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Libaire de Grand

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Pour les articles homonymes, voirSainte-Livière.

Libaire de Grand
Lemartyre de sainte Libaire,livre d'heures duXIVe siècle.
Biographie
Décès
Autres informations
Étape de canonisation
Fête

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Sainte Libaire, ou plus rarementLievière, est une sainte martyrecéphalophorelorraine. Elle est martyrisée à la deuxième borne milliaire près d'Apollogranum ou Grandesina, auIVe siècle. Une chapelle Sainte-Libaire, extérieure à la porte du cimetière deGrand, indique le lieu aujourd'hui. Elle aurait été, selon la légende, décapitée en362, sur l'ordre de l'empereurJulien qui venait rétablir le culte païen enGaule. Elle est fêtée le8 octobre dans le rituel deToul-Nancy, le8 octobre dans le rituel deSaint-Dié.

Martyre duIVe siècle

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Cette vierge chrétienne, fille d'une famille patricienne, modèle pour les chanoinesses lotharingiennes, aurait été martyrisée à la même époque que ses frèresÉlophe, décapité àSoulosse, etEuchaire, martyrisé àPompey et qui aurait été le premier évêque (mythique) de Toul, ou, selon certaines sources, au même moment que ses sœursMenne,Suzanne,Gontrude,Ode. Ses frères et elle sont des saintscéphalophores (tels quesaint Denis etsaint Livier). On en a une première mention écrite vers1035.

Selon la légende, cette fille de Baccius et Lientrude avait pour autres sœurs six autres saintes : Hoilde, Amée, Lintrude, Francule, Pusinne et la très connueMénehould.

Toujours selon la légende, lors du passage deJulien àGrand, il mit à mort tous les chrétiens qu'il trouva, abattit les églises, et se rendit ensuite dans une vallée encaissée à proximité de la ville où il trouva Libaire en train de garder ses brebis. Elle avait déposé ses fuseaux et sa quenouille, et, à genoux, était en prières et chantait. Il éprouva du désir pour elle et il essaya de corrompre sa foi en lui montrant une statue d'Apollon en or, avec un éclat étincelant. Libaire frappa de sa quenouille la statue qui serait tombée en morceaux. L'empereur la fit décapiter mais la jeune femme aurait ramassé sa propre tête, l'aurait lavée dans l'eau d'une fontaine au milieu de la cité, coiffée et mise en ordre, puis placée dans un suaire. Les fidèles l'ensevelirent avec précaution et la terre trembla ; les tours et les murs de la cité se seraient écroulés et une source aurait jailli sous sabasilique, permettant la guérison des infirmes[1].

Culte et pèlerinage ancien

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Église deLépanges-sur-Vologne.
Église deRambervillers.

Sainte Libaire est vénérée àGrand,Rambervillers,Burey-en-Vaux,Lépanges-sur-Vologne etHammeville. Les reliques de sainte Libaire à Grand sont un peigne et une fiole. Il existe aussi des reliques àAffracourt etDamelevières. Dans le village deBurey-en-Vaux, elle est représentée sur une croix de chemin, derrière le Christ.

Le village deSainte-Livière en Haute-Marne en a fait sa sainte patronne, des reliques y sont conservées. Selon des sources locales, Libaire serait alors originaire dePerthes en Haute-Marne. Elle était la fille du comte Sigmarus et de son épouse Lintrude et vécut probablement auVe siècle.

Nul ne sait si ce culte des reliques est antérieur auIXe siècle, mais leur vénération était si importante dès cette époque que l'évêque de Toul,Pibon, tint à en placer dans le maître-autel de l'abbaye de Saint-Mansuy de Toul, consacré en 1090. La dévotion à sainte Libaire se poursuivit durant tout le Moyen Âge, comme le prouvent des objets toujours conservés dans sa châsse, qui lui furent offerts enex-voto. En 1657, les reliques furent envoyées aux chanoines deSaint-Léon à Toul, pour être soustraites aux pillages de mercenaires protestants allemands qui ravageaient périodiquement la Lorraine. En 1719 enfin, lors d'une sécheresse persistante, la ville de Neufchâteau décida de s'en remettre à saint Élophe et sainte Libaire. Leurs châsses portées en procession depuis les villages de Soulosse et de Grand attirèrent 20 000 personnes venues de cent paroisses[2].

