La commune est située dans la haute vallée duChampsaur, entre le confluent duDrac noir et du Drac blanc en amont, et la plaine deChabottes en aval. Le centre de la commune est le pont sur le Drac (dit « Pont du Fossé »), situé à la hauteur d'un resserrement de la vallée.
La commune s'étend sur les deux versants de la vallée (qui est orientée est-ouest) : l'adret (le versant au nord), bien ensoleillé, est le lieu du peuplement historique et des cultures et pâturages, l'ubac (le versant au sud) reste couvert de forêts, essentiellement de résineux.
Pont-du-Fossé est le principal hameau de Saint-Jean-Saint-Nicolas. Il se situe sur la route d’Orcières (D 944), à la jonction de la D 43 et de la D 13. C'est un des seuls villages duChampsaur où il y a toutes sortes de commerces et services (boulangerie, buraliste, épicerie, magasins de sports et vêtements, coiffeur, bars, cabinet médical, kiné, pharmacie, salle de spectacle, etc.) On y trouve aussi une Maison duparc national des Écrins, une gendarmerie, une école primaire, une patinoire (en hiver), une médiathèque, un musée (musée du moulin) et une chapelle. Deux campings et une aire de camping car.
De nombreuses randonnées partent de Pont-du-Fossé vers le Frustel (1 304,6 mètres), vers lecanal de Gap et vers les Autanes. Des circuits pédestres sont proposés près de la maison de la vallée.
Pont-du-Fossé vu de la route des Bonnets
Le Drac au pont de Pont-du-Fossé
La maison du Parc des Écrins
La chapelle de Pont-du-Fossé
La médiathèque, inaugurée en 2018, située à côté de la mairie
L'église paroissiale de Saint-Jean-Saint-Nicolas, à Saint-Jean.
Saint-Jean est l'une des deux anciennesparoisses dont la fusion a créé la commune. L'église et son cimetière y sont toujours présents, et le hameau reste le second en importance de la commune. On y trouve unlycée professionnel spécialisé dans le bois, la plomberie et l'électronique, un musée (école d'autrefois), un gîte d'étape, unoratoire.
Saint-Nicolas est l'autre ancienne paroisse fondatrice de la commune, l'église primitive était établie sur le coteau aujourd'hui nomméFrustelle, aux côtés du château du seigneur de Montorcier.
Montorcier : ce petit groupe de maisons au bord du torrent de Brudour a hérité du nom de l'ancienne propriété seigneuriale.
Statistiques 1991-2020 et records ST JEAN-ST-NICOLAS (05) - alt : 1210m, lat : 44°40'14"N, lon : 6°12'35"E Records établis sur la période du 01-08-2003 au 04-01-2024
Au, Saint-Jean-Saint-Nicolas est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9].Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (75,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (83,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (33,3 %), forêts (29,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (12,5 %), zones agricoles hétérogènes (10,9 %), prairies (9,9 %),terres arables (2,5 %), zones urbanisées (1,4 %)[13].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
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Saint Jean est attesté sous la forme latineEcclesia Sancti Joannis etEcclesia de Moterosirio en 1179 , sous la formeSancti Johannis de Monteroserio en 1397 dans lecartulaire de Saint Chaffre,Parochia Sainctus Johannes de Monteorserio auXVe siècle, et enfinSaint Jean de Montorcier auXVIIe[14].
L'occupation humaine du site de Saint-Jean-Saint-Nicolas à l'époque préhistorique n'est attestée que par quelques rares pièces en pierre polie, et un dolmen aux Roranches, aujourd'hui détruit. Dans le Haut-Champsaur, on n'a pas trouvé de traces laissées par lesRomains pourtant présents dans toute la région. Après les invasions barbares desVe et VIe siècles, la région se développe. Au début duVIIIe siècle, les paroisses du Haut-Champsaur étaient sous l'autorité du patriceAbbon, gouverneur deSuse, enPiémont. Au début duXe siècle, desSarrasins vécurent dans la haute vallée du Drac ; en témoignent par exemple une « grotte des Sarrasins » au-dessus du confluent du Drac noir et du Drac blanc, une « tour sarrasine » emportée par le Drac en 1856, peut-être aussi le hameau voisin des Tourengs.
