées[7],[8].
Son développement a été lancé en février 2024. Il est mené par un consortium néerlandais composé de l'entrepriseIsispace (en), de l'Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée, de l'Institut néerlandais de recherche spatiale et de l'Institut royal météorologique des Pays-Bas[9].
Lanceurs | |||||||||||||
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Programme spatial habité | |||||||||||||
Satellites scientifiques |
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Satellites d'application |
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Principales participations |
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À l'étude | |||||||||||||
Projets abandonnés | |||||||||||||
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Articles liés | |||||||||||||
Les dates indiquées sont celles de lancement de la mission. |