Pour les articles homonymes, voirSaint-Georges,Saint Georges (homonymie) etGeorges.
Saint-Georges-de-Rouelley | |
![]() La rue de l'Église. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie |
Maire Mandat | Raymond Bechet 2020-2026 |
Code postal | 50720 |
Code commune | 50474 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Georgeois |
Population municipale | 529 hab.(2022![]() |
Densité | 26 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 36′ 12″ nord, 0° 46′ 08″ ouest |
Altitude | Min. 119 m Max. 283 m |
Superficie | 20,52 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton du Mortainais |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.saint-georges-de-rouelley.a3w.fr |
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Saint-Georges-de-Rouelley est unecommune française, située dans ledépartement de laManche enrégionNormandie, peuplée de 529 habitants[Note 1].
Située au sud-est dudépartement de la Manche, la commune est aux confins duMortainais et duDomfrontais (ouPassais), enBocage normand. Son bourg est à 5 km à l'est deBarenton, à 9 km à l'ouest deDomfront et à 15 km au sud-est deMortain[1].
Le bourg de Saint-Georges-de-Roulley se situe sur l'ancienneRN 807, déclassée enRD 907 depuis la réforme de 1972. Elle relieDomfront àMortain, et passe également àBarenton.
Elle est caractérisée par un habitat assez concentré dans le bourg et par un site classé et de tout premier intérêt : la Fosse-Arthour. Saint-Georges fait partie duparc naturel régional Normandie-Maine, dont Louis-Pierre Hamel, le maire de l'époque, a été l'un des fondateurs avecHubert d'Andigné.
Le point culminant (282 / 283 m) se situe au nord, enforêt de la Lande Pourrie. Le point le plus bas (119 m) correspond à la sortie d'un des premiers petits affluents de laSélune du territoire, au sud-est. La commune est principalementbocagère et partiellement forestière.
Saint-Georges-de-Rouelley se situe aussi sur le circuitLancelot du Lac[2].
Barenton | Ger | Lonlay-l'Abbaye(Orne) |
Barenton | ![]() | Rouellé(Orne) |
Barenton, Saint-Cyr-du-Bailleul | Saint-Cyr-du-Bailleul, Saint-Mars-d'Égrenne(Orne), Saint-Roch-sur-Égrenne(Orne) | Saint-Roch-sur-Égrenne(Orne) |
La commune est traversée par laligne de partage des eaux entre lesbassins hydrographiquesSeine-Normandie etLoire-Bretagne. Elle est drainée par la rivière la sonce, la Sonce, le Rançonnet[4], le fossé 01 de Montiton[5], le fossé 01 de Morte-Fontaine[6], la Rouérie[7], le ruisseau de la rouérie[8], le ruisseau des Feugettes[9] et et un autre petit cours d'eau[10],[Carte 1].
LaSonce, d'une longueur de 17 km, prend sa source dans la commune deGer et se jette dans un bras de l'Égrenne àDomfront en Poiraie, après avoir traversécinq communes[11].
Pour des articles plus généraux, voirClimat de la Normandie etClimat de la Manche.
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique franc, selon une étude duCNRS s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[12]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[13]. Parallèlement leGIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour larégion Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant auBocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de10,6 °C, avec uneamplitude thermique annuelle de13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 918 mm, avec13,8 jours de précipitations en janvier et8 jours en juillet[12]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune deSaint-Fraimbault à 14 km àvol d'oiseau[15], est de11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 850,1 mm[16],[17]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différentsscénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[18].
Au, Saint-Georges-de-Rouelley est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[19].
Elle est située hors unité urbaine[20] et hors attraction des villes[21],[22].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (83,3 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (60,1 %), zones agricoles hétérogènes (22,2 %), forêts (13,7 %), zones urbanisées (2,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,3 %),terres arables (0,3 %)[23].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le nom de la localité est attesté sous les formesde Sancto Georgio en 1369 et 1370[24], etSanctus Georgius de Rotulâ sans date.
Laparoisse était dédiée àGeorges de Lydda, martyr duIVe siècle.
Rouelley variante graphique deRouelle, est la commune voisine, mais dans le département de l'Orne[25]. De Wella, vieux norrois, la source, la rivière[26].
Legentilé estSaint-Georgeois.
AuXIe siècle, existait un site fortifié de typemotte castrale probablement destiné à protéger la région deMortain contre laseigneurie de Bellême[27].