La vallée du Haut-Drac était un des passages utilisés pour joindre la région deBriançon, par lecol de Freissinières. La tradition rapporte qu'Hannibal y serait passé pour se rendre en Italie[16].Arey, évêque de Gap auVIIe siècle, y aurait subi l'attaque par un ours que rapportesa légende. Le contrôle de l'accès à la haute vallée était donc important. Le resserrement de la vallée au pied duMons Orcierus (mont des ours) constituait un point stratégique. C'est là que s'établit la seigneurie deMontorcier. AuXIe siècle, le seigneur de Montorcier étendait sa souveraineté largement au-delà du Champsaur. Les paroisses de Saint-Jean et de Saint-Nicolas sont référencées auXIIe siècle par lecartulaire de Saint-Chaffre[17].
Clocher-mur (« pannelle ») de l'ancienne église de Saint-Nicolas.
Saint-Nicolas est l'autre ancienne paroisse fondatrice de la commune. Connue au cartulaire de Saint-Chaffre commeEcclesia de Monteorsiero, puis auXVIe siècleSanctus Nicolaus de Monteorsiero, et enfinSaint Nicolas de Montorcier auXVIIIe[15], l'église primitive était établie sur le coteau aujourd'hui nomméFrustelle, aux côtés du château du seigneur de Montorcier. Dépendaient de la paroisse de nombreux lieux d'habitation répartis sur le flanc est de la colline, depuis le sommet jusqu'à ses pieds. Détruite, comme le château, lors des guerres de religion, elle ne fut jamais reconstruite. Ce n'est qu'en 1750 qu'une nouvelle église fut enfin construite auprès des habitations, au lieu-ditles Reynauds. Il n'en reste que lapannelle ; le presbytère, initialement aux Ranguis, fut reconstruit auprès de la nouvelle église.
Humbert II, le dernierdauphin de Viennois, fit du château deMontorcier, acquis par un de ses ancêtres, une résidence somptueuse[20]. Le dauphin Louis II, fils deCharles VII, faisait régulièrement étape àMontorcier sur la route d'Embrun. Il était proche des populations, et parlait leur langue. Devenu roi de France sous le nom deLouis XI, il donna des armoiries à plusieurs familles du Champsaur. En 1442, il autorisa le creusement d'un canal de Pont-du-Fossé àSaint-Laurent[21].
AuXVIe siècle,Montorcier était le siège d'unmandement couvrant tout le haut-Champsaur[22]. Il le restera jusqu'à la Révolution.
Lors desguerres de religion,François de Bonne, natif deSaint-Bonnet, entraîna leChampsaur dans le camp desRéformés. Mais lorsqu'il se convertit au catholicisme et devint duc etpair de France en 1611, il ramena « son » Champsaur au royaume de France et le pacifia. Il en devint le bienfaiteur, construisant des ponts et des hôpitaux. En 1692, les troupes du ducVictor-Amédée II de Savoie ravagèrent la région, mais n'en prirent pas possession. Les archives desparoisses de Saint-Jean et Saint-Nicolas sont brûlées[23]. Par rachats successifs, de 1686 à 1730, lesjésuites du collège d'Embrun devinrent « seigneurs d'Orcières » et propriétaires d'une grande partie du haut-Champsaur.
LaRévolution n'a pas laissé de traces importantes. En 1790, le Champsaur est intégré au département desHautes-Alpes, dans l'arrondissement de Gap, sauf les communes d'Orcières,Champoléon et Saint-Jean-Saint-Nicolas, qui sont rattachées à l'arrondissement d'Embrun. De 1792 à 1796, la commune de Saint-Jean-Saint-Nicolas est brièvement rebaptiséeMontorcier[24]. En 1926, la suppression de l'arrondissement d'Embrun ramènera la commune dans celui de Gap.
La commune comptant officiellement (un peu) plus de 1000 habitants, les électeurs doivent élire 15 conseillers municipaux, au scrutin de liste proportionnel.
Une seule liste a été proposée aux suffrages : « Une équipe renouvelée pour un avenir dynamique et partagé », conduite par M. Rodolphe Papet. Madame Josiane Arnoux, maire sortante, figurait en seconde position sur cette liste.
Résultats :
inscrits : 791
votants : 376, soit 47,5% des inscrits
blancs ou nuls : 104
exprimés : 272, soit 72,3% des votants
Ont obtenu :
liste R. Papet : 272 voix, soit 100% des exprimés
Sont élus : les 15 candidats de la liste R. Papet.
Le confinement lié à la pandémie de Covid-19 n'ayant pas permis la réunion du conseil municipal dès le mois de mars, Madame Arnoux a conservé sa place de maire jusqu'à la tenue de cette réunion, le 2020. Monsieur Rodolphe Papet a été élu maire et a pris ses fonctions le[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[28].
