Unschiste est uneroche qui a pour particularité d'avoir un aspect feuilleté, et de se débiter en plaques fines ou « feuillets rocheux » : on dit qu'elle présente uneschistosité. Il peut s'agir d'uneroche sédimentaireargileuse, ou bien d'uneroche métamorphique. Quand celle-ci est purement sédimentaire, les géologues préfèrent utiliser les termes argilite et « shale »[1].
Cette dernière distinction est importante pour les ingénieurs pétroliers et gaziers, car une roche métamorphique ne peut pas contenir une quantité significative d'hydrocarbures puisque la température lors de la formation de ces roches dégrade ce type de molécules. Il serait donc plus précis de parler de gaz de shale bien que le termegaz de schiste ait été popularisé.
Pour ajouter à la confusion, on emploie souvent le terme d'ardoise pour désigner le schiste — l'ardoise étant un type de schiste métamorphique, à grain fin.
« Divers termes plus ou moins équivalents sont utilisés pour désigner ce que l'on appelait autrefois des « schistes » ou des « schistes argileux ». Ainsi, on trouve les termesmudrock,mudstone,argilite, shale,siltstone,ardoise etphyllade. Le terme « schiste » est réservé aux roches métamorphiques ayant acquis une schistosité, ce qui est le cas des ardoises et des phyllades[2]. ». Les mudstones sont semblables aux schistes mais ne sont pas fissiles.
Il s'agit d'une roche formée d'argile ayant sédimenté au fond d'une eau calme. Elle peut s'être formée en milieu marin, comme lesschistes-carton datant dutoarcien du sud de la France.
Les schistes argileux sont les seuls qui peuvent contenir des gaz combustibles : lesgaz de schiste (également nommés gaz de shale dans certains milieux techniques).
Lesgéologues canadiens préfèrent utiliser le termeshale[3], le mot officiellement reconnu par Ressources naturelles Canada, pour parler spécifiquement de ce type de schiste, et utilisent habituellement le termeschiste pour parler du schiste métamorphique en accord avec l'usage auxÉtats-Unis (ce qui explique que le termeschist gas soit pratiquement inexistant en anglais). En France, le motshale est cependant considéré comme étant unanglicisme à éviter. Le termeschiste argileux est officiellement reconnu par le gouvernement français depuis le, bien que la traduction littérale du mot « shale » soit le terme « marne », mais qui a un sens plus restreint en français, désignant les schistes sédimentaires argilo-calcaires.
Lesargilites sont des rochesdétritiques qui ont sédimenté dans des eaux argileuses, elles sont composées d'argiles comme lesmicas, lakaolinite, l'illite, ou encore par exemple lamontmorillonite. Elles peuvent contenir une proportion d'impuretés comme lequartz, typiquement avec une faible taille de grain, de l'ordre dusilt/limon. C'est justement quand cette proportion de minéraux non-argileux est particulièrement grande (sans pour autant dépasser 50%), que le terme anglais "shale" est employé en français hors-Canada.
Les schistes d’alun sont des schistes argileux mêlés depyrite de fer (FeS2) et decharbon. Leur couleur les fait classer dans les schistes noirs. Cette roche contient de l'alun, un sulfate double d'aluminium et de potassium - et non un mélange desulfate de potassium et desulfate d'aluminium - qui était naguère très utilisé entannerie[4]. Les schistes d’alun furent de 1500 à 1800 la principale source de sels d'alun. Plusieurs schistes d'alun présentent aussi des concentrations importantes d'autres sulfates comme lesulfate de cuivre ou lezinc.
Le schistemétamorphique provient d'uneargile qui sous l'action de la pression et de la température présente un feuilletage régulier en plans parallèles : la « schistosité ». Le plan de schistosité est oblique à la direction d'aplatissement (la stratification). Deux épisodes de déformation de directions différentes conduisent à la formation de deux directions de schistosité différentes, et à la création de « frites » (morceaux de roche allongés, de section assez petite, typiquement 1 cm ou moins).
Seules quelques espèces d'arbres adaptés à ces conditions peuvent y évoluer. C'est le cas, par exemple, dubouleau pubescent, qui peut pousser dans un sol de ce type.[réf. nécessaire]
Parmi les schistes notables, l'ardoise, très plane et de schistosité marquée, se débite en fines dalles servant à la couverture destoitures. On peut aussi utiliser lalauze de schiste, plus épaisse. On parle demicaschiste dans le cas d'unmétamorphisme de plus haut grade, qui conduit à la présence demicas blancs (muscovite) ou noirs (biotite) dans le plan de schistosité.
Les schistes tirés desterrilshouillers (duNord-Pas-de-Calais et de laLoire notamment), servent à la réalisation des assises dechaussées. Il en existe deux types :
Il existe aussi de la cornéenne, un autre type de schiste, obtenu par métamorphisme à partir de roches sédimentaires. Il se trouve souvent au contact d'intrusions magmatiques, par exemple en Normandie. On peut mentionner aussi les schistes phylliteux ou « phyllades » : roches de métamorphisme régional très finement écailleuses, de métamorphisme plus intense que les schistes ardoisiers. Lesminéraux essentiels en sont lamuscovite (de très petites dimensions) et le quartz. Lesminéraux accessoires sont labiotite, les feldspaths, lachlorite, legraphite, lesgrenats. La matrice est donc fine mais peut parfois contenir des minéraux de grande taille. La couleur est généralement gris argenté et/ou verdâtre. Cette roche est parfois utilisée dans l'Antiquité au Nord-ouest du Pakistan, dans la sculpture duGandhara.
Les schistes sont des types de sols appréciés dans la viticulture, on les rencontre notamment en Anjou, en Ardèche, dans le Roussillon et en Corse.
La pierre noire est un schiste ampéliteux, utilisé par les charpentiers et les dessinateurs[5],[6]
AuXVe siècle en Italie, en particulier, le schiste argileux à grain serré, était utilisé — sous le nom depierre noire — à la manière d'un crayon qui donne un trait dont la teinte varie du noir au gris pour le rendu des modelés, des volumes et pour l'étude de la figure humaine.
Outre l'emploi de l'ardoise comme matériau de couverture ou debardage, le schiste est utilisé commemoellon en maçonnerie (voir par exemple lechâteau d'Angers).