Le village relevait de labaronnie deSaint-Pair. AuXIIIe siècle, Guillaume Dodelin donna lesdîmes de Saint-Georges à l'abbaye de Lonlay[28].
Les familles notables et anciennes sont les Mézange de Saint-André, Vézard, Foucault, Dary et Clouard.
Selon certains historiens et spécialistes de littérature, dont lePr Payen de l'université de Caen, le roman de laTable ronde et lalégende arthurienne auraient comme berceau d'inspiration la région de la Fosse-Arthour[29].
Les activités économiques historiques étaient liées notamment à l'exploitation de laforêt de la Lande Pourrie : verriers, potiers, exploitant de carrières et mines de fer, forestiers. La famille Foucault développa auxXVIIe et XVIIIe siècles la production de verres appelés des chambourils et des teintures naturelles, notamment un rouge renommé.
En 1870, lesPrussiens investissent la région.
En 1893, laligne ferroviaire de Domfront à Avranches est mise en service. Saint-Georges-de-Rouelley possède alors en commun avec la commune deSaint-Cyr-du-Bailleul une gare, la gare de Saint-Cyr–Saint-Georges.
En 1944, de violents combats ont lieu. Des parachutistes allemands sont lâchés dans les forêts de la Fosse-Arthour pour s'opposer à la progression des Américains et des résistants locaux (opération Lüttich, contre-offensive contre l'opération Cobra des troupes dePatton).
Si l'invention des poteries imperméables en grès est bien connue dans différentes régions d’Europe du Nord (pays rhénans,Limbourg hollandais,Beauvaisis), les grès du Mortainais/Domfrontais n’ont été étudiés que récemment[30].
C'est la découverte fortuite d’une fosse dépotoir lors de travaux d’aménagement d’un lotissement à Saint-Georges-de-Rouelley en 1984 qui a entraîné des fouilles archéologiques les années suivantes[31]. Cette recherche a mis au jour les vestiges d’un four de potier médiéval et de plusieurs tessonnières. L’étude paléomagnétique de la sole du four situe l’époque de la dernière cuisson au tout début duXIVe siècle. Le mobilier céramique, en grande partie constitué des premiers protogrès normands trouvé dans leur contexte de production, comprend des oules, des gros pots à tenons, des cruches, des grands jattes et quelques types particuliers.
Le Mortainais peut donc revendiquer l’invention des grès au même titre que le Beauvaisis, au début duXIVe siècle. Des fouilles ultérieures d’autres fours médiévaux sur les communes limitrophes deLa Haute-Chapelle et deSaint-Gilles-des-Marais (Orne) ont confirmé cette production de protogrès[32].
Ce grès imperméable, propice pour transformer et conserver les aliments s’est rapidement diffusé, à Caen et à Rennes dès leXIVe siècle, à Paris auXVe siècle.
Puis, probablement à partir duXVIe siècle, la quasi-totalité des ateliers potiers de grès se concentrent sur la commune deGer (Manche) au nord de Saint-Georges-de-Rouelley[33]. Ils s'approvisionnent comme les potiers de Saint-Georges dans les fosses à argiles des marais voisins et traversent la forêt avec des attelages lourdement chargés pour ça.
Deux conditions sont indispensables à la fabrication d’une poterie de grès :
Les connaissances actuelles ne permettent pas de savoir si les potiers médiévaux sont parvenus à fabriquer du grès fortuitement ou à l'issue d'une recherche délibérée.
L’origine des protogrès et l’histoire des ateliers potiers du Mortainais/Domfrontais sont présentées aumusée de la poterie normande dans l’ancien village potier du Placître sur la commune deGer.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1837 | 1862 | Auguste Bonnesœur[34] | Médecin | |
1890 | 1906 | Pascal Mallon | Rentier | |
1906 | 1955 | Victor Foucault | Parti radical | Rentier, conseiller général |
1955 | 1965 | Maurice Langlois | Commerçant | |
1965 | 1981 | Louis-Pierre Hamel | Universitaire | |
1981 | 1995 | Maxime Lecuisinier | Agriculteur | |
1995 | En cours | Raymond Béchet[35] | SE | Commerçant |
Les données manquantes sont à compléter. |
Leconseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[35].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[37].
En 2022, la commune comptait 529 habitants[Note 3], en évolution de −5,03 % par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %,France horsMayotte : +2,11 %).Saint-Georges-de-Rouelley a compté jusqu'à 1 735 habitants en 1846.