En 2022, la commune comptait 1 090 habitants[Note 3], en évolution de +6,97 % par rapport à 2016 (Hautes-Alpes : +0,4 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[32].
Chapelle de laSainte-Vierge des Ranguis. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[33].
Chapelle Saint-Nicolas de Saint-Nicolas. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[34].
Chapelle Notre-Dame de Pont-du-Fossé. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[35].
Église Saint-Nicolas de Saint-Nicolas. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[36].
Chapelle Saint-Pancrace des Roranches. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[37].
Chapelle Saint-Grégoire-et-Saint-Pancrace des Ricous. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[38].
Chapelle du Frêne. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[39].
Chapelle Saint-Pierre-et-Saint-Paul des Estachys. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[40].
Le Dolmen de Roranches, seul mégalithe identifié à ce jour sur la commune, a été détruit par son propriétaire. Il est néanmoins la preuve de l'occupation du territoire dès la Préhistoire.
C'est sur la colline de Frustelle, qui domine la vallée, qu'étaient auXIIe siècle le château fort deMontorcier, qui fut construit là pour surveiller le passage, et l'église primitive de Saint-Nicolas. Ravagés par lesguerres de Religion, il n'en est resté longtemps que le clocher. Le lieu est aujourd'hui abandonné, et enclos dans une propriété privée.
Un château existe à Prégentil au tout début duXIVe siècle. En 1339, le dauphin, qui en est le propriétaire, en fait don à Étienne Roux, son maître d'hôtel, en remerciement de ses services.
En 1541, Prégentil appartient à Noble Arnaud, qui fait sculpter au-dessus de la porte d'entrée un écu avec rose et fleur de lys. En 1552, c'est un notaire, Honoré de Serres, qui l'achète. Puis en 1593, leduc de Lesdiguières achète les terres du domaine. Nicolas de Gril, seigneur deSaint-Michel-de-Chaillol, en devient propriétaire en 1674. La famille le conserve pendant deux siècles, avant de le perdre au profit des Baille deChampoléon, dont les descendants sont encore aujourd'hui les propriétaires[41].
Le château du Rival, ou du Rivail, date duXIVe siècle, comme le suggère la date de 1539 gravée au-dessus de la porte principale. Il a été profondément modifié à plusieurs reprises, notamment après son acquisition par la famille du Serre en 1590. La chapelle, aménagée au 1er étage, fut consacrée sous le vocable de sainte Marie en 1597 en présence de Noble Charles du Serre. Le bâtiment fut vendu par Charles-Balthazar du Serre à Henry Moncheny-Bonnabel en 1750[42].
Le Château du Rival, état actuel.
La façade, orientée sud-ouest, a été partiellement repercée auXIXe siècle. Elle est flanquée de deux tours d'angle, qui comportent un étage de plus que les corps de bâtiment. La tour ouest est circulaire, coiffée d'un toit conique recouvert d'ardoises et couronné par un épi de faîtage en métal, alors que la tour sud est polygonale et coiffée d'une flèche. La façade donne sur une terrasse soutenue par un mur en pierres grossièrement assemblées.
Le château est inscrit au titre desmonuments historiques[42]. C'est aujourd'hui une propriété privée. Seul est habité un bâtiment annexe récemment apposé au nord du château proprement dit.
Louis Poutrain (1897-1983), prêtre dans le Haut-Drac de 1937 à 1971 ; fonde en 1941 avec son frère Pierre un centre de formation aux métiers du bois (aujourd'hui lycée d'enseignement professionnel privé Pierre-et-Louis-Poutrain) ;résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, déporté à Auschwitz et Flossenburg ; publie en 1982La Déportation Au Cœur d'Une Vie (Éditions du Cerf).
Pierre Poutrain (1908-1944), frère de Louis, cofondateur du centre de formation de Saint-Jean, résistant, prisonnier, évadé, fusillé à Gap le.
Robert Faure, né à Prégentil en 1930, écrivain, auteur de nombreux ouvrages sur le Champsaur.
Abbé J. Ranguis,Histoire de mandement de Montorcier, 1905, réédition par Vollaire, à Gap, 1978.
Robert Faure, dit Faure de Prégentil,Encyclopédie historique, authentique, distractive, humoristique, gastronomique, touristique, linguistique du Champsaur, imp. Louisjean, Gap, 2005,(ISBN2-909956-49-0).
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)