À la suite de plusieurs suppliques adressées au chapitre de Saint-Léon de Toul, les habitants de Grand obtinrent quelques parcelles de reliques en 1622, 1645 et 1696. En 1792, en pleine tourmente révolutionnaire, ils furent autorisés exceptionnellement par le directoire de la Meurthe à rentrer en possession de la châsse contenant les reliques, à condition que la translation se fasse « sans aucune cérémonie ». Le, une procession suivie d'un « peuple nombreux » fêtait leur retour à Grand. Inventées en 1804 et 1805, elles furent à nouveau examinées en 1874, alors qu'elles étaient replacées dans une nouvelle châsse qui était exposée lors des deux processions annuelles, le lundi de laPentecôte et le premier dimanche d'octobre[3].

En dehors de la région, la sainte est honorée àAyette (Pas-de-Calais) dès leXIIIe siècle au moins et àCondé-Sainte-Libiaire (Seine-et-Marne). Le,Bossuet y présida une procession organisée pour célébrer la reconnaissance des reliques envoyées de Toul et prononça le panégyrique de la sainte[4]. En l'église deVanault-le-Châtel par une statue duXVIIIe siècle.

Un nom révélateur

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Liběra est le nom latin deProserpine, fille deCérès, déesse des moissons et des récoltes qui personnifie la déesse-terre des anciens. Cérès qui préside à la belle saison a été contrainte de partager sa fille aimée Proserpine avecPluton, repoussant maître des enfers, après que ce dernier l'ait ravie puis épousée. Un accord de partage a été conclu par arbitrage divin. Mais son départ en automne cause toujours la venue d'une période de désolation profonde pour Cérès, et en conséquence l'hiver ou l'hibernation pour les humains. Dans le Latium, Liberius était le dieu mâle de la germination.

Pour mieux comprendre la valeur affective associée à ce prénom Libaire, remarquons que l'adjectif antéposéliberius à un nom de famille signifie cher, estimé. La racine du mot se retrouve aussi dans le verbe latinlubere, plaire ou le verbe allemandlieben, aimer.

Il apparaît au terme de cette esquisse une continuation probable de la hiérophanie à l'époque préchrétienne. Sainte Libaire perpétue un culte ancien des résidents d'Apollogranum ou simplement Granum à la fille aimée de Cérès, déesse des moissons. Proserpine qui patronne la dormance ou préservation des graines dans le froid n'est-elle à l'origine de la germination printanière constamment renouvelée ? Et sainte Libaire de devenir la patronne de Granum ou Grand.

Notes et références

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  1. J.-L. L'Huillier,Sainte Libaire et les martyrs lorrains du IVe siècle, Nancy, 1889, p. 397-390
  2. J. Guillaume, F. Roussel, «La passion et le culte de sainte Libaire»
  3. Ibidem.
  4. Ibid.

Annexes

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Bibliographie

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  • Émile Badel,Bossuet et le culte de sainte Libaire, extrait duBulletin de la Société philomatique vosgienne, année 1902-1903, C. Cuny, Saint-Dié, 19 p.
  • Marcel Hébert,Les Martyrs céphalophores Euchaire, Élophe et Libaire, impr. de M. Weissenbruch, Bruxelles, 1914, 28 p. (extrait de laRevue de l'Université de Bruxelles,)
  • Jean-Louis L'Huillier (curé de Damblain),Sainte Libaire et les martyrs lorrains du IVe siècle, René Vagner, Nancy, 1889.
  • Jacques Guillaume, Francis Roussel, «La passion et le culte de sainte Libaire»,Les dossiers d'archéologie,no 162, juillet-,p. 61

Liens externes

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