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 500 | 1 638 | 1 708 | 1 702 | 1 667 | 1 537 | 1 661 | 1 735 | 1 717 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 654 | 1 576 | 1 526 | 1 482 | 1 449 | 1 406 | 1 405 | 1 402 | 1 270 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 226 | 1 230 | 1 177 | 961 | 942 | 958 | 930 | 869 | 903 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
809 | 765 | 701 | 672 | 600 | 518 | 526 | 528 | 555 |
2018 | 2022 | - | - | - | - | - | - | - |
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546 | 529 | - | - | - | - | - | - | - |
Un festival annuel, la « fête des Rochers », regroupant environ 3 000 à 4 000 personnes a eu lieu chaque22 août, de 1969 à 1982, sur le site de la Fosse-Arthour. De nombreux artistes de variété, d'envergure nationale y participèrent. En 1980 fut inauguré le nouveau plan d'eau de la Fosse-Arthour par Louis-Pierre Hamel,Léon Jozeau-Marigné,Hubert d'Andigné,Émile Bizet etJacques Roulleaux-Dugage.
La fête communale a lieu en mai : jeux,vide-greniers, courses cyclistes[40].
Saint-Georges-de-Rouelley est le berceau d'un club defootball qui a longtemps joué au plus hautniveau régional endivision d'honneur dans les années 1970-1980, et qui a fusionné en 1988 avec le club voisin deDomfront. Ceci est un fait rare en regard de la taille de la commune et de ses infrastructures. La Société sportive Saint-Georges-Domfont fait aujourd'hui évoluer une équipe enligue de Basse-Normandie et une autre endivision de district[41].
L'activité s'est principalement focalisée sur l'agriculture, la transformation forestière et les productions depoiré,cidre,pommeau,calvados, et autres spécialités de lacuisine normande.
L'église Saint-Georges (XVIe siècle), très ancienne,a été modifiée par les Anglais lors de laguerre de Cent Ans[réf. nécessaire]. Elle abrite sept statues duXIXe polychromes de saints dont Notre-Dame de Protection et saint Paul ainsi qu'uneverrière du début duXXe.
Le clocher du premier quart duXXe siècle (vers 1920)[28] a été refait à la suite des dégâts engendrés lors de laSeconde Guerre mondiale, sur le modèle de celui de l'église de la haute ville deDomfront. L'intérieur de l'église a fait l'objet d’une restauration de qualité dans les années 2000.
Par ailleurs, sur le territoire de la commune, à quelques kilomètres du bourg, on peut découvrir le site classé de la Fosse-Arthour où, selon la légende, leroi Arthur et la reineGuenièvre auraient séjourné. C'est un lieu très rocheux, renommé pour l'escalade, avec une forêt (qui est une prolongation de laforêt de la Lande Pourrie), un lac et une rivière vive, laSonce. Ce site fait partie, comme la commune elle-même, duparc naturel régional Normandie-Maine et du circuitLancelot du Lac[2].
«Non loin de la Chaire de Velléda est un large trou insondable qu'un cours d'eau, un torrent durant l'hiver, a creusé au milieu d'une déchirure des rochers. C'est la fosse Arthour, et la montagne semble avoir été coupée là pour livrer passage à ces eaux impétueuses, qui se précipitent dans le ravin entre deux murailles de rochers.Une grotte de forme triangulaire, dont l'ouverture est ombragée par le feuillage d'un chêne séculaire, se voit au flanc d'un des escarpements. Elle est connue sous le nom de la Chambre-de-la-Reine, et l'on ne peut y arriver qu'après une périlleuse ascension.
En face, sur le versant opposé, existe une autre grotte : la Chambre-du-Roi. Ce nom lui viendrait, si l'on en croit la légende, du héros de la Table ronde. Arthur, roi des deux Bretagnes, qui vivait auVIe siècle et fut la personnification du génie héroïque des Celtes et de la résistance des vieux Bretons contre les envahisseurs saxons. On sait que, après les nombreux combats qui ont rendu son nom si fameux, ce prince mourut des suites de blessures reçues dans une dernière affaire. Cependant, la croyance et les poésies populaires affirment qu'il n'est pas mort : gardé par neuf fées dans l'île d'Avalon, un jour il reparaîtra pour venger les deux Bretagnes.
