Située dans lenord-ouest argentin, Salta est la plus grande ville de cette région. Sa situation géographique en fait un lieu stratégique pour les communications avec laBolivie et le nord duChili.
La ville est un siège épiscopal. Elle compte deux universités (l'une d'entre elles est l’Universidad Nacional de Salta), de nombreuses institutions d'éducation supérieure, divers musées et des bibliothèques.
Célèbre pour son architecture coloniale, elle est devenue ces dernières années un important centre de tourisme ; on la surnommeSalta la Linda (Salta la Belle).
La ville comptait, d'après l'INDEC, 462 051 habitants en 2001, soit une croissance de 25,7 % vis-à-vis des 367 550 de 1991. La zone métropolitaine du Grand Salta avait quant à elle 468 583 habitants la même année.
Selon les estimations de l'INDEC (institut argentin des statistiques) pour2010, la population de l'agglomération se monte à 536 000 habitants[1], ce qui représente près de la moitié de la population totale de la province.
Ceci en fait la huitième agglomération d'Argentine du point de vue population.
La population est métissée, blancs et indiens ; les blancs sont majoritaires.
La ville de Salta fut fondée le par l'EspagnolHernando de Lerma, qui exécutait les ordres duvice-roi duPérou,Francisco de Toledo, afin d'y créer une escale pour les communications entreLima et la lointaineBuenos Aires. Durant la période coloniale, la population prospéra rapidement car la ville fournissait des matières premières pour l'opulentePotosí. Salta fit partie de lavice-royauté du Pérou jusqu'en1776, lorsque la couronne espagnole créa laVice-royauté du Río de la Plata. En1783 elle fut désignée capitale de l'Intendance de Salta del Tucumán.
À l'époque de la Révolution, la ville fut le quartier général des expéditions dans le Haut-Pérou (Bolivie occidentale actuelle). En lutte contre lesrealistas (ou royalistes) espagnols et pro-espagnols, les escadrons de gauchos (cavaliers paysans) sous le commandement du général Güemes se distinguèrent particulièrement. En1813, les troupes argentines sous les ordres deManuel Belgrano obtinrent une victoire décisive sur lesrealistas lors de la bataille de Salta, et ce grand succès militaire laissa pratiquement libre la plus grande part du territoire argentin.
Après l'indépendance (proclamée en1816), la ville se trouva économiquement ruinée et tomba dans la décadence pendant une bonne partie duXIXe siècle. Cependant, vers les années1890, avec l'arrivée du chemin de fer et l'immigration définitive de nombreux Espagnols, Italiens et Arabes (Syriens et Libanais en particulier), l'économie locale acquit une nouvelle vigueur.
Salta est la ville argentine qui a le mieux préservé son architecture coloniale. Elle possède d'importantes constructions, comme leCabildo (mot espagnol signifiant ici bâtiment du conseil municipal), la Cathédrale et l'église San Francisco.
Le Cabildo est l'édifice colonial le plus ancien de la cité. Les travaux de construction débutèrent vers1780 sous la direction d'Antonio de Figueras. Sa tour ne fut élevée que plusieurs années après. Plus tard encore, le Cabildo fut partiellement démoli : la salle capitulaire disparut. En 1945, il fut restauré par l'architecte Mario Buschiazzo, qui participa également à la reconstitution de l'original duCabildo de Buenos Aires et à la reconstruction de laCasa de la Independencia. Le Cabildo de Salta est le Cabildo le plus complet et le mieux conservé d'Argentine.
Actuellement, il est le siège de deux musées : le Musée Historique du Nord à l'étage inférieur et le Musée Colonial et des Beaux-Arts, au niveau supérieur.
Lacathédrale de Salta fut construite à l'endroit où se situait la première église majeure de la ville. L'édification date de la seconde moitié duXIXe siècle. Elle est inscrite monument historique national. Dans l'abside a été aménagé leMuseo Catedralicio (musée de la cathédrale).
Le Museo de Arqueología de Alta Montaña (musée archéologique de haute montagne), en abrégé MAAM, est aussi une des grandes attractions du centre de la ville. On y expose les éléments découverts dans un sanctuaire de haute montagne de lacivilisation inca, y compris lesMomias de Llullaillaco (momies découvertes au sommet du volcanLlullaillaco).
Parmi les autres lieux d'intérêt, il y a les musées des Beaux-Arts (Bellas Artes) et de la ville, laLegislatura (parlement provincial) et la maison de Martín Miguel de Güemes.
Dans un tout autre domaine, c'est à Salta que leTren a las Nubes (ou Train des nuages) commence son parcours. La voie ferrée effectue une promenade particulière dans la région de la Puna, un haut-plateau (Altiplano) quasi désertique, avec de saisissants contrastes tout au long de son parcours. Ce train réalise l'ascension de laCordillère des Andes dans la province de Salta. Une de ses destinations est la ville deSan Antonio de los Cobres. Mais la voie ferrée continue en fait auChili, jusqu'au port d'Antofagasta sur l'Océan Pacifique.
Aujourd'hui, il existe de nombreuses institutions qui cultivent les lettres, la peinture, la sculpture, la danse, la musique et autres formes d'expression artistique.
Au milieu du XXe siècle, il y avait à Salta un intéressant mouvement littéraire dont les représentants les plus célèbres étaient Vicente Solá et les poètes Juan Carlos Dávalos, Manuel J. Castilla, José Ríos et Walter Adet. Dans le domaine de la musique, on peut citer Jaime Dávalos, Eduardo Falú, Gustavo "Cuchi" Leguizamón, Dúo Salteño, Los Chalchaleros, Los Fronterizos, Los Cantores del Alba, Hernán Figueroa Reyes, Dino Saluzzi, Daniel Tinte, Julia Elena Dávalos et Los Nocheros, parmi d'autres.
Un groupe d'artistes et d'écrivains organise des récitals poétiques de rue, organisés par le mouvement Joaquina Cultural, sur l'Avenida San Martín au 1200, une zone typiquement bohème. Les poètes Lucio Walter Erazú et Aníbal Aguirre sont les principaux moteurs de ce groupe, parmi d'autres auteurs de Salta. Dans cette zone se trouvent également le mythique Boliche Balderrama et le Paseo de los Poetas, une œuvre réalisée le long du canal de la rue Esteco. Par ailleurs, dans le domaine de la musique classique, la figure du professeur de piano Alberto Prevot s'est démarquée au fil des décennies, formant des générations de pianistes dans la ville.
L'Orchestre symphonique de Salta est une autre institution culturelle majeure de la ville. Le Centre culturel América et le Musée d'Art Contemporain (MAC), tous deux situés en face de la place principale de la ville, proposent un calendrier varié d'expositions d'artistes plasticiens et d'autres événements tout au long de l'année.
Il existe de nombreux groupes de théâtre et de marionnettes dans la ville de Salta, en voici quelques-uns : le Théâtre de Marionnettes Leomar, Stress, le Théâtre Communautaire Alas, La Sardinera del Norte, Sensaciones, Manicomedia, Peso Neto Teatro, El Cofre, La Banda de los Notables Cuchufletos, El Ucumar, La Patota Teatral, Las Tablas, El Eje Teatro, Espacio Inverso, Arpi, Majarete, Bajofondo, Identikit, Espacio, La Suripanta, El GIT, NN Desaparecidos, El Umbral, El Altillo, La Faranda, Los Títeres de Gabriel Castilla, Títeres de Guiñol y Boca, La Tiendita Mágica, La Luna Mimosa, A punto de ser pez.
Il existe trois générations définies dans ce domaine artistique, la première étant composée d'acteurs tels que : Rafael Monti, Mari Gerbino, Ana María Parodi, Eduardo Siuffi, José Antonio Lázzari, Elsa Mamaní, Cecilia Sutti, Alma Canobio, Nena Córdoba, parmi beaucoup d'autres ; la deuxième génération est composée d'Antonio Muñoz, Danny Veleizan, Claudia Mendia, Cristina Idiarte, Carol Betrán, Pablo Aguierre, Pablo Dragone, Luciana Rajal, Graciela Cruz, Cristian Villareal, parmi beaucoup d'autres ; enfin, la génération des jeunes est composée de Pía Carballo, Marité Cervera, Rocío Paredes, Manuela de la Cruz, Nicolás Obregón, Bernabé Bustos, Mariano Madrazo, Esteban Trejo, Carolina Córdoba, parmi beaucoup d'autres.