La tradition normande veut, au contraire, qu'il soit enseveli dans les profondeurs de la Fosse-Arthour. Elle dit que le héros vint après sa disparition se réfugier dans la Chambre-du-Roi, et que sa fidèle compagne, la reine Genièvre, trouva un asile dans la Chambre-de-la-Reine, dont une entrée secrète était connue d'Arthur seul. Mais l'arrêt de la fée puissante qui le protégeait, et avait présidé à sa naissance, avait ordonné qu'il ne pourrait rendre visite à son épouse qu'après la disparition du soleil derrière la montagne voisine.
Arthur obéit d'abord à cet arrêt sévère, mais sa profonde tendresse pour celle qui n'avait pas voulu l'abandonner le lui fit bientôt oublier. Une fois, et sans attendre le coucher du soleil, il descendit de sa retraite inaccessible et alla rejoindre Genièvre. Il continua ses visites, mais une punition terrible lui était réservée.Un jour qu'il venait de quitter sa compagne et traversait le ravin, un bruit inusité vint exciter sa surprise et le fit se retourner. C'était le torrent grossi, fougueux, menaçant, qu'il vit accourir et se précipiter vers lui, grondant et mugissant. En un instant l'onde perfide l'entoure de ses flots tumultueux, et monte, monte toujours. Le prince essaie de lutter contre l'irrésistible courant, se débat avec le courage du désespoir contre les étreintes de la mort. Vains efforts ! Sa dernière heure a sonné ; le torrent entraîne et engloutit pour toujours dans les profondeurs du gouffre l'amant infortuné.
Du seuil de sa grotte, Genièvre a suivi avec une affreuse angoisse les péripéties de la lutte ; elle voit son époux disparaître, mais ne veut pas lui survivre, et, se précipitant du haut de la roche, elle va le rejoindre dans l'abîme.
On affirme qu'autrefois deux corbeaux, aussi blancs que des cygnes, venaient planer lentement et mélancoliquement chaque jour au-dessus du gouffre, tombeau des deux amants. Leur aire était établie dans un creux du rocher, et les laboureurs les respectaient, car ils protégeaient les moissons des champs d'alentour contre les oiseaux du ciel. Un soir, ils prirent leur volée vers l'horizon lointain, disparurent, et, depuis, nul ne les a revus.
On raconte encore que, au bon vieux temps, celui qui ne pouvait suffire à ses labours allait demander aide sur le bord de la Fosse-Arthour, en ayant soin d'y déposer une piécette blanche. Le lendemain matin, il voyait sortir de l'eau deux taureaux noirs qu'il emmenait, et qui se montraient infatigables au travail durant la journée entière. Il fallait les ramener au bord de la fosse à la tombée de la nuit, et ne pas oublier de leur attacher une botte de foin entre le cornes. Arrivés au bord de l'eau, ils prenaient leur élan, et, plongeant, regagnaient leur humide demeure. »
Jules Lecœur,Contes, récits et légendes des pays de France
Sans assimiler le personnage du Arthur de cette légende à celui de la Table Ronde, le Centre d'études normand d'anthropologie (CENA), à la suite du professeur Jean-Charles Payen, voit plusieurs éléments de la région qui ont pu contribuer auxlégendes arthuriennes, à la suite notamment du passage deChrétien de Troyes à la cour qu'Aliénor d'Aquitaine tenait àDomfront[42].
Jean-Charles Payen[43] le rapproche du site du Clos Jean et de la Cour, sur laD 134, àSaint-Cyr-du-Bailleul. Laforêt de la Lande Pourrie et ses cluses dont celle de la Fosse-Arthour aurait inspiré laGaste Forêt proche de l'abbaye des Blancs Nonnains (l'abbaye Blanche ?). Le circuit au pays de Lancelot du Lac permet de parcourir ces lieux.
Sur une maison du bourg se trouve un bois polychrome ancien figurantsaint Georges terrassant le dragon.
Croix de l'ancien cimetière, près de l'église, datant de 1811[44].
Il ne reste rien du vieux château, si ce n'est quelques traces desdouves au lieu-dit de la Planche Bray, en contrebas de la très ancienne ferme de la Salle. Une légende ancienne, « La Levrette obstinée », a pour cadre le château de Saint-Georges. Elle figure dans la plupart des recueils de légendes normandes.
Dominant un panorama ouvert sur le sud, à quelques centaines de mètres à l'est du site de la Fosse-Arthour, sur leGR 22, a été érigé lecalvaire du Roc, enforêt de la Lande Pourrie.
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au milieu du XIIe siècle, HAL open science-Normandie Université,, 476 p.(lire en ligne)