Dans le domaine de l'art cinématographique, il convient de souligner la nouvelle génération de jeunes réalisateurs, parmi euxLucrecia Martel, réalisatrice de "La ciénaga" (2001), "La niña santa" (2003) et "Zama" (2017), entre autres, ainsi que Rodrigo Moscoso, réalisateur de "Leo 16" (1997) et "Modelo 73" (2001).
La ville compte également des espaces d'art indépendants, tels que Mamoré, Galerie d'Art, dirigée par Juan Blanco. La Ventolera est un espace où l'on organise des spectacles de théâtre, de marionnettes, des expositions, de la musique live et des ateliers, menés par le projet d'Andrea García, Marianela Torino, Carmen Ruíz de los Llanos, Daniela Ulm, Ana Azurmendi, Juan de la Cruz, Cecilia Toconás et Silvia Martínez. La librairie Rayuela, dirigé par Ana María Benedetti, consacre un espace aux expositions d’arts visuels.
Depuis le début du XXIe siècle, il y a eu un renouveau des arts plastiques dans la ville de Salta, et plusieurs artistes plasticiens se distinguent, tels que Roly Arias, María Laura Buccianti, Alfredo Muñoz, "Yayo" Pellegrini, Soledad Dahbar, Ana María Benedetti etJulien Guinet, entre autres.
Chaque année, à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la ville, le Festival culturel d'avril de Salta est organisé, avec des expositions d'art, des concerts, des soirées littéraires et d'autres événements de premier plan.
Le plus notable est la division de l'année en deux grandes saisons : la saison d'été avec des pluies abondantes de novembre à mars, et la saison d'hiver ou saison sèche, avec un niveau de précipitations très bas d'avril à octobre.
Les gelées ne sont pas rares en juillet, durant l'hiver austral.
À Salta, comme dans le reste de l'Argentine et en bien d'autres pays, le football est le sport le plus populaire. Les clubs principaux sont le Club Central Norte, le Club Juventud Antoniana, et le Club de Gimnasia y Tiro de Salta. Les deux premiers participent au Tournoi Argentin A, tandis que le dernier, très populaire, participe au Tournoi Argentin B.
D'autres sports fort répandus sont lebaseball (les joueurs locaux sont parmi les meilleurs du pays), lebasket-ball, levolleyball et les sports de montagne (alpinisme, etc.).
Les fins de semaine, des milliers desalteños montent les 1070 marches de l'escalier qui mène au sommet du Cerro San Bernardo pour y pratiquer l'aérobic, pour s'exercer ou pour admirer le splendide panorama de la ville.
Depuis quelques années, la mode du trail-running a conquis la ville, qui attire désormais des centaines de coureurs lors d'évènements comme le Raid de los Andes.
La ville souffre de graves problèmes d'urbanisme dus à la croissance démesurée et sans planification du dernier demi-siècle. Jusqu'aux années1950, la ville croissait selon unplan en damier, avec des rues droites se coupant à angle droit. Mais à partir de cette époque, l'arrivée de migrants provenant des zones rurales et le grand nombre de naissances, surtout parmi la population pauvre, additionnés au manque de planification des autorités communales, eurent pour effet que la capitale provinciale se répandit aux alentours de manière irrégulière et disproportionnée.
Un autre grave problème est celui des transports publics et du trafic en général. Les autobus vétustes qui circulent dans la ville, la présence de nombreux taxis, dont beaucoup circulent sans autorisation, le mauvais état de la voirie, plus la déplorable manière de conduire de beaucoup d'automobilistes salteños, rendent le trafic en ville extrêmement chaotique.
Aéroport de Salta : coordonnées : 24° 51' 21" sud - 65° 29' 10" ouest, codeAITA : SLA. Il est doté de deux pistes asphaltées qui sont à une altitude de 1243 